Inventaire d'archives : Fonds Jean-Jacques Martial (47 J)

Contenu :

Le fonds Jean-Jacques Martial témoigne de son combat pour la reconnaissance de ses origines et de l'affaire des "enfants de la Creuse".

La première partie (47 J 1-13) est composée de documents personnels, de lettres envoyées aux représentants de l'Etat, qui ont été rassemblés au moment de la recherche de sa famille biologique, de sa demande de changement de patronyme pour reprendre son nom de naissance, et lors de la procédure judiciaire initiée par Jean-Jacques Martial contre l'Etat pour enlèvement et déportation (47 J 5).
Dans cet ensemble se trouvent également des copies de courriers échangés entre 1968 et 1982 par les autorités responsables du déplacement des enfants réunionnais dans la Creuse et ailleurs en métropole : services sociaux, préfet, inspecteur des affaires sanitaires (47 J 6).

Rejoint dans sa quête par d'autres Réunionnais ayant vécu cette situation, Jean-Jacques Martial a reçu de nombreux courriers et se lance dans des activités associatives (47 J 7-8, 11).
Au cours de ces quelques années décisives (2000-2003), il rédige son journal, et note tous les éléments nécessaires à son action (47 J 14-28/4).
Ses souvenirs sont rassemblés dans le livre "Une enfance volée", dont le fonds garde le manuscrit et les épreuves (47 J 29-32). L'ouvrage a été édité une première fois en 2003 (47 J 10, 47 J 39) puis en 2014 après la reconnaissance par l'Assemblée nationale de la responsabilité morale de l'Etat envers ces pupilles réunionnais (47 J 40).

Des coupures de presse (47 J 37-38) et des ouvrages, de fiction ou documentaires (47 J 41-45), complètent le fonds Jean-Jacques Martial, avec pour sujet principal les enfants de la Creuse.

Cote :

47J

Publication :

ARCHIVES DEPARTEMENTALES DE LA REUNION
02/07/2019 à 09:21

Informations sur le producteur :

Jean-Jacques Martial est né le 27 mai 1959 à Saint-André. Fils d'Antoine Martial et d'Agnès Dévanée, il a été suivi par les services sociaux dès 1965, puis placé dans un foyer avant d'être envoyé dans la Creuse en septembre 1966. Après un passage au foyer de Guéret, il est confié aux Dubreuil, un couple d'agriculteurs demeurant à la Chapelle-Taillefert (Creuse).
En février 1970, Jean-Jacques Martial est envoyé dans une autre famille d'accueil, chez Roland et Nicole Barbey, à Saint-Vaast-la Hougue (Manche). Après des démarches engagées dès 1972, un jugement du tribunal de grande instance de Cherbourg consacre finalement l'adoption le 2 juin 1975, et avec celle-ci l'abandon du nom de naissance pour celui de Barbey.
En 1985, devenu cuisinier dans un collège à Coursan (Aude), il épouse Madeleine Lamache.
En février 2001, dans une série de lettres envoyées à des ministres et au procureur de la République de Cherbourg, Jean-Jacques Martial fait part de ses interrogations sur son histoire familiale, celle des autres enfants réunionnais envoyés dans la Creuse, et demande à reprendre le nom de Martial. Par décret officiel du 1er juillet 2002, il obtient gain de cause.
C'est dans la même période qu'il lance une procédure contre l'Etat français pour enlèvement et déportation, faisant de son histoire personnelle une occasion de faire la lumière sur les relations et les migrations entre La Réunion et la métropole à travers l'affaire des "enfants de la Creuse".

Si la procédure judiciaire n'a pas abouti, Jean-Jacques Martial et d'autres Réunionnais regroupés dans des associations ont néanmoins obtenu le soutien de la classe politique réunionnaise. Leur combat a pris une tournure décisive lorsque le 18 février 2014 l'Assemblée nationale a adopté la résolution proposée par Ericka Bareigts, députée socialiste de La Réunion, qui reconnaît que l'Etat français a manqué à sa responsabilité morale auprès de ces pupilles et que tout doit être mis en oeuvre pour permettre aux ex-pupilles de reconstituer leur histoire personnelle. Créée le 9 février 2016 par le ministère des Outre-mer, une "commission temporaire d'information et de recherche sur le déplacement vers la France hexagonale, entre 1963 et 1982, d'enfants réunionnais afin de les envoyer dans des départements touchés par l'exode rural", a remis son rapport à la ministre le 10 avril 2018, avec des préconisations.

Jean-Jacques Martial, qui est revenu vivre à La Réunion, a publié en 2003 "Une enfance volée", ouvrage réédité en 2014.

Informations sur l'acquisition :

Modalités d'entrée : Don de Jean-Jacques Martial, le 26 octobre 2016.

Description :

Mise en forme :
Papiers personnels, action contre l'Etat et activités associatives (1965-2016) : 47 J 1-13
Carnets manuscrits (2000-2007) : 47 J 14-28/4
"Une enfance volée", manuscrit et épreuves (2003-2014) : 47 J 29-32
Documentation (1967-2014) : 47 J 33-36
Presse (2001-2016) : 47 J 37-38
Bibliothèque (2003-2014) : 47 J 39-45.

Conditions d'accès :

Communicable sur autorisation écrite de Jean-Jacques Martial ou de ses ayants droit jusqu'au 26 octobre 2026. Librement communicable après cette date.

Conditions d'utilisation :

Conditions de reproduction : Reproduction et réutilisation sur autorisation écrite de Jean-Jacques Martial ou de ses ayants droit jusqu'au 26 octobre 2026. Reproduction et réutilisation suivant le régime des données publiques après cette date.

Description physique :

0,85 ml. 50 articles.

Observations :

05 - ARCHIVES D'ORIGINE PRIVEE

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAD974_Service GAIA_20190702092154

Où consulter le document :

Archives départementales de la Réunion

Liens