Inventaire d'archives : Recherche ; Groupement d'intérêt public du Groupement de recherche et d'études sur les génomes (GREG) (1973-1997)

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Programme national Génome humain
Le 17 octobre 1990, M. Hubert CURIEN, ministre de la Recherche et de la Technologie, définissait devant le Conseil des Ministres, les grands axes du programme français de recherche sur le génome humain afin que la France puisse participer pleinement au projet scientifique international de décryptage du génome humain.
Les recherches sur le génome concentrant en France, plus de 500 chercheurs, ingénieurs et techniciens de laboratoires publics et plus de 150 MF par an de crédits publics, une structure capable d'impulser, de coordonner, de financer et d'évaluer les actions de recherche initiées par celle-ci, était nécessaire. Le programme national génome humain serait donc conduit par une structure autonome mais insérée dans le système de recherche.
Entre la formulation des lois de l'hérédité par Gregor Mendel en 1865 et l'élucidation de la structure de l'ADN par Watson et Crick en 1953, quatre-vingt huit ans se sont écoulés. Quinze ans ont été ensuite nécessaires pour arriver en 1968, à localiser les premiers gènes sur les chromosomes. Vingt ans après, 2000 gènes étaient identifiés et cartographiés.
Le 18 octobre 1990, M. Hubert CURIEN annonçait en Conseil des ministres, la création d'un groupement d'intérêt public (intitulé GIP Génome humain), ayant pour objet d'animer et de coordonner les actions scientifiques et les programmes de recherche menés en France, de conseiller les pouvoirs publics, de participer à la concertation scientifique internationale. Il permettait ainsi de poursuivre une stratégie originale de recherche.
En effet, il existe deux possibilités pour séquencer le génome humain :
- soit le séquençage systématique de tout le génome (option américaine)
Aux Etats-Unis, le programme « Génome humain » se plaçait en 1990, au niveau des autres grands projets américains de recherche (avion hypersonique, station spatiale, guerre des étoiles, supercollisionneur). Classé numéro un pour ses applications industrielles potentielles par l'Industrial Research Institute, le programme américain « Génome humain » a débuté officiellement le 1 octobre 1990. Son objectif : séquencer les trois milliards de bases qui forment le génome avec une perspective de budget de 15 milliards de dollars sur quinze ans, ce programme étant placé sous la responsabilité conjointe du National Institute of health (NIH) et du Department of Energy (DOE). er
- soit le séquençage uniquement des parties codantes pour les protéines (c'est-à-dire les ARN messagers (cDNA) qui représentent la partie exprimée du génome).
La France privilégiera une « stratégie de créneau » choisissant de ne séquencer que les parties codantes pour les protéines . Cette démarche, moins coûteuse, plus riche de retombées thérapiques immédiates, était complémentaire de celle suivie par les Etats-Unis.
Le ministère de la Recherche et de la Technologie, par le biais du Fonds de la Recherche et de la Technologie, avait lancé dès 1988, un appel d'offres « Action concertée Génome » (7 MF en 1990) visant à développer les méthodologies nécessaires au développement de l'étude du génome et apportait un soutien financier (16 MF en 1990 au Centre d'étude du polymorphisme humain (CEPH) ainsi qu'au projet EUREKA, LABIMAP 2001 (30 MF en 1990). Le CEPH a été créé en 1984 grâce à un don de Mme Hélène Anavi. Fondé par les professeurs Jean Dausset (prix Nobel) et Daniel Cohen, ce centre, sans but lucratif, a pour objet de découvrir les gènes impliqués dans les maladies génétiques. En 1990, ce centre regroupait 50 chercheurs et ingénieurs. Le financement : de l'ordre de 40 millions de francs par an, assuré pour 50 % par le ministère de la Recherche et de la Technologie, les 50 % restants provenant essentiellement de l'Association française contre les myopathies (AFM), du National Institute of Health (NIH), du Howard Hugues Medical Institute, de la CE, de l'INSERM, du CNRS et de la Caisse nationale de prévoyance.
Le Groupement de recherches et d'études sur les génomes
Au cours de l'année 1992, un « appel d'offres ministériel » couvrit pour la première fois tous les aspects de la recherche sur les génomes. Un arrêté du 25 janvier 1993, créait le Groupement de recherches et d'études sur les génomes.
