Inventaire d'archives : LES BUREAUX AMBULANTS DES LIGNES DE LA MEDITERRANEE - SUD-EST, DES PYRENEES - SUD-OUEST, DU NORD ET DE L’EST 1931-1986
Contenu :
Les documents ont été versés par L’Adresse Musée de La Poste au Service national des archives (SNA)1 en avril 2007.
Le versement se compose de documents relatifs à l’organisation et au fonctionnement du service des ambulants des lignes de la Méditerranée - Sud-est, du Nord, de l’Est et des Pyrénées - Sud-ouest. La grande majorité des documents est constituée des rapports de vérification2 effectués sur les lignes d’ambulants, surtout sur celles de la Méditerranée. Dans les années 1950-1960, les vérifications étaient effectuées plusieurs fois par an (2 à 3 sur une même ligne). A partir de la fin des années 1970, elles deviennent annuelles. Très détaillés pour la période comprise entre 1940 et 1960, les rapports deviennent plus sommaires au cours des années 1970-1980. Ils étaient entrepris sur injonction du directeur de la ligne d’ambulant, de la Direction des services d’acheminement (DSA), ou encore comme corollaire d’un rapport de l’Inspection générale des PTT relatif à un dysfonctionnement de la ligne d’acheminement. Ils comprennent également une étude sur les effectifs travaillant sur chaque ligne. Leur finalité était l’examen de l’adéquation des moyens humains et matériels mis en œuvre par rapport au trafic, le tout visant à la célérité de l’acheminement. Compte tenu de la période couverte (1940-1985), ils permettent une analyse précise des conditions de travail, de l’évaluation de la charge de trafic et de son évolution. Ils permettent également de saisir les rapports entre la Direction des services ambulants, la direction du service, les Direction départementales, la SNCF et le Ministère des PTT. Ces documents présentent également un intérêt pour l’étude du rôle de chaque agent dans un wagon poste.
En effet, ils mentionnent de façon exhaustive toutes les données sur le parcours d’une ligne d’ambulant, pour une vacation comprise entre sept et dix heures. Sont mentionnés en premier lieu les conditions de travail, la bonne tenue des documents de service et l’état du matériel. Au cours du trajet, l’inspecteur examine le déroulement des différentes opérations et l’activité de chaque agent, parfois à la minute près. Les rapports mentionnent des études de trafic par catégorie d’objets3, les temps d’arrêt dans les gares, le temps d’occupation du personnel ou la charge de travail globale. Les irrégularités constatées sur un ou plusieurs objet déterminés, erreur d’acheminement par un service donnaient lieu à la rédaction d’un procès-verbal à l’encontre de l’agent ou du service fautif, où sont mentionnés : les griefs reprochés, les explications données, les observations des différents chefs de services intéressés et enfin, s’il s’agit du personnel, la sanction disciplinaire. Enfin, l’appréciation sur le rendement et la manière de servir tous les agents de la brigade est également relatée.
Ce fonds renferme également des documents nous renseignant sur l’organisation du service durant les années 1930 et sur les difficultés de circulation du courrier inter zones durant la Seconde Guerre mondiale. Il contient également des documents sur les interventions entreprises par les autorités postales françaises auprès des autorités allemandes concernant les autorisations de circulation ou relatives au personnel postier arrêté.
Cote :
20150677/1-20150677/17
Publication :
Archives nationales (France)
2015
Pierrefitte-sur-Seine
Informations sur le producteur :
Mise en place et évolution du réseau des ambulants
Vers le milieu du XIXe siècle, la poste aux chevaux connaît un certain déclin alors que se développe rapidement le chemin de fer, associé à l’industrialisation. Le premier service d’ambulant ferroviaire fut mis en service sur le trajet Paris-Rouen en 1844. L’initiative en revient à François Donat Blumstein, inspecteur des Postes du Bas-Rhin.
