Inventaire d'archives : Archives du théâtre de l'Odéon (1809-1983)

Contenu :

INTRODUCTION
Les archives du théâtre de l'Odéon, rassemblées dans le fonds 55 AJ, par la diversité de leurs versements aussi bien que par leur réunion finale aux Archives nationales (Paris), sont le reflet de l'histoire et de la destinée mouvementée de l'établissement aux XIX et XX siècles ainsi que de la constitution souvent complexe des ensembles documentaires. Les péripéties du théâtre sont en effet aisément discernables dans 55 AJ, composé de six versements distincts, dont les trois premiers correspondent à des moments de rupture de la vie du Théâtre : les archives dites " anciennes " tout d'abord, datées de la première moitié du XIX siècle à 1959 (55 AJ 1-127), celles ensuite du Théâtre de France et du Théâtre national de l'Odéon, de 1959 à 1973 (55 AJ 128-207), celles enfin du Théâtre des Nations pour les années 1954 à 1971 (55 AJ 221-335), durant lesquelles l'Odéon hébergea les troupes du monde entier. À ces trois fonds, il convient d'ajouter les affiches de la Compagnie Renaud-Barrault, de l'Odéon-Théâtre de France, et du Théâtre des Nations (1952-1975), série prestigieuse (55 AJ 341-350) à laquelle il faut joindre un ensemble non moins unique, celui des photographies (55 AJ 351-387), couvrant les années 1875-1946, où sont conservés des témoins du tout début de l'utilisation des photographies pour la mise en scène théâtrale. Enfin, au moment où un point final était mis à la mise en forme de cet inventaire qui réunit et unifie cinq versements successifs, trois d'archives et deux iconographiques, est parvenu un versement supplémentaire, 55 AJ 390-430, qui a été placé après celui des affiches et photographies, appendice important puisqu'il complète la documentation sur l'Odéon-Théâtre de France, sous les directions de Jean-Louis Barrault et de Félix Giacomoni, et celle sur le Théâtre national de l'Odéon sous les directions de Pierre Dux et de Jacques Toja, soit essentiellement les années 1960-1980. Les archives de l'Odéon sont, on le voit, une bonne illustration de la composition souvent disparate des fonds aux Archives, faits de versements successifs, dissociant souvent des périodes semblables ou rassemblant au contraire des années éloignées. Les six versements qui constituent 55 AJ font l'objet d'un rapide historique dans cette introduction.eee
Les Archives nationales, outre ce fonds 55 AJ qui provient des bureaux du théâtre lui-même, mettent à la disposition du chercheur une abondante documentation produite notamment par les services de l'État chargés de l'administration du théâtre. Les dossiers sur les relations de l'Odéon avec la direction des Beaux-Arts sont conservés dans la sous-série F . Pour les trois siècles, XVIII , XIX et XX , on trouvera également des informations, non seulement dans cette sous-série F , mais aussi dans les fonds des Maisons des rois et empereurs (O à O ), ainsi que dans les séries N et NN où sont conservés des plans. Ces sources complémentaires conservées aux Archives nationales (Paris) sont énumérées après l'introduction.21eee2115
Malgré l'abondance des archives concernant l'Odéon conservées aux Archives nationales, des périodes entières de l'histoire du théâtre sont absentes, à commencer par la plus ancienne, 1782-1853, durant laquelle l'Odéon dépend de la Comédie-Française et n'est que " le Second Théâtre-Français ". Cette dépendance n'est plus que théorique à partir du Second Empire ; elle n'est administrativement supprimée que de 1959 à 1971, alors que l'Odéon est entièrement revenu dans le giron de la Comédie-Française de 1946 à 1959, période sur laquelle la sous-série 55 AJ ne possède pratiquement aucune archive. Durant le siècle et demi où l'Odéon n'est que " second ", son histoire et ses archives dépendent donc, en grande partie, de celles de la maison mère, la Comédie-Française, alors que les deux établissements connaissent péripéties et destructions, à commencer par les incendies de 1799, 1818 et 1900 qui imposent les déménagements et réunions des troupes dans le seul théâtre subsistant, et une disparition partielle des dossiers. Du fait de cette dépendance, l'histoire de l'Odéon ne peut être reconstituée à partir du seul fonds 55 AJ ; il est indispensable de recourir d'abord aux archives de la Comédie-Française, où les dossiers concernant l'Odéon sont le plus souvent indissociés de ceux de ce théâtre, au département des Arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France, ensuite, et enfin, au service de documentation du théâtre lui-même. Les archives conservées par ces trois établissements font aussi l'objet d'un rapide état à la suite de cette introduction.
