Inventaire d'archives : Dossiers d'Yves Touchard, chargé de mission Sport à la direction de l'enseignement scolaire (1940-2008)

Contenu :

Le présent versement reprend les différentes attributions et missions confiées à M. Touchard. Très axée sur la sécurité, que ce soit au niveau des équipements (Groupe de recherche sur la qualité et la sécurité des équipements et matériels d'EPS dans le second degré), des personnes ou des enseignants, la mission Sport a participé a de nombreux groupes de travail (avec l'AFNOR notamment ), colloques et ateliers afin d'améliorer la qualité des équipements et diffuser les bonnes pratiques d'encadrement lors des activités sportives. Un groupe de recherche sur l'identification des causes des accidents en éducation physique et sportive est également mis en place avec comme débouché, la production de vademecum, guides et ouvrages à l'intention des directeurs d'établissement scolaires et professeurs d'EPS.
La mission sport assure la promotion des disciplines et des valeurs sportives en participant aux activités d'institutions comme l'Académie nationale olympique français, en s'associant à des événements comme le centenaire des premiers jeux olympiques français, la coupe du monde de Football en France, l'année européenne d'éducation par le sport.
La mission sport a aussi pour volonté de populariser certains sports originaux et ayant des aspects bénéfiques pour les enfants : l'escalade jugée trop dangereuse, le sport-boules encore trop méconnu...
La mission sport est également l'interlocuteur des différentes fédérations sportives, associations et le représentant du ministère de l'Éducation nationale au Conseil national de l'Éducation populaire et de la Jeunesse ainsi qu'à la Commission nationale de l'enseignement des activités physiques et sportives. La mission sport contribue à la professionnalisation et à la reconnaissance des métiers du sport (professeur d'EPS, éducateur territorial d'activités physiques et sportives, moniteurs de ski) en participant à l'organisation des concours de recrutement, en organisant des actions de formation continue et en rédigeant des outils d'informations et des guides de procédures.

Cote :

20120027/1-20120027/96

Publication :

Archives nationales
2012
Pierrefitte-sur-Seine

Informations sur le producteur :

