Inventaire d'archives : Cultes. Documents figurés des travaux de restauration dans les cathédrales (1802-1912)

Contenu :

Sous la période du Concordat (1801-1905), les édifices religieux et le clergé sont entretenus par l'État. Durant cette période, les cathédrales font l'objet de grandes campagnes de travaux de restauration voire de reconstruction, travaux pour lesquels les Archives nationales conservent des dossiers dans la sous-série F/19 consacrée aux Cultes aux XIXe et XXe siècles.
Le présent inventaire décrit l'ensemble des documents figurés rattachés à ces dossiers de travaux de restauration des cathédrales (cotes F/19/7577-F/19/7926), soit 2906 plans, 324 photographies et 1 daguerréotype. Le classement suit celui des cartons d’origine, d’abord géographique (par diocèse) puis plus ou moins chronologique. Les documents couvrent l’ensemble de la période concordataire depuis la loi du 18 germinal an X (8 avril 1802) jusqu’à l’attribution des 87 cathédrales concordataires au ministère des Beaux-Arts (service des monuments historiques), par la loi du 2 janvier 1907, ou à des communes. Notons qu'un plan daté du 29 juin 1912 concernant l’aménagement des abords de la cathédrale de Verdun dépasse cet intervalle chronologique. Les plans décrits sous la cote originale demeurent dans les cartons au sein des dossiers puisque leur format le permet ou parce qu'ils sont collés, reliés ou scellés dans les devis, les rapports ou la correspondance échangés entre les architectes diocésains et l'administration des Cultes. Ils seront extraits de ces dossiers au moment de leur restauration. Lorsque la cote originale est précédée du préfixe CP/, les plans ont été extraits, mis à plat et sont conservés en meubles à plans. Un traitement spécifique a également été réservé aux photographies, extraites pour être conservées dans des magasins dédiés respectant une température et une hygrométrie adaptées. Des fantômes identifient les documents absents à l’intérieur des cartons. Cet inventaire numérique détaillé recense donc l’ensemble des documents figurés, quelles que soient leurs conditions de conservation matérielle.
La liste des diocèses n’a cessé de s’accroître tout au long du XIXe siècle. À partir de 1860, de la documentation apparaît suite au rattachement des diocèses de Savoie (Annecy, Chambéry, Moutiers, Saint-Jean-de-Maurienne) et de Nice. Pour les diocèses perdus en 1871, les documents se rapportant à Strasbourg font défaut puisqu’ils ont été remis à la Prusse comme indiqué dans les dossiers conservés. À l’inverse, la cathédrale de Metz fait bien l'objet d'un dossier même si les documents ne vont pas au-delà des années 1860.
La restauration des cathédrales : le fleuron (contesté) de l'administration des Cultes
Le principal producteur de ces documents est l’administration des Cultes, selon les périodes ministère des Cultes ou ministère des Affaires ecclésiastiques, puis service des édifices diocésains de la direction générale des Cultes rattachée successivement au ministère de la Justice, au ministère de l'Instruction publique ou encore au ministère de l'Intérieur. De nombreuses pièces sont dressées par les architectes départementaux ou voyers, les architectes diocésains, les inspecteurs des travaux diocésains voire parfois par les entrepreneurs.
Selon l’article 12 de la Convention du 15 juillet 1801 signée entre le gouvernement français et le Saint-Siège : "Toutes les églises métropolitaines, cathédrales, paroissiales et autres non aliénées, nécessaires au culte, seront mises à la disposition des évêques". Propriétaire des bâtiments depuis la confiscation des biens du clergé (loi du 2 novembre 1789), l’État se doit d’assurer l’entretien de ces édifices diocésains afin d’assurer la continuité du culte catholique compris dans une dimension de service public, et dans un second temps de concourir à leur conservation du point de vue de l’intérêt artistique et patrimonial. Initialement, la direction des bâtiments civils du ministère de l’Intérieur garde la gestion des cathédrales, l’administration des Cultes ne pouvant donner que des avis. À partir de 1824, elle récupère la gestion budgétaire des édifices. La cathédrale, si représentative qu’elle puisse être du point de vue de l’art, est aussi le siège de l’évêque. Dès lors l’administration des Cultes dispose d’un pouvoir de négociation avec les "préfets violets", nommés par l’État avant d’être investis canoniquement, en jouant sur les travaux aux édifices diocésains. Par cette problématique d’utilité publique, l’administration des Cultes garde toute légitimité pour assurer l’entretien, la restauration et les travaux extraordinaires comme ceux de la flèche de la cathédrale de Rouen, de la couverture des combles de la cathédrale de Chartres suite à un incendie, ou encore la reconstruction de la cathédrale de Marseille.