BRÈVE HISTOIRE DE L'ODÉON
Rappelons en quelques mots l'histoire de l'Odéon. Il a fait l'objet de deux études fondamentales : P. Porel et G. Monval, Paris, 1876-1882, 2 vol., et Ch. Genty, , Paris, 1982 (voir aussi le catalogue de l'exposition , Paris, 1983 dont une bibliographie de l'histoire du théâtre page 101 est reprise à la suite de cette introduction). L'établissement, édifié sur les plans de Charles de Wailly et ouvert le 9 avril 1782 comme salle de la Comédie-Française au faubourg Saint-Germain, comprenait 1913 places. Dès ses débuts, il se signale par l'audace et la recherche de ses créations : ainsi c'est à l'Odéon que le 27 avril 1784 est monté pour la première fois dans un théâtre public de Beaumarchais, pièce qui fut à l'origine d'un scandale prémonitoire des grands bouleversements proches, et quelque temps interdite par la censure royale. En juillet 1789, la Comédie-Française devient le Théâtre de la Nation, et en novembre, Talma rencontre un énorme succès dans une pièce contestée, ou de Marie-Joseph Chénier. L'acteur, dès 1791, après l'abolition des privilèges et du monopole du répertoire, s'en va, avec quelques comédiens, occuper le Théâtre de la République, rue de Richelieu. Le 3 septembre 1793, l'Odéon est fermé sur ordre du Comité de salut public et les comédiens sont arrêtés.L'Odéon, histoire administrative, anecdotique et littéraire du Second Théâtre Français,Histoire du Théâtre national de l'Odéon (Journal de bord) 1782-1982,Théâtre de l'Odéon, 1782-1982Le Mariage de FigaroCharles IXL'École des Rois
Suit une période de remous où le théâtre est ballotté au gré des événements politiques. Théâtre de l'Égalité en 1794, il prend en 1796, à la mode antique, le nom d'Odéon. La salle sert principalement pour des bals et réunions. Mais à peine la réouverture est-elle obtenue le 31 octobre 1798, suivie d'un grand succès, de Kotzebue, que deux malheurs, la faillite du directeur et un incendie, portent un coup fatal au théâtre : en février 1799, à la suite de la ruine et de la démission du directeur Sageret, l'Odéon retourne au gouvernement, puis, en mars, le théâtre brûle.Misanthropie et repentir,
En 1806, cependant, le fameux décret napoléonien, fixant à neuf le nombre des théâtres de la capitale, décide que " le théâtre de l'Impératrice sera placé à l'Odéon dès que les réparations seront achevées ". Il est cependant " considéré comme une annexe du Théâtre-Français ", avec l'obligation de ne jouer que la comédie. Le théâtre rouvre en juin 1808 ; le décret de Moscou d'octobre 1812 réorganisant la Comédie-Française lui fixe comme but la création et le développement d'œuvres de jeunes auteurs. Alors que le théâtre retrouvait un essor grâce à la direction de Picard, un nouvel incendie, le 20 mars 1818, détruit à nouveau tous les espoirs.
Pourtant, la salle rouvre en 1819, décorée sur les conseils de David, et dès sa première création, , de Casimir Delavigne, connaît un triomphe. Les plus grands acteurs s'y succèdent : Joanny, Bocage, Frédérick Lemaître, M George, Gentil, Ligier, Samson. Là sont montés les plus célèbres spectacles lyriques ( de Rossini), là sont invitées les troupes anglaises qui font sensation avec les œuvres de Shakespeare, là est créé, en 1828, le tout premier drame romantique, de Victor Hugo et Paul Foucher, essai qui n'aura qu'une seule représentation. L'Odéon, fermé en 1828 à la suite de trop grandes difficultés financières, rouvre en 1829 sous la direction de Charles-Jean Harel, restauré par le décorateur Cicéri, avec de grands drames romantiques : de Casimir Delavigne, d'Alexandre Dumas. Les créations romantiques s'y succèdent. Mais étincelle avant la chute, avec la fin du privilège d'Harel, l'Odéon est à nouveau mis à la disposition de la Comédie-Française. Il devient, pour toute la durée de la monarchie de Juillet, " le théâtre Omnibus ", recevant les créations non seulement de la Comédie-Française, mais aussi de nombreuses autres troupes, dont les Italiens. Pourtant, dès 1841, l'Odéon retrouve, en tant que " Second Théâtre-Français ", une direction autonome, ses grands acteurs, Marie Dorval, Bocage, M George, et de beaux succès, , de Ponsard, , d'Émile Augier, , de George Sand, succès qui se confirment et se multiplient, après 1848, et avec Bocage comme directeur.Les Vêpres sicilienneselleLe Barbier de SévilleAnny RobsartMarino FalieroChristineelleLucrèceLa CiguëFrançois le Champi
L'établissement, qui a servi sous le siège de 1870 de dépôt de vivres pour l'intendance militaire, a souffert. En 1875, il est restauré sous la direction de Duquesnel qui y règne de 1872 à 1880. Le théâtre connaît encore de grands succès avec la reprise d'œuvres des frères Goncourt, d'Alphonse Daudet, de François Coppée.
