Inventaire d'archives : Inventaire des archives du Laboratoire d'Ethnologie du Musée de l'Homme - Département Asie

Contenu :

Le fonds des archives du Département Asie du Laboratoire d’Ethnologie du Musée de l’Homme se présente en cinq grandes parties.
I. ADMINISTRATION
La première partie comporte l’ensemble des documents administratifs, qu’il s’agisse des courriers ou bien des notes de services et documents internes à l’institution. On trouve aussi un certain nombre de projets et rapports d’activités du Département Asie, ainsi que des groupes et chercheurs affiliés. A cela s’ajoutent des documents portant sur des financements, les employés et étudiants du département ainsi que quelques programmes de la formation permanente du Muséum. On trouve aussi dans cet ensemble des documents produits par la Société des Amis du Musée de l’Homme (SAMH) qui entretient d’étroites relations avec les départements (achats, dons, préparations d’évènements culturels, etc.). Enfin, les registres des visiteurs du Département Asie viennent compléter ce premier ensemble.
II. COLLECTIONS
La deuxième partie du fonds d’archives concerne les objets des collections Asie et comporte également de nombreux documents visuels et iconographiques. Elle s’ouvre avec les inventaires et classements d’objets, que l’on retrouve sous la forme d’entrées chronologiques, par missions scientifiques et par types d’objets. A cela s’ajoutent des fiches informant les objets collectés et aussi plus largement une importante documentation (dossiers scientifiques, documentation, bibliographies de travail) complétées par quelques documents concernant l’enrichissement et la gestion des collections. Des documents portant sur les modalités de conservation-restauration des collections et leur mise en exposition viennent compléter la partie portant sur les objets. Le fonds iconographique porte sur une documentation rassemblée pour la photothèque et l’iconothèque du Musée de l’Homme. On trouve aussi de nombreuses diapositives et photographies concernant les collections et les pays d’Asie du Sud et du Sud-Est.
III. EXPOSITIONS
La troisième partie concerne les expositions organisées par le Musée de l’Homme et le Muséum (recherches, documentation, réception). On trouve aussi des projets d’expositions et de manifestations culturelles – concrétisés ou non - auxquelles le Département Asie a participé.
IV. RECHERCHE
La recherche constitue le quatrième chapitre du plan de classement du fonds d’archives. Il regroupe des documents de recherche de Solange Thierry et Teresa Battesti, toutes deux responsables du Département Asie. On trouve alors de nombreux papiers documentant les collections et leurs recherches personnelles, ainsi que leur implication dans la diffusion du savoir à travers des publications. Cela est complété par un fichier de travail constitué au sein du département. Des documents provenant de chercheurs et chercheuses travaillant sur l’aire asiatique s’ajoutent à cet ensemble. On note la présence de quelques dossiers produits par Jeanne Cuisinier, venant compléter le fonds de la chercheuse présent dans les collections d’archives de la Bibliothèque du Muséum.
V. PROJETS MUSEOGRAPHIQUES
Enfin, la dernière partie du fonds porte sur le projet de rénovation du Musée de l’Homme et celui de la création du Musée du Quai Branly. On retrouve des documents administratifs et scientifiques portant sur la gestion des collections et leur mise en valeur dans les nouveaux espaces d’exposition.

Cote :

MH ETHN ASIE

Publication :

Agence bibliographique de l'Enseignement supérieur
2021

Informations sur le producteur :