Depuis 1802 jusqu’à la liquidation du service des édifices diocésains, l’entretien et la restauration des cathédrales, considérées comme le fleuron de l’administration des Cultes, représentent un enjeu pour plusieurs institutions. Les discussions se font plus vives à partir de la constitution de la Commission des monuments historiques en 1837, qui souhaite récupérer la conservation et la restauration de ces édifices admirables. Avec l’avènement de l’État laïque, les cathédrales perdent leur caractère public du point de vue de la religion, leur caractère patrimonial prime et en 1907 le service des monuments historiques en récupère la gestion.
Les cathédrales gardent une empreinte profonde des pratiques architecturales interventionnistes du XIXe siècle. L’ampleur des travaux menés a contribué à modifier profondément leur apparence. Outre les travaux de charpente des toitures et de reprises structurelles en maçonnerie, les documents témoignent par exemple des grands chantiers de dégagement des abords avec destruction des échoppes et construction des parvis, de l’installation de nouvelles commodités comme les cabinets d’aisance, l’électricité et le chauffage, du renouvellement des orgues et de leurs buffets révélant la prédominance du facteur d'orgues Cavaillé-Coll, des fouilles et découvertes archéologiques comme les photographies des crosses d’évêques en orfèvrerie émaillée découvertes à Albi et Tarbes, de l’installation de nouveaux vitraux, tombeaux, plaques commémoratives, autels ainsi que quelques exemples de mobiliers d’éclairage proposés par Poussielgue-Rusand pour la cathédrale de Nantes.
Ces documents figurés replacés dans leur contexte institutionnel (complétés par les dossiers F/19/7577-F/19/7926 aux Archives nationales et par les portefeuilles et dossiers par édifices conservés à la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine) représentent une source capitale pour l’histoire de l’art. Ils illustrent les choix esthétiques de restauration et documentent la domination des néogothiques sur les néoclassiques au sein du service des édifices diocésains. L’attrait pour l’historien des techniques du bâti est également évident : échafaudages, projets de charpente et couverture dans différents matériaux (comme suite à l’incendie de la cathédrale de Chartres) documentent l’histoire de la construction. D'un point de vue plus vaste, ce fonds est intéressant pour l’histoire des goûts et du regard des contemporains portés sur ces édifices – très remarquable dans les vues photographiques.
Un dossier administratif rationalisé : l’exigence de plans normalisés
Ces documents (plans, phototypes, photographies et daguerréotypes) offrent un condensé du rôle de l’administration des Cultes et principalement du service des édifices diocésains (inspecteurs généraux des travaux des édifices diocésains, architectes diocésains, inspecteur des travaux diocésains, contrôleurs, vérificateurs, dessinateurs-copieurs) sur les cathédrales. Ils viennent éclairer les rapports des architectes et des devis afin de fournir un appui visuel à leurs propositions.
Rapidement, et notamment devant la nécessité de l’uniformisation des dossiers examinés par le Conseil des bâtiments civils, des circulaires comme celle du 22 octobre 1812 sont édictées pour réglementer l'exécution de ces pièces. Cette uniformisation est rappelée dans la circulaire du 12 septembre 1820 insistant plus précisément sur le respect du circuit administratif des documents. Les travaux sont en effet demandés par les évêques aux préfets qui, s’ils les jugent utiles, les transfèrent ensuite au service en charge des travaux diocésains. C’est à cet effet que la plupart des plans sont visés par ces deux autorités publiques. Les diocèses du département algérien ne forment pas exception mais disposent en sus du visa du gouverneur général. Le plan représentant le projet du buffet d’orgue de la cathédrale d’Alger en est un parfait exemple (CP/F/19/7597, plan 1).
La création de la Commission des arts et édifices religieux (arrêté du 7 mars 1848) tend à renforcer la logique sérielle de production des dossiers. Cette entité renforce, par la circulaire et l’instruction ministérielle du 25 juillet 1848, les règles de standardisation pour la rédaction des projets, l’exécution des travaux et la rédaction des mémoires concernant les édifices religieux du ressort de la direction générale des Cultes. Cette instruction rappelle qu’à l’avenir tous les projets doivent être composés d’un travail graphique, d’un mémoire explicatif, d’un devis à la fois descriptif et estimatif. Les "attachements", relevés écrits ou figurés, permettent à l'autorité de suivre l'exécution des travaux. D’ailleurs, c’est cette triade de document qui vaut aux plans et photographies d’avoir été conservés jusqu’à récemment au sein des dossiers dans des conditions parfois dommageables. Les documents figurés étant initialement annexés au mémoire explicatif (rapport de l’architecte diocésain sur les travaux prévisionnels pour l’année à venir), leur lecture et la compréhension de leurs annotations reposent sur la mise en relation de ces deux typologies documentaires et rappelle la primeur de l’unité archivistique du dossier.