Un service de tri durant le temps de parcours ou en gare, dans des wagons spécialement aménagés à cet effet pour le transport des correspondances sur les lignes de chemin de fer, fut mis en place en 1854 et prit le nom de bureau ambulant. Cette même année furent mis en service les lignes des bureaux ambulants du Nord, de l’Est, de Lyon, du Sud-Ouest, de l’Ouest. En 1855, la ligne Méditerranée est créée, puis l’année suivante, celle des Pyrénées. L’organisation des services ambulants était calquée sur celle du réseau ferré.
Au cours de la première moitié du XXe siècle, le développement du service s’intensifia et, après la Seconde Guerre mondiale, l’acheminement du courrier était essentiellement assuré par les ambulants. Toutefois, la mise en place progressive du réseau aérien, dans les années 1950, se traduisit par une baisse d’activité. Si le service ambulant restait compétitif pour la desserte des zones situées dans un rayon de 250 à 300 kilomètres autour de Paris, l’avion était privilégié pour les distances plus longues. Ces moyens d’acheminement étaient néanmoins complémentaires. En effet, la combinaison de leur rayon d’action respectif et de leur implantation géographique garantissait une couverture efficace du territoire : les ambulants prenaient le relais de l’acheminement des lettres aux escales aériennes (Lyon, Marseille, Paris, Toulouse).
A partir de 1957, se développe le transport routier, caractérisé par les ambulants-routiers, véhicules spécialement aménagés pour le tri et le traitement des correspondances et assurant une liaison intra-régionale1. Le réseau ferré est alors en perte de vitesse mais, les modes d’acheminement existants restent complémentaires. Dans les années 1970, le tri et l’acheminement des journaux et des paquets urgents restaient essentiellement du ressort des ambulants2.
Néanmoins, l’extension progressive de la mécanisation du tri amorcée en 1974 et la création de centres de tri automatisés depuis 1976 et en constante augmentation dans les années 1980, ainsi que la mise en place du TGV postal à partir de 1984, entraînèrent ainsi le déclin inéluctable des ambulants.
Organisation et mission de la Direction des services ambulants (DSA)
La Direction régionale des services ambulants3 joua un rôle important de coordination, après la Seconde Guerre mondiale, au fur et à mesure du rétablissement des liaisons ferroviaires. Son autorité s’exerce sur les directeurs des bureaux ambulants placés à la tête de chacune des lignes d’ambulants (Nord, Est, Sud-Est, Sud-Ouest, Ouest, Méditerranée et Pyrénées). La compétence de la Direction régionale des services ambulants, spécialisée en matière d’acheminement, s’étendait à tout le territoire. Les têtes de ligne des ambulants du Nord, de l’Est, Sud-Est, Ouest et Sud-Ouest avaient leur direction à Paris. Celle de la Méditerranée avait son siège à Marseille. Elle a été rattachée à la Direction des ambulants du Sud-est le 1er janvier 1978. La Direction de La ligne des Pyrénées avait son siège à Bordeaux. Elle a été rattachée à la Direction des bureaux ambulants du Sud-Ouest le 1er janvier 1976.
Ses attributions ont été rappelées par le décret du 28 décembre 19654. Sa vocation originelle qui était l’acheminement ferroviaire du courrier, s'était profondément réduite durant les années 1980. Par décret du 4 mai 19885, la Direction des réseaux d’acheminement national et international (DRANI) succéda à la Direction des services ambulants (DSA). La politique de diversification des acheminements, menée par le Ministère des PTT, qui se traduisit par un désengagement croissant des transports ferroviaires, devenus coûteux, au profit d’une utilisation plus importante des transports routiers, notamment sous-traités, explique la création de la DRANI. Celle-ci avait compétence sur tous les moyens d’acheminement du courrier et sur l’ensemble du territoire dans la mise en place, l’exploitation et la gestion de la flotte aérienne postale et des réseaux aériens nationaux et internationaux, des ambulants, du parc postal ferroviaire et des réseaux ferroviaires d’acheminement, des transports routiers intra-Ile-de-France et Paris province. La réforme du statut de la Poste, en 1990, entraîna des restructurations de services, dont celui de l’acheminement, avec pour objectif la suppression des ambulants, qui fut effective en 1995.
