« L’église de Saint-Dizier-l’Evêque est certainement l’une des plus anciennes du département puisqu’elle existait déjà à la fin de l’époque mérovingienne. En effet, vers la fin du VIIe siècle, sans doute sous Childéric II, un évêque nommé Dizier et son diacre Reinfroid ou Regenfroid, revenant d’un pèlerinage à Rome, sont assassinés à Croix après avoir célébré l’office dans un petit oratoire Saint-Martin. Sitôt après l’assassinat, leurs corps sont ramenés et inhumés dans l’oratoire qui, dès lors, est voué à la mémoire de l’évêque.
Dès 736-737, l’église est confiée à l’abbaye de Murbach, fondée en 728, et c’est sans doute à cette occasion, dans le courant du VIIIe siècle qu’est rédigée la Vita Desiderii par un anonyme. Cette donation est confirmée à l’abbaye, le 12 mars 913, par le roi d’Allemagne, Conrad Ier. Le 6 novembre 1041, l’archevêque de Besançon Hugues, rappelle que l’église, qui ne contient d’ailleurs plus les corps de Dizier et Reinfroid déjà transférés à Murbach, fut jadis une abbaye royale, affirmation que Joachim a contestée. L’édifice qui relève de a dinghof de Delle en 1303, apparaît dans tous les pouillés, celui de 1275, du XIVe siècle, de la fin du XIVe siècle, du XVe siècle, et des XVIe-XVIIe siècles.
Outre la localité, appelée Saint-Sthörgen en 1303 et Saint-Dizier-le-Haut au XVIIIe siècle, et le hameau du Val (Saint-Dizier-Bas), la paroisse comprend les églises de Bure (Bursch-Suisse). et de Croix (Krutz) au moins depuis 1303. En 1698, Bure est érigé en vicairie perpétuelle tandis que Croix, uni à Saint-Dizier depuis 1559, retrouve son autonomie après 1789. Notons que Lebetain fait également partie de la paroisse au XVIIIe siècle. » Tiré de FIETIER (Roland), COLNEY (Michel). « Saint-Dizier-l’Evêque » dans Les paroisses du Territoire de Belfort des origines au début du XIXe siècle. Dictionnaire de géographie et d’histoire religieuses, Annales littéraires de l’université de Besançon, Cahiers d’études comtoises, n° 50, 1993, p. 237