Inventaire d'archives : Répertoire numérique des archives de l'abbé Jean Viollet

Contenu :

Le fonds de l’abbé Viollet est représentatif des actions et des réflexions menées par l’abbé au sujet de l’accompagnement conjugal et de l’apostolat familial. On y trouve un ensemble de dossiers relatifs aux œuvres qu'il a fondé (Association ouvrière familiale, Confédération générale des familles, Union Saint-Pierre Saint-Paul). Quelques documents épars relatifs à l'Association du mariage chrétien et aux Éditions familiales de France ont été transférés dans les fonds en question (4 CO et 12 CO).
Le fonds témoigne en outre du souci de l’abbé Viollet de former des catholiques appliquant les enseignements de l’Église jusque dans leur vie intime avec une série de dossiers contenant des cours, des conférences, des écrits de Jean Viollet. Le fonds contient par ailleurs des dossiers contenant plus de 200 lettres adressées à l’abbé Viollet par des laïcs en quête de réponses à leurs problèmes conjugaux. Le fonds se compose également d’un ensemble d’ouvrages et de publications liées généralement aux questions familiales. On trouve enfin un ensemble de dossiers relatifs aux relations entretenues avec les pouvoirs publics et l’autorité ecclésiastique en matière d’éducation, ainsi que quelques articles sur son apostolat au sein de la paroisse de Notre-Dame-de-Nazareth à Vitry-sur-Seine.
Lacunes : le fonds ne rend pas compte de l'intégralité des activités de l'abbé Viollet notamment lors de ses ministères paroissiaux successifs, ainsi que des actions et activités menées au sein des œuvres sociales et familiales qu'il a fondées.

Cote :

1CO1-156

Publication :

Centre national des archives de l'Église de France (CNAEF)
Le 28/06/2021
35 rue du Général-Leclerc
92130 Issy-les-Moulineaux

Informations sur le producteur :

producteur:
Abbé Jean Viollet

Informations sur l'acquisition :

Modalités d'entrée
Versement du Service national de pastorale familiale (SNPF) de la Conférence des évêques de France (CEF) du 26/03/2002
Historique de conservation :
Le fonds se trouvait conservé au siège du Service national de pastorale familiale (SNPF) (4, Cité du Sacré-Coeur, Paris 18e). Le déménagement de ce service en 2002 vers Boulogne-Billancourt est l'occasion d'un versement au CNAEF de l'ensemble des archives. Le fonds Viollet est entré au CNAEF le 28 mars 2002, en même temps que le versement 32 CO de la Pastorale familiale et que les fonds de l’Association du mariage chrétien (AMC) (12 CO) et des Éditions familiales de France (EFF) (4 CO).
Le classement et le répertoire numérique ont été réalisés en 2014 par Lucie Perrault, sous la direction d’Agnès Piollet. Le présent répertoire a été mis à jour par Florence Garel en 2020 suite à l’adoption du nouveau règlement de communicabilité.

Description :

Mise en forme :
Le répertoire des archives de l’abbé Viollet a été rédigé suivant la norme ISAD/G. La cotation est effectuée au dossier. Le plan de classement a été élaboré suivant la logique des activités de Jean Viollet.

Conditions d'accès :

Les années de libre communicabilité sont indiquées pour chaque article dans la dernière colonne du répertoire. Pour les articles dont le délai de communicabilité n'est pas échu, il est possible de déposer une demande de dérogation ; un formulaire est à demander auprès de la présidence de salle.
Les délais de libre communicabilité suivent le règlement de communicabilité s’appliquant aux fonds propres de la CEF ; soit un délai général de 30 ans à partir de la date de clôture des dossiers, allongé à 50 ans pour les dossiers relatifs à la gouvernance de l’Église de France et pour les procès-verbaux d’Assemblée plénière et de Conseil permanent. Le délai est porté à 75 ans pour les dossiers et documents contenant des informations relatives à la vie privée, à la carrière et à l’intimité des personnes, et à 120 ans pour les dossiers et documents sensibles spécifiquement identifiés par le Secrétariat général de la CEF.
Enfin, le fonds contient quelques écrits non datés de l’abbé Jean Viollet, ceux-ci sont soumis au délai général de 30 ans à compter de l’année de son décès (1956).