En 1896, révolution théâtrale avec la double nomination d'André Antoine, créateur du Théâtre Libre, et de Paul Ginisty, à la tête de l'Odéon. Antoine donne rapidement sa démission et doit attendre dix ans pour retrouver la place de directeur, mais seul, cette fois-ci, ce qui n'empêche pas, entre-temps, le théâtre de multiplier les créations dites " naturalistes ", comme , d'Émile Zola. Antoine, nommé directeur en juin 1906, commence par transformer la salle, en supprimant trois cents places, en installant un nouveau rideau, en modifiant les installations électriques. Il reprend les grands classiques (), tout en montant les œuvres de Lucien Descaves et Henry Becque. En 1914, Antoine est obligé de démissionner pour cause de faillite, après avoir fait jouer 364 pièces en sept ans. Le directeur qui domine l'entre-deux-guerres est Firmin Gémier, fondateur en 1920 du Théâtre national populaire, et qui dirigea seul l'Odéon de 1925 à 1930. Quelques brillantes et très éphémères directions, ensuite, Jacques Copeau, en 1940, Armand Salacrou et Jean-Louis Barrault, pour un mois, à la Libération, avant une nouvelle mise à mort : le décret du 27 février 1946 réduit, comme un siècle auparavant, l'Odéon à n'être que la deuxième salle de la Comédie-Française, appelée désormais " salle Luxembourg ".Thérèse RaquinTartuffe, Jules César
Mais en 1959, grâce au ministre des Affaires culturelles, André Malraux, l'Odéon est retiré à la Comédie-Française et confié à Jean-Louis Barrault. Les créations révolutionnaires se succèdent alors : , de Paul Claudel, , d'Ionesco, ainsi que les reprises aussi différentes que , de Claudel, ou En 1965, Jean-Louis Barrault voit son mandat renouvelé, en même temps qu'il est nommé directeur du Théâtre des Nations. Nouvelles créations scandaleuses, en particulier , de Jean Genêt en 1966. L'année 1967 constitue l'apothéose de Jean-Louis Barrault avec l'ouverture du Petit-Odéon et la reprise de . Le 15 mai 1968, le théâtre est envahi par les étudiants qui l'occuperont jusqu'à la mi-juin, occupation qui entraîne le départ de Jean-Louis Barrault remplacé par Félix Giacomoni. En 1971, Pierre Dux, administrateur général de la Comédie-Française, est nommé, pour trois ans, directeur de l'Odéon.Tête d'orRhinocérosLe Partage de midiLa Vie parisienne.Les ParaventsTête d'Or
Le théâtre poursuit la politique des créations, tout en recevant des troupes étrangères, dont le Piccolo Teatro de Milan à deux reprises, en 1975 et 1977. En 1978, nouveau décret qui confirme l'organisation de l'établissement telle qu'elle a été fixée après 1968 : " Le théâtre de l'Odéon est administré par un directeur. Le directeur est l'administrateur de la Comédie-Française ". En 1979, Jacques Toja succède à Pierre Dux, les créations comme de Jean-Claude Grumberg alternent avec la venue de troupes extérieures, aussi bien françaises (Roger Planchon, le Théâtre de la Salamandre, etc.) qu'étrangères. En 1982, l'Odéon fête son bicentenaire.L'Atelier
LE THÉÂTRE DE L'ODÉON AVANT LE THÉÂTRE DE FRANCE (1809-1959) : 55 AJ 1-127.
La date de 1852, à laquelle débutent essentiellement les archives de 55 AJ, marque un moment non pas historique dans la vie du théâtre (l'acteur Bocage est révoqué comme directeur et remplacé par Michel Altaroche), mais " archivistique ". C'est le début de la série des " livres de bord ", dont le premier volume commence en septembre 1852, et qui, conservée à l'Odéon, fut probablement à l'origine de la constitution des archives sur place et du fonds aujourd'hui coté 55 AJ.
L'unité du fonds vient donc de cette exceptionnelle série des " livres de bord " qui commence en 1852 et s'achève en 1972. La seule lacune correspond à la période d'administration du théâtre par la Comédie-Française, de 1946 à 1959, sous le nom de salle Luxembourg. Ces registres consignent jour après jour tout ce qui se passe au théâtre : répétitions, représentations, recette quotidienne, incidents de tout genre au cours des spectacles, amendes encourues par les acteurs, etc. Ils signalent aussi les événements politiques importants. Ainsi, en 1940, le rédacteur du registre griffonne-t-il des petits drapeaux tricolores dans la marge et donne-t-il ses impressions sur l'atmosphère de Paris pendant les mois de juillet et août. Il note, par exemple, à la date du 14 juillet : " " (cf. 55 AJ 40*). Par la suite, ce sont les alertes et les pannes de courant interrompant les représentations qui sont signalées. À peu près à toutes les époques, le temps, si important pour la fréquentation du théâtre, est noté dans la marge. Pour certaines périodes, les notes de service, les affiches et les programmes des spectacles sont reliés dans les registres.tristesse dans les rues et dans les cœurs
Ces livres sont donc bien l'histoire même de l'Odéon, de ses directeurs et de leurs choix artistiques, qu'il s'agisse d'André Antoine ou de Jean-Louis Barrault, en passant par Alphonse Royer ou Paul Abram.
