Inventaire d'archives : Fonds Pierrette et René Grosso

Contenu :

On trouvera dans le fonds
Le fonds d'archives de Pierrette et René Grosso présente des documents personnels et professionnels qui forment un ensemble composite s'étendant sur une large période. Les chercheurs pourront trouver de nombreux documents qui alimentent un discours historique sur l'enseignement. On y trouve des documents relatifs aux propres scolarités des époux Grosso, puis à celles de leurs élèves. Ce fonds documente presque toutes les périodes de la vie du couple Grosso en faisant la part belle à leurs activités professionnelles ; le fonds traverse le XXe siècle, offrant les cahiers d'écolier des années 1930 de Pierrette et de René, puis leurs travaux d'enseignant de la seconde moitié du XXe siècle, et enfin leurs activités de retraités au tournant des XXe et XXIe siècles.
Une grande partie du fonds est constituée d'archives de chercheur – archives de René Grosso – au sein de laquelle les lecteurs trouveront de la documentation concernant l'archéologie, la géographie et l'histoire sociale au XXe siècle.
La première partie est dévolue aux papiers de Pierrette Grosso.
Les deux premiers chapitres « Papiers personnels » et « Formation » nous informent sur son enfance, ses liens familiaux et sa scolarité à travers sa correspondance et ses cahiers d'élève. Un album de cartes postales écrites par Pierrette à ses parents documente les déplacements réalisés par Pierrette, René et Hervé, leur fils ; il aborde un pan plus privé de leur vie. Notons aussi trois témoignages sur la vie de membres de la famille de Pierrette, intéressants en termes d'histoire sociale et locale.
Le lecteur trouvera également dans ces chapitres de la documentation et des notes personnelles en rapport avec la participation de Pierrette Grosso à des congrès de l'École moderne, qui ont été considérés ici comme de la formation professionnelle.
Le chapitre « Enseignement » évoque la carrière de l'institutrice. Ici se côtoient les travaux des enfants et la documentation pédagogique, rattachés à l'une ou l'autre des écoles dans lesquelles Pierrette Grosso a enseigné. On y trouve notamment les cahiers journaux (1) de certaines années, dans lesquels l'institutrice consignait ses activités en classe et ses projets réalisés et à venir, ainsi que des albums et des journaux scolaires tenus par ses élèves. Ce chapitre, ainsi que le chapitre « Documentation pédagogique et professionnelle » relate les manières d'enseigner, l'organisation de la classe et les outils pour appliquer les principes de la pédagogie Freinet. Les publications spécialisées et les fiches conservées dans ces deux chapitres dessinent les contours et l'évolution de l'enseignement et de la pédagogie, du début des années 1950 au tout début des années 1980.
Les documents figurés du chapitre « Sélection de travaux d'élèves » étaient conservés à part, toutes années scolaires confondues. La répartition de ces documents selon les années ou les écoles étant impossible, un chapitre distinct leur a été consacré. Outre les travaux d'élèves, on y trouve aussi de nombreux dessins et peintures d'Hervé Grosso, fils de Pierrette et René.
Au cours de sa carrière, Pierrette Grosso s'est intéressée à la langue provençale et à son enseignement à l'école. Elle a suivi des cours et des stages à ce propos. Ses notes, ses comptes rendus et ses copies d'examen, ainsi que la documentation concernant l'association pédagogique Lou Prouvençau à l'escolo à laquelle elle était adhérente, sont regroupés au chapitre « Activités associatives et personnelles ».
Enfin, « Bibliothèque de travail », le dernier chapitre en ce qui concerne les archives de Pierrette Grosso, réunit les ouvrages et les périodiques en lien avec l'enseignement et la pédagogie Freinet. À noter la collection du Bulletin des amis de Freinet (82 numéros, s'étalant de 1969 à 2010), présentant très peu de lacunes (2).
La deuxième partie réunit les archives de René Grosso.