Cet ensemble de plans est également remarquable par la variété des supports due à l’évolution de l’industrialisation du papier et des techniques de photo-reproduction. L’avancée dans le XIXe siècle marque l’avènement du calque puis du phototype dans les administrations afin sans doute de fournir rapidement une copie exacte des documents et d’en faciliter le transport et la maniabilité. Certains calques sont d’ailleurs entoilés à cet effet. L'administration des Cultes dispose même d’architectes dessinateurs attitrés assignés à la copie des documents (notamment Jean-Philippe Schmit, Max Denesme et [Francis] Lachaise). Dans un rapport au ministre du 22 février 1855, le directeur des Cultes demande l’autorisation de copier les plans joints aux projets des travaux diocésains et aux objets d’art. Face à la proposition du Comité des inspecteurs généraux des édifices diocésains de demander aux architectes diocésains l’envoi en double des plans joints à leurs devis, il souligne deux objections à faire à cet avis : "la première, c’est qu’on n’obtiendrait généralement que les calques des plans au lieu des dessins en double ; or l’expérience est concluante pour démontrer que la conservation des calques est à peu près impossible ; la seconde objection se tire de la difficulté que l’on aurait d’astreindre les architectes diocésains à exécuter ce nouveau travail".
L’instruction du 25 juillet 1848 indique que le travail graphique vise à "faire connaître exactement la situation de l’édifice à réparer" en proposant "l’état actuel des parties à restaurer". De même quand les travaux ne concernent qu’une partie de l’édifice, il convient de le resituer sur le plan général et de l’étayer de coupes et d’élévations, voire de vues photographiques. La facture de ces documents est tout aussi variable que celle des supports. Par exemple, dans le premier quart du XIXe siècle, certaines échelles sont parfois encore exprimées en pied ou en toise. Puis petit à petit une normalisation se met en place. L’instruction du 21 juin 1853 affine les critères de rédaction de ces documents : "Les propositions devront, en outre, être accompagnées de tous les dessins et détails graphiques nécessaires à leur intelligence. […] Pour ces dessins, MM. les architectes adopteront toujours les échelles soit de 0,01m par mètre, soit de 0,005m par mètre, soit de 0,0025m par mètre, en raison de la dimension des édifices, de la nature de l’objet à représenter ou de l’étendue des plans à produire". Les plans décrits dans le présent inventaire illustrent bien cette rationalisation des échelles. Pour les plans généraux, l’échelle est très souvent de 0,0025m par mètre alors que les coupes et élévations sont plutôt de 0,01m par mètre. Rien n’est indiqué concernant les techniques utilisées, mais il s’agit principalement de lavis d’encres et de crayons. Les plus raffinés sont aquarellés ; un seul pastel a été réalisé dans cet ensemble documentaire.
Cette standardisation des plans et leur copie reposent également sur la volonté de l’administration des Cultes de se constituer une documentation précise et organisée afin de se poser comme légitime face au service des monuments historiques. Ainsi lors du déménagement de la direction générale des Cultes au 66 rue de Bellechasse (cf. plans CP/F/19/1871), il est prévu de disposer à proximité de la salle de réunion du Comité des inspecteurs généraux des travaux des édifices diocésains d’une planothèque (voir le rapport au ministre du 22 février 1855 conservé dans le dossier du vérificateur au contrôle Rabioul, cote F/19/7218, proposant d’autoriser la copie des plans joints aux projets de travaux diocésains et des dessins d’objets d’art et de charger de ces copies M. Devrez, contrôleur) et d’une bibliothèque. C’est peut-être à partir de cet agencement que des estampilles de la bibliothèque des Cultes ont été apposées sur certains ensembles de plans (notamment ceux conservés à la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine anciennement conservés en portefeuille lors de l’activité du service dont la facture papier ou calque entoilé correspondent également aux plans CP/F/19/*/1860 à CP/F/19/*/1933). Particularité qui est moins visible sur les plans décrits ici compte tenu de leur conservation au sein des dossiers et non en portefeuille.
L’apport de la photographie d’architecture dans la restauration
La nouvelle Commission des arts et édifices religieux juge à propos l'usage des procédés photographiques (instruction ministérielle du 25 juillet 1848). Cette instruction est d’ailleurs très intéressante puisqu’elle recommande initialement la fourniture de "vues prises au daguerréotype" avant d’être modifiée pour demander plutôt "des vues photographiques". Il est difficile de connaître le succès des daguerréotypes au sein du service des édifices diocésains puisqu’il n’en subsiste qu’un relatif à la cathédrale de Saint-Brieuc daté de 1854 et fourni par l’architecte diocésain. À la différence des photographies commandées par l’administration des Cultes dont on retrouve trace dans les archives comme les commandes faites à Séraphin Médéric Mieusement, il semble bien que ce daguerréotype, comme ces photographies annexées aux rapports et devis, relèvent de l’initiative de l’architecte diocésain et représentent des sources inédites sauf à les retrouver dans les fonds de leurs agences si tant est qu’elles aient été conservées.