Musée de l'Homme. Département Asie (Paris)
Les objets d’Asie présents dans les collections depuis la fin du 19ème siècle sont entrés via plusieurs chemins, empruntés par des voyageurs, des militaires, des administrateurs coloniaux, des missionnaires, ainsi que des ethnologues. La trajectoire de ces collections d’Asie n’est pas linéaire et elle met en lumière les rassemblements et les partages entre différentes institutions parisiennes (notamment entre le Musée du Trocadéro, le Musée Guimet, le Musée de l’Armée) et de province (Dupaigne 2001).
Le Département Asie naît dans les années 1930, à la faveur de la transformation du Musée d’Ethnographie du Trocadéro en Musée de l’Homme et c’est Marcelle Bouteiller qui en devient la première responsable.
Marcelle BOUTEILLER (1904 – 1990):
Titulaire d’une licence ès-lettres en 1924, Marcelle Bouteiller obtient son Diplôme d’Etudes supérieures d’Histoire de la Philosophie en 1927, puis son Certificat d’Ethnologie en 1930. Comme de nombreux apprentis ethnologues de cette période, elle suit les cours de Marcel Mauss. Entrée comme bénévole au Musée d’Ethnographie du Trocadéro en 1930, elle y est aide-technique entre 1932 à 1940, avant qu’il se transforme en Musée de l’Homme.
En 1937, le Professeur Rivet charge M. Bouteiller de la responsabilité du Département Asie nouvellement créé. Nommée assistante en 1941, elle sera à la tête du département jusqu’en 1951. Elle sera remplacée, entre 1951 et 1966, par Paule LE SCOUR, licenciée ès-Lettres et ancienne élève de l’Ecole des Langues Orientales.
En parallèle de son activité au Musée de l’Homme, M. Bouteiller a été chercheuse détachée au CNRS. Elle y a préparé et soutenu sa thèse d’Etat entre 1946 et 1949. Cette thèse fait l’objet de sa première publication : Chamanisme et guérison magique. Entre 1951 et 1969 (date de son départ à la retraite), elle poursuit ses recherches au sein du CNRS tout en prenant une nouvelle direction en 1962, celle du Musée des Arts et Traditions Populaires. A la demande de Georges-Henri Rivière, elle va alors diriger le département «Croyances et Coutumes». En 1963, M. Bouteiller est nommée chargée de mission des Musées Nationaux.
M. Bouteiller inaugura le poste de responsable du Département Asie au Musée de l’Homme et œuvra alors à la mise en forme des collections à travers un grand travail d’inventaire, de documentation et de mise en valeur. A cela, s’ajoute l’enseignement en ethnologie dispensé dans de nombreuses institutions, et la direction de travaux d’étudiants. A travers ses recherches, M. Bouteiller s’est intéressée aux peuples amérindiens et sibériens, aux questions de pratiques de guérison populaires, aux figures du sorcier et du guérisseur.
Solange THIERRY (1921 – 2009) :
Licenciée ès-Lettres en 1942, Solange Thierry se tourne ensuite vers l’étude des langues cambodgienne et thaïlandaise à l’Ecole Nationale des Langues Orientales et reçoit son diplôme en 1945. Elle ajoute le sanscrit et le pâli à ses compétences linguistiques à travers l’enseignement qu’elle suit au Collège de France.
En 1947, elle intègre l’Ecole Française d’Extrême-Orient (EFEO) en tant que stagiaire puis en devient membre permanent à la faveur de son poste de Conservateur du Musée National de Phnom-Penh. De 1951 à 1961, elle obtient son détachement de l’EFEO pour le CNRS, puis de 1955 à 1958, elle part à Tananarive pour l’Institut des Sciences Humaines.
En 1960, elle obtient un poste de maître de conférences à l’Ecole des Langues Orientales pour trois années puis devient chargée de cours en 1964. Dans l’intervalle, en 1961, elle rejoint le Musée de l’Homme, d’abord comme collaboratrice technique au Département Asie. Jusqu’en 1966, elle évolue d’assistante à maître-assistante pour enfin succéder à la tête du département à la suite de Paule Le Scour. Par la suite, elle est promue maître de conférences et sous-directeur du Laboratoire d’Ethnologie. Elle continue à donner des cours complémentaires à l’INALCO durant cette période.
Le travail de S. Thierry s’inscrit dans la lignée de M. Bouteiller et P. Le Scour en ce qui concerne la gestion des collections et leur documentation. Elle publie 21 articles dans la revue du Musée de l’Homme et opère une recherche approfondie et étendue sur les objets ayant trait à l’usage du bétel en Asie. Elle continuera ses recherches et publications sur le Cambodge, notamment à travers une étude synthétique sur les Khmers et sa thèse portant sur les contes cambodgiens, qu’elle soutient en 1976.
Entre 1981 et 1990, elle quitte le Musée de l’Homme pour prendre la direction de la chaire des Religions de l’Asie du Sud-Est à l’EPHE (5è section).
Teresa (Thérèse) BATTESTI (1934 – 2015):
La carrière de Teresa Battesti s'est construite entre la France et l'Iran. Elle s’est d’abord formée à la langue persane à l’Université de Téhéran. Elle est chargée de cours pratiques à l’Institut d’Etudes et de Recherches en Sciences sociales de l’Université de Téhéran entre 1960 et 1963 et travaille à l’élaboration d’un lexique franco-italo-iranien.
En 1962, on la retrouve en Iran, créant des expositions pour l’Institut d’Etudes et de Recherches en Sciences Sociales. Entre 1961 et 1964, elle occupe aussi le poste de rédactrice en chef des rubriques intellectuelles, scientifiques, artistiques et littéraires du Journal de Téhéran.
En 1965, elle entre au Musée de l’Homme en tant qu’assistante technique à la Photothèque. A partir de 1966, et jusqu’en 1976, elle y occupera le poste d’assistante du Musée de l’Homme. Dans le même temps, elle participe à la création et au fonctionnement du Centre d’Ethnographie Iranien (1967-1973) et est chargée des collections iraniennes et turques du Département Asie du Musée de l’Homme.
Entre 1975 et 1983, elle devient chargée de manifestations extérieures du Laboratoire d’Ethnologie pour ensuite prendre la tête des collections Asie du Laboratoire d’Ethnologie du Musée de l’Homme, jusqu’en 1997, date de son départ à la retraite.
