Inventaire d'archives : « Monuments ecclésiastiques », titre V : Paroisses rurales du diocèse de Paris

Contenu :

Le travail présenté ci-dessous est l’inventaire analytique des archives des paroisses rurales du diocèse de Paris dont les cotes vont de L 718 à L 726. Chaque fonds paroissial se succède dans l’ordre alphabétique du nom des paroisses. Ces archives concernent surtout le fonctionnement des institutions ecclésiastiques locales, à savoir des fabriques attachées à chaque paroisse. La période couverte s’étend du XVe siècle au XVIIIe siècle, mais les siècles les plus représentés sont les XVIIe et XVIIIe siècles, ce qui permet de constater l’évolution des pratiques religieuses de « la prière personnelle » à l’assistance à autrui.
Comme toutes les archives du diocèse de Paris ont été réunies à Paris suite aux décrets du 2 novembre 1789 et du 14 avril 1790 sur la mise à disposition de la Nation des biens du clergé, s’y trouve donc aussi bien les archives du chapitre cathédral de Notre-Dame de Paris que tous les titres et papiers de gestion des paroisses. Ces dossiers ont par la suite été triés et ventilés dans des domaines divers, sans tenir compte du respect des fonds. De plus selon les termes des décrets des 12 mai et 19 juin 1792, ces archives devaient être détruites puisqu’il s’agissait là d’archives qualifiées de « féodales ». Seuls les documents ayant une utilité administrative et ceux présentant un intérêt historique devaient y échapper. Il en résulte que désormais l’ensemble des papiers issu de ce fonds a été dispersé dans les séries L dite des « Monuments ecclésiastiques », S dite des « Biens des établissements religieux supprimés » et la sous-série H5 qui comprend la comptabilité et les titres de fondation de rentes des établissements religieux parisiens et de l’ancien diocèse de Paris. On peut aussi trouver des documents qui se rattachent à ce fonds dans la série Z des « Juridictions spéciales » et plus particulièrement dans les sous-séries Z1o de l’« Officialité de Paris » et Z2 des « Juridictions ordinaires, royales et seigneuriales ».
Par ailleurs, il existe des archives « parallèles » et postérieures dans les archives de chaque commune, essentiellement dans les séries E (État civil), M (Édifices communaux, monuments et établissements publics), et P (Cultes). En effet il s’agit souvent des archives propres à la fabrique et donc à la gestion des habitants et ce jusqu’au XXe siècle.
Jean Guerout résume la composition de ce fonds dans l’introduction à la série L de l’État général des fonds : « Dans sa composition actuelle, la série L consiste principalement dans la juxtaposition de nombreuses portions de fonds d’archives et renferme l’essentiel de la documentation sur le spirituel à côté de nombreux titres d’affaires temporelles. » Ainsi la composition de ce fonds montre bien l’importance des pièces justificatives à l’origine d’une rentrée d’argent pour la fabrique, comme les actes notariés de fondation de messes et les actes originaux de constitution des rentes cédées aux fabriques plusieurs années après leur constitution. Celles-ci constituent en effet la majeure partie des pièces inventoriées ici. Mais à travers des pièces de « gestion », on voit la compétence des fabriques en matière d’entretien des églises, comme le montre les devis exécutés à l’occasion d’une réparation du clocher, de la nef ou du cimetière. Il existe aussi des pièces judiciaires (extraits du registre de l’officialité, rapports à l’intendant de la généralité de Paris, …) dans le cas de conflits entre les paroissiens et la fabrique.
Ces documents sont des sources très riches pour :
  • l’histoire religieuse, autant pour le spirituel (grâce aux nombreux testaments, fondations, et donations) que pour le temporel (par les rentes, les baux, les quittances, les comptes de la fabrique…).
  • l’histoire de l’institution paroissiale (curé, vicaire, marguilliers…).
  • l’histoire sociale à travers divers aspects comme les métiers (la plupart des personnes mentionnées dans ce fonds étant laboureurs ou vignerons), les biens personnels, les signatures…
  • l’histoire de la famille dans sa composition mais aussi par les mentions de mariages et même de remariage.
  • l’onomastique car les noms de famille restent très attachés à la paroisse dans laquelle on se trouve.
En ce qui concerne la rédaction des notices descriptives, l’ordre des cotes n’est pas toujours respecté dans le présent inventaire, afin de regrouper des documents qui proviennent du même dossier et qui ont sans doute été disjoints. Dans ce cas, les notices descriptives ne sont pas séparées par un saut de ligne, pour rendre le processus plus visible. En effet, le classement résultant du bureau du triage des titres, les documents ont été rassemblés par paroisse et parfois par affaire en les empilant dans des chemises, ce qui fait que les premières cotes sont de fait fréquemment les dernières pièces de l’affaire.
Afin de parvenir à inventorier l’ensemble de l’article L 719 dans le délai imparti, j’ai procédé à l’analyse globale des pièces regroupées dans chacun des dossiers L 719/B 101 à 107.
M. Perez, 2004