Conditions d'utilisation :

La communication des archives n'entraîne aucun droit systématique à leur reproduction. Avant toute reproduction, quelle que soit sa nature (photocopies, prises de vue argentiques ou numériques), le chercheur est invité à venir consulter la présidence de salle, qui donne ou non son accord conformément aux règles de reproduction des documents en vigueur au CNAEF.
Les documents librement communicables par nature (publications, périodiques) et ceux des fonds propres de la CEF (versements et dons) dont le délai réglementaire de communicabilité est échu sont librement reproductibles.
La reproduction de documents pour un usage privé (photocopie, appareil photographique, argentique ou numérique, utilisé sans flash) est autorisée et garantie par le règlement de la salle de lecture. Dans le cas d'une prise de vue ayant pour but la rediffusion et/ou l'usage commercial du document, une licence de réutilisation des données, soumise à l’accord de l’Union des associations diocésaines de France (UADF) doit être préalablement souscrite par le demandeur ; ces licences sont à demander à l'archiviste responsable de la salle de lecture.

Description physique :

Importance_matérielle:
Importance matérielle :
3 mètres linéaires
156 articles
Tris et éliminations pratiquées
De manière générale, ont été éliminés les documents en double. Le volume des documents éliminés s'élève à 0,5 mètre linéaire. Le bordereau d’élimination est disponible auprès de la présidence de salle.

Ressources complémentaires :

Au CNAEF :
- 7 CE : dossiers relatifs à l’Association du mariage chrétien (AMC) (1946-1968) ;
- 4 CO : fonds des Éditions familiales de France (EFF) (1924-1976) ;
- 12 CO : dossiers relatifs à l’Association du mariage chrétien (AMC) (1930-1971) ;
- 19 CO : dossiers du Secrétariat général relatifs à la pastorale familiale (1952-1992) ;
- 32 CO : premier versement du CNPF puis SNPF (1920-2000) ;
- 5 PP : fonds du chanoine Marius Garail (1927-1971).
Dans d'autres services d'archives
- Archives de l’association du Moulin-Vert (28 place Saint-Georges, 75009 Paris) ;
- Archives du diocèse de Paris (4 rue de l’Asile-de-Popincourt, 75011 Paris) : Association du mariage chrétien (série 3K1, 16), Union Saint-Pierre-Saint-Paul (3K1, 34).

Références bibliographiques :

DEROY (Henri), Les Œuvres du Moulin-Vert : De l’assistance éducative à l’organisation familiale, Paris, 1927, 144 p.
GAULTIER (Jean Patrice), Jean Viollet 1875-1956 : Chanoine honoraire de Paris, fondateur des oeuvres sanitaires et sociales du Moulin-Vert, Paris, 1958, 32 p.
GARDET (Mathias), Jean Viollet et l’apostolat laïc : Les œuvres du Moulin-Vert (1902-1956), Paris, Beauchesne, 2004, 355 p.
ROLLET (Henri), Jean Viollet, homme de l’avenir, Paris, Beauchesne, 1978, 144 p.
SEVEGRAND (Martine), L’amour en toutes lettres : Questions à l’abbé Viollet sur la sexualité (1924-1943), Paris, Albin Michel, 1996, 334 p.

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Centre national des archives de l'Église de France (CNAEF)
35 rue du Général-Leclerc
92130 Issy-les-Moulineaux

Note :