Présidé par le Professeur Piotr SLONIMSKI, membre de l'Institut, celui-ci était doté d'un conseil scientifique présidé par le Professeur Jacques DEMAILLE et comportait un service administratif et financier, ainsi qu'une agence comptable. A son conseil d'administration, étaient représentés le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, le CNRS, l'INSERM, l'INRA et l'INRIA, ces organismes ayant le statut de membres fondateurs, ainsi que le ministère du Budget. Six personnalités extérieures (trois au titre des universités et trois au titre des scientifiques), un commissaire du gouvernement et un contrôleur d'Etat complétaient le conseil d'administration.
En 1994, le montant global des subventions accordées par le GREG pour la période 1994-1995, était de 57,6 millions de francs. Lors de la réunion du conseil scientifique du GREG, en juin 1994, le financement de 113 des 200 projets soumis était proposé au Directeur et accepté.
Ces projets, en droite ligne du programme national génome humain, se répartissaient en trois grandes actions (avec quelques actions plus ponctuelles) :
a) séquençage à grande échelle des cDNA
b) séquençage exhaustif de petits génomes
Sont appelées petits génomes, les bactéries et les levures. Ceux-ci sont utiles pour la compréhension des mécanismes de régulation des êtres vivants.
c) développement d'une informatique adaptée au programme
la production de grandes quantités de données nécessite deux types de développement :
. développement de programme de saisie et d'analyse des données
. développement de structures informatiques adaptées.
En parallèle, étaient soutenus les programmes existant en :
a) cartographie du génome humain avec automatisation des méthodes de biologie moléculaire actuelle
un programme ambitieux (LABIMAP 2001) d'automatisation des méthodes de cartographie bénéficiant depuis 3 ans d'un soutien important dans le cadre de la procédure EUREKA
b) distribution internationale du matériel biologique
constitution du matériel biologique sous forme d'échantillons d'ADN destinés à la cartographie ou provenant de cette dernière, nécessitant de grosses structures de production, de stockage et d'archivage
c) formation et transfert technologique
augmentation progressive du nombre de personnel qualifié, s'agissant ici d'une nouvelle discipline, et de transférer informations et savoir-faire vers le monde biomédical, premier utilisateur des données engendrées par le programme génome humain
Outre le soutien aux actions innovantes, une attention particulière était portée aux considérations légales, éthiques et sociales du programme, en concertation étroite avec le Comité national d'éthique.
Plan Génome et santé
Le 23 novembre 1994, M. Philippe DOUSTE-BLAZY, ministre délégué à la Santé et M. François FILLON, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, rendaient publiques les grandes lignes d'un plan génome et santé, mis en place avec le soutien de la puissante Association française contre les myopathies. Ce plan visait notamment le développement et l'encadrement des travaux novateurs des thérapies géniques .
Cette orientation faisait suite au rapport des professeurs Jean Cano et Alain Fischer, remis à M. Douste-Blazy. Selon ce rapport, « 5 essais cliniques ont d'ores et déjà débuté, d'autres sont en attente ; la France se situe en très bonne position dans le monde, loin cependant derrière les Etats-Unis où près de 70 essais cliniques incluant 220 malades ont débuté depuis 1990… »
Ce plan génome et santé comprenait deux volets :
- le premier concernait la recherche, organisant avec le ministère de la Recherche, une véritable filière de recherche en génétique.
- le second, un programme hospitalier de recherche clinique, doté d'une enveloppe globale d'environ 300 millions de francs, comportant également de nombreux axes de recherche en génétique.
Dissolution du GIP GREG
Le 10 janvier 1995, M. FILLON, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche notifiait au directeur du GIP GREG à Gif-sur-Yvette, le changement d'orientation des missions de ce Groupement. A compter de 1995, celui-ci aurait un champ d'action réduit. Il devrait soutenir « uniquement des recherches sur les génomes animaux et végétaux en excluant les travaux portant sur le génome humain ». Cette restriction contredisait les orientations générales du GREG telles qu'elles avaient été définies lors de sa création par le précédent ministre, M. Hubert CURIEN, le 25 janvier 1993. En effet, depuis lors, ce groupement d'intérêt public (GIP) constitué par l'Etat et les grands organismes de recherche (CNRS, INRA, INSERM, INRIA) pour une durée de six ans, avait essentiellement une double mission :