Elle s'ouvre sur un chapitre « Papiers personnels », qui présente, entre autres, la correspondance que René Grosso entretint avec des collègues, des étudiants et des amis de longue date. Cette correspondance concerne principalement des sujets scientifiques, ponctués de courts échanges personnels. Cette section contient également un album de cartes postales reçues par les parents de René, et majoritairement écrites par René, Pierrette et Hervé lors de voyages. Comme chez Pierrette Grosso, ces nombreuses cartes sont certainement les documents qui évoquent le plus l'intimité de la famille Grosso.
Le chapitre « Formation » documente la scolarité et la formation universitaire de René Grosso. Il contient des cahiers de notes de cours et des copies d'examen allant de l'école à l'université en passant par l'École normale d'instituteurs de Lyon. Certains documents sont généreusement illustrés de la main de René et son livre de souvenirs de l'École normale d'instituteurs est riche d'informations sur la vie des élèves-maîtres en internat dans les années 1940 : leurs idées, leurs activités, leurs relations avec les professeurs et les autres écoles normales. Ce carnet est illustré de photographies, de coupures de presse et de dessins dont plusieurs sont de René, dévoilant au lecteur un goût et un talent indiscutable pour les représentations graphiques. C'est ici d'ailleurs que l'on rencontre pour la première fois sa signature. Notons aussi, plus tardivement, des cours d'enseignement universitaires, à Toulouse et à Aix-en-Provence (dont un cours du professeur Maurice Agulhon sur la Révolution française).
Les documents relatifs à la carrière d'enseignant de René Grosso, du cours élémentaire comme du supérieur, sont rassemblés dans le chapitre « Enseignement ». Des photos de classes et des journaux scolaires évoquent l'instituteur, tandis que la documentation préparatoire rappelle le professeur d'université qu'il fut. Cette documentation est composée pour beaucoup de notes manuscrites, d'extraits de publications spécialisées et de plan de cours, axés sur la géographie physique et la géographie humaine, particulièrement l'hydrologie, la climatologie et l'évolution des populations dans le sud-est de la France. Ces papiers sont accompagnés de cartes et de fonds de carte, manuscrits ou imprimés, qui devaient servir d'appui à la création de cartes géographiques distribuées lors des cours.
Le chapitre « Publication et réalisations » recense la plupart des travaux publiés de René Grosso. Tous les ouvrages ne sont pas représentés (3) mais de nombreux tirés à part de ses articles, concernant diverses disciplines : géographie, histoire sociale, archéologie, histoire de l'art. Parmi les travaux les plus notables, son Histoire de la Fédération des oeuvres laïques de Vaucluse : 70 ans d'histoire en Vaucluse. À cela s'ajoute une planche didactique représentant une carte des activités économiques du Vaucluse, et des croquis préparatoires à la création des tables d'orientation de Séguret et de Sablet.
« Documentation et travaux de recherche » est un chapitre important tant du point de vue matériel qu'intellectuel. Un double intérêt se dégage de ce chapitre qui est le plus fourni et contient la documentation de recherche de René Grosso. L'information brute est contenue par ces documents qui abordent de nombreux sujets (géographie, volcanisme, environnement, aménagement du territoire, architecture, habitat rural, histoire, guerre et Résistance, école, archéologie). D'autre part, il constitue une ressource abondante pour documenter la démarche et les pratiques d'un chercheur en sciences humaines et sociales. Ici, les dossiers de René Grosso ont été conservés tels qu'ils avaient été consignés par le producteur lui-même, ce qui permet de reconstruire le déroulé de son geste et de sa pensée. Ces travaux sont majoritairement axés sur le Vaucluse et les départements limitrophes. Ces dossiers sont pour la plupart composés d'une documentation manuscrite ou imprimée, illustrés par des cartes postales, des photographies ou des croquis de la main de René Grosso. Certains présentent des documents singuliers comme ces tracts politiques et syndicaux rédigés et imprimés lors des événements de Mai 68. À noter également le témoignage d'André Gente qui raconte son arrivée à Fontaine-de-Vaucluse, avec sa femme Hélène Gente, pour devenir les instituteurs de l'école de Galas : les bâtiments, les moyens financiers et humains, les élèves, les techniques Freinet.