Mais l'unité du fonds s'arrête avec les " livres de bord ". Autant les archives correspondant au Théâtre de France, qui suivent, sont homogènes et structurées, autant les archives antérieures sont lacunaires. L'activité de l'administration n'y apparaît que par bribes : très peu de correspondance, un peu de comptabilité, des inventaires de décors, de costumes et de matériel. Les seules séries continues de documents sont constituées par les archives du comité de lecture (55 AJ 64*-103), par les coupures de presse rassemblées de 1926 à 1946 (55 AJ 120-125) et par une collection de textes de pièces, manuscrits ou imprimés des XIX et XX siècles (55 AJ 104-119).ee
Le comité de lecture, ou plus exactement le comité d'examen des ouvrages présentés au théâtre, apparaît dans les archives en 1866 ; il poursuivit son activité jusqu'en 1946. C'est dire l'intérêt de ces documents qui composent un étonnant panorama d'auteurs connus et inconnus à travers la multitude de pièces de théâtre, tragédies ou comédies, qui sont proposées au comité. Les jugements portés par les lecteurs au cours de cette longue période sont non moins intéressants. À titre d'exemple, notons qu'après la guerre de 1914 les pièces dont le thème est celui de la guerre sont très nombreuses et systématiquement éliminées. Par ailleurs voici comment le lecteur chargé de l'examen de la pièce de Claudel, , la juge en 1888 (cf. 55 AJ 77, 19 janvier 1888) :L'Endormie
" ".Œuvre bizarre, étrange, mêlée de vers et de prose, qui paraît être la traduction d'une sorte de poème étranger : ce n'est, à coup sûr, pas français, ni par le fond, la donnée, ni par l'espèce des métaphores... Au théâtre le public resterait ahuri, sans comprendre
À la suite du comité de lecture, ont été réunies les pièces de théâtre conservées. Deux premiers groupes concernent uniquement des textes imprimés datant du XIX siècle, classés l'un chronologiquement, l'autre par ordre alphabétique des titres des œuvres. Viennent ensuite des textes assez hétéroclites, souvent manuscrits ou dactylographiés, qui ont été, soit proposés à l'Odéon, soit effectivement joués sur la scène du théâtre. Citons, par exemple, un acte de Tristan Bernard daté de 1887, par Franc-Nohain en 1904, de Maurice Rostand en 1943 ou la traduction de par Marcel Pagnol. Un ensemble assez curieux termine la série : il s'agit des textes des poèmes choisis pour les Matinées poétiques de l'Odéon, de 1924 à 1944. Sont généralement conservés le programme des poèmes, le texte d'une partie de ceux-ci et, tout à fait exceptionnellement, la correspondance avec des artistes et des chanteurs.eAllez Messieurs,L'Heure espagnoleSouvenez-vous MadameHamlet
La collection des coupures de presse permet de suivre la courbe des succès et des échecs des pièces créées, de retrouver la troupe dans ses tournées qui l'entraînent jusqu'à Prague, mais aussi de mieux connaître les difficultés des directeurs sur le plan administratif et financier. Utilisée en complément des livres de bord, cette collection doit permettre de fixer une image assez exacte de ce qu'a été l'Odéon entre les deux guerres. Il n'y a pas de critiques théâtrales entre 1940 et 1944, mais seulement quelques articles concernant l'après-guerre.
Cette première partie du fonds s'achève par une précieuse documentation composée de quelques programmes des soirées d'avant-garde du Théâtre Antoine en 1897 et de photographies de certains spectacles montés à l'Odéon entre 1903 et 1905, comme ou . Malheureusement il ne s'agit là que de documents isolés et, pour ce premier versement, il n'y a pas de série continue de photographies avant l'arrivée de Jean-Louis Barrault.La Seconde Madame TanquerayLe Grillon du foyer
L'histoire du théâtre d'août 1946 à août 1959 est totalement absente des archives. C'est à la Comédie-Française qu'il faut chercher la documentation puisqu'à cette époque l'Odéon ou salle Luxembourg servit à nouveau de seconde salle à la Comédie-Française (Cf. Christian Genty, , p. 238 à 247).op. cit.
LE THÉÂTRE DE FRANCE (PRÉCÉDÉ DE LA COMPAGNIE RENAUD-BARRAULT) ET LE THÉÂTRE NATIONAL DE L'ODÉON : JEAN-LOUIS BARRAULT ET SES SUCCESSEURS (1946-1973) : 55 AJ 128-207.
La création du Théâtre de France en août 1959 provoque un changement radical dans la vie du théâtre. La direction de Jean-Louis Barrault met sur pied une administration dont les dossiers de travail constituent aujourd'hui un fonds documentaire tout à fait remarquable qui restitue l'ensemble de la gestion de l'Odéon et de ses prémisses avec la Compagnie Renaud-Barrault. Livres de bord, correspondance générale, engagements d'artistes pour un spectacle ou une saison, préparation de mises en scène, organisation des tournées en France comme à l'étranger, lancement des spectacles, coupures de presse, photographies composent une documentation irremplaçable pour une époque prestigieuse au cours de laquelle l'Odéon a vu tant d'auteurs et tant d'artistes de talent s'exprimer sur sa scène. On y trouve, par exemple, les contrats passés avec Edwige Feuillière, Silvia Monfort, Georges Wilson, Sami Frey. On peut cependant regretter que les dossiers de mise en scène soient assez minces ; ce n'est pas l'ensemble des problèmes qui y sont consignés, mais plutôt quelques questions de détails (Jean-Louis Barrault a donné lui-même beaucoup de documents sur ses mises en scène au département des Arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France, voir la liste des sources complémentaires, p. XXXIX). Il n'y a quasiment rien non plus sur la façon dont étaient choisies les pièces à représenter, aucune trace des manuscrits proposés par leurs auteurs à l'Odéon. Ce qui constitue l'essentiel du fonds, ce sont l'organisation et le lancement des spectacles : préparation du calendrier annuel de la saison, organisation des tournées de la troupe et accueil des troupes extérieures (compagnies françaises et étrangères, Théâtre des Nations), publicité. Cette dernière rubrique englobe l'organisation des " premières " avec le choix des invités et les relations avec la presse, l'affichage et l'impression des programmes, mais aussi la prospection pour la recherche d'un nouveau public par l'intermédiaire des Amis du Théâtre de France, etc. Les recueils photographiques des spectacles tels ou ainsi que les dossiers de coupures de presse, complètent d'une manière exceptionnelle ce fonds d'archives. Sont également présentées ici les activités annexes de la Compagnie : concerts du Domaine musical, émissions télévisées, expositions et conférences, publication des .La Cerisaie, RhinocérosDes Journées entières dans les arbres,Cahiers Renaud-Barrault
Le fonds ne s'achève pas avec le départ de Jean-Louis Barrault, le 2 septembre 1968. Il contient encore les dossiers de lancement des pièces présentées à l'Odéon de 1969 à 1973. En 1968, l'administration fut confiée à Félix Giacomoni (Cf. Ch. Genty, , p. 282). Chargé d'accueillir les troupes de province et de l'étranger, il reçut de nombreuses compagnies de danse, de marionnettes ou de théâtre proprement dit. L'Action culturelle du Sud-Est d'Antoine Bourseiller, la Compagnie du Cothurne de Lyon de Marcel Maréchal et de Jean Sourbier voisinent avec les ballets Lazzini ou la Compagnie de marionnettes Temporal. Le dernier registre de bord conservé concerne exclusivement l'administration de Giacomoni et s'achève avec le premier spectacle monté par le nouveau directeur, Pierre Dux, qui, nommé en août 1971, administre le nouveau Théâtre national de l'Odéon en même temps que la Comédie-Française (Cf. Ch. Genty, , p. 287).op.cit.op.cit.