D’un point de vue technique, les dossiers comportent des photographies dont le procédé d’obtention varie selon les dates de réalisation des images et de constitution des dossiers. Jusqu’à la fin des années 1870, les photographies sont des épreuves sur papier albuminé à l’exception notable du daguerréotype de la cathédrale de Saint-Brieuc (F/19/7864/PHOTO) et d’une épreuve sur papier salé de la façade principale de la cathédrale de Toulouse (F/19/7899/PHOTO, photo 1), deux procédés primitifs. Le papier albuminé est un procédé proto industriel dont les images positives sont obtenues par noircissement direct à partir de clichés négatifs au collodion sur verre voire de clichés au gélatino-bromure d’argent sur verre à la fin des années 1870. La teinte chamois des zones claires, l’affaiblissement et le brunissement de l’image sont caractéristiques d’un état ordinaire d’altération des épreuves sur papier albuminé. La fin des années 1870 et le début de la décennie suivante correspondent à l’industrialisation de la photographie. Dès lors, les prises de vues sont effectuées avec des clichés qui permettent d’obtenir des positifs sur papier gélatino-argentique. Les dossiers comportent alors des aristotypes, obtenus par noircissement direct, puis des tirages gélatino-argentique à développement sur papier baryté. Les aristotypes peuvent présenter des colorations rouge-violacé et des pertes de densité notables de l’image. Les tirages sur papier baryté présentent des noirs et gris neutres et peuvent développer un miroir argentique caractéristique sur les zones denses.
Les archives témoignent de plusieurs tentatives de constitution d’une photothèque suite à l’instauration du Comité des inspecteurs généraux des édifices diocésains. L’impulsion d’Eugène Viollet-le-Duc est déterminante face à cet enjeu de l’utilisation du nouveau media photographique dans la restauration des édifices publics. Il participe en tant que membre de la Commission des monuments historiques à la commande de la mission héliographique de 1851. Inspecteur général des édifices diocésains, il porte lors de la séance du 18 juin 1855 devant ses confrères l’intérêt de l’acquisition "d’épreuves photographiques faites par MM. Bisson frères, d’après des portions des principales cathédrales du Nord de la France". Proposition approuvée par l’ensemble du Comité et qui vaut au directeur général des Cultes, Alphonse de Contencin, une lettre adressée aux frères Bisson en date du 31 octobre 1855 (F/19/8011) afin d’en connaître le prix. L’intérêt du service des édifices diocésains pour la photographie est visible à de nombreuses reprises dans les dossiers des travaux de restauration. L’apothéose étant l’engagement passé par Séraphin Médéric Mieusement "envers le ministre de l’Intérieur et des Cultes, à exécuter sous la direction de MM. Les architectes diocésains toutes les vues qui [lui] seront désignées pour chacune des Cathédrales de France" signé le 11 avril 1881 (Archives de la MAP, 80/73/1). Quelques tirages isolés et annexés aux dossiers comportent le timbre sec de Mieusement (cathédrale de Bordeaux : F/19/7654/PHOTO/2, photo 2 ou encore cathédrale de Valence : F/19/7915/PHOTO, photo 1).
Malgré l’engouement pour ce media, les fonds de l’administration des Cultes conservés aux Archives nationales ne contiennent que 324 photographies et deux albums de Mieusement (F/19/1942/A-F/19/1942/B). D’après l’article d’Anne de Mornard dans le catalogue "Photographier l’architecture" portant sur la collection de photographies du Musée de sculpture comparée, il semble que les trois documentations (celle du service des édifices diocésains, du service des monuments historiques et du musée des monuments français) aient été conservées pendant un temps au sein du palais du Trocadéro. Dans sa correspondance, Camille Enlart, directeur du Musée de sculpture comparée, évoque la présence des clichés des monuments historiques et du service des Cultes. En juillet 1908, le service des Cultes ayant disparu et sa documentation étant revenue au service des monuments historiques, dans le cadre du renouvellement de la concession Neurdein, il évoque la possible fusion de la collection dite des cathédrales et celle des monuments historiques. En toute logique, la conservation de cet ensemble a échu à la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine comme trois autres lots d’albums de photographies de Mieusement.
Notons enfin qu'on retrouve le même type de documents (plans, photographies, phototypes) dans les dossiers de travaux des évêchés et des séminaires des diocèses concordataires.
Les données de l’inventaire ont été géolocalisées sur une carte interactive accessible sur Internet (lien).