Le chapitre « Activités associatives et personnelles » comprend les documents liés à l'activité de René au sein de mouvements (pédagogie Freinet), d'associations culturelles et sociétés savantes (Études Vauclusiennes, Groupe Dupont), et d'autres associations (Fédération des oeuvres laïques de Vaucluse, Cercle Condorcet de Vaucluse et Association pour la sauvegarde et la promotion du patrimoine industriel en Vaucluse, pour ne citer que les plus importantes). Cette documentation relate l'investissement de René dans le fonctionnement, les événements ou les publications organisés par ces structures.
« Voyages » est un petit chapitre sur des déplacements qu'il a été difficile de rattacher à un projet par manque d'informations. Ces documents étaient classés à l'écart des autres grands dossiers. Ils ont donc été conservés tels quels.
La « Cartothèque » regroupe l'abondante documentation cartographique présente dans le fonds et qui constitue sans aucun doute une base de travail importante pour le géographe qu'était René Grosso. Le chercheur trouvera ici des cartes publiées, couvrant tout le XXe siècle, et concernant de nombreux pays, mais aussi de la petite documentation cartographique extraite de publications périodiques, consciencieusement collectionnée par le géographe.
L'« Iconothèque » est constituée de planches illustrées et de reproductions photographiques du Fonds Baradez (4), mais aussi, et surtout de près de 20 000 diapositives prises par le géographe à l'occasion de ses voyages et déplacements en France et à l'étranger. Cette collection, qui représente majoritairement des paysages ou des détails géographiques et architecturaux, a probablement servi de ressource documentaire et d'illustration aux travaux de René Grosso.
Enfin, la « Bibliothèque de travail » présente une sélection des ouvrages de géographie, d'histoire et d'archéologie,qui constituaient la bibliothèque de René Grosso. Nous retrouvons les thèmes fétiches du professeur : géographie physique et humaine (avec les livres de son maître Pierre George), sciences de l'environnement, urbanisme, histoire, patrimoine bâti, archéologie, ouvrages sur la Pologne et la vallée d'Aoste. De nombreux tirés à part lui sont dédicacés.
La « Bibliothèque Pierrette et René Grosso » vient clore cet inventaire. Les ouvrages et documents regroupés ici étaient soit transversaux aux thématiques majeures des deux producteurs, soit trop éloignés de leurs travaux pour intégrer leurs propres bibliothèques de travail. Une « Collection de documents » réunit un document du XVIIIe siècle, cinq du XIXe siècle et neuf de la première moitié du XXe siècle. Une « Collection de livres scolaires » rassemble un échantillon de manuels d'école de toutes époques.
Cette partie est complétée d'un ensemble de publications diverses sur les langues étrangères et régionales » et de documentation générale.
Notes :
(1) Le cahier journal est un outil pédagogique qui permet aux enseignants de compiler les activités menées dans une classe. Il en existe un par classe et par année scolaire.
(2) Lacunes : n° 7, 8, 21, 24, 27, 28, 30, 33.
(3) Toutes ses publications ne sont pas présentes dans le fonds, notamment l'Histoire de Vaucluse (1993) – en deux volumes – qu'il a dirigée, et Paysans de Provence (1993).
(4) Aérophotothèque de la Seconde Guerre mondiale conservée au Centre Camille Jullian à Aix-Marseille Université.
Roselyne Bouriche, « Hommage à notre ami et collaborateur René Grosso », in Bulletins de l'IHS, n°16, 2012, pp.13-14 [en ligne]. Consulter la publication 