- d'une part, animer et coordonner, en distribuant des subventions, les programmes de recherches menés en France par les organismes publics sur le génome humain et sur le génome des organismes dits « modèles » (micro-organismes, végétaux et animaux)
En 1994, plusieurs équipes de l'INRA sont concernées. Il s'agit de laboratoires de génétique moléculaire du département de génétique animale, d'une station de génétique quantitative, des unités expérimentales, l'ensemble mobilisant une vingtaine de chercheurs et autant de techniciens. Ces équipes ont bénéficié d'équipements spécifiques (séquenceurs automatiques) et de recrutement de chercheurs, ingénieurs et techniciens, ainsi que d'aides de la part du programme Génome du ministère de la Recherche et de la CE. Ces programmes se sont développés dans le cadre de collaborations entre de nombreux laboratoires européens, au travers de deux réseaux «PIGMAP» et «BOVMAP». Le réseau PIGMAP a été constitué en 1990 par 12 laboratoires de 8 pays, auxquels des équipes américaines et australiennes se sont jointes fin 1992. Le réseau PIGMAP a été constitué en 1990 et réunit une trentaine de laboratoires de pays d'Europe. La coordination et la centralisation des données informatiques étaient sous la responsabilité de l'équipe française (H. Levéziel, Jouy-en-Josas)
- d'autre part, conseiller les pouvoirs publics, notamment au sujet ,de la brevetabilité des gènes ou fractions de gènes .
In : La Recherche, avril 1993, p. 370)
Le 17 janvier, une nouvelle lettre de M. François FILLON au GREG nuançait cependant ses premières instructions : le Groupement doit « porter une attention particulière aux génomes animaux et végétaux… ». Une formulation floue qui souleva bien des interrogations au GREG. M. Piotr SLONIMSKI, dans le nouvel appel d'offres adressé le 20 janvier aux chercheurs, mesurait ainsi « combien ces modifications successives perturbaient les projets d'un certain nombre de laboratoires ou équipes de recherche… ».
Revenant sur cette formulation, M. Claude GRISCELLI, conseiller du Ministre pour les sciences du vivant, confirma qu'elle laissait au GREG la possibilité de coordonner et financer des recherches sur le génome humain. Mais il ne s'agira que de cartographie et de séquençage, les recherches liées à la fonction des gènes devant être chapeautées par d'autres groupes d'experts. Doté en 1994 de 80 MF d'autorisations de programme (dont 50 % allaient au génome humain), le GREG disposera seulement de 22 MF en 1995 pour le soutien de nouveaux projets (les crédits de paiement passant de 70,4 MF à 30,179 MF). Selon M. GRISCELLI, « le ministère avait le choix entre deux stratégies : développer le GREG pour en faire le seul gestionnaire des 100 à 120 MF consacrés chaque année par l'Etat au projet Génomes, et répartir cette gestion entre différents groupes d'experts. Après concertation, nous avons choisi la deuxième solution… »
Plusieurs groupes d'experts chargés de différents thèmes - aspects fonctionnels des gènes, génétique médicale (localisation des gènes responsables des maladies génétiques et thérapie génique), génétique et environnement, bio-informatique, biotechnologies, selon la lettre ministérielle du 17 janvier - seront officiellement désignés pour compléter la mission « cartographique » du GREG et diriger des « actions concertées sur les sciences du vivant ».
Pour certains chercheurs, cette réforme se justifiait par le souci prioritaire de faire avancer la cartographie des génomes. C'était le point de vue de M. Jean WEISSENBACH, directeur de recherches au Généthon à Evry, centre scientifique privé financé par l'AFM (Association de lutte contre les myopathies) et où a été réalisé le gros du travail mené en France sur la cartographie du génome humain.
La réorganisation des sciences du vivant, voulue par le MESR, va aboutir au morcellement des recherches sur le génome selon l'avis du directeur du GREG. En effet, cette structure ayant pour vocation de coordonner les actions scientifiques et les programmes de recherche en France dans le domaine des génomes, devra à l'avenir se cantonner au domaine du génome des organismes modèles (animal, végétal et micro-organismes).