Pour ces deux directions, celle de Félix Giacomoni et celle de Pierre Dux, en dehors du livre de bord déjà cité, il n'y a pas de véritables archives, mais essentiellement les dossiers de lancement des spectacles qui comportent très peu de correspondance et sont surtout remarquables par leurs très beaux dossiers photographiques.
Cette brève description montre l'intérêt que présente ce fonds d'archives non seulement pour l'histoire de l'Odéon, mais aussi pour l'histoire du théâtre en général. Cela est d'autant plus vrai que, hormis les grands théâtres comme l'Opéra ou la Comédie-Française, rares sont les salles parisiennes qui ont gardé leurs archives. Dans les théâtres secondaires, celles-ci ont le plus souvent disparu. Il est donc remarquable de pouvoir suivre la vie de l'Odéon qui, avec un répertoire qui va de Feydeau à Claudel, fait en quelque sorte le lien entre le théâtre de boulevard et le " grand théâtre ".
Historique
Les dates extrêmes assignées à l'existence du Théâtre des Nations cernent à vrai dire artificiellement une réalité ancrée bien avant dans le temps et vivante sous diverses formes : celle d'un lieu de confrontation des créations théâtrales les plus représentatives de chaque nation, tout à la fois prise de conscience collective des individualités et creuset d'une production future. Il n'en reste pas moins que le Théâtre des Nations, durant les brèves années de son apogée, a révélé, en bouleversant les structures traditionnelles d'un répertoire presque exclusivement national, le folklore africain des Dogons, les grands opéras lyriques allemands, le théâtre shakespearien selon sa plus pure expression, Bertold Brecht et le Berliner Ensemble, les recherches du Living Theater, tout ce dont vit aujourd'hui le jeune théâtre mondial.
Les prémisses du Théâtre des Nations et les festivals de Paris : 1954-1956
À l'origine de cette institution aux visées ambitieuses, un Français, Firmin Gémier (Cf. l'historique du Théâtre des Nations : 55 AJ 221), ne cessa de lutter, dès 1922, pour la création d'une " Société universelle de théâtre ", symbole de la paix retrouvée après les récents affrontements mondiaux. Cette volonté, concrétisée par l'organisation des premières saisons internationales de 1927 à 1939, fut poursuivie, après le deuxième conflit mondial, par l'International Theatral Institution ou ITI. Cet Institut, fondé au sein de l'UNESCO et sous son égide en 1948, réussit en effet à conjuguer idéaux et hommes en sollicitant, à l'issue du congrès de Dubrovnik, le 29 juin 1955, la fondation à Paris d'un Théâtre des Nations, sur les bases du Festival international de l'art dramatique de Paris, créé un an auparavant par Aman Maistre, dit A.-M. Julien, directeur du théâtre Sarah-Bernhardt et Claude Planson.
Trois festivals internationaux, consacrés exclusivement à l'art dramatique, précédèrent en effet les activités du Théâtre des Nations proprement dit. Les saisons, extrêmement brèves, se déroulaient de juin à juillet. L'équipe, très réduite des débuts (A.-M. Julien, Cl. Planson, J. Mauroy, directeur littéraire à partir de 1956, N. Farel, administratrice), partageait ses activités entre le secrétariat général du Festival, boulevard du Montparnasse, hors saison, et le théâtre Sarah-Bernhardt où se déroulaient les représentations.
Dès la première saison, le succès foudroyant du festival incita ses organisateurs à en faire une institution permanente, rejoignant en cela les visées de l'Institut international du théâtre ; cette réalisation ne devint effective que le 4 mars 1957, avec la signature d'une convention codifiant les rapports du Théâtre des Nations avec le Gouvernement français.
L'apogée du Théâtre des Nations : l'administration d'Aman Maistre, dit A.-M. Julien et de Claude Planson au théâtre Sarah-Bernhardt : 1957-1965
En fait, la " permanence " du Théâtre des Nations resta toujours un vain mot. Ce théâtre ne reçut jamais un cadre administratif et architectural propre, mais suivit au contraire les destinées et les avatars de deux théâtres nationaux : le théâtre Sarah-Bernhardt et le Théâtre de France, et de leurs directeurs : A.-M. Julien et J.-L. Barrault. Service de gestion, service de presse étaient communs au théâtre hôte et au théâtre hébergé ; seule la direction artistique, assurée durant la " période Sarah-Bernhardt " par Claude Planson, fut indépendante et fonctionna avec le concours de diverses personnalités bénévoles.
