Inventaire d'archives : Répertoire numérique détaillé du fonds de l'Association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance (France)

Contenu :

Ces archives sont constituées, notamment, de pièces relatives à l’histoire et au fonctionnement de l’ADIR : création de l’association, constitution et activités de son conseil d’administration, rédaction de ses statuts et leurs modifications successives, activité de ses sections régionales, organisation des rencontres interrégionales, etc.S’y trouvent aussi conservés, par exemple, parmi les « papiers personnels » formant une partie du fonds, des documents relatifs des déportées victimes d’expériences pseudo-médicales pratiquées par les médecins allemands dans les camps (section « Archives Geneviève de Gaulle-Anthonioz). De nombreuses traces ont été gardées, aussi, de l’action incessante menée aux États-Unis, dans les années 1950-1960, par Caroline Ferriday et l’association Friends of ADIR, relayée en France par Anise Postel-Vinay, secrétaire générale de l’ADIR, afin d’obtenir de l’Allemagne (RFA) l’indemnisation de ces victimes et la prise en charge de leur suivi médical (section « Archives de Caroline Ferriday et des amis américains de l’ADIR »).
Ces archives réunissent aussi de nombreux dossiers résultant de (et documentant) sa participation à diverses actions engagées avec d’autres associations, d’anciens combattants par exemple, notamment contre la résurgence du nazisme et le négationnisme.Soucieuse du « devoir de témoigner », l’association avait aussi appelé ses adhérentes, lors de son assemblée générale tenue en mars 1977, à participer à la constitution d’un « Fichier du souvenir ». Les fiches biographiques écrites par leurs camarades sur des résistantes mortes dans les camps, afin de « sauver d’une seconde mort les disparues dont le nom est à peine connu », ont été conservées.
Enfin, ces archives regroupent également de nombreux témoignages individuels : récits de déportées relatant leur action dans la Résistance, leur séjour en prison, leurs conditions de survie dans les camps et dans les Kommandos extérieurs (dans lesquels beaucoup d’entre elles étaient envoyées pour participer à toutes sortes de travaux plus durs les uns que les autres) et leurs tentatives de « sabotage » pour contribuer le moins possible à l’effort de guerre allemand. Outre ces témoignages écrits, toute une série d’« objets » ont aussi été conservés : plusieurs robes rayées que les déportées portaient dans les camps (avec le triangle rouge des déportées politiques et les numéros de matricule), des chaussettes mille fois rapiécées, un gobelet émaillé et rouillé, et même un sac de terre de Ravensbrück... On peut citer aussi des carnets de cuisine écrits, pour conjurer la faim, sur du papier de récupération, des carnets de poèmes, un carnet de vocabulaire allemand ou encore des petites cocardes tricolores confectionnées avec du tissu récupéré par celles qui travaillaient dans l’atelier de couture du camp : autant de traces d’activités totalement interdites et clandestines, que ces femmes déportées ont quand même réussi à conserver et à rapporter avec elles pour que leur parcours ne soit pas oublié.

Publication :

Agence Bibliographique de l’Enseignement supérieur
2002

Informations sur le producteur :

ADIR
Créée en novembre 1945, l’Association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance (ADIR) était une association féminine regroupant exclusivement des résistantes ayant été emprisonnées pendant la guerre ou déportées du fait de leur engagement. Pendant ses soixante années d’existence — elle a cessé ses activités en 2005 —, elle fut la seule association de femmes résistantes dans un monde de combattants essentiellement masculin.Une première Amicale des prisonnières de la Résistance (APR) fut d’abord créée en octobre 1944 par des résistantes qui avaient été internées dans les prisons françaises (notamment à Fresnes et à la prison de la Santé). Elle avait pour double but d’offrir une aide matérielle et psychologique aux prisonnières récemment relâchées, et de préparer le retour de celles qui avaient été déportées. Dans le même temps, plusieurs résistantes déportées à Ravensbrück (principal camp d’internement de femmes) avaient envisagé de créer, à leur retour en France, une association qui leur permettrait de prolonger les liens noués dans les camps, d’apporter à toutes un soutien moral, médical et social et d’honorer la mémoire de leurs camarades disparues. L’ADIR est finalement née de la conjonction de ces deux projets, peu de temps après le retour des déportées de Ravensbrück : son assemblée générale constitutive se tint en effet le 4 novembre 1945.Le but premier de cette association était l’entraide. La nécessité du « devoir de témoignage », individuel et collectif, s’est cependant très vite faite sentir (« Nous avons eu la chance de survivre, nous devons être des témoins »). Au fil des ans, au fur et à mesure de la disparition de ses adhérentes, cette mission est peu à peu devenue son objectif prioritaire ; en 2004, l’ADIR a ainsi appelé ses adhérentes à déposer — à des fins de conservation — « notes, récits, écrits ou enregistrés, correspondance, documents officiels ou clandestins, nos, vos "trésors", constitués et sauvés quelquefois au péril de nos vies » (extrait du numéro 291 de Voix et Visages, bulletin bimestriel de l’ADIR, novembre/décembre 2004).