Les trois autres structures auxquelles incomberaient les domaines retirés du champ d'action du GREG font partie des 14 comités scientifiques et techniques (CST) prévus dans le projet du ministère sur les «grandes orientations scientifiques des actions stratégiques de développement et de soutien des sciences du vivant» . Les CST 1, 2 et 3 sont constitués autour de thèmes de génétique (analyse fonctionnelle des gènes, génome humain, génétique et environnement) certes mais d'autres CST abordent des thèmes du champ d'intervention du GREG ou concernent les recherches sur les génomes comme la bio-informatique ou la biologie du développement, de la reproduction et du vieillissement.
Les quatorze CST prévus par le document du ministère ont les thèmes suivants : anatomie fonctionnelle des gènes - génome humain - génétique et environnement - biologie du développement, de la reproduction et du vieillissement - biologie structurale et pharmacochimie - écologie des systèmes microbiologiques - système et biodiversité - effets biologiques des radiations ionisantes - physiopathologie et pharmacologie cardio-vasculaire - biopathologie des prions - immunité et mécanique cellulaire en neurobiologie pathologique - développement pluridisciplinaire en imagerie fonctionnelle - bio-informatique - biotechnologie
De plus, les CST sont des structures ministérielles, avec un temps décisionnel plus long, à l'inverse du GREG, structure légère dont la prise de décision scientifique peut être très rapide, mais il en fut décidé ainsi.
L'année 1996 verra à la fois, la dissolution du GIP GREG et la publication dans la revue Nature du 14 mars, de la version finale de la carte du génome humain, réalisée grâce à la collaboration du laboratoire Généthon à Evry , émanation de l'AFM (Association française contre les myopathies) et du CEPH (Centre d'étude du polymorphisme humain). Cette publication est présentée par le Dr Jean WEISSENBACH (CNRS, URA 1922), directeur scientifique du Généthon. Avec elle, s'achève la première phase du projet «génome humain».
Créé en 1990 par le professeur Daniel Cohen et financé grâce aux dons récoltés lors du Téléthon qu'organise chaque année l'Association française contre les myopathies (AFM), le Généthon avait annoncé, dès 1993, avoir établi une première cartographie de 90 % du génome humain . Mais il ne s'agissait encore que d'un repérage grossier, donnant la position approximative de quelque 2000 « balises » sur l'ensemble de l'ADN (acide désoxyribonucléique) qui compose notre patrimoine héréditaire. Une carte dont Daniel Cohen résumait alors l'utilité par une métaphore : « On sait entre quelle et quelle ville on se trouve, pas toujours le temps qu'il faudrait pour atteindre la prochaine étape, et rarement sa distance exacte… ». Affiné et complété, le nouvel atlas que publie en 1996 l'équipe de Jean Weissenbach, qui fait autorité sur le plan mondial, comporte 5264 « marqueurs » soit un marqueur toutes les 700.000 bases (les maillons élémentaires de l'ADN). (cf le Monde du 17 décembre 1993)
Une puissance de résolution bien supérieure à celle que laissaient espérer les débuts du projet international Génome humain (lancé en 1988 par les Etats-Unis) et qui ne peut qu'aider considérablement à localiser et identifier les 100.000 gènes que contiennent nos 23 paires de chromosomes. En 1996, la tâche des chercheurs du Généthon était déjà bien avancée : de 1992 à 1996, leurs travaux ont permis de repérer 223 gènes impliqués dans plus de 200 maladies. Les chercheurs d'Evry auront désormais pour objectif, en collaboration avec plusieurs laboratoires anglo-saxons, de fusionner l'ensemble des données actuellement disponibles sur le génome humain - autrement dit de positionner sur leur atlas, l'ensemble des séquences génétiques déjà répertoriées. La carte que l'on obtiendra alors, infiniment plus complète, accélérera encore l'identification des quelque 3000 gènes que l'on sait impliqués, d'une manière ou d'une autre, dans une maladie héréditaire. Si le projet « Généthon 2 » était ainsi clairement défini, l'avenir du laboratoire d'Evry était quant à lui plus incertain. Le professeur Daniel Cohen dont l'intuition scientifique et commerciale a joué un rôle prépondérant dans le succès de son équipe, opta en 1996 pour la recherche privée : la direction de la société à capital risque GENSET, spécialisée dans la production d'ADN de synthèse afin d'établir un « programme de séquençage et d'analyse exhaustive des gènes de susceptibilité aux grandes maladies de type multifactorielles ». L'AFM allait suivre une évolution similaire en concentrant ses financements sur les retombées thérapeutiques de la génétique des maladies neuromusculaires : la thérapie génique.