L'équilibre budgétaire du Théâtre des Nations était assuré grâce aux subventions d'un commissariat tripartite représentant l'État (le secrétariat d'État aux Affaires culturelles, le ministère des Affaires étrangères, le ministère des Finances), le conseil municipal de la Ville de Paris et le conseil général de la Seine. Le commissariat, réuni deux fois par an, vérifiait et approuvait la gestion du Théâtre des Nations. Cet appui financier permettait de compenser la brièveté des apparitions des troupes étrangères par des conditions de participations exceptionnelles qui assuraient à ces équipes le théâtre en ordre de marche et la totalité des recettes ; aux acteurs, il restait à assumer les frais de déplacement et leurs rémunérations.
Le cadre matériel privilégié, l'élargissement des activités du Théâtre des Nations aux domaines lyriques et chorégraphiques, l'extension de la saison internationale sur quatre mois (de fin mars à fin juillet) permirent de présenter, chaque année, un véritable panorama de l'activité théâtrale mondiale, chaque troupe n'assurant en moyenne que trois représentations, soit environ vingt-cinq troupes par an (pour le total général des représentations classées par genre, de 1954-1969, voir 55 AJ 221). La saison se préparait dès le mois de septembre de l'année précédente par les voyages et les contacts des membres de l'équipe artistique avec divers correspondants à l'étranger : professeurs, ethnologues, attachés culturels ou tout simplement sympathisants cultivés. Le pôle d'attraction représenté par le Théâtre des Nations suscitait d'innombrables candidatures accompagnées d'une documentation abondante qui confère d'ailleurs au fonds classé un intérêt de tout premier ordre pour l'histoire du théâtre. Cette documentation, en cas d'acceptation d'une candidature, servait alors à établir les programmes, les affiches (et les textes des bandes magnétiques diffusées par écouteur individuel durant le spectacle (la traduction simultanée fut installée en 1960 au théâtre Sarah-Bernhardt par la société ISIS).
Très vite le succès du Théâtre des Nations l'incita à assumer un rôle d'animation culturelle. Un journal, (cf. la collection rassemblée dans ce fonds : 55 AJ 251), créé en 1959, à la fois organe de diffusion et tribune libre, assurait, tout au long de l'année, une information sur les problèmes du théâtre international. Diverses manifestations, telles que la " journée mondiale du théâtre " qui inaugurait chaque saison, le 27 mars (cf. 55 AJ 295 d. 1), les conférences-débats, les voyages organisés par le Club du Théâtre des Nations (cf. 55 AJ 295 d. 2), maintinrent un climat de discussion permanente. Le Théâtre des Nations se voulait encore éducateur, et, dans ce cadre, se créa l'université du Théâtre des Nations (55 AJ 295 d. 3), qui donnait à des stagiaires venus du monde entier la possibilité de suivre les répétitions des troupes participantes et, surtout, de profiter de l'enseignement de maîtres prestigieux tels Peter Brooks. Centre d'échanges techniques, le Théâtre des Nations vit enfin se réunir sous son égide l'Association internationale des arts et techniques du théâtre dont les travaux produisirent un Les Rendez-vous des théâtres du mondeDictionnaire international des termes de théâtre.
Cependant, l'accroissement même des activités du Théâtre des Nations, témoin de son succès, préluda à son déclin. En effet, la diversification des spectacles présentés obligeait de recourir à trois scènes : une scène ordinaire au théâtre Sarah-Bernhardt, une grande scène pour les spectacles lyriques au Théâtre des Champs-Élysées et diverses petites scènes telles que le théâtre du Vieux-Colombier, le théâtre Récamier ou le théâtre de Lutèce pour le théâtre de recherche (cf. 55 AJ 226). Un projet de construction d'un théâtre adapté aux exigences multiples du Théâtre des Nations, à la fois centre de spectacles et d'hébergement, fut lancé en 1959 mais resta sans suite (cf. 55 AJ 221). À ce facteur de dispersion s'ajouta une désaffection progressive du public pour cette entreprise qui, ayant fait ses preuves durant dix ans, avait à la fois perdu sa force novatrice et suscité une concurrence commerciale. La démission de A.-M. Julien en juillet 1965 consacra un état de fait latent depuis presque deux saisons.
Le Théâtre des Nations : l'administration de Jean-Louis Barrault à l'Odéon-Théâtre de France : 1965-1968
En nommant Jean-Louis Barrault directeur du Théâtre des Nations, André Malraux, ministre des Affaires culturelles, entendait insuffler à l'établissement une impulsion et un prestige nouveaux. Une réforme préliminaire s'imposait cependant : celle des statuts juridiques du Théâtre des Nations, jusqu'alors imprécis. Les difficultés de mise en route de la première saison (en avril 1966) repoussèrent cette réforme au mois de janvier 1967. Désormais, un Conseil supérieur du Théâtre des Nations, composé par tiers d'instances nationales, d'instances locales et d'instances internationales émanées de l'ITI (International Theatral Institution), présida aux destinées du Théâtre des Nations dont une commission de contrôle surveilla la gestion, sans toutefois s'immiscer dans la direction artistique (cf. 55 AJ 222). Cette direction artistique fut assumée par Jean-Louis Barrault, soutenu par un Cartel international du théâtre composé de hautes personnalités du monde du théâtre (de 25 à 30 membres).
