Inventaire d'archives : Série S (1 S) - Maison de commerce Colombo (Nice)
Contenu :
Présentation du contenu
Le fonds Colombo comprend une centaine de registres ou cahiers reliés. Composé essentiellement de copies de lettres commerciales et de livres de comptes, ce fonds permet, entre 1784 et 1864, d'évoquer l'activité économique et l'ascension sociale de petits commerçants juifs installés dans le ghetto de Nice.
Pour comprendre ces documents, très techniques, conservés, il convient d'abord de consulter des ouvrages comme celui publié par un certain Blondel, « teneur de livres », paru à Lyon en 1801 sous le titre « La Tenue des livres de commerce, à parties simples et à parties doubles » aide à comprendre le fonctionnement comptable des négoces du type de celui des Colombo. Il comporte « les opérations les plus ordinaires d'un commerce » et donne des modèles de brouillards, de journaux et de grands livres, les consignes pour les tenir et les objectifs d'une telle comptabilité.
Publication :
Archives municipales de Nice
2015
Nice
Informations sur le producteur :
Origine:
Maison de commerce Colombo.
Biographie ou histoire
Ces archives sont celles de la maison de commerce dirigée par Josué Isaac Colombo, puis sa veuve Sipora Moïse (Veuve Colombo et fils ou VCF), et enfin par leur fils Abraham Colombo.
Josué Isaac Colombo, marié à une Juive de Nice, Sipora Moïse (1768-1847), est mal connu.
Négociant, actif entre 1824 et 1869, leur fils Abraham Colombo (1803-1870) demeure au palais Lascaris (15 rue Droite), acquis en 1794 comme bien national, et possède à Cimiez une maison de campagne qu'il lui arrive de louer au dey d'Alger, Hussein Bey - une rue du quartier porte désormais le nom de Colombo. En 1863 il est président de la communauté israélite de Nice ; en 1867 il est délégué du Consistoire. Il est également président du Tribunal de Commerce de Nice, administrateur de la Banque de France, conseiller municipal et conseiller consulaire. C'était un farouche partisan de l'Annexion : « Surtout, Messieurs, n'oublions jamais, que c'est à notre annexion à la France que nous devons d'être au rang de tous les citoyens et ne nous séparons jamais sans dire : Vive l'Empereur ! Vive l'Impératrice ! Vive le Prince Impérial ! ». Il est fait chevalier de la Légion d'honneur.
Il avait épousé vers 1824 une Juive de Livourne, Sarah Modena, qui lui donne deux fils et quatre filles. L'une d'elles, Clémence Rachel, épouse de Léon Messiah, est la mère de l'architecte Aron Messiah.
Mort à l'âge de 30 ans en octobre 1862 au Palais Lascaris, le fils cadet, Josué Emmanuel, était dit « teneur de livres ». On lui doit sans doute plusieurs des registres conservés aux Archives municipales.
Avec les Avigdor, les Lattès et les Pontremoli, les Colombo étaient une des grandes familles de la communauté juive niçoise du XIXe siècle.
Informations sur l'acquisition :
Informations sur les modalités d'entrée
Versement, 1965.
Historique de conservation :
Historique de la conservation
Fonds découvert dans les combles du Palais Lascaris rue Droite, ancienne propriété Colombo, acquis par la Ville en 1965. Les registres cartonnés avaient été mieux préservés, protégés par leur reliure, que les cahiers, décousus, ou aux pages arrachées. Après leur entrée aux Archives, la cotation des documents a été faite, de manière irréversible, au marqueur noir, au mépris du caractère patrimonial des documents. La reprise du classement en 2015 a été l'occasion d'un reconditionnement du fonds.
Description :
Évolutions :
Accroissements
fonds clos
Critères de sélection :
Informations sur l'évaluation
Le fonds, qu'on peut considérer comme un très rare spécimen d'archives de négociants pour cette période et sur ce territoire, a subi des pertes très importantes avant son arrivée aux Archives et certaines séries documentaires ne sont plus que des épaves. Aucune élimination ne sera donc pratiquée sur ce fonds, à conservation définitive.