En plus de ces nombreuses fonctions exercées entre la France et l’Iran, elle joue un rôle important pour le développement de la muséologie au sein de l’UNESCO. A la fin des années 1950 et au début des années 1960, T. Battesti entame une recherche en littérature, sur les contes du Livre des Rois (Shânâmè) et plus spécifiquement la popularité de ses héroïnes auprès de la population de la région de Mashad, d’où est originaire son auteur Ferdowssi. Cette recherche, dans l’étude plus générale de la poésie comme héritière de la tradition de l'épopée, repose aussi sur une enquête auprès de conteurs de Maisons de thé, spécialistes de la déclamation de ce livre. Par la suite, elle oriente sa recherche sur la ville de Mashad même, conçue comme un sanctuaire pour l'Emâm Reza, imam shiite. Elle développe cette recherche au sein de l’Equipe de Recherche Associée (ERA) 53 "Cultures matérielles Asiatiques", fondée par J. Millot, puis au Laboratoire d’Ethnologie du Musée de l’Homme dirigé par J. Guiart. Cela recouvre l’étude des pratiques de pèlerinage, des institutions et fondations pieuses attachées au sanctuaire, ainsi que celle de la diversité des communautés qui s’y rendent (zoroastriennes et mazdéennes).
En 1972, elle est engagée par le gouvernement iranien pour rénover le musée du Sanctuaire. Elle bénéficie d’un environnement de travail privilégié dans lequel elle est autorisée à assister aux cérémonies de deuil de l’Ashura, sujet sur lequel elle publiera quelques années plus tard.
Durant sa période d'activité, elle réalise de nombreuses missions en Iran, en Inde, en Afghanistan :
Juin – décembre 1967 : La tapisserie, le vêtement traditionnel à Téhéran ; ashura dans le Khorassan ; les mines de turquoise à Nishapour.
Octobre 1968 – janvier 1969 : enquête sur les communautés zoroastriennes et l’enfantement auprès des femmes shiites.
Novembre 1972 – janvier 1973 : enquête chez les zoroastriens de l’Inde, les rites funéraires et les fondations pieuses.
Octobre – novembre 1974 : terrain au sanctuaire de l’Emâm Reza de Mashad.
Octobre – décembre 1977 : enquêtes à Kaboul, sur les célébrations de l’Ashura, les rites funéraires sunnites et la crémation hindouiste.
Janvier – février 1978 : enquête sur les changements architecturaux du sanctuaire de Mashad et les cérémonies de deuil des Emâms à Téhéran.
A cela s'ajoutent plusieurs voyages d’études dans les musées d’Europe et en Turquie qui complètent un large travail de documentation des pratiques et de la culture matérielle de ces populations. T. Battesti a diffusé ses recherches à travers l'enseignement (iranologie, muséologie, ethnologie et méthodologie), de nombreux exposés et conférences, ainsi qu'à travers le travail de réaménagement des galeries Asie du Musée de l’Homme, la réalisation d’expositions (« Iran, Hommes du Vent, Gens de Terre », « Poupée-Jouet, Poupée-Reflet », « Jouet du Monde », « Turquie : Mains de Femmes ») et sa participation aux expositions du Muséum et d’institutions extérieures.
Elle a collecté de nombreux objets et produit une abondante documentation photographique, la plupart en Iran et en Turquie, pour le Musée de l’Homme, ainsi que des enregistrements inédits conservés aujourd’hui au CREM.
Bernard DUPAIGNE (1943-…):
Bernard Dupaigne est entré au Muséum en 1966. Après avoir obtenu sa licence d’Ethnologie, il entre au Département Asie dans l’équipe CNRS du Professeur Millot. Jusqu’en 1970, il est assistant-stagiaire puis assistant au Muséum. Dans le même temps, il enseigne à la Faculté d’Archéologie de Phnom-Penh au Cambodge.
En 1971, il devient assistant titulaire du Muséum. En 1973, il obtient sa Maîtrise d’Ethnologie puis devient en 1976, chargé des collections du Département Asie.
Dans les années 1960, il entretient des liens étroits avec le gouvernement cambodgien et participe aux débuts de la rénovation du Musée de Phnom Penh avant la guerre en 1970, stoppant cette entreprise. Dans les années 1970, il concentre alors sa recherche sur l'Afghanistan et participe aussi à la réflexion sur un musée d’ethnographie à Tâshqurghân puis, dans les années 1980, il retourne en ThaÏlande pour prendre part au projet du Musée d’ethnographie de Bangkok.
En 1987, B. Dupaigne est titularisé comme sous-directeur de laboratoire, maître de conférences au Muséum National d’Histoire Naturelle. La même année, il obtient son doctorat à l’EHESS pour sa thèse intitulée « Les maîtres du Fer et du Feu. Etude de la métallurgie dans le contexte historique et ethnographique de l’ensemble khmer ». Son travail oscille entre la conservation, l’enrichissement des collections et la recherche sur le terrain. En plus d’avoir dédié une grande partie de sa recherche au Cambodge à travers sa thèse, B. Dupaigne s’est engagé dans des études de terrain s’étendant aussi au Vietnam, à la Birmanie et à la Thaïlande. Il s’intéresse aussi à l’Asie Centrale où il multiplie les études : en Turkménie, en Turquie, en Mongolie, et en Afghanistan. B. Dupaigne a collecté de nombreux objets pour le Musée de l’Homme et a pris part à l’organisation des expositions de cette institution. Il a recueilli une masse importante d’enregistrements musicaux en Afghanistan. Il a par ailleurs participé activement à l’édition de musiques traditionnelles à travers la Société Française de Productions Phonographiques (SFPP) (1976-1981) et a aussi fondé la revue Les Nouvelles d’Afghanistan en 1980.
La fin des années 1990 et le début des années 2000, est une période marquée par les réflexions sur la rénovation du Musée de l’Homme et les prémisses du Musée du quai Branly auxquelles B. Dupaigne puis Anie MONTIGNY, nouvelle responsable des collections Asie, participent. Cette dernière, spécialiste du Proche-Orient, prendra une part active au projet du chantier des collections et celui muséographique pour les espaces Asie du Musée du quai Branly, avec Christine HEMMET, spécialiste du Vietnam et future responsable des fonds Asie du Musée du quai Branly.

