Inventaire d'archives : Coopération ; Direction de la coopération culturelle et technique ; Sous-direction actions culturelles (1952-1978)

Contenu :

INTRODUCTION
En 1963, le service cinéma, dont Jean-René Debrix vient de prendre la direction, comprend :
1) Le bureau du cinéma (rue Monsieur)
2) La Cinémathèque (rue de la Boëtie)
3) Le service technique (rue de la Boëtie)
I/ LE BUREAU DU CINEMA
Il est chargé de :
a) la mise en oeuvre de l'action culturelle cinématographique du Département, l'administration et la gestion du service, la liaison avec les services culturels des ambassades, les organismes cinématographiques publics ou privés, les fournisseurs (laboratoires cinématographiques, fabricants de matériel cinématographique), etc.
b) la sélection et l'achat de films déstinés aux cinémathèques des centres culturels en Afrique
c) la sélection et l'achat des matériaux et équipements cinématographiques destinés aux centres culturels africains et à leurs annexes.
d) l'activité du consortium audiovisuel international (actualités, reportages, magasines, courts métrages).
e) un programme de production de films africanistes (secteur d'Etat, secteur privé, réalisations pour le compte du Département).
Sous l'influence de J.R. Debrix, l'aide au cinéma africain devient, à partir de 1963, une nouvelle rubrique du chapitre des crédits cinéma du Secrétariat d'Etat.
Cette aide au cinéma africain prend deux formes :
- avant réalisation : crédit ou fourniture de prestations techniques (pellicule, travaux en laboratoire, montage et sonorisation). Les prestations techniques sont fournies par la "section technique cinéma" ou par le C.A.I.
- après réalisation : achat des droits de diffusion non commerciale dans les Etats africains (pour diffusion dans les centres culturels d'Afrique et en France par l'intermédiaire de la Cinémathèque).
"L'essor du cinéma comme instrument d'information, de formation des masses et de développement culturel est, dans le contexte du monde moderne, une des grandes tâches de l'Afrique". (J.R.Debrix).
Parallèlement, le bureau du cinéma se préoccupe de la formation des techniciens africains et des futurs réalisateurs. Pour cela, il favorise la venue de stagiaires dans les écoles et les studios de cinéma français. Il crée, dans les centres culturels français en Afrique, les caméra-clubs, auxquels il fournit du matériel cinématographique (caméras, pellicule, etc.) et dont il prend en charge les travaux techniques.
Mais l'aide matérielle ne suffit pas. Les cinéastes africains s'indignent de voir leurs écrans colonisés par des compagnies étrangères, la COMACICO et la SECMA.
Au Premier Festival Mondial des Arts Nègres de Dakar, en avril 1966, ils ont formulé de pressantes recommandations sur les mesures à prendre pour réformer le marché africain du film.
Ce sont les cinéates Blaise Senghor, Jean Rouch et J.R.Debrix qui rédigent le chapitre cinéma de la charte approuvée par la conférence de l'UNESCO du festival.
En 1969, J.R.Debrix présente un plan de réforme commandé pour le compte du C.A.I. à une équipe de spécialistes : ce sera le rapport SODECINAF. Il propose le rachat des anciens circuits COMACICO et SECMA par un groupe financier franco-africain et préconise l'instauration du contrôle des recettes et de l'exploitation au pourcentage.
Ces efforts tendaient à sensibiliser les gouvernements africains au problème de la création et de la survie d'une industrie cinématographique dans leurs Etats.
L'OCAM a été saisie de la question et concrétise ces efforts dans les importantes recommandations formulées par la conférence des ministres de l'information africains et malgache réunie à Paris en avril 1970.
Lorsqu'en 1977 J.R.Debrix est appellé à dresser le bilan de l'action du bureau du cinéma , il dira : "De 1963 à 1975, il a été réalisé en Afrique noire francophone quelque 185 films, courts et longs métrages mélangés. Sur ces 185 films, environ 125 ont été produits avec le concours technique et financier de la coopération" (in Afrique littéraire et artistique, premier trimestre 1977)
II/ LA CINEMATHEQUE (rue de la Boëtie jusqu'en 1967 puis rue Huysmans)
Elle est chargée :
a) d'exécuter les commandes de films, de matériel et d'équipement : réception, vérification, conditionnement, expédition. de la diffusion des films destinés à l'Afrique et à Madagascar.
b) de la vérification, du conditionnement et de l'entretien des archives de films et du catalogue.
c) de la diffusion : service de prêts de films en France métropolitaine (établissements d'enseignement, associations culturelles, ciné-clubs, organismes divers).
La Cinémathèque possède un catalogue de films (africanistes et africains)
- éducatifs de base (éducation agricole, éducation sanitaire, etc.)
- ethnographiques
- reportages documentaires
- reportages télévisés
- courts métrages de fiction et documentaires romancés
- dessins animés
Ces films sont diffusés en France métropolitaine et en Afrique, par l'intermédiaire des centres culturels des 16 pays africains francophones.
En outre elle alimente ces cinémathèques en films de fiction français dont elle a acquis les droits commerciaux pour 5 ans. Chaque cinémathèque est approvisionnée à raison d'un envoi de 30 films de court et de long métrage tous les deux mois.
Les principales cinémathèques, comme celles de Dakar, Abidjan et Tananarive disposent d'environ 1000 à 1200 films chacune.
Nature des films expédiés :
- films français : 92%
- films étrangers parlant français : 8%
dont :
- actualités et films d'information générale : 10%
- films éducatifs : 30%
- films documentaires : 40%
- films distractifs : 20%
III/ LE SERVICE TECHNIQUE
Il effectue les travaux de sélection, montage et sonorisation des documents filmés intéressant l'action cinématographique du Département dans les Etats africains et malgache et en France métropolitaine.
Les jeunes cinéastes africains y trouvent le matériel et les outils dont ils ont besoin : table de montage, socle de dépistage, etc. Ils y trouvent également l'assistance de techniciens : trois monteurs et un ingénieur du son.
"Tout réalisateur africain qui prétend "avoir un film dans le ventre", trouve au bureau du cinéma de la coopération et à sa section technique la possibilité de le réaliser librement, sans qu'aucune censure ne s'exerce à son encontre". (J.R.Debrix).
Sommaire
Art 1-9 : Fonctionnement et politique générale du bureau du cinéma, 1963-1976. Art 10 : Fonctionnement de la cinémathèque, 1959-1973. Art 10 (suite)-13 : Travaux de laboratoire ; achat de matériel de cinéma, 1952-1972. Art 14-16 : Formation de techniciens ; financement de projets de films, 1964-1975. Art 16 (suite)-17. Activité du consortium audiovisuel international, 1961-1975. Art 18 : Réalisation de diapositives, 1963-1978. Art 19 : Conférences sur le cinéma ; activité de l’UNESCO en Afrique ; fonctionnement de l’Institut des Hautes Etudes Cinématographiques (IDHEC), 1960-1974