Publication :

Archives nationales
2016
59 rue Guynemer 93383 Pierrefitte-sur-Seine

Informations sur le producteur :

France. Commission des arts et édifices religieux (1848-1853)
France. Comité des inspecteurs généraux des travaux diocésains (1853-1907)
France. Direction des cultes (1839-1911)

Informations sur l'acquisition :

Versement du ministère de l'Éducation nationale, direction générale des Beaux-Arts, bureau des monuments historiques en date du 20 décembre 1934.
Historique de conservation :
Suite à la loi du 9 décembre 1905 de séparation des églises et de l'État et en application du décret du 12 avril 1907, les cathédrales sont confiées au bureau des édifices cultuels au sein du sous-secrétariat d’État aux Beaux-Arts. En juillet 1907, ce bureau fusionne avec le bureau des monuments historiques de la division des services d’architecture du sous-secrétariat d’État aux Beaux-Arts. Ces événements marquent la fin du 5e bureau de l’administration des Cultes et, dans un premier temps, le transfert des archives produites vers le sous-secrétariat d’État, rue de Valois (Paris).
En amont du versement prévu aux Archives nationales, M. Champ-Rigot, ancien chef du bureau des édifices diocésains, s’occupe de trier les dossiers particuliers de chaque édifice : cathédrales, évêchés, séminaires, comme indiqué dans l’article de A. Perrault-Dabot et R. Planchenault sur "Les archives des monuments historiques" dans , tenu à Paris en 1934. Un premier versement a donc lieu pour les évêchés et les séminaires en 1932 suivi d’un second le 20 décembre 1934 concernant les cathédrales.Le Congrès archéologique de France
Le présent inventaire est la poursuite et l’aboutissement des premières extractions menées par Jeannine Charon-Bordas au moment de la rédaction de l’inventaire consacré aux cathédrales (1984), puis de la base de données interne Cindoc nommée "Top-NG", destinée à recenser tous les plans et initiée par Nadine Gastaldi, conservateur général du patrimoine et Françoise Laurendeau, agent administratif. Les tirages photographiques ont fait l’objet d’une extraction en amont du déménagement des fonds à Pierrefitte-sur-Seine en juillet 2012 grâce à l’intervention de Muriel Barbier, stagiaire de l’Institut national du patrimoine. Une seconde vague d’extraction et de recensement systématique des documents figurés a eu lieu en juillet-août 2014 avec l’aide de l’ensemble du département de la Justice et de l’Intérieur.
L’ensemble photographique a fait l’objet d’une expertise afin de déterminer les tirages devant bénéficier d’une intervention (2015) ; les photographies ont ensuite été numérisées (2016). Les plans sont en cours de restauration depuis 2015, avant d'être numérisés et mis en ligne sur Internet.