Cote :

169 J 1-757

Publication :

Archives départementales de Vaucluse
2019
Avignon

Informations sur le producteur :

Éléments historiques
Pierrette Besson, épouse Grosso (1926-2014)
Pierrette Besson est née le 3 août 1926 à Avignon, de parents instituteurs. Elle grandit dans le Vaucluse puis intègre, entre 1944 et 1947, l'internat de l'École normale d'institutrices (ENI) de Digne, où les élèves-maîtresses du Vaucluse étaient formées. Le 12 avril 1949, elle épouse René Grosso, avec qui elle aura un fils, Hervé, en 1950. Après son mariage et un bref passage par l'école communale de Cavaillon la même année, Pierrette est nommée, avec son mari, à l'école de la Cité IV à Bollène. C'est là, de concert avec René, qu'elle commence à mettre en pratique les techniques d'éducation active diffusées par Élise et Célestin Freinet depuis les années 1920 (1).
En 1953, Pierrette et René Grosso sont tous les deux nommés à l'école communale de Séguret. Pendant dix ans, ils s'appliqueront à œuvrer pour le bien-être intellectuel et social de leurs élèves, tout en implantant un peu plus la pédagogie Freinet dans le département (2). En 1964, Pierrette Grosso prend le poste de directrice à l'école maternelle La Trillade à Avignon, où elle enseignera jusqu'à sa retraite à la fin des années 1980.
Entre 1976 et 1984, elle donne une importance particulière à la culture provençale et à son enseignement à l'école. Elle participe alors à plusieurs cours d'université et stages organisés par l'association pédagogique Lou Prouvençau à l'escolo.
À la fin de leur vie, le couple Grosso s'installe à Villeneuve-lès-Avignon, puis, malade, Pierrette Grosso entre en maison de retraite le 9 octobre 2009. Elle est décédée en 2014.
Pendant toute sa carrière, Pierrette Grosso s'intéressa à la pédagogique Freinet, à ses applications, ainsi qu'à la transmission de ces concepts. Outre ses classes, elle s'impliqua dans la vie du mouvement en organisant des rencontres et des journées de formation dans
son école, et participa à de nombreux stages et congrès portés par l'ICEM (Institut Coopératif de l'École moderne). Elle participa en 1960 par exemple, à l'organisation du 16e congrès international de l'École moderne à Avignon (9-14 avril), et aux premières rencontres internationales de l'École moderne en Vallée d'Aoste, à Peroulaz (1-8 septembre). Elle fut par la suite impliquée et assidue dans l'organisation, l'animation et la fréquentation des stages annuels du Val d'Aoste, qui eurent lieu dans les années 1960 – organisés par l'École moderne française et le Movimento di Cooperazione Educativa.
Par ailleurs, elle fut adhérente de plusieurs associations locales, notamment Lou Prouvençau à l'escolo, la SPA du Vaucluse, et le Musée de l'école autrefois de L'Isle-sur-la-Sorgue.
René Grosso (1926-2011)
René Grosso est né à Tanger (Maroc) le 17 octobre 1926, d'un couple franco-italien.
Sa mère était ouvrière dans le textile, et son père Marius Grosso, était un ouvrier italien, qui fut résistant lors de la Seconde Guerre mondiale (3). René a passé son enfance à Vaulx-en-Velin. Ensuite, il est formé à l'École normale d'instituteurs de Lyon de 1942 à 1945, puis effectue son service militaire dans le 3e Régiment de Tirailleurs algériens à Constantine après avoir enseigné à Lyon en 1946 (4). À son retour, il devient instituteur à l'école de la Cité IV-Bollène, en 1949, année de son mariage avec Pierrette Besson, avec qui il aura un fils, Hervé, en 1950. C'est aussi à cette période qu'il s'engage au PCF, dont il s'éloignera quelques années plus tard.
De 1953 à 1963, il enseigne à Séguret, toujours aux côtés de son épouse. Leurs travaux sur la pédagogie en général et leur expérimentation de la méthode Freinet en font des instigateurs du mouvement de l'École moderne dans le Vaucluse.
En parallèle, René Grosso s'intéresse à l'archéologie préhistorique, et il s'inscrit à la Faculté des lettres de Toulouse d'où il sort certifié dans cette matière en 1960. L'année suivante, il fait sa propédeutique à l'École normale d'Aix-en-Provence, et intègre l'Institut de préparation aux enseignements de second degré (IPES) de l'université de lettres d' Aix-en-Provence.
En 1964, la famille Grosso s'installe à Avignon, et René, après une licence et le certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré (CAPES), quitte la charge d'instituteur en devenant professeur certifié d'histoire et de géographie. En 1966, il enseigne au collège de Bagnols-sur-Cèze et prépare l'agrégation de géographie qu'il obtient en 1967. Il est alors nommé professeur au lycée technique d'Avignon, puis assistant au Centre littéraire universitaire d'Avignon – qui deviendra université en 1971. En 1978, il obtient le grade de maître assistant et ne quittera plus l'université d'Avignon jusqu'à sa retraite en 1990. Il meurt subitement, après une intervention chirurgicale, à Avignon, le 28 juin 2011.
Ses origines modestes, ainsi que la fréquentation des milieux ouvriers du chantier de Donzère-Mondragon (5) à Bollène, ont laissé à René Grosso un goût certain pour la défense des conditions de vie et de travail des ouvriers. Cela se perçoit clairement, aussi bien dans ses engagements politiques et syndicaux, que dans les sujets de recherche qu'il aborde (notamment ceux préparés pour les bulletins de l'Institut d'histoire sociale, d'Avignon). Il mène aussi ce combat quotidiennement en tant qu'instituteur dévoué et novateur auprès d'enfants d'ouvriers et d'agriculteurs.