Informations sur l'acquisition :

Un premier versement a été effectué début 2000 par Geneviève de Gaulle-Anthonioz, alors présidente de l'ADIR, (versement enregistré le 27 février 2000 sous le numéro 75982).
Quelques années plus tard, le 18 mars 2005, lors de leur assemblée générale, les membres de l'ADIR — prenant acte de la progressive diminution de leurs forces, constatant leurs difficultés à continuer à assurer parfaitement la marche de l’association, et exprimant, au final, leur volonté de « ne pas poursuivre une grande et belle histoire qui risquerait de s’éroder faute de combattantes » — votaient, à une très large majorité, la dissolution de l’association. C’est à la suite de cette décision que l’association a déposé, en 2006, les derniers dossiers restés conservés dans ses locaux.

Description :

Évolutions :
Depuis 2006 et le second versement d’archives propres de l’association, le fonds continue de s’enrichir régulièrement par le biais de dons personnels d'anciennes membres de l’ADIR ou de leur famille : Denise Vernay, Jacqueline Péry d'Alincourt, Christiane Rème (juin 2014).
Évolutions :
Ce fonds s’est enrichi, suite à la décision de l’ADIR de se dissoudre, en janvier 2006, et de confier toutes ses dernières archives à la BDIC. Ce fonds continue à s’enrichir régulièrement des dons de plusieurs de ses adhérentes.
Critères de sélection :
Aucune élimination n'a eu lieu.
Mise en forme :
Le plan de classement établi en 2005 par l'auteur de l'inventaire du premier versement a été respecté.

Conditions d'accès :

Le fonds est librement consultable.
Les fichiers de l’ADIR (cotes F/DELTA/RES/797/10 à F/DELTA/RES/797/20) et les objets conservés par l’association (cartons conservés sous la cote F/DELTA/RES/797/58) ne sont cependant consultables que sur rendez-vous, à prendre avec le département des archives de La contemporaine (collections@lacontemporaine.fr).

Conditions d'utilisation :

La reproduction, la publication ou la citation des documents sont soumises à l’accord préalable du donateur ou des ayants droit par l’intermédiaire de La contemporaine.

Langues :

français, anglais et allemand

Références bibliographiques :

Dominique Veillon : L'association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance. In Mémoire de la Seconde Guerre mondiale. Actes du colloque de Mets, 6-8 octobre 1983. Metz, Centre d'Histoire et de civilisation de l'Université de Metz, 1984
Philippe Mezzasalma : L'ADIR, ou une certaine histoire de la déportation des femmes en France. In Matériaux pour l'histoire de notre temps. 2003, numéro 69, pp. 49-60
Anne-Marie Pavillard : Les archives de l'Association nationale des déportées et internées de la Résistance (ADIR) à la BDIC. Histoire@Politique 2/2008 (numéro 5)Anne-Marie Pavillard : Germaine Tillion et l’association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance (ADIR). In Les armes de l’esprit. Germaine Tillion, 1939-1954 [catalogue d’exposition]. Besançon, Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon, 2015

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Mises à jour :

2019
  • Inventaire corrigé par Thomas Morel (archiviste)
  • 2015
  • Inventaire corrigé par Anne-Marie Pavillard (Bibliothécaire)
  • Identifiant de l'inventaire d'archives :

    FR_920509801_LC_Archives_AC_Association_nationale_deportees

    La Contemporaine

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