Description :

Évolutions :
Fonds clos.
Mise en forme :
Les documents figurés sont classés par ordre alphabétique des diocèses, puis chronologiquement.
La mauvaise qualité du calque industriel ajoutée aux mauvaises conditions de conservation expliquent en grande partie le choix fait par les Archives nationales d’extraire des liasses ces documents fragiles, même si la cohérence des dossiers peut en être altérée. Les plans analysés dans le présent inventaire sont en cours de restauration avant d'être numérisés et mis en ligne sur internet.
Les documents sont décrits comme suit :
  • l’intitulé (entre guillemets quand il s’agit de l’intitulé porté sur le plan ou la photographie lui-même) ;
  • l’auteur du plan et sa fonction si elle est donnée par le plan ou connue ;
  • la date du plan ;
  • le type de représentation (plan, élévation, coupe, dessin, profil, etc.) ;
  • les observations concernant la ou les signatures, les approbations et les timbres humides des comités ou commissions devant statuer sur le devenir du projet, l’orientation du plan, la présence d’une légende, les éléments portés au verso, le numéro d’enregistrement ;
  • l’échelle ;
  • la nature du support, la technique, la présence d’une retombe ;
  • les dimensions (hauteur par largeur).
Les éléments entre crochets ont été déduits du dossier d’origine. Dans un souci de lisibilité et d'amélioration des recherches, les intitulés ont été retranscrits tels qu'ils figuraient sur les plans et photographies mais harmonisés selon les règles de typographie moderne (notamment suppression des majuscules inappropriées, développement entre crochets des mots abrégés). Les autres annotations et mentions portées sur les documents figurés ont été restituées telles qu'écrites, avec l'utilisation du caractère / pour matérialiser le retour à la ligne.

Conditions d'accès :

Librement communicable sous réserve de l'état matériel des documents. La communication des cartes et plans nécessitant des manipulations importantes, la demande de communication doit être faite au moins une semaine en amont dans la Salle des inventaires virtuelle.

Conditions d'utilisation :

Reproduction selon le règlement en vigueur aux Archives nationales.

Description physique :

Importance matérielle :
Environ 25 mètres linéaires soit 2906 plans, 324 photographies et 1 daguerréotype.

Ressources complémentaires :