Cote :

L//718/A-L//726

Publication :

Archives nationales
2004-2023
Pierrefitte-sur-Seine

Informations sur le producteur :

La paroisse est à la fois une circonscription ecclésiastique et une circonscription administrative. Elle est le siège d’une cure occupée par un curé, parfois assisté de vicaires, qui est chargé du gouvernement spirituel de ses paroissiens. Il assure ainsi la célébration du service divin, l’administration des sacrements, l’instruction des paroissiens par la prédication et le catéchisme.
Quant à l’administration temporelle de la paroisse, elle est confiée à l’assemblée générale des habitants qui désignent deux ou trois personnes comme délégués, il s’agit là des marguilliers. Ceux-ci composent la fabrique, aussi appelée œuvre, qui gère ainsi les biens et revenus appartenant à leur église mais qui sont indépendants de ceux du curé. Ces revenus proviennent des immeubles, de la location des bancs d’église, des dons et legs des paroissiens, des droits de casuel et du produit de la quête et des offrandes. Les fabriques s’occupent donc de l’administration de la paroisse à savoir nommer le personnel laïque de l’église mais aussi le prêtre-sacristain responsable des vases sacrés. C’est aussi la fabrique qui se charge de l’entretien des églises et qui subvient aux frais de culte. Par ailleurs elles interviennent dans la gestion d’institutions rattachées à l’église paroissiale comme l’assistance aux pauvres, les confréries, le cimetière ou les écoles. De plus le marguillier comptable est chargé de tenir les comptes des dépenses et des recettes.

Informations sur l'acquisition :

Prise en charge à la Révolution ; quelques pièces acquises par achat en 1991.

Conditions d'accès :

Selon les termes de la loi du 15 juillet 2008.

Conditions d'utilisation :

Fonds librement communicable sous réserve des restrictions nécessitées par l’état matériel des documents.

Langues :

FrançaisLatin

Description physique :

Importance matérielle :
11 cartons

Ressources complémentaires :

Archives nationales
Série S
Titre III « Paroisses de Paris et des départements limitrophes » (S 3520 à 3627) : titres de propriété sur des maisons et des terres, titres de legs et d’échange, baux et des loyers, déclarations de biens et autres procédures appartenant aux dites paroisses.
Série H (ancien H/5)
Comptabilité des paroisses rurales du diocèse de Paris.

Références bibliographiques :

BEAURAIN (Georges), « Les curés de campagne au XVIIIe siècle », , 1887, t. CXLVIII, p. 1102 ; t. CXLIX, p. 151Le correspondant
BOYER (Abbé de), , Paris, 1786, 2 vol.Principes sur l’administration temporelle des paroisses…
, Montévrain, 1896-1906État des communes à la fin du XIXe siècle, notice historique et renseignements administratifs
CARRIÈRE (Victor), , Paris, 1940, vol. 2, p. 303-344Introduction aux études d’histoire ecclésiastique locale
COULY (Auguste), , Toulouse, 1910 (Thèse)Les fabriques avant la Révolution française : Etude juridico-historique
DOUCET (Roger), , Paris, 1948, 2 vol., p. 748-756Les institutions de la France au XVIe siècle
FERTÉ (Jeanne), , Paris, 1962La vie religieuse dans les campagnes parisiennes 1622-1695
HARDY (Georges), « L’administration des paroisses au XVIIIe siècle. Les réparations des bâtiments ecclésiastiques », , 1911, p. 5-27Revue d’histoire moderne et contemporaine
JOUSSE (Daniel), , Paris, 1773, 2e éd. augmentéeTraité du gouvernement spirituel et temporel des paroisses, où l’on examine tout ce qui concerne les fonctions, droits et devoirs des marguilliers dans l’administration des fabriques, des biens des pauvres et des écoles de charité, comme aussi ce qui regarde les fonctions, droits et devoirs des curés et autres personnes préposées au gouvernement et au soin des églises
LAFFORGUE (Eugène), , Paris, 1923Histoire des fabriques des églises de France sous l’Ancien Régime
LEBEUF (Jean), , Paris, 1883, 5 vol.Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris
LESÊTRE (Henri), , Paris, 1906La paroisse
LESORT (André), « Le rôle civique des curés de campagne aux XVIIe et XVIIIe siècle, particulièrement dans le diocèse de Paris », , 1934, p. 368-369.Revue d’histoire de l’église de France
METZ (René), « La paroisse en France à l’époque moderne et contemporaine », , n° 165, 1974, p. 269-295 ; n° 166, 1975, p. 5-24Revue d’histoire de l’église de France

Localisation physique :

Paris

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Archives nationales de France

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAN_IR_059509

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