La saison, réduite à deux mois (de début mai à fin juin), n'accueillit plus qu'une dizaine de troupes étrangères recrutées soit par candidature directe, soit par voie d'ambassade, soit par le concours des centres nationaux de l'ITI. Les compagnies retenues restaient environ une semaine dans les mêmes conditions que sous l'administration de A.-M. Julien, ce qui leur assurait un " amortissement " des frais de voyage, mais n'écartait pas une concurrence due à l'essor des maisons de la culture et des théâtres de recherche dans toute la France. Les activités culturelles annexes, à part les conférences-débats animés par Paul-Louis Mignon et l'université du Théâtre des Nations, disparurent successivement.
Le Théâtre des Nations n'avait pu encore tout à fait trouver sa place à l'Odéon ni roder son nouveau statut lorsque survinrent les événements de Mai 1968 : la destitution de Jean-Louis Barrault consacra la fin du Théâtre des Nations dans sa forme traditionnelle.
Les dernières tentatives de restauration du Théâtre des Nations : l'administration de Félix Giacomoni : 1969-1971
Félix Giacomoni, administrateur général du Théâtre de France auprès de Jean-Louis Barrault assuma de fait, au départ de ce dernier et en l'absence d'un nouveau directeur, la direction du Théâtre des Nations. Ces fonctions ne lui étaient pas étrangères puisqu'il s'occupait déjà de la gestion financière de cette institution. Une saison put donc être organisée en 1969, mais les problèmes financiers acculèrent le Conseil supérieur du Théâtre des Nations à une révision définitive : un colloque international, réuni en mai 1970 (cf. 55 AJ 221), à l'issue d'une saison très réduite pour des raisons budgétaires, conclut à la nécessité d'un financement international. Financement plus restreint qui ne pouvait plus subvenir aux frais d'un festival international, mais convenait à ceux d'un atelier international de théâtre. Les structures administratives et artistiques de cet atelier furent fixées par une commission réunie en novembre 1971 (55 AJ 221) et deux expériences purent ainsi fonctionner au cours de cette même année 1971, à Rome avec Luca Ronconi, à Dourdan sous la direction de Jean Darcante.
Avec cette décision disparurent le Théâtre des Nations ouvert sur un vaste public, et la consécration d'une scène parisienne aux échanges internationaux.
Composition du fonds
Les archives du Théâtre des Nations sont d'un intérêt manifeste pour l'histoire du théâtre contemporain. Elles furent donc recueillies en 1973 au Théâtre de France par les Archives nationales. Les documents qui provenaient du théâtre Sarah-Bernhardt et correspondaient à la période 1954-1965, se trouvaient, à la suite de déménagements successifs, très éparpillés, parfois en vrac dans des sacs. En revanche, la seconde partie du fonds, correspondant à la période 1966-1971, qui n'avait jamais quitté le Théâtre de France, présentait un aspect plus homogène.
Ce fonds n'est donc pas exhaustif. Des confusions, aggravées par les manipulations et déménagements, furent inévitables. Ainsi, des dossiers concernant la gestion propre du théâtre Sarah-Bernhardt qui avaient été mêlés par erreur au fonds du Théâtre des Nations, durent en être extraits. Inversement, des documents divers (calendriers, invitations et programmes, coupures de presse) relatifs au Théâtre des Nations sont demeurés dans le fonds de l'Odéon-Théâtre de France. Le chercheur ne devra donc pas se contenter de consulter les cartons 55 AJ 223-335 ci-joints, mais éventuellement poursuivre ses recherches dans les archives du théâtre Sarah-Bernhardt conservées aux Archives de Paris, d'autant plus que certains types de dossiers étaient communs au Théâtre des Nations et au théâtre qui l'accueillait, comme, par exemple, les communiqués de presse sur les spectacles.
De plus, toute une catégorie de documents qui constituent un témoignage précieux de ces manifestations internationales, échappe à ce fonds, et notamment les enregistrements (souvent partiels) des spectacles ou des conférences de presse, réalisés par l'ORTF, qui sont, aujourd'hui, conservés à l'Institut national de l'audiovisuel (INA).
Les dossiers du Théâtre des Nations peuvent, en résumé, se répartir en deux grandes rubriques : l'administration, d'une part, très dépendante du théâtre hôte, assurée par un personnel commun aux deux théâtres, l'hôte et l'invité, la direction artistique, d'autre part, plus indépendante, consacrée essentiellement à la prospection et au choix des spectacles. Cette division s'applique aussi bien au Théâtre des Nations localisé au théâtre Sarah-Bernhardt qu'à celui de l'Odéon-Théâtre de France. Les cotes 55 AJ 223-295, qui concernent les directions Julien et Planson au théâtre Sarah-Bernhardt (1954-1965), se divisent en deux groupes : les cotes 223-251, qui s'appliquent plus à l'administration, et les cotes 252-295, concernant davantage la direction artistique. Même organisation pour les directions de Barrault et Giacomoni à l'Odéon-Théâtre de France (1965-1971) : les cotes 55 AJ 296-303 concernent l'administration, et les cotes 304-335, la direction artistique. Tous les doubles de la documentation théâtrale (programmes, affiches, journaux) ont été versés soit au département des Arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France dans le fonds Rondel, soit à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, soit enfin au musée de l'Affiche.