Inventaires complémentaires
  • Plans d’édifices diocésains (1816-1910), inventaire analytique (CP/F/19/*/1860-CP/F/19/*/1933), par Nadine Gastaldi et Françoise Laurendeau, 2006.
  • Plans, cartes et documents figurés divers (XIXe siècle), inventaire analytique, par Nadine Gastaldi.
  • Atlas des inspecteurs généraux des édifices diocésains (1853), inventaire analytique (F/19/*/1940-F/19/*/1941), par Maud Convers et Nadine Gastaldi, 2004.
  • Établissements ecclésiastiques diocésains (XIXe-XXe siècle), inventaire semi-analytique (F/19/3743-F/19/4064), par Jeannine Charon-Bordas, 1986.
  • Travaux dans les cathédrales (An X-1905), répertoire numérique détaillé par Jeannine Charon-Bordas, 1984.
  • Répertoire nominatif du personnel des services des édifices diocésains et du contrôle (F/19/7218, F/19/7220, F/19/7225, F/19/7229-F/19/7237, F/19/8044-F/19/8045, F/19/8046, F/19/8047), par Émeline Rotolo, 2016.
  • Bâtiments civils (tome 1), inventaire semi-analytique (F/13/1/*-F/13/1939, F/13/10/A-F/13/946), par L. Legrand et M.-S. Cerf. revu par L. Albert et Br. Labat-Poussin, 1933.
  • Bâtiments civils (tome 2), inventaire semi-analytique (F/13/947-F/13/1639), par L. Legrand et M.-S. Cerf, revu par L. Albert et Br. Labat-Poussin, 1933.
  • Bâtiments civils (tome 3), inventaire semi-analytique (F/13/1/*-F/13/1939, F/13/1640-F/13/1939), par L. Legrand et M.-S. Cerf. revu par L. Albert et Br. Labat-Poussin, 1933.
  • Base Conbavil : dépouillement des procès-verbaux des séances du Conseil des bâtiments civils (1795-1840).
Archives nationales
  • Sous-série G/9 : Administrations financières et spéciales ; commissions des réguliers et des secours.
  • Sous-série F/1a/2000/1 à 2003/190 : Alignement des rues et réaménagement des abords des cathédrales.
  • Sous-série F/2II : Administration départementale (classement par département).
  • Sous-série F/3II : Administration communale (classement par département).
  • Sous-série F/4 : Comptabilité générale.
  • Sous-série F/13 : Bâtiments civils.
  • F/19/644-F/19/669 : Secours et subventions pour la construction et la réparation des églises et presbytères.
  • Sous-série F/21 : Beaux-Arts, partie "Bâtiments civils" mais aussi partie "Beaux-Arts" pour le décor et les objets mobiliers.
  • Séries N et VA : Cartes et plans.
  • Série AP : Fonds privés, notamment 332/AP (Victor Baltard), 453/AP (Henri Labrouste), 534/AP (Lucien Magne), 537/AP (Charles Génuys, Paul Gout).
Médiathèque de l’architecture et du patrimoine
  • Base Médiathek : archives, plans et tirages photographiques de la Médiathèque de l'architecture et du patrimoine.
  • Base Mémoire : images de la Médiathèque de l'architecture et du patrimoine.
  • 0082/N° de département : Documents figurés (classement géographique par département, commune et édifice).
  • 1996/084 : Archives de la maison d’orfèvrerie Poussielgue-Rusand.
  • 80/14/1 à 92 : Inventaire relatif aux travaux du XIXe siècle sur les grands édifices classés des fonds d'architectes en chef des Monuments historiques ayant également travaillé pour le service des édifices diocésains : Paul Abadie, Victor Ruprich-Robert, Anatole de Baudot, Albert Ballu et Edmond Duthoit (relevés de leur mission en Algérie), plus récemment Jean-Camille Formigé, Eugène Viollet-le-Duc.
Direction de l'architecture et du patrimoine
Base Mérimée : immeubles protégés au titre des Monuments historiques (lien).
Institut national de l'histoire de l'art
  • Archives 112 - Ballu, Albert et Théodore (19e siècle - 20e siècle).
  • Archives Vaudoyer.
  • Base Conbavil : dépouillement des procès-verbaux des séances du Conseil des bâtiments civils (1795-1840).
Cité de l’architecture et du patrimoine
  • BARTH-A-1 : Flèche de la cathédrale de Rouen (Seine-Maritime). 1859-1879, Dossier 262 AA 1. Projet d'achèvement de la flèche en fer fondu.
Archives départementales
  • série V : Cultes.
  • Séries Fi : Documents figurés.
  • Archives privées.
Archives communales
  • Série GG : Cultes, instruction publique, assistance publique.
  • Séries Fi : Documents figurés.
  • Archives privées.
(notamment pour les questions d’aménagements liturgiques)Archives diocésaines
Archives nationales
  • CP/F/19/*/1860-1933 : Plans d’édifices diocésains (1816-1910) ; consultable en ligne : https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_003935 .
  • F/19/3743-F/19/4094 : Établissements ecclésiastiques diocésains (XIXe-XXe siècles) ; consultable en ligne : https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_003951 .
  • F/19/3820-F/19/3836 : Mobiliers et ornements pontificaux des fabriques cathédrales.
  • F/19/7286-F/19/7421 : Travaux exécutés dans les séminaires (an X-1906).
  • F/19/7422-F/19/7472, F/19/7474-F/19/7574 : Travaux exécutés dans les évêchés (an X-1906).
  • F/19/7577 à F/19/7703 : Travaux de restauration des cathédrales (1802-1908) : diocèses d'Agen à Évreux ; consultable en ligne : https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_055691 .
  • F/19/7704 à F/19/7767, F/19/7892 : Travaux de restauration des cathédrales (1802-1908) : diocèses de Fréjus à Moulins ; consultable en ligne : https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_055692 .
  • F/19/7768 à F/19/7830 : Travaux de restauration des cathédrales (1802-1908) : diocèses de Nancy à Quimper ; consultable en ligne : https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_055693 .
  • F/19/7831 à F/19/7926 : Travaux de restauration des cathédrales (1802-1908) : diocèses de Reims à Viviers ; consultable en ligne : https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_057010 .
Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine
  • Base Médiathek : archives, plans et tirages photographiques de la Médiathèque de l'architecture et du patrimoine.
  • Base Mémoire : images de la Médiathèque de l'architecture et du patrimoine.

