Inventaire d'archives : Fonds de l'agence Havas. Branche information. Partie 2 (1855-1954)

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Après avoir donné aux Archives nationales la plus grosse partie des archives de l'Agence Havas provenant de la Branche Information , l'Agence France-Pre sse compléta ce don par trois versements successifs : l'un en décembre 1968, le second en avril 1969 et le dernier en décembre 1974.
Ces papiers ont fait l'objet d'un inventaire : voir Brot (Isabelle), Les archives de l'Agence Havas (branche information) conservées aux Archives nationales (5 AR), Paris, 1969, 270 pages.
Ce supplément offrait des documents fort divers que l'histoire nous a permis de répartir en deux catégories. Un premier groupe d'articles (5ar/488 à 494) forme un véritable supplément au fonds déjà inventorié de l'Agence Havas, soit parce qu'il comble des lacunes, soit qu'il prolonge pour les années 1939-1940 la documentation que nous possédions sur cette agence de presse.
C'est ainsi que l'article 5ar/488 complète la série des contrats signés par Havas et Reuter avec les agences alliées, en tenant compte des modifications sous forme de clauses qu'il fallut apporter à ces conventions en raison des exigences de l'agence nazie, le ou de l'agence fasciste, Stefani, qui désiraient toutes deux briser les entraves apportées par les accords précédents à leur champ d'extension. De la même façon, la documentation technique qui émane du Bureau des agences alliées (5ar/489 dossiers 1 et 2) complète les dossiers provenant de ce même bureau et qui figurent sous les cotes 5ar/481 à 485.
Par contre, les archives des correspondants, et plus particulièrement des correspondants de guerre, et de l'ensemble du personnel (5ar/489 dossiers 3 à 491) débouchent plus directement sur la vie de l'Agence au début du deuxième conflit mondial. La série d'articles écrits par les correspondants de guerre d'Havas nous fait même dépasser l'histoire de la presse pour retrouver l'intérêt historique général.
Les notes prises par Pierre Frédérik pour la rédaction de son livre sur l'Agence Havas (5ar/492-493), que nous avons placé à la fin de ce supplément, sont, elles, à rapprocher dé la documentation qui avait déjà été inventoriée (5ar/486-487).
A été rajouté par la suite un fort intéressant dossier sur un procès qu'Havas intenta à l'Agence F ournier pour pillage de ses dépêches et qui a été retrouvé dans le fonds de l'Agence France-Presse (9 AR).
Mais les dossiers les plus nombreux (5 AH 495 à 524) émanent de l'Office français d'Information (O.F.I.)
Sur l'O.F.I. voir l'article de M. B. Palmer, l'Office français d'information (1940-1944), dans la Revue d'histoire de la seconde guerre mondiale, n° 101 (janvier 1976), p. 19 à 40.
Au lendemain de l'armistice, en août 1940, le gouvernement du maréchal Pétain et principalement Laval décidèrent, pour des raisons politiques, que la branche Information de l'Agence Havas ne devait pas subsister sous la forme d'une société commerciale, mais devenir un service d'Etat. Des négociations furent engagées qui aboutirent en novembre 1940 au rachat par l'Etat contre 25 millions d Havas-Information . Le décret du 10 décembre 1940 créa l'O.F.I. qui reprit la gestion de l'Agence Havas à dater du 1er janvier 1941, en conservant la même organisation, le même personnel, mais avec une direction entièrement renouvelée. La situation dont héritait l'Office n'était guère brillante.
Voir 5ar/493.
Les services centraux, qui, après la défaite de juin, s'étaient successivement repliés à Tours, Bordeaux, puis Clermont, furent assez vite remis sur pied. En juillet, à la suite de la décision du gouvernement de s'installer à Vichy, un noyau de collaborateurs fut détaché dans cette ville, afin d'assurer les services politiques. La situation se stabilisant, la direction générale se rendit à Vichy, tandis que la comptabilité et la rédaction restaient à Clermont. En 1942, dans le cadre des retours vers Paris des services publics, certains services, tels la comptabilité et le secrétariat général, regagnèrent la capitale, dans laquelle un bureau avait été réinstallé l'année précédente. C'est cette dissémination des organes de gestion de l'O.F.I. qui explique l'abondante correspondance qu'échangèrent les divers services entre eux (5ar/496 à 500).