Le Centre national de séquençage ou Génoscope
1996 verra également la création, le 30 octobre, d'un centre de « très grand séquençage ». La direction du CNS sera confiée à M. Jean WEISSENBACH, directeur scientifique du Généthon. Celui-ci souhaitant poursuivre ses travaux de génétique, quittait le Généthon pour rejoindre ce centre nouvellement créé. Les dernières tribulations du programme génome français ont certes affaibli les positions françaises dans ce secteur où les recherches sont déjà bien avancées aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, ce qui ne signifie pas qu'il n'y ait plus rien à faire dans ce domaine, la réussite européenne avec la levure étant un exemple. M. Weissenbach choisira donc de s'attaquer au génome très compact d'un vertébré le . Tetraodon fluvialis
La question du statut juridique de ce centre était délicate. Pour être compétitif sur le plan national et international, un tel laboratoire a besoin d'une gestion souple. Or, la formule du GIP, bien que nécessaire et précédemment appliquée au GREG, permettant d'associer des partenaires d'origines diverses, n'avait pas totalement convaincu, du fait d'un blocage de financement de près de trois ans pour l'obtention de la signature de tous les partenaires. De fait, le CNS sera administrativement une filiale du CNRS et GIP de statut juridique .
La convention constitutive du Centre national de séquençage (CNS) a été approuvée par un arrêté publié au JO du 1 janvier 1997. Créé pour dix ans, ce groupement d'intérêt public, administré par un conseil de gestion composé de cinq membres, aura pour objet la recherche dans le domaine des génomes ainsi que l'exploitation et la valorisation des résultats qui en découlent. La direction scientifique a été confiée à Jean Weissenbach, directeur de recherche au CNRS, auteur notamment des premières cartes génétiques détaillées du génome humain. Les membres fondateurs sont l'Etat (ministère chargé de la Recherche), le CNRS et la société FIST (France Innovation scientifique et Transfert). Ils détiennent respectivement 50 %, 40 % et 10 % des droits statutaires. Les représentants du CNRS au conseil de gestion du GIP seront Jean-Pierre Souzy, secrétaire général et Pierre Tambourin, directeur du département des sciences de la vie. er
Le 13 février 1997, M. D'Aubert, secrétaire d'Etat à la Recherche, installera le comité d'orientation du Centre national de séquençage dont le professeur André Capron sera élu président . Le CNS devrait bénéficier d'un financement public de 60 à 80 MF pour la première année, ce chiffre pouvant passer à 100 MF les années suivantes et ce pendant 10 ans.
Le Comité d'orientation du Centre national de séquençage, composé de représentants des différentes institutions (organismes de recherche, universités, fondations) impliquées dans l'étude des génomes, est chargé d'en définir les orientations scientifiques mais aussi de développer une réflexion plus générale sur les stratégies de recherche en matière de génétique. Il devra également proposer les modes de valorisation et d'interfaces industrielles du CNS et les actions à mettre en œuvre pour l'information du public. C'est avec le Sanger Center au Royaume-Uni, le deuxième grand laboratoire créé en Europe pour l'analyse et le décryptage des génomes.
Son objectif, en 1997, était d'atteindre les 20 à 30 millions de bases utiles par an, un délai de mise en route de 3 ans étant prévu. Enfin, un effectif de 120 à 140 personnes devait assurer son fonctionnement pendant une dizaine d'années. Restaient à préciser les orientations du CNS  : Génome humain essentiellement ou un effort au moins en partie sur des génomes d'organismes modèles, hors du circuit de la compétition internationale ?
Il faut noter que le CNS se substitue aux actions concertées de génomique (financements sur deux ans) du ministère de la Recherche, qui avaient pris elles-mêmes le relais du GREG.
Par arrêté du 7 octobre 1998, le GIP Centre national de séquençage s'intitulera Genoscope.
L'implantation du Genoscope à Evry contribue à l'essor d'une « Silicon Valley » du gène. Outre le Généthon, s'y trouvaient déjà la société de biotechnologie GENSET (Daniel Cohen) et le laboratoire de vectorologie (Olivier Danos, futur patron de Généthon 2). Inauguré le 23 octobre 1998, ce site d'Evry, dédié à la génétique et à ses applications, sera désigné sous le titre de génopôle ou « Genomic Valley », avec mise en place d'un enseignement universitaire en biologie et création d'un parc d'entreprises.