Références bibliographiques :

Législation et administration
  • Circulaires, instructions et autres actes relatifs aux affaires ecclésiastiques et aux affaires des Cultes non catholiques…, Paris, Imprimerie royale puis Paul Dupont, 5 volumes, 1841-1899 (textes complets depuis août 1830 ; relevé chronologique de textes relatifs aux matières ecclésiastiques depuis 1682).
  • CHARON-BORDAS (Jeannine), , Paris, Archives nationales, 1994.Les sources de l'histoire de l'architecture religieuse aux Archives nationales, de la Révolution à la Séparation, 1789-1905
  • DUBIEF (Adrien) et GOTTOFREY (Victor), Paris, Paul Dupont 1891-1892, 3 volumes (reprise de L. BÉQUET, , article "Cultes", tome VIII, p. 493-570 et tome IX, p. 5-464, Paris, 1888 et 1891).Traité de l'administration des Cultes,,Répertoire de droit administratif
  • RAMBAUD (Mireille), (avec une étude sur les sources de l’histoire de l’art aux Archives de la Seine par Georges BAILHACHE et Michel FLEURY), Paris, Imprimerie nationale, 1955.Les sources de l’histoire de l’art aux Archives nationales
Architecture et beaux-arts
  • GASTALDI (Nadine), "Les Archives nationales (Paris-Fontainebleau) : sources pour la connaissance du patrimoine bâti religieux, XIXe-XXe siècles", [en ligne], n°11, 2009.In Situ
  • FOURESTIÉ (Anne), GUI (Isabelle), , éditions Hermann, Paris, 2017.Photographier le patrimoine aux 19e et 20e siècles
  • Institut français d'architecture et Direction des archives de France, , Paris, La Documentation française, 1996.Archives d'architectes. État des fonds XIXe-XXe siècle
  • KISSEL (Éléonore) et VIGNEREAU (Erin), , New York, Oak Knoll Press, 1999.Architectural Photoreproductions. A Manual for Identification and Care
  • LENIAUD (Jean-Michel) (dir.), .Répertoire en ligne des architectes diocésains du XIXe siècle
  • LENIAUD (Jean-Michel), , Paris, Économica, 1993.Les Cathédrales au XIXesiècle
  • LENIAUD (Jean-Michel), , Paris, Nouvelles éditions latines, 1988.L'Administration des Cultes pendant la période concordataire
  • LENIAUD (Jean-Michel), , Paris, École des Chartes, 2007.Le Budget des Cultes
  • LENIAUD (Jean-Michel), LEBLANC (Charlotte) (dir.), "La source photographique dans la pratique de l'historien de l'architecture", , n°31, juillet 2016.Livraisons d'histoire de l'architecture
  • PERRAULT-DABOT (A.), PLANCHENAULT (R.), "Les archives des monuments historiques", , XCVIIe session, Paris, 1934.Le Congrès archéologique de France
  • PLOUVIER (Martine) (dir.), , Paris, 2012.Guide des sources de l'histoire de l'art aux Archives nationales et aux Archives de Paris
  • PLOUVIER (Martine), "Les architectes publics au XIXe siècle. Comment conduire une recherche aux Archives nationales", , numéro spécial, 2007, p. 32-48.La Revue administrative

Localisation physique :

Pierrefitte-sur-Seine

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Archives nationales

Mises à jour :

07/12/2017
  • Ajout d'une indexation Personne Physique avec l'aide de Florence Clavaud
  • 23/02/2018
  • Mise en ligne des documents numérisés (cathédrales A à E)
  • Identifiant de l'inventaire d'archives :

    FRAN_IR_054873

    Archives nationales
    • Cultes. Documents figurés des travaux de restauration dans les cathédrales (1802-1912)

    Liens