Inventaire d'archives : Intérieur ; Direction générale de la Sûreté nationale. Direction centrale des Renseignements généraux : dossiers de lutte contre...

Titre :

Intérieur ; Direction générale de la Sûreté nationale. Direction centrale des Renseignements généraux : dossiers de lutte contre l'OAS (1955-1968)

Contenu :

L' Organisation Armée Secrète (OAS) est une organisation clandestine qui a combattu entre 1961 et 1963 pour le maintien de l'Algérie française.
Depuis 1954, l'Algérie est le terrain d'un combat armé qui voit l'armée française affronter l'organisation indépendantiste du Front de Libération nationale (FLN).Face à l'incapacité des gouvernements successifs à rétablir la paix en Algérie, un putsch est organisé par le député LAIGAILLARDE et les généraux SALAN, MASSU et JOUHAUD le 13 mai 1958 à Alger. Le gouvernement général d'Algérie tombe aux mains des putchistes qui mettent en place un comité de salut public présidé par le général SALAN. Le président Coty rappelle alors le général DE GAULLE au pouvoir. Dès 1959, le général DEGAULLE se prononce en faveur de l'autodétermination et lance une politique qui conduira à l'indépendance de l'Algérie (3 juillet 1962). L'OAS est née de l'opposition des partisans de l'Algérie française à la politique du général DE GAULLE.
Une première mouture de l'OAS est créée en février 1961 à Madrid autour de Pierre LAGAILLARDE meneur en exil du mouvement insurrectionnel des Barricades (janvier 1960). Mais ce n'est qu'après l'échec du putsch des généraux (avril 1961) et l'entrée en clandestinité d'un certain nombre de civils et militaires opposés au projet d'indépendance de l'Algérie que l'OAS est refondue en une nouvelle organisation dont les généraux SALAN et JOUHAUD prennent la tête.
En Algérie, l'OAS se structure très rapidement suivant un organigramme, établi par le colonel GODART, ancien chef de la Sûreté en Algérie, qui, outre l'Etat-Major, comprend trois branches :
- Organisation des masses (OM) ;
- Action psychologique et propagande (APP) ;
- Organisation renseignements-opération (ORO) dont dépendent les commandos militaires.
On retrouve cette même organisation pour l'Algérois, le Constantinois et l'Oranie.
A partir de juin 1961,Pierre SERGENT (OAS-Métro-Mission II) bientôt concurrencé par André CANAL (OAS-Métro-Mission III) tentent d'implanter l'OAS et son organisation tripartite en métropole. Le territoire est divisé en neuf régions militaires auxquelles s'ajoute la zone autonome de Paris (ZAP). Cependant, ni SERGENT ni CANAL ne parviendront à contrôler l'ensemble des réseaux activistes OAS. SERGENT et CANAL s'opposent sur les méthodes à employer, SERGENT condamnant les actions violentes et impopulaires de CANAL.
Au début de l'année 1962, l'OAS est très largement affaiblie par les répressions policières menées aussi bien en Algérie qu'en métropole. JOUHAUD et SALAN sont arrêtés et condamnés par le Haut tribunal militaire. L'OAS se dissout en juin 1962 quelques jours avant la proclamation de l'indépendance de l'Algérie.
Dès lors les activistes encore en liberté se réfugient en Espagne, en Allemagne ou en Italie. Le Conseil national de la Révolution (CNR ou OAS-CNR) est constitué en mai 1962 à Rome par BIDAULT, SOUSTELLE, ARGOUD et SERGENT afin de poursuivre le combat de l'OAS. Georges BIDAULT, désigné comme son successeur par SALAN, préside le mouvement. A l'exception de SERGENT qui poursuit son action en métropole, les principaux dirigeants du CNR vivent réfugiés à l'étranger. Aussi, le CNR fonctionne davantage comme une mouvance que comme une organisation structurée comme l'était OAS. Très rapidement plusieurs mouvements dissidents sont créés : le Conseil national de Révolution intérieur (CNRI) ou le Mouvement du combat contre révolutionnaire (MCR).
Après l'arrestation d'ARGOUD à Munich en février 1963, et malgré la reprise en main du CNR par SERGENT sous le nom de Conseil national de la Révolution, le mouvement s'éteint peu à peu. SERGENT, BIDAULT et SOUSTELLE vivent en exil jusqu'en 1968 date à laquelle une amnistie en faveur de tous les activistes condamnés est prononcée.

Cote :

F/7/15178-F/7/15272

Publication :

Archives Nationales
1974-2008

Informations sur le producteur :

France. Ministère de l'Intérieur. Direction de la Sûreté nationale (1876-1966)
France. Ministère de l'Intérieur. Direction centrale des Renseignements généraux
La direction centrale des Renseignements généraux est, au sein de la direction générale de la Sûreté puis Police nationale (DGPN) du ministère de l'Intérieur, traditionnellement chargée d'informer le gouvernement sur la situation politique, économique et sociale du pays.
Avec la guerre d'Algérie naît la crainte d'attentats. Les compétences des Renseignements généraux sont alors étendues à la surveillance des groupes suversifs. Le territoire est divisé en neuf groupes régionaux - implantés dans les villes de Versailles, Lille, Rennes, Bordeaux, Toulouse, Dijon, Metz, Lyon et Marseille - spécialement chargés de la lutte contre l'OAS.
Parallèlement, en décembre 1961, un Bureau de Liaison (BDL, voir versement 19860279) est mis en place pour coordonner l'action des différents services de police impliqués dans la lutte contre l'OAS : police judiciaire, direction de la Surveillance du territoire, Renseignements généraux, Gendarmerie nationale, Sécurité militaire. On retrouve dans les archives des Renseignements généraux des documents émanant du BDL dont les Renseignements généraux ont assuré en partie le secrétariat.

Informations sur l'acquisition :

Versement aux Archives nationales en avril 1974

Description :

Mise en forme :
Le fonds a été classé selon le plan de classement suivant :
I - Surveillance des groupements activistes
II - Organisation Armée secrète (OAS)
III- Conseil national de la Résistance (OAS - CNR)
IV - Surveillance des milieux d'extrême-droite
V- Synthèse

Conditions d'accès :

Librement communicable.
Les dossiers d'enquêtes judiciaires soumis au délai spécial de 75 ans fixé par l'article L213-2 du Code du patrimoine sont ouverts par dérogation générale du 22 décembre 2021 portant ouverture des archives relatives à la guerre d'Algérie.

Conditions d'utilisation :

Selon le réglement en vigueur en salle de lecture des Archives nationales.

Description physique :

Importance matérielle :
96 articles, 13 ml

Ressources complémentaires :

Archives du Bureau de liaison chargé de coordonner la lutte contre l'OAS : https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_012963
Fichier de police judiciaire relatif aux atteintes à la sûreté de l'Etat : https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_055345

Localisation physique :

Pierrefitte-sur-Seine

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAN_IR_027983

Liens