Mise en forme :
Mode de classement
Le classement a sans doute été réalisé dans les années 1960-1970, par type de registre et par ordre chronologique. Il a été entièrement repris à l'été 2015 par Marion Duvigneau et a donné lieu à la rédaction d'un répertoire méthodique normalisé, sans re-cotation des documents.
Conditions d'accès :
Statut juridique
Archives privées
Conditions d'utilisation :
Conditions d'utilisation
libre
Langues :
Langue des unités documentaires: français (majoritairement), italien, quelques rares mentions en caractères hébraïques
Description physique :
Description physique:
Document d'archives
Nombre d'éléments
Nombre d'éléments: 118 articles.
Métrage linéaire
Métrage linéaire: 2,42
Ressources complémentaires :
Références bibliographiques :
Bibliographie
BLONDEL, La Tenue des livres de commerce, à parties simples et à parties doubles, Lyon, 1801.
EMANUEL Victor. « Les Juifs à Nice : le Premier Empire (1806-1814) ». In : Nice-Historique, n° 10, 1904, p. 148.
SEGUIN J. et DEVUN M. « L'installation à Nice en 1861 d'une succursale de la Banque de France ». In : Recherches régionales, n° 7, 1963.
TRESSE René. « La contrebande maritime du port de Nice au début du XIXe siècle ». In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 1964. p. 225-236.
CARLIN Marie-Louise. Un Commerce de détail à Nice, sous la Révolution : la maison Colombo, Aix-en-Provence : La Pensée universitaire, 1965.
RUGGIERO Alain. « Le monde du travail à Nice sous la Restauration Sarde ». In: Cahiers de la Méditerranée : 1975. La force de travail dans les cités méditerranéennes du milieu du XVIIIe au milieu du XIXe siècle. Actes des journées d'études Bendor, 19 et 20 avril 1974. p. 65-81.
DIANOUX Hugues-Jean (de). « Les Juifs de Nice et la Révolution française ». In BLUMENKRANZ Bernhard et SOBOUL Albert (dir.), Les Juifs et la Révolution française. Problèmes et aspirations, Toulouse, Privat, 1976, p. 184-185.
AUBANEL Jean-Luc. « La Banque de France et l'économie locale : la création de la succursale de Nice en 1860 ». In Nice historique, 1987, p. 33.
MOSSAN Jean. La Communauté juive de Nice sous le Consulat et l'Empire, 1799-1814. Diplôme universitaire de civilisation hébraïque sous la direction d'Alain Romey, Université de Nice, 1994.
ERHART Sandrine. La Communauté juive de Nice du régime sarde à l'Empire, 1733-1814 : d'un ghetto à l'autre. Mémoire de maîtrise d'histoire sous la direction de Michel Derlange, Université de Nice, 1996.
THUIN Véronique. La ville à l'assaut des collines. Nice 1860-1914. In : Cahiers de la Méditerranée, n° 59, 1999. Paysages urbains (XVIe-XXe siècles) Tome I. p. 173-188.
RUGGIERO Alain. « 1838 : la faillite de la maison de commerce Gioan. Un événement à éclaircir », Cahiers de la Méditerranée, n° 62, juin 2001, p. 145.
DAUDIN Guillaume. Commerce et prospérité : La France au XVIIIe siècle, Paris : Presses de l'université Paris-Sorbonne, 2005.
PONTY Vicky. La Communauté juive de Nice : l'exemple de la famille Avigdor, début XVIIe-fin XIXe siècle. Mémoire de master 2 d'histoire sous la direction de Pierre-Yves Beaurepaire, Université de Nice, 2007.
GUEDJ Jérémy. « La place des juifs à Nice au XIXe siècle : aspects d'une histoire paradoxale ». In : Recherches régionales, n° 193, 2009.
TOMBACCINI-VILLEFRANQUE Simonetta. La « Nation hébraïque » de Nice : Populations, institutions, mœurs 1814-1860. Nice : Acadèmia nissarda, 2016.
Organisme responsable de l'accès intellectuel :
Organisme responsable de l'accès intellectuel: Service d'archives Nice Côte d'Azur – Ville de Nice
Identifiant de l'inventaire d'archives :
FRAC006088_000000018