Cote :

19930381/1-19930381/19

Publication :

Archives Nationales
1993

Informations sur le producteur :

Sous-direction des actions culturelles (ministère de la Coopération)

Références bibliographiques :

BIBLIOGRAPHIE
Debrix (Jean-René) - Les fondements de l'art cinématographique (Le Cerf, Paris , 1960)
- "Le cinéma africain" (revue "Afrique contemporaine", n°38-39 de juillet-octobre 1968 et n°40 de novembre- décembre 1968)
- "Naissance d'un cinéma négro-africain" (revue "Coopération et développement", n°29, février-mars 1970)
- "Dix ans de coopération franco-africaine ont permis la naissance du jeune cinéma d'Afrique noire"(revue "Sentiers", janvier-février 1973)
- "Entretien avec Guy Hennebelle" (revue "Afrique littéraire et artistique", premier trimestre 1977)
Pommier (Pierre)Cinéma et développement en Afrique noire francophone (Pedone, Paris , 1974).
L'Afrique actuelle Dossier : "Les producteurs, la distribution et l'exploitation commerciale, le secteur non commercial, les festivals, les écoles de cinéma" (1967).
Blaise Senghor "Comment sortir le cinéma africain de l'ornière ?" (revue "Afrique", avril 1965).
Rapport SODECINAF (1970)

Localisation physique :

Pierrefitte

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAN_IR_022573

Liens