En quatre mois, de mai à septembre 1794, les ingénieurs qui se réunissent en une vingtaine de séances étudient près de 101 affaires. Pour près d'un tiers, elles concernent des projets de créations ou de reconstructions de ponts. Plus de 20 % se rapportent à des projets d'aménagements de routes. 18 affaires sont relatives aux rivières et canaux, tant au niveau des aménagements des rives et digues que des infrastructures comme les écluses. 13 % des affaires traitent d'aménagements portuaires, notamment Cherbourg, Le Havre et Toulon.

D'un point de vue géographique, les affaires concernent surtout le sud de la France ainsi que le nord de la Bourgogne, une partie de la Lorraine, la région parisienne et la bordure de la Manche. La Somme, le Gers et l'Aude sont les départements qui ont fait le plus l'objet d'études de projets durant cette période.

Quelques affaires remarquables se détachent de l'ensemble :

Contrairement aux registres antérieurs, les ingénieurs ne signent pas les comptes-rendus des séances. Leur noms sont parfois mentionnés après la mention de la séance. Dans ce registre sont cependant indiqués les noms des ingénieurs qui rapportent les affaires. Ce sont ainsi Jean Ducros (1748-1814) et Louis-Alexandre Cessart (1719-1806) qui sont les plus représentés dans ce registre.

Né à Moissac (Lot) le 28 février 1748, Jean, Antoine, Marie-Thérèse Ducros est nommé sous-ingénieur en Languedoc le 1er janvier 1769 après des "études de mathématiques, de physique et de dessin". Employé aux quais de Toulouse, il participe à la carte du canal du Midi jusqu'en mai 1772. Envoyé à Montagnac, il est en charge des travaux des routes et des ouvrages d'art entre Pézenas et Mèze. Il y conçoit les projets de canaux entre Agde et Sète et de Sète à la Peyrade. Il est nommé inspecteur en 1776 et s'occupe de l'éxécution de ces projets. Il exécute à partir de 1777 le pont de Gignac et exécute les routes des postes entre Béziers et Agde dans les années suivantes. À partir de 1781, il est nommé à Narbonne où il est en charge de la construction du canal de la Robine. Suite au décès des père et fils Garipuis, il est nommé, en 1782, inspecteur général des travaux publics dans l'arrondissement de Carcassonne. De 1785 à 1786, il entreprend un tour des ports et canaux de France, d'Italie et des Pays-Bas pour déterminer les travaux à exécuter. L'année suivante, il est également en charge du canal de Beaucaire à Aigues-Mortes. Il est nommé inspecteur général des Ponts-et-Chaussées en 1791. En Germinal de l'an 13 (avril 1805), il est nommé inspecteur divisionnaire à la tête de la 9e division. Il décède en 1814.

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