Informations sur l'acquisition :
Versement de La Poste aux Archives Nationales
Description :
Critères de sélection :
Les éliminations n’ont porté que sur les documents en double exemplaire, des notes manuscrites illisibles ou faisant état de la transmission d’un service à un autre. Environ 0,33 mètres linéaires ont été éliminés sur les 5,94 ml initialement traités.
Conditions d'accès :
Selon le Code du Patrimoine, articles L.213-1 et L.213-2
Conditions d'utilisation :
Selon règlement de la salle de lecture des Archives nationales.
Description physique :
Importance matérielle :
17 dimabs soit environ 5,61 mètres linéaires
Ressources complémentaires :
Références bibliographiques :
Baguet (M.), Les postiers du rail, Association des amis de l’histoire des PTT d’Alsace, 1995.
Knepper (M.), Pochet (C.), La poste et le rail, éditions La vie du rail, 1999.
Neveu (A.), Guide de l’inspecteur et du chef immédiat ; Caisse et comptabilité. Exploitation postale et services financiers, exploitation électrique, vérification et organisation des services, Imprimerie Guermonprez, 1943.
Roux (M.), Notions sur l'organisation des services ambulants, 1938.
Encyclopédie des Postes, Télégraphes et Téléphones, tome premier, chapitre VII, acheminement, éditions Rombaldi, Paris, 1957.
Instruction des Directions n° 500-34, tome II, service postal, Imprimerie nationale, 1964.
Instruction des Directions n° 500-34, tome II, service postal, Imprimerie nationale, 1983.
Instruction générale sur le service des Postes, télégraphes, Téléphones, fascicule V, bureaux ambulants, bureaux d’échange et services maritimes, services postaux aériens, Imprimerie nationale, Paris (éditions de 1937, 1958, 1973).
Institut national des cadres administratifs, Précis d’enseignement professionnel1, service du tri, 1983.
Ministère des PTT, Secrétariat aux PTT, Rapport sur la gestion financière et la marche des services, 1953, 1959-1990.
Ministère des PTT, Direction générale des Postes, 1er bureau, Statistiques postales, 1963-1966
Périodiques
Messages des PTT
« Paris-Evangile : un port d’attache pour les ambulants », PTT, n° 310, novembre 1981.
« Ambulants : la loi des « seigneurs », n° 317, juin 1982.
Postes et Télécommunications
« Perspectives et avenir des ambulants », n° 141, septembre 1967.
« Son dernier voyage », n° 185, mai 1971.
PTT informations
« Voyage dans les « tripes des PTT » : au fil des gares et de la nuit, l’ambulant plonge dans le collier des sacs postaux une serpette exténuée », n° 228, novembre 1954.
« Les services ambulants », n° 375, juin 1967.
Revue des PTT de France
« Interview d’un vieil ambulant », n° 3, mai-juin 1950.
« La Direction régionale des services ambulants», n° 4, juillet-août 1951.
« L’Effort de reconstitution du parc postal ferroviaire depuis la Libération», n° 5, septembre-octobre 1951.
« Avec les ambulants dans le wagon-poste n° 46506 », n° 3, mai-juin 1954.
« Les ambulants ferroviaires », n° 4, juillet-août 1970.
« Les nouveaux véhicules ferroviaires postaux », n° 5, septembre-octobre 1977.
« Les nouveaux véhicules ferroviaires postaux (2e partie) », n° 1, janvier- février 1978.
« Les services ambulants », n° 4, juillet-août 1978.
Localisation physique :
Pierrefitte-sur-Seine
Organisme responsable de l'accès intellectuel :
Archives nationales de France
Identifiant de l'inventaire d'archives :
FRAN_IR_054512