À la fin des années 1950, il s'implique de plus en plus dans la diffusion du mouvement de l' École moderne. En 1958, il organise avec Camille Février le troisième stage de la commission de l'École moderne d'archéologie préhistorique à Séguret. En 1960, il participe, avec Pierrette, à l'organisation du 16e congrès international de l'École moderne à Avignon (9-14 avril), et aux premières rencontres internationales de l'École moderne en Vallée d'Aoste, à Peroulaz (1-8 septembre) (5). Tout au long des années 1960, il collabore avec Raoul Faure et Camille Février, puis Sergio Bosonetto, au développement des principes de l'École moderne en Vallée d'Aoste par l'organisation de stages de formation destinés à des éducateurs français et valdôtains.
Passionné par la vallée d'Aoste, il s'intéresse à l'art préhistorique et l'art rupestre de cette région, publie des articles scientifiques à ce sujet dans diverses publications, cofonde avec ses amis la Société Valdôtaine de préhistoire et d'archéologie.
Plus tard, en tant que géographe, il participe à la métamorphose de la géographie française en présidant le Groupe Dupont pendant de nombreuses années. Il fut plusieurs fois convié, en tant que spécialiste, à des commissions scientifiques lors de projets d'aménagement du territoire ou de transition administrative (la fusion des communes de Vaucluse au début des années 1970 ou la labellisation du mont Ventoux par l'UNESCO à la fin des années 1980 par exemple).
Dans le cadre de ses publications, René Grosso s'est intéressé au volcanisme, au paysage, à l'environnement. C'est dans la lignée de Pierre George, le géographe des sociétés humaines (7), qu'il s'épanouit le plus. Il ira toujours davantage vers une géographie humaine, aux marges de l'histoire (impact de l'environnement sur les modes de vie, aménagements des cours d'eau et des territoires, habitat rural et formation des villages, etc.). Cette approche de géographe-historien et surtout de ruraliste, apporte une originalité particulière à ses travaux consacrés aux espaces géographiques du Bas-Rhône et de la Provence.
Son vaste intérêt pour l'histoire, et tout particulièrement l'histoire sociale et l'histoire locale, l'amène à de nombreux projets en parallèle de sa carrière de géographe. Il est à l'initiative, en 1969, de la création de la revue Études Vauclusiennes par les départements d'histoire et de géographie de l'université d'Avignon. Ce bulletin trimestriel publie articles et comptes rendus sur le Vaucluse et les régions voisines ; René Grosso en fut la cheville ouvrière durant plus de trente ans.
Cette ferveur pour l'histoire se traduit chez lui par plusieurs ouvrages - dont l'Histoire de Vaucluse en deux volumes, qu'il dirige en 1993 - de nombreux articles – notamment sur la vie ouvrière et syndicale du Vaucluse – des conférences mais aussi des visites guidées pour différentes associations (Les après-midi de Fonseca, Femmes solidaires, etc.). Car, outre ses activités professionnelles, il est aussi très investi dans les milieux associatifs. Il participe à la fondation, en 1986, de l'Institut d'histoire sociale (IHS) de la C.G.T. de Vaucluse, estimant que le syndicat se doit d'« analyser l'histoire sociale, la faire connaître aux générations d'aujourd'hui pour mieux construire [l']avenir ». À la même époque, il s'implique dans la création du Cercle Condorcet, association citoyenne à l'initiative de la Ligue de l'enseignement et de l'éducation permanente avec laquelle il entretient de nombreux liens, tout particulièrement par son action au sein de la Fédération des oeuvres laïques de Vaucluse (FOL 84). Il prend part à de nombreux projets soutenus par la FOL 84 comme les commémorations (centenaire de l'école laïque, centenaire de la mort de Jean Macé, bicentenaire de la Révolution française, etc.) ou la publication de l'histoire de la fédération. La commémoration du bicentenaire de la Révolution française, en 1989, le voit s'investir dans une association, créée à cet effet en Vaucluse, "Vive 89".
À ces activités professionnelles et associatives s'ajoute un intérêt particulier pour l'espéranto, la culture et la langue provençale, l'architecture et l'habitat rural, la gestion de l'eau et l'urbanisme. René Grosso fut le correspondant vauclusien du Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français (DBOMF), sous la direction de Jean Maitron, pendant plusieurs années.
Son engagement syndical fut très important tout au long de se vie. Suivant l'évolution de sa carrière, il s'engagea au Syndicat national des instituteurs (SNI), au Syndicat national des enseignements de second degré (SNES), et enfin au Syndicat national de l'enseignement supérieur (SNESup).
Après sa mort, de nombreux hommages lui furent rendus par ses collègues et amis.
Notes :
(1) En témoignent les journaux scolaires et albums de leurs classes respectives.
(2) Notice « Grosso (René) » du Maitron.
(3) Une rue de Vaulx-en-Velin porte son nom.
(4) Notice « Grosso (René) » du Maitron.
(5) Un vaste chantier d'aménagement du Rhône qui vit le creusement d'un canal de dérivation et la construction
d'un barrage hydroélectrique entre 1948 et 1952.
(6) Josette Ueberschlag, « Notice Février (Camille, Germain) », in Le Maitron [en ligne], version mise en ligne le
5 juillet 2019, dernière modification le 17 juillet 2019, consulté le 26 juillet 2019. URL :http://maitron-enligne.
univ-paris1.fr/spip.php?article217800
(7) Collectif, « Pierre George (1909-2006) : un géographe témoin de son temps. Hommage des Annales de
Géographie », in Annales de géographie, 2008/1 (n° 659), p. 3-31.

