Inventaire d'archives : 135 J - Fonds Henry Bazin

Contenu :

Présentation du contenu
Le fonds rassemble des documents sur la vie personnelle et familiale ainsi que l'oeuvre d'Henry Bazin (cf. plan de classement).
De nombreux documents sont d'origine familiale, parmi ceux subsistant encore. Certains sont en lien avec la famille Darcy (Henry Bazin ayant été un collaborateur admiratif d'Henry Darcy et son fidèle successeur) et d'autres savants contemporains. En revanche, peu de documents ont trait aux travaux d'Henry Bazin à la direction du canal de Bourgogne. En effet, ces archives ont été recueillies par l'administration des Ponts-et-Chaussées, puis par la direction de l'Equipement.
Le fonds présente des intérêts multiples pour l'étude de la deuxième moitié du XIXe siècle et le début du XXe siècle. Tant pour l'histoire des sciences, et plus particulièrement de l'hydraulique, que pour les relations au sein de la communauté scientifique française et européenne. Les nombreux documents d'origine familiale procurent également un éclairage inédit sur la vie au quotidien de la bourgeoisie dijonnaise, notamment à partir de la correspondance familiale et des livres de comptes méticuleusement tenus entre 1859 et 1863 par Louise Serrigny, la première épouse d'Henry Bazin.

Cote :

135 J 1-47

Publication :

Archives départementales de la Côte-d'Or
2014
Dijon

Informations sur le producteur :