Parcours ecclésial
Marie, Jean, Urbain Viollet est né le 3 février 1875 à Paris. Issu d’une famille bourgeoise de Tours, son père Paul Viollet est conservateur du patrimoine à la Faculté de Droit de Paris. Jean Viollet grandit entouré de quatre frères et deux soeurs. Après l'obtention de son baccalauréat en 1894, il entre au séminaire Saint-Sulpice à Issy-les-Moulineaux (92). Engagé, comme son père, en faveur de l’accusé dans l’affaire Dreyfus, son ordination sacerdotale est retardée et a lieu le 20 octobre 1901, sur l’ordre du cardinal Richard, archevêque de Paris, dans la chapelle du Rosaire à Vanves (92). Il est affecté au ministère paroissial dans cette même chapelle et chargé d'un cercle catholique d’ouvriers. Le 12 décembre 1905, Jean Viollet est nommé vicaire catéchiste à la paroisse de Saint-Augustin (Paris 8e), puis aumônier à la paroisse de Saint-Pierre de Montrouge (Paris 14e) en 1906, avant d’être détaché la même année à la paroisse Notre-Dame-du-Travail dans le quartier de Plaisance (Paris 14e) comme vicaire sans charge précise, pouvant ainsi se consacrer pleinement à ses œuvres.
En 1912, il crée l’Association catholique pour le service de l’Église et de la société qui devient en 1915, l’Union Saint-Pierre Saint-Paul. L’Union bénéficie de la bénédiction apostolique du pape Benoît XV le 12 mars 1917 et son règlement est autorisé par l’archevêque de Paris, Mgr Amette en janvier 1918. Son but est de donner aux catholiques une formation morale et religieuse à travers des conférences et des réunions de piété. L’abbé Viollet est le directeur et préside les réunions. L’esprit de l’Union repose sur le respect des devoirs religieux habituels : recherche de Jésus-Christ dans l’Église, pratique des sacrements, prière et assistance à la messe.
Les Oeuvres du Moulin-Vert
Jean Viollet est connu pour avoir consacré son apostolat aux questions familiales et sociales. Dès 1902, dénonçant les conditions de vie misérables des ouvriers, il s’attaque au problème du logement et crée la Société du logement ouvrier, qui deviendra Association du logement ouvrier (ALO) en 1909, afin de lutter contre la paupérisation et l’endettement des ouvriers.
L’Association ouvrière familiale (AOF) est créée la même année. Elle s'installe rapidement rue du Moulin-Vert (Paris 14e) ; l'adresse du siège social donnera son nom à l'ensemble des oeuvres familiales et sociales créées autour de l'AOF.
Jean Viollet participe à la fondation de plusieurs sociétés immobilières dites "d’habitations à bon marché" (HBM) constituées à partir de 1912. Il opte pour une position de retrait dans ces sociétés tout en garantissant la présence de ses collaborateurs, grâce au contrôle des actions. La société anonyme immobilière du Moulin-Vert est constituée en 1914 et en 1924, elle se lance dans une opération immobilière à Vitry-sur-Seine (94). Le projet débouche sur la construction d’une cité-jardin de plus de 253 logements constitués essentiellement de petits pavillons individuels. L’organisation de la cité tourne autour d’une maison sociale et familiale qui centralise tous les services : dispensaire, jardin d’enfants, bibliothèque, salles de réunion et salles de fête. Maintes fois critiqué, notamment par le père Landhe (s.j), à cause de la neutralité de ses oeuvres, Jean Viollet se défend de tout prosélytisme. Nommé administrateur de la nouvelle paroisse Notre-Dame-de-Nazareth créée à proximité de la cité-jardin en février 1928, il fait construire une chapelle juste aux abords de la cité-jardin ainsi qu’une crypte. L’abbé Viollet y transfère les sièges religieux de l’Association du mariage chrétien (AMC) et de l’Union Saint-Pierre Saint-Paul, qui contribuent à la formation d’apôtres chargés de diffuser la doctrine chrétienne.
L'abbé Viollet au sein du mouvement familial
L'abbé Viollet est actif dans la création du mouvement familial. Dès 1905, plusieurs associations familiales s’érigent avec une première Union des œuvres d’assistance privée dans le 14e arrondissement puis sur le même modèle et selon le même découpage territorial dans les autres arrondissements et à Levallois-Perret entre 1907 et 1910.