Le Centre national de génotypage
En janvier 1998, est également décidée la création d'un Centre national de génotypage (CNG) pour reprendre les équipes du laboratoire de cartographie de Généthon, sous la direction du Dr Mark LATHROP, avec un budget de 50 MF par an sur 6 ans et dont la mission est de caractériser les gènes impliqués dans les maladies de l'homme. L'AFM souhaitait en effet passer la main à l'Etat en matière de découverte de nouveaux gènes pour s'orienter vers la thérapie génique.
La Génomique
Le 10 mai 1999, le MENRT souhaitait encourager et soutenir la création de génopôles organisés en réseau national dans le cadre de l'action concertée incitative Génomique.
Egalement en 1999, le 19 février , fut créé par M. Allègre, ministre de l'Education nationale, de la Recherche et de la Technologie, un comité national de Génomique, accueilli par le génopôle d'Evry et ayant pour objectif de mettre au même niveau qu'Evry, les autres pôles scientifiques travaillant en France sur ce domaine, tant sur le génome humain que sur le génome des plantes afin de permettre à la France de tenir à nouveau une place importante en génomique.
II. - Fonds versés
L'administration centrale de la Recherche fut désignée pour procéder à la liquidation de ce GIP GREG, courant 1997, sous l'égide du bureau de la gestion des aides à la recherche de la sous-direction des interventions financières, rattachée à la direction générale de la Recherche et de la Technologie par le service de la recherche publique.
Une infime partie fut versée au Centre des archives contemporaines à Fontainebleau après dissolution de ce Groupement, sous la cote AN 970537. Fut privilégiée la partie historique de ce versement. Mais les 7/8 du fonds restant ont été mis à la disposition de la Cour des Comptes par le ministère, pour vérification de la bonne marche de cet organisme. e
En août 2001, la deuxième partie de ce fonds nous était remise par le service de liquidation.
Il s'agit essentiellement du fonds de l'agence comptable du GREG. Outre la partie purement administrative et financière de celui-ci, nous relevons dans les articles 14 à 40, un ensemble de dossiers portant sur des programmes de recherche possibles sur le génome humain, leur financement par le GREG ainsi que leur évaluation scientifique. De grands noms de chercheurs y figurent. C'est sur le plan de la recherche scientifique, d'un intérêt primordial. Cette partie du fonds est d'une haute sensibilité. Elle illustre l'orientation prise par l'Etat dans les recherches de ce secteur et à laquelle s'attache pour près de 25 ans, le secret industriel et commercial.
Ultérieurement, sera remis aux Archives nationales, le fonds d'archives du service de liquidation concernant ce groupement d'intérêt public.
Sommaire
Archives de l’agence comptable Art 1-2 : Création et statuts juridiques, 1991-1994 ; nominations de personnel, nomenclature budgétaire et régime fiscal, 1973, 1982, 1990-1994 ; conseil d’administration : comptes rendus de réunions, 1993-1994 Art 3-13 : Conseil d’administration dont des documents de travail sur les bases de données informatiques en génétique et le financement des programmes de recherche : comptes rendus de réunions, notes, rapports, appels d’offres, 1995 ; budget et financement : Documents comptables, 1993-1997 Art 14-40 : Programmes de recherche notamment dans le secteur du génome humain : Dossiers individuels des responsables scientifiques, 1991-1995 Art 41-48 : Minutier chronologique, 1993-1996 ; participation financière du Centre National de la Recherche Scientifique auprès du groupement de recherche, financement du personnel temporaire et ordres de mission, 1992-1994 Art 49 : Organisation et fonctionnement administratifs et financiers du groupement de recherche, relations avec les ministères de la recherche et du budget, 1993-1996 ; archives administratives de l’agent comptable : Nomination, rémunération, 1993-1996

Cote :

20010325/1-20010325/49

Publication :

Archives Nationales
2001

Informations sur le producteur :

Groupement de recherches et d'études sur les génomes

Localisation physique :

Pierrefitte

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAN_IR_013699

Archives nationales

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