Origine:
Henry Bazin (1829-1917). Gabriel Bazin (1930-2013), arrière-petit-fils d'Henry Bazin.. Jean-François Bazin, né en 1942, frère de Gabriel Bazin, qui a transmis concrètement le fonds.
Biographie ou histoire
Henry Émile Bazin Nancy 20 octobre 1829 ; Chenôve 14 février 1917.
Élève de l'École Polytechnique de la promotion 1846, il en sort en 1848 dans le corps des Ponts-et-Chaussées.
L'ingénieur des Ponts-et-Chaussées
En 1851, à l'issue de ses études à l'École des Ponts-et-Chaussées, il est nommé ingénieur de 3e classe au poste de Saint-Flour, ville qu'il quitte au bout de quelques mois pour Aurillac, puis pour Tonnerre en 1853. Il y est affecté au canal de Bourgogne, responsable du versant "Yonne" de cet ouvrage.
De nouveau muté en mars 1854, il est nommé à Dijon, toujours au service du canal de Bourgogne, pour s'occuper du versant "Côte-d'Or". Cela implique l'entretien des rives, des 76 écluses entre Pouilly-en-Auxois et Saint-Jean-de-Losne, des 72 biefs et des réservoirs. Il fait alors la connaissance d'Henry Darcy qui l'attache à ses expériences d'hydraulique. Henry Bazin les poursuivra après la mort prématurée de Darcy, survenue en 1858. Nommé ingénieur en chef en 1875, il prend la direction de l'ensemble du canal de Bourgogne. Il fait agrandir, entre 1871 et 1875, le réservoir de Panthier, triplant sa capacité, et crée le réservoir de Pont. En 1867, le toueur (ou remorqueur avançant par touage et tirant des péniches qui ne sont enchaînées à la chaîne immergée) à vapeur remplace la traction à main d'homme dans le tunnel de Pouilly-en-Auxois. Une chaîne métallique a été installée au fond du canal à laquelle le remorqueur ou toueur s'accroche, tractant de une à dix péniches. En 1878, il devient responsable de la totalité du canal. Il fait installer un barrage dans la vallée de l'Armançon, celui-ci sera achevé en 1882. En 1879, il commence la mise au "gabarit Freycinet" des écluses. Les péniches mesureront désormais 38 mètres contre 30 mètres pour les péniches bourguignonnes. Le travail, considérable, consiste à transformer 189 écluses en commençant par détourner l'eau, en perturbant le moins possible le trafic fluvial et en réhaussant quelques ponts. Les travaux seront achevés en 1882, interrompant seulement le trafic deux mois chaque été.
En 1857, nommé directeur du service des eaux de la ville de Dijon, il est chargé des fontaines publiques et du réseau d'eau potable. La ville lui doit la captation de la source de Sainte-Foy et le réservoir du boulevard de Strasbourg. Il collabore à l'établissement des squares de la place Saint-Michel (où un monument perpétue le souvenir de son oeuvre) et de la place des Ducs-de-Bourgogne. Il fait également construire le jet d'eau du Rond-Point de l'avenue du Parc.
En 1886, il est nommé inspecteur général des Ponts-et-Chaussées, fonction qu'il occupera jusqu'à sa retraite en 1894, et siège au Conseil supérieur des Ponts-et-Chaussées. Il quitte alors Paris pour s'installer dans sa propriété de Chenôve, au 24 de la rue Roger Salengro. Il y réside jusqu'au décès de sa seconde épouse, Marie Gacon, en avril 1905. Il regagne alors Dijon, se rapprochant de sa famille. Il décède en 1917.
Le scientifique
Tout au long de sa vie, Henry Bazin a été attiré par les mathématiques pures. Dès 1851, il publie un article sur "La question relative aux déterminants" dans le Journal de mathématiques pures et appliquées édité par Joseph Liouville. Il correspond régulièrement avec Charles Hermite, son camarade de promotion, sur ces mêmes sujets de mathématiques pures. En 1863, il traduit en français "L'Algèbre supérieure" de George Salmon.
Dès son arrivée à Dijon, Henry Bazin collabore aux recherches d'hydrodynamique de son supérieur hiérarchique, Henry Darcy, auquel il succéde en 1858. Il poursuit et développe ses travaux d'hydraulique, s'attachant particulièrement à l'écoulement des eaux dans les canaux découverts. Sa formule, dite formule de Bazin, généralisant celle d'Antoine de Chézy, reste universellement appliquée pour l'étude des réseaux d'égout et l'écoulement des eaux dans les canaux. La plupart des expériences effectuées à l'occasion de ses recherches ont lieu sur des rigoles proches du canal de Bourgogne, notamment celle de la Colombière entre Dijon et Longvic et des réservoirs de Grosbois-en-Montagne et de Chazilly.
Henry Bazin, dans les études hydrauliques, se présente comme un novateur, doublé d'un expérimentateur. Ses formules figurent dans tous les cours de mécanique. Il a découvert et expliqué le fait que, dans les canaux à ciel ouvert, la vitesse maximale du courant se présente souvent au-dessus de la surface de l'eau. Il a également étudié l'action de la marée dans un fleuve et expliqué le phénomène connu sous le nom de mascaret.
De nombreuses distinctions couronnent son action et son oeuvre. A deux reprises, il est lauréat de l'Institut (prix Dalmont en 1867 et prix Montyon de la mécanique en 1888. En 1889, il devient correspondant de l'Institut des sciences, lettres et arts de Venise, et en 1890, associé de l'Académie royale dei Lincei (des Lynx) de Rome. En 1900, il est élu correspondant de l'Académie des sciences de Paris pour la section de mécanique. En 1913, l'Académie des sciences lui octroie la plus rare des distinctions. Une section nouvelle de six membres a été créée pour les savants provinciaux. Henry Bazin est compris dans la première promotion des membres non résidents de l'Institut. Cette même année 1913, il devient président d'honneur du Comité technique de la Société hydrotechnique de France.
Les publications
Notice sur la formation et la marche des orages dans le département de la Côte-d'Or. 1858.
Recherches hydrauliques entreprises par M. Henry Darcy continuées par M. Henry Bazin. Mémoire en deux parties (Recherches expérimentales sur l'écoulement des eaux dans les canaux découverts ; Recherches expérimentales relatives aux remous et à la propagation des ondes). Dunod, Paris, Imprimerie impériale, 1865.
Rapport aux remous et à la propagation des ondes. Académie des sciences. Paris, 1865.
Expériences sur la propagation des ondes le long de cours d'eau torrentueux et confirmation, par ces expériences, des formules données par M. Boussinesq dans sa théorie du mouvement graduellement varié des fluides. 1885.
Expériences nouvelles sur l'écoulement en déversoir. 1898.
Etude d'une nouvelle formule calculant le débit des canaux découverts. 1898.
Expériences nouvelles sur la distribution des vitesses dans les tuyaux. Mémoires présentés par divers savants étrangers à l'Académie des sciences, Paris, 1902.
L'homme
Si la longue vie d'Henry Bazin lui permet de se consacrer avec succès à la recherche fondamentale en hydraulique et en mathématiques, son mode de vie tant personnel et familial est celui d'un membre de la bourgeoisie provinciale de cette fin de XIXe-début XXe siècles. Marié, puis veuf à deux reprises, sa vieillesse et sa fin de vie sont éclairées par la très nombreuse descendance que lui donnent ses quatre enfants. Les rassemblements familiaux sont nombreux et propices à des photographies.

Informations sur l'acquisition :

Informations sur les modalités d'entrée
Don.
Le contrat de don a été signé le 14 novembre 2013 entre Madame Andrée Bazin, veuve du docteur Gabriel Bazin, et le président du Conseil général de la Côte-d'Or, représenté par le directeur des Archives départementales.
Historique de conservation :
Historique de la conservation
Les documents présents dans ce fonds ont été recueillis et rassemblés par le docteur Gabriel Bazin, un arrière-petit-fils d'Henry Bazin.
Gabriel Bazin, né en 1930, a exercé la médecine à Annemasse (Haute-Savoie) où il est décédé le 30 juillet 2013.
Le fonds est, majoritairement, constitué de dossiers documentaires et de la correspondance ayant servi à ses travaux historiques. Beaucoup de ces documents sont d'ailleurs présentés et commentés dans la biographie qu'il a consacrée à Henry Bazin et publiée en 2005.
L'ensemble a été déposé et donné aux Archives départementales de la Côte-d'Or par sa veuve, Madame Andrée Bazin et leurs enfants Françoise Bazin et Jean-Etienne Bazin. Ils ont souhaité que cette compilation, fruit de longs et nombreux efforts, demeure accessible au public et aux chercheurs. Le don a été remis, concrètement parlant, par Monsieur Jean-François Bazin, frère de Gabriel Bazin, ancien président du Conseil régional de Bourgogne, journaliste et écrivain.