La brève histoire du Théâtre des Nations et sa disparition, le fait que, de 1966 à 1971, il se tint au Théâtre de France sous la même direction que celui-ci, et que, par conséquent, ses archives furent secrétées conjointement avec celles de son théâtre hôte, furent jugées des raisons suffisantes pour attribuer à ses archives la cote 55 AJ réservée à l'Odéon-Théâtre de France.
Enfin, les collections d'affiches des deux fonds du Théâtre des Nations, celui de Sarah-Bernhardt comme celui de l'Odéon (qui d'ailleurs, contenaient beaucoup de pièces semblables) furent regroupées en un ensemble qui constitue les cotes ci-après, 55 AJ 341-350.
LES AFFICHES (1952-1976) : 55 AJ 341-350.
De même que les archives ont été méthodiquement conservées et sont, de ce fait, très abondantes à partir de la direction de Jean-Louis Barrault en 1959, les affiches, peu nombreuses avant cette date, présentent une collection pratiquement complète grâce au souci du nouveau directeur de conserver toutes les traces de sa gestion. La cote 55 AJ 341 conserve même certaines affiches de la Compagnie Renaud-Barrault avant l'Odéon. Avec la création du Théâtre de France, la collection comprend les programmes des saisons à partir de 1962, les affiches des tournées en France, en Europe, au Japon, à New-York, de 1959 à 1968. La suite continua à être conservée, heureusement, après le départ de Jean-Louis Barrault : ainsi les cotes 55 AJ 344-346 présentent, pour le Théâtre de France, une collection importante sur les saisons postérieures à l'époque Barrault, jusqu'en 1976, aussi bien en ce qui concerne les spectacles de la grande salle que ceux du Petit-Odéon.
La seconde partie du fonds des affiches, cotée 55 AJ 347-350, concerne le Théâtre des Nations. Pour la localisation au théâtre Sarah-Bernhardt, seules deux saisons, 1958 et 1964, sont représentées. La collection est à nouveau beaucoup plus complète avec la nomination de Jean-Louis Barrault comme directeur du Théâtre des Nations, localisé désormais à l'Odéon. Les affiches de chaque saison ont été classées en deux séries : l'une en fonction des programmes et l'autre en fonction des pays, cette dernière classée alphabétiquement par noms de lieux. Le fonds se termine avec l'illustration de Mai 1968.
Présentation du fonds
Les photographies conservées dans les premières parties du fonds 55 AJ, et déjà signalées ci-dessus dans l'introduction, qu'il s'agisse de celles réparties au fil des saisons théâtrales un peu partout dans les cartons, ou de celles qui composent un fonds plus consistant sur les années 1943-1968 (55 AJ 184-193), sont à compléter par les trente-cinq cartons qui forment une collection d'environ 4 000 photographies et 450 documents iconographiques (55 AJ 351-387). Dans ces dernières cotes, l'ensemble des photographies, principalement de décors, rassemblé ici a été constitué très probablement par le service de la scène du théâtre de l'Odéon, à titre de documentation pour son usage personnel. Il s'agissait en effet pour lui de retrouver facilement, parmi les décors existants, ceux qui pouvaient être réutilisés pour les nouveaux spectacles. Pour ce faire, ces décors, au moment de leur création, étaient dotés d'un numéro dûment retranscrit dans un registre d'inventaire. Ce même numéro figure sur les photographies. C'est lui qui permettait au service de la scène de faire le lien entre la photographie et le décor dont il avait besoin.
Dans la mesure du possible, le respect du fonds a été observé et le présent classement conserve le cadre dans lequel il avait été constitué à l'Odéon et versé aux Archives nationales. Ainsi, la division originelle entre photographies classées par numéro de décors (55 AJ 351-367) et photographies classées par ordre alphabétique des titres de pièces (55 AJ 369-386) a été préservée. Ajoutons que, pour de simples raisons de conditionnement, les photographies sur support cartonné composent, dans l'une et l'autre divisions, un premier groupe précédant les photographies sur papiers, ces dernières étant les plus nombreuses.
L'ordre chronologique a également été respecté : ainsi, les photographies les plus anciennes ont été classées en premier, et les suivantes ont été regroupées en fonction des différentes étapes de l'histoire de l'Odéon. Des divisions ont été opérées entre la direction d'Antoine, par exemple, ou celle de Gavault, ou à partir de la réunion à la Comédie-Française. La date de 1921-1922, qui termine la première série de la première partie classée par numéro de décors (55 AJ 351-359), correspond à la prise de fonction de Firmin Gémier qui dirigea l'Odéon durant l'entre-deux-guerres, d'abord seul de 1921 à 1925, puis en association avec Paul Abram de 1925 à 1930, ce dernier lui succédant jusqu'en 1940. Paul Gavault, qui assura la direction du théâtre de la démission d'Antoine (avril 1914) à la prise de fonction de Gémier (1921), poursuivit visiblement la politique de conservation menée par Antoine et de réutilisation des décors et photographies, en nourrissant et augmentant les fonds.
Ce furent donc Antoine, puis Gavault qui furent à l'origine de la constitution de cette première série du premier fonds composée de 424 photographies (55 AJ 351-359), correspondant à des décors numérotés de 1 à 328, et datant des années 1898-1921. La date de 1898, antérieure de six années à la nomination d'Antoine à la tête de l'Odéon, s'explique par le fait que ce dernier, déjà directeur du théâtre, un très court moment en 1896, en collaboration avec Paul Ginisty, aurait transporté, à sa nomination comme directeur unique, ses idées