Mission Sport, sous-direction des écoles, collèges et lycées, direction générale de l'enseignement scolaire
Jusqu'en 1869, l'enseignement des activités physiques, confié aux chefs d'établissement ou aux maires, est assuré par des sous-officiers ou des professeurs privés. Il n'existe aucun diplôme requis, aucune formation préalable, les enseignements consistant surtout à faire de la gymnastique. Le décret du 25 novembre 1869 stipule la création d'un certificat spécial d'enseignement de la gymnastique. Bien qu'il ne soit pas obligatoirement requis pour enseigner, il représente le premier diplôme de la profession.
II faut attendre la loi George du 27 janvier 1880 pour que la gymnastique fasse son entrée officielle dans les programmes d'enseignement. En pratique, l'obligation scolaire entraîne un développement de la gymnastique mais celui-ci est freiné par les difficultés de recrutement. De plus, cette gymnastique rationnelle, mécanique et disciplinaire est vite perçue comme austère. Quelques initiatives telles que celles du Dr Lagrange pour le courant hygiéniste ou Pierre de Coubertin pour les sports anglais, militent pour une éducation physique plus libérale et plus attrayante pour les élèves : le sport en plein air, le jeu, l'apprentissage de techniques.
Malgré ces innovations, l'école reste hermétique et les objectifs de l'éducation physique sous la IIIe République restent les suivants :
-Former des soldats : les exercices militaires gymniques de la fin du XIXe siècle jusqu'à la Première Guerre mondiale ont comme ambition de former des individus patriotes, forts du sentiment d'appartenance à une nation avec la volonté de la défendre,
-Former des professionnels : formation de base pour le travail avec les élèves,
-Acquérir une bonne santé : lutte contre les maladies, le surmenage et la santé psychique,
-Former des citoyens : Pour la IIIe république, il s'agit, pour établir un nouvel ordre social, d'instaurer un nouvel ordre mental basé sur les valeurs de laïcité et de tolérance.
Le 3 mars 1922, un service d'éducation physique est créé au ministère de l'Instruction publique chargé des programmes, de la formation, de l'avancement des professeurs et de la réglementation des sports dans les établissements et des inspections. L'année 1923 voit un nombre important de textes sur l'éducation physique être promulgué pour une meilleure organisation de la discipline : l'arrêté du 23 février fixe les horaires d'éducation physique dans le primaire (2h par semaine), les instructions du 20 juin fixent les programmes d'éducation physique pour les écoles primaires avec une insistance sur le sport en plein air, le décret du 7 mai pose les prémices de la formation continue pour les enseignants.
Le Front populaire contribue à développer l'éducation physique avec la création de la demie journée de plein air qui vient compléter les 2 heures de sport obligatoires (arrêté du 22 mai 1937), en donnant des moyens supplémentaires aux associations sportives et en faisant connaître de nouvelles méthode d'entraînement, comme la méthode suédoise.
La création en 1940 du Commissariat général à l'Éducation générale et aux Sports (dirigé par Jean Borotra) impose une méthode unique d'éducation physique (dont la base est la méthode naturelle d'Hebert) augmente largement le budget dédié au sport et construit des centres sportifs. Sous le gouvernement de Vichy, le sport et surtout l'éducation physique connaît un essor sans précédent et est valorisé de façon à suivre les préceptes du Maréchal : rendre l'éducation moins livresque, plus physique, détruire l'individualisme pour la promotion du pays...
Au sortir de la guerre, la France, affaiblie, trouve dans l'éducation physique la possibilité de renforcer sa jeunesse, abîmée par six années de guerre. Le 10 septembre 1944, l'État reprend véritablement en charge la question en créant une direction générale de l'éducation physique et sportive (DGEPS) rattaché au ministère de l'Éducation nationale dont la mission principale est de former des citoyens solidaires. Les premières instructions officielles de 1945 font du sport une pratique stricte et encadrée : les enfants s'entraînent par groupe d'age, en fonction de leur sexe et sont classés en groupe d'aptitude. Consacrés par le préambule de la Constitution de 1946, la santé et le développement physique et intellectuel deviennent des concepts courants de la société française.
A partir des années 1960, sous la pression du ministre Maurice Herzog, l'éducation physique s'est institutionnalisée en une discipline s'appuyant sur les activités sportives mais gardant un objectif éducatif. Le décret du 28 août 1959 rend l'épreuve d'éducation physique et sportive (EPS) obligatoire au baccalauréat et l'arrêté du 5 février 1962 instaure une épreuve d'EPS au Concours général.
Au début des années 70, les enseignants d'EPS pensent que technique, sport de haut niveau et enfant ne vont pas ensemble, que les méthodes réceptives ne permettent pas à l'élève de découvrir, inventer, créer. En s'appuyant sur des nouveaux travaux et du Groupe Français d'Éducation Nouvelle, ils mettent en place de nouvelles méthodes de travail : la non-directivité, les différents rôles de l'enseignant, les processus d'apprentissage…
En 1981, le passage de l'EPS à l'Éducation nationale va entraîner un certain nombre de conséquences. La première mesure est la réforme des épreuves du baccalauréat (loi du 16 juillet 1984), puis celle du brevet des collèges (arrêté du 8 novembre 1985). Cette réforme, qui rompt avec la prise en compte exclusive de la performance réalisée, introduit l'évaluation des moyens mis en œuvre ainsi que les progrès accomplis et l'investissement des élèves.
Globalement, on peut affirmer que depuis 1995, les points de vue entre les différentes écoles de l'EPS se sont rapprochés et il semble se cristalliser sur l'observation de l'élève. Néanmoins, de nombreux points peuvent être améliorés : installations sportives, sécurité, éclectisme des pratiques… Des questions qui seront en partie traités par le producteur de ce fonds d'archives, Yves Touchard, qui s'intéresse de près à ces questions.
Yves Touchard est inspecteur principal honoraire du ministère de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et de la Vie associative. Chargé de mission à la direction de l'Enseignement scolaire jusqu'en 2009, il a contribué au rapprochement de l'école et de ses partenaires du mouvement sportif et des collectivités territoriales.
Auteur de travaux sur la sécurité en éducation physique et sportive et sur la qualité des matériels et équipements sportifs, il participe à la formation des futurs enseignants des écoles au sein de l'Université de Versailles-Saint Quentin-en-Yvelines, où il est désormais chargé de mission dans le domaine du sport. Président de l'association des édition EP&S et membre de l'Académie nationale olympique française, il participe aux actions conduites pour promouvoir la culture scientifique à partir des pratiques sportives. Il est l'auteur entre autres de : E (1998), (2000). nseigner les activités physiques et sportives autour d'une collectivité territorialeL'éducation physique à l'école

Informations sur l'acquisition :

Versement en 2012.

Conditions d'accès :

Les conditions d'accès à ce fonds d'archives sont régies par le livre II du code du Patrimoine.

Conditions d'utilisation :

Conditions d'utilisation soumises au règlement de la salle de lecture.

Description physique :

Importance matérielle :
9,3 mètres linéaires ; 28 cartons de type "dimab" ; 96 articles.

Ressources complémentaires :

Archives nationales, site de Pierrefitte-sur-Seine
19890652/1-4 Dossiers de M. Daniel Perault, conseiller technique au Cabinet du ministre relatifs à l'éducation physique et sportive (1981-1983).

Localisation physique :

Pierrefitte-sur-Seine

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Archives nationales

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAN_IR_050450

Archives nationales

Liens