Après la Première Guerre mondiale, les problèmes des familles persistent, Jean Viollet donne une nouvelle impulsion aux fondations d’associations familiales. Dès mai 1919, il crée un organisme central destiné à rallier les associations familiales, d’abord fédérées au plan régional. La Confédération générale des familles (CGF) est fondée afin de défendre les intérêts et droits familiaux auprès des pouvoirs publics. Le but est de faire appliquer les lois sociales, auprès des industriels afin qu'ils obtiennent les premières allocations familiales, et auprès des commerçants pour que les familles nombreuses bénéficient de réductions de prix. Fondée sur le plan d’une neutralité politique, religieuse et sociale, la CGF comprend une commission de propagande qui tend à multiplier les fondations et les adhésions d’associations. En juin 1921, l’abbé Viollet crée le premier échelon fédéral, la Fédération des associations familiales de la région parisienne. En 1925, La CGF prend le nom de Conférence générale des familles et des associations familiales de France et un an plus tard fusionne avec les Œuvres du Moulin-Vert.
À partir de 1947, Jean Viollet crée un organisme commun, un Centre éducatif d’action sociale et familiale sous le nom du Moulin-Vert. La plupart des établissements et services, tout en demeurant fidèles aux aspirations initiales, voient leur destination première évoluer en fonction des nouvelles exigences sociales, administratives, économiques. Les œuvres familiales du Moulin-Vert au fil des années créent et gèrent des logements sociaux, des préventoriums, dispensaires, centres culturels et maisons de vacances.
L'association du mariage chrétien (AMC) et les Éditions familiales de France (EFF)
Vers 1918, Jean Viollet constate le silence entourant les questions de l'éducation affective et sexuelle et de la conjugalité. Souhaitant une oeuvre d’éducation et de soutien "pour les jeunes appelés à se marier, pour les époux menacés par une rupture de leur union et pour les prêtres embarrassés dans leur mission de guider et d’aider les époux au long de la vie conjugale"¹, il fonde en 1918 l’Association du mariage chrétien (AMC).
Multipliant les écrits, Jean Viollet fonde en juin 1930 les éditions Mariage et Famille qui deviennent Éditions familiales de France (EFF) en février 1938. Les EFF ont pour but d’apporter à l’AMC un soutien et des structures commerciales pour l’aider à développer son objet. Les EFF éditent, impriment et vendent toutes publications intéressant la famille (éducation des enfants, éducation affective, mariage, conjugalité).
En 1931, la publication de l’encyclique du pape Pie XI Casti Connubii sur le mariage chrétien permet à l’AMC d’atteindre son apogée rassemblant 10 000 parents, 9 000 jeunes femmes, 6 000 jeunes hommes et 3 000 prêtres. L’association commence à rayonner au-delà des frontières de la France, en Belgique, au Canada et aux États-Unis. Elle est érigée canoniquement en union pieuse par un acte de l'archevêque de Paris du 11 janvier 1931 sous le nom d'Union mystique des familles. Son but est la communion de prière et d’offrande de toutes familles en vue de sa sanctification. Jean Viollet installe le siège religieux de l'AMC à la paroisse de Notre-Dame-de-Nazareth (Vitry-sur-Seine) le 22 mars 1931. En 1932, l’Assemblée des cardinaux et des archevêques (ACA) fait de l’AMC la section familiale de l’Action catholique.
Après la guerre, l’AMC continue d’exister mais son action décline : la propagande en faveur du mariage chrétien n’est plus le monopole de l’association et les mouvements d’Action catholique spécialisée lui font concurrence. En 1966, elle disparaît pour donner naissance au Centre national de pastorale familiale (CNPF) qui deviendra en 1968 le Service national de pastorale familiale (SNPF).
En 1939, Jean Viollet fonde à Lyon l’Institut des hautes Études familiales.
Pendant la Deuxième Guerre mondiale, le 1er janvier 1942, Jean Viollet s’engage dans la Résistance en adhérant au mouvement clandestin "Témoignage chrétien". Le 1er juin il est affecté au réseau "Jade Amicol" des Forces françaises combattantes. Le Conseil national de la Résistance s’est réuni plusieurs fois au siège de l’AMC et des EFF rue de Gergovie (Paris 4e).
Jean Viollet décède à l’hôpital Saint-Joseph à Paris le 26 décembre 1956 à l’âge de 81 ans.

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRCNAEF_1CO

Personnes :

Abbé Jean Viollet

Où consulter le document :

Centre national des archives de l'Eglise de France (CNAEF)

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