Conditions d'accès :

Statut juridiqueArchives privées
Communicabilité
Librement communicable.

Conditions d'utilisation :

Conditions d'utilisation
Les Archives départementales de la Côte-d'Or pourront effectuer, à des fins de préservation, par tout procédé adéquat, les reproductions des documents déposés qu'elles jugeront nécessaires. Ces reproductions seront propriété des Archives départementales de la Côte-d'Or (article 4 du contrat de don d'archives privées signé le 14 novembre 2013).

Langues :

Langue des unités documentaires: Langues française et anglaise.

Description physique :

Description physique: Document d'archives

Nombre d'éléments
Nombre d'éléments: 39 articles (4 boîtes)
Métrage linéaire
Métrage linéaire: 0,50

Ressources complémentaires :

Sources internes
Série J, Documents entrés par voie extraordinaire
113 J 1-106 "Familles Darcy et alliées (Vuitry et Hély d'Oissel)". Plus particulièrement, articles consacrés à Henry Darcy (1803-1858) :
. 1-2, documents personnels et familiaux, 1803-1957 ;
. 3-7, travaux, 1764-1857.
Série S, Travaux publics et Transports depuis 1800
Sous-série 3 S, Navigation intérieure : fleuves, lacs, canaux
XIII S prov. Canaux : fonds du canal de Bourgogne.
Sources externes
Sources toutes conservées à Dijon
Archives municipales.- Henry Darcy, le bicentenaire : 1803-2003, catalogue d'exposition.
Musée de la vie bourguignonne.- Fonds Gelquin.
Archives diocésaines.- Fonds Etienne Bazin (1903-1972).

Références bibliographiques :

Bibliographie
Bibliographie générale
Comptes-rendus de l'Académie des sciences. CLXXIV, pp. 321-322.
Mémoires de l'Académie des sciences, arts et belles lettres de Dijon. 1917-1919, pp. XXXII-XXXV.
Inauguration du monument élevé à Dijon à H. Bazin, notice, bibliographie. 1922.
Mémoires de l'Académie de Stanislas. 1923-1924, pp. VII-XXVIII.
Ouvrages conservés aux Archives départementales de la Côte-d'Or
D1/3301
Henry Bazin, 1829-1917 : hydraulicien, inspecteur général des Ponts et Chaussées, membre de l'Institut : l'homme, l'ingénieur, le savant / Gabriel Bazin ; préf. par Michel Pauty. – Dijon : Ed. Clea, 2005.. – 317 p.-12 p. de pl.-[2] p. de pl. : ill. en noir et en coul., couv. ill. ; 21 cm.
Br1/963
Notice sur la formation et la marche des orages dans le département de la Côte-d'Or / Bazin. – [S.l. : s.n.].
Br1/2052
Inauguration du monument élevé par souscription internationale à Henri Bazin, inspecteur général des Ponts et Chaussées, membre de l'Académie des sciences (1829-1917). Notice sur la vie et les œuvres de Henri Bazin. – [S.l.] : [s.n.], 1923.
Br1/2256
Tous ces Bourguignons qui ont changé le monde : deux siècles de révolutions dans les sciences et techniques : [recueil de notices consacrées à 58 personnages ayant vécu ou travaillé en Bourgogne] / Jean-François Bazin. – Dijon : CRDP, 1989.. – 1 vol., 85 p. : port. ; 24 cm.
Br1/2256
Le journal d'Antoine Gelquin, bourgeois dijonnais (1776-1777), retrouvé dans son grenier / par Jean-François Bazin (1976-1977). – Dijon : s.n., 1977.. – 1 vol., 44 p.
D1/3858
Etienne Bazin [Texte imprimé] : pionnier des Missions en Pays Inuit / Eric, Charles, Gabriel, Hervé et Jean-François Bazin ; préf. de Bernard Saladin d'Anglure. – Dijon : Editions Cléa, 2008.. – 1 vol. (255 p.) : ill., couv. ill. ; 21 cm.
Br2/1252
Etienne Laviron.- Antoine de Chézy (1718-1798), Gaspard Clair François Marie Riche de Prony (1755-1839), Henry Emile Bazin (1829-1917). Les trois principaux artisans de l'élaboration des formules de l'écoulement uniforme dans les canaux découverts. Leurs liens scientifiques. Leurs liens de famille. Dijon, septembre 2005, 84 pages, tableaux généalogiques.

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Archives départementales de la Côte-d'Or

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAD021_000002104

Liens