A côté de services centraux, l'O.F.I. héritait des réseaux d'information d'Havas, mais la guerre les avait désorganisés ou paralysés. En France, l'Office dut fermer ses bureaux et succursales en zone occupée.
Ils furent repris par l'Agence française d'information de presse (A.F.I.P.), agence franco-allemande qui seule était habilitée à transmettre les nouvelles .
Voir l'Histoire générale de la Presse, t. IV, P. U. F., 1975, p. 26 à 28.
Jusqu'en septembre 1942, date à laquelle l'A.F.I.P. fut prise en gérance par l'O.F.I., l'Office fut cantonné dans la zone sud dans laquelle il s'efforça de remettre sur pied ses bureaux régionaux de Marseille, Toulouse, Nice, Limoges, qui coiffaient les départements de la zone libre. Nous avons un aperçu de ce travail de réorganisation par la correspondance échangée entre la direction générale et les directeurs des bureaux de province (5ar/501 à 504). L'accord d'août 1942 avec le D. N. B. (voir 5ar/517), par lequel l'A.F.I.P. fut placé sous le contrôle de l'O.F.I., en fit la principale agence dans les deux zones. En Afrique du Nord un service spécial fut créé qui commença à fonctionner en novembre 1941 sous l'autorité d'un directeur général installé à Alger (5ar/505 et 506).
A l'étranger la situation était plus dramatique : en juin et juillet 1940 les services étrangers furent complètement arrêtés et la T. S. F. muette. De plus la nouvelle de la transformation de l'Agence Havas en organe officiel, laissait le champs libre aux autres agences mondiales : en effet, soumis à une censure rigoureuse, l'O.F.I. ne pouvait plus offrir des services emprunts du caractère d'impartialité et d'universalité qui avait fait le succès d'Havas. Aussi l'Office obtint-il du gouvernement une décision du 29 janvier 1941 qui libéra de la censure les services étrangers pour l'Amérique et l'Extrême-Orient et les constitua en société anonyme sous la dénommination d'Havas- Télémondial, qui fut remplaçé quelques mois plus tard par l'Agence Téléradio. Cette création parut endiguer un moment la désaffection pour 1'Office qui avait marqué l'année 1940 et de début 1941, mais il fut, cependant, éliminé de bon nombre de pays, tels le Canada, le Mexique, le Pérou ou la Bolivie tout en s'efforçant de maintenir quelques postes en Amérique du Sud et en Asie (5ar/506). En Europe, la situation politique générale avait, elle aussi, entamé les positions d'Havas. Certains bureaux furent fermés pour un temps, tels Rome, Moscou, Londres ou Berlin ainsi que dans les pays occupés par l'Allemagne. L'O.F.I. sut, cependant, rétablir des postes en Espagne, en Turquie, en Bulgarie, en Roumanie, en Yougoslavie, en Grèce et en Suisse (5ar/507 à 511). Mais l'accord avec le D.N.B. de 1942 avait comme contre-partie l'abandon au bénéfice des agences allemandes des bureaux de l'O.F.I. à l'étranger, et notamment dans les pays neutres.
Ces difficultés rencontrées par l'O.F.I. pour s'imposer à la suite d'Havas dans une période de guerre, alors qu'elle était desservie à l'étranger par son titre d'agence officielle ainsi que ses réussites apparaissent aussi dans l'ensemble de la correspondance avec les abonnés (5ar/507 à 511), les agences concurrentes ou alliées (5ar/517 et 518), avec les organismes de presse et les ministères (5ar/518 et 519) A la fin du fonds ont été regroupés des documents concernant l'Agence Radio, transformée en 1941 en Agence Téléradio, lorsqu'elle reprit, comme filiale de l'O.F.I., les services d'Amérique du Sud et d'Extrême-Orient d'Havas (5ar/521 à 524).
Pour des compléments à ce fonds l'on pourra se reporter à l'introduction de l'ouvrage d'Isabelle Brot .
Op. cité, p. XXVII à XXXVI.

Cote :

5AR/488-5AR/524

Publication :

Archives nationales
1976

Localisation physique :

Pierrefitte

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAN_IR_004449

Archives nationales

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