Informations sur l'acquisition :

Informations sur les modalités d'entrée
Don d'Hervé Grosso, fils de René et Pierrette Grosso (2014)
Historique de conservation :
Historique de la conservation
Le fonds était conservé chez Pierrette et René Grosso jusqu'à la mort de Pierrette Grosso en 2014 ; il a intégré les fonds des Archives départementales à la suite du don effectué par Hervé Grosso.

Description :

Critères de sélection :
Critères de tri
Des éliminations ont été effectuées : doubles, documents vierges, documentation touristique, un dossier d'archives personnelles (charges d'une copropriété, 2000-2009), des ouvrages et périodiques qui ont été intégrés à la bibliothèque historique des Archives départementales de Vaucluse ou remis à d'autres institutions. Ces éliminations représentaient 1,25 ml.
Mise en forme :
Mode de classement
Le classement du fonds Pierrette et René Grosso a été confié à Chloé Ferry, étudiante du master Métiers des archives et des bibliothèques de l'Université d'Aix-en-Provence, lors de son stage effectué aux archives départementales de Vaucluse en 2019. La quasi totalité du fonds a pu être traitée, avec l'élaboration d'un instrument de recherche, simplement revu et mis à jour pour la partie de bibliothèque de travail qui n'avait pas pu être classée entièrement. Le fonds a été ensuite entièrement recoté de façon numérique. L'instrument de recherche a été terminé en décembre 2020.

