Inventaire d'archives : Banque de France.

Publication :

Archives départementales des Hauts-de-Seine
26/08/2019 à 11:40

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L'implantation territoriales de la Banque de France dans le département des Hauts-de-Seine présente une histoire particulière. Son appartenance à la région parisienne lui confère un statut et des rapports avec la Banque Centrale autre que ceux des réseaux provinciaux.
De 1790 ) la réforme territoriale de 1964, la région parisienne s'organise autour du grand département de la Seine, composé de 15 comptoirs : une succursale (Saint-Denis) et 14 bureaux dits "de la Seine" - et non "auxiliaires" comme en province - (Asnières, Boulogne, Charenton, Clichy, Issy, Ivry, Levallois, Montreuil, Montrouge, Neuilly, Pantin, Puteaux, Saint-Ouen et Vincennes). Les bureaux de la Seine sont créés entre 1898 et 1914, essentiellement pour les besoins de la clientèle directe dans les banlieues économiquement actives. Ceux du futur département des Hauts-de-Seine sont au nombre de huit. Boulogne-Billancourt, Levallois-Perret et Neuilly-sur-Seine sont les premiers créés à l'automne 1898. Montrouge ouvre à partir du 2 août 1900 afin d'assurer une présence de la Banque dans la partie sud du département. Le réseau s'étend à Asnières-sur-Seine le 8 octobre 1908. Issy-les-Moulineaux ouvre l'année suivante, le 23 décembre 1909 et Clichy, le 8 mai 1913. Puteaux est créé à la veille de la Première Guerre Mondiale, le 26 mars 1914, et n'ouvrira qu'en 1919. En réalité, la ville de Puteaux était déjà intégrée au réseau dès 1900 comme ville rattachée au bureau auxiliaire de Neuilly-sur-Seine. Une enquête menée par la Banque de France signale les bénéfices d'encaissement très intéressants que représente Puteaux. Elle possède le siège d'industries importantes et diverses, sa population est presqu'exclusivement composée d'industriels et de commerçants, son activité économique est supérieure à celle de Neuilly. Son nouveau statut de bureau lui attribue les villes rattachées de Nanterre, Suresnes, Rueil et Courbevoie.
La distinction d'appellation faite entre les "bureaux de la Seine" et les "bureaux auxiliaires" de province signifie d'emblée une différence dans la gestion et le pilotage du réseau de la Seine, ainsi que dans les rapports avec l'Etat central parisien, nécessitant une présence permanente et durable de la Banque pour le commerce et l'industrie locale. Le réseau se construit ensuite sur la logique départementale d'une succursale par préfecture. Si la création d'un réseau en région parisienne suit la logique traditionnelle, les liens avec la Banque Centrale sont beaucoup plus étroits. Malgré l'autonomie que confère leur statut, les comptoirs franciliens sont beaucoup plus subordonnés à la banque Centrale parisienne, et sont essentiellement créés pour soulager l'activité de caisse de trois succursales parisiennes.
La loi du 10 juillet 1964, entrée en vigueur le 1er janvier 1968, sur la réorganisation de la région parisienne, supprime le département de la Seine, remplacé par ceux de Paris, de la Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne et des Hauts-de-Seine. Cette modification de l'administration territoriale impacte également le réseau des comptoirs. Au lendemain de la réforme, les Hauts-de-Seine se retrouvent dépourvus de succursale. Le département ne possède que 8 bureaux auxiliaires auparavant rattachés à la succursale de Saint-Denis, désormais appartenant au département de Seine-Saint-Denis.
La réforme territoriale institue une nouvelle répartition en région Île-de-France. Une distinction est faite entre les départements de la Petite Couronne et ceux de la Grande Couronne. Les premiers sont des territoires restreints avec une forte densité de population. Ils ne représentent ni les mêmes particularités, ni la même gestion, ni les mêmes moyens que les grands départements franciliens. A l'échelle régionale, la structure économique de la région parisienne est extrêmement centralisée et concentrée, à la différence de la province. Les chefs-lieux franciliens ne représentent ni un poids, ni un centre d'attraction comparables à ceux des autres régions.
La Banque de France considère toujours son réseau francilien comme un réseau palliatif de la celui de la capitale. Néanmoins, il nécessite un renforcement juridique correspondant aux nouvelles juridictions. La Banque Centrale décide d'étendre l'organisation des réseaux provinciaux à ses anciens bureaux de la Seine :
- 4 "bureaux de la Seine" sont élevés au rang de succursales de plein exercice : Pantin (9 février 1967), Charenton (1er juin 1967), Montrouge (2 octobre 1967) et Puteaux (2 janvier 1968).
- les "bureaux de la Seine" restant sont assimilés aux bureaux auxiliaires : Asnières-sur-Seine, Boulogne-Billancourt, Clichy, Issy-les-Moulineaux, Levallois-Perret, Nanterre et Neuilly-sur-Seine.
Le choix d'ériger Montrouge comme l'une des succursales du nouveau département est fondé sur des réalités statistiques et économique dont bénéficierait la Banque Centrale. L'enquête réalisée signale l'importance de la ville de Montrouge, tant du point de vue de la population que des intérêts commerciaux. La ville se trouve au centre des agglomérations importantes telles que Vanves, Malakoff, et Issy-les-Moulineaux. Quant à Puteaux, le choix est simple, la ville est située à proximité immédiate du chef-lieu du nouveau département, Nanterre. Les bureaux d'Asnières, Clichy, Levallois-Perret et Neuilly-sur-Seine lui sont rattachés.
Cette restructuration est une première étape avant la suivante, réalisée en 1972. La banque de France souhaite harmoniser les rayons d'action de ses comptoirs avec les circonscriptions administratives. dans les Hauts-de-Seine, les comptoirs sont particulièrement proches les uns des autres, et ils ont, en conséquence, des rayons d'action limités. le 7 décembre 1972, l'administration centrale ordonne la fermeture des bureaux auxiliaires de Clichy, Issy-les-Moulineaux et Levallois-Perret, et transforme les restants en succursales : Asnières-sur-Seine, Neuilly-sur-Seine et Boulogne-Billancourt. Ces nouvelles succursales exercent la totalité des attributions des comptoirs en plein exercice. La succursale de Puteaux est transférée dans le nouveau centre administratif de Nanterre, afin d'être au c¿ur du nouveau quartier des affaires de La Défense.
La troisième étape intervient le 2 janvier 1973, avec la modification du rattachement administratif des chefs-lieux de canton. Le bureau auxiliaire de Clichy est rattaché à la nouvelle succursale d'Asnières-sur-Seine, et non plus à la succursale de Nanterre. Le bureau auxiliaire de Levallois-Perret est attribué à la nouvelle succursale de Neuilly-sur-Seine et non plus à la succursale de Nanterre.
Une dernière restructuration importante se produit dans les années 2000, renforçant la hiérarchie au niveau régional. La succursale de Paris Raspail gère les différents réseaux départementaux d'Île-de-France, et le comptoir de Nanterre-la-Défense devient la succursale départementale des Hauts-de-Seine. Montrouge est transformée en antenne économique. Boulogne-Billancourt et Asnières-sur-Seine deviennent des bureaux d'accueil et d'information (BAI).

Observations :

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Identifiant de l'inventaire d'archives :

AD92_GHERRAM_20190826114002

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