Conditions d'utilisation :

La reproduction et la publication sont soumises à conditions, consultables sur le site Internet des bibliothèques du Muséum : http://bibliotheques.mnhn.fr 

Description physique :

Importance matérielle :
97 boîtes, 14 mètres linéaires

Ressources complémentaires :

On peut consulter le dossier personnel de Marcelle Bouteiller, cote AM 730 / 8, conservé dans les archives de la Bibliothèque du Muséum: http://www.calames.abes.fr/pub/#details?id=Calames-20163711337851265 .
Le fonds Jeanne Cuisinier est conservé à la Bibliothèque du Muséum sous la cote 2 AP 12: http://www.calames.abes.fr/pub/#details?id=FileId-2180 .
Voir aussi le fonds du Musée de l'Homme, qui regroupe de la correspondance administrative avec le Département, sous la cote 2 AM 1 I1 a.

Références bibliographiques :

Ferembach Denise. "Marcelle Bouteiller (1904-1990)". Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, Nouvelle Série. Tome 3 fascicule 1-2, 1991. pp. 155-157.
Delouche Gilles. "Solange Thierry (1921-2009)". Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 97-98, 2010. pp. 15-17
Dupaigne, B. « In memoriam Solange Thierry ». aefek.free.fr
DUPAIGNE, Bernard . 2001. "Histoire des collections d'Asie du musée de l'homme". Outre-Mers. Revue d'histoire, T. 88, N° 332-333.

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Muséum national d'Histoire naturelle, Direction des bibliothèques et de la documentation. Bibliothèque centrale
38, rue Geoffroy-Saint-Hilaire - 75005 Paris
01 40 79 48 49
http://bibliotheques.mnhn.fr
bibliotheques@mnhn.fr

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FR_751059807_MNHN_Archives_MH_ETHN_ASIE

Où consulter le document :

Muséum national d'Histoire naturelle - Direction des bibliothèques et de la documentation / Service Collecte Traitement et Flux

Muséum national d'Histoire naturelle - Direction des bibliothèques et de la documentation / Service Collecte Traitement et Flux

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