Conditions d'accès :

Modalités d'accès
Fonds classé. Fonds communicable

Description physique :

Description physique: Document d'archives

Nombre d'articles
Nombre d'articles: 757
Métrage linéaire
Métrage linéaire: 12,50

Ressources complémentaires :

Sources complémentaires aux archives départementales de Vaucluse
132 J : Collection de manuels scolaires.
1 T 862 ; 1718 W 1-50 : École primaire des Grands Cléments, à Villars.
3 Per : Bulletins de l'Institut d'histoire sociale de la C.G.T.
En série J figurent des documents concernant l'école et l'enseignement, remis par René Grosso.
Sources complémentaires hors archives départementales de Vaucluse
Archives de l'Institut d'histoire sociale de la C.G.T. de Vaucluse situées à la Bourse du
travail d'Avignon.
Dossiers et notes de René Grosso sur le syndicalisme
Documents séparés du fonds
Archives départementales de Vaucluse :
29 Fi : Photographies Claude Builles. Écoles primaires du département de Vaucluse. Diapositives. (1975-1984)
(Don de Claude Builles et René Grosso).
1 J 630 : Archives de l'association "Vive 89 Vaucluse" (1988-1992)
(Don de René Grosso).

Références bibliographiques :

Bibliographie
Sur René Grosso
Chevaldonné (F.), Mesliand (Cl.), Moissonnier (H.), « Notice Grosso (René) », in Le Maitron [en ligne], version mise en ligne le 22 mars 2012, dernière modification le 22 mars 2012, consulté le 26 avril 2019. URL : http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?
article139991
Chassaing (M.), Grava (Y.), Lées (C.), Maigret (C.), Riser (J.), "Hommage à René Grosso (1926-2011)", in Études vauclusiennes, n°79, 2012, p. 3-4.
Bouriche (Roselyne), « Hommage à notre ami et collaborateur René Grosso », in Bulletin de l'IHS, n°16, 2012, pp.13-14.
Sur la pédagogie Freinet
Freinet (Célestin), Œuvres pédagogiques, Paris, Seuil, 1994. 2 vol.
Go (Henri Louis), « Élise Freinet, une pédagogue de l'art enfantin », Carrefours de l'éducation, vol. 41, no. 1, 2016, pp. 223-240.
Go (Henri Louis), Freinet à Vence, Rennes, PUR, 2007, 270 pages.
Riondet (Xavier), « Élise Freinet : de l'expérience naturiste aux pratiques de l'École Freinet », Recherches & éducations [en ligne], 8 | Juin 2013, document 9, mis en ligne le 15 juillet 2013, consulté le 29 juillet 2019. URL http://journals.openedition.org/rechercheseducations/1569
Serina-Karsky (Fabienne), « Le mouvement de l'Éducation nouvelle : naissance », Écoles nouvelles [en ligne], mis en ligne le 06 septembre 2011, consulté le 29 juillet 2019. URL : https://ecolesnouvelles.hypotheses.org/tag/education-nouvelle/page/5
Sur le Groupe Dupont
Chamussy (Henri), « Le Groupe Dupont dans le renouvellement de la géographie », Bulletin de l'association de géographes français [en ligne], 92-1 | 2015, mis en ligne le 22 janvier 2018, consulté le 11 avril 2019. URL : http://journals.openedition.org/bagf/411
Grataloup (Christian), « Collectivement géographe : le Groupe Dupont », Bulletin de l'association de géographes français [en ligne], 95-3 | 2018, p. 325-428 ; mis en ligne le 14 décembre 2019, consulté le 11 avril 2019. URL : https://journals.openedition.org/bagf/3386
Sur le traitement du fonds d'archives
Ferry (Chloé), Fonds Pierrette et René Grosso. Traitement d'un fonds d'archives privées conservé aux Archives départementales de Vaucluse. Université d'Aix-Marseille, mémoire de master 2 "Métiers des archives et des bibliothèques", septembre 2019. 164 p.

Localisation physique :

Localisation: Archives départementales de Vaucluse

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAD084_IR0001715

Type de document :

Document d'archives

Archives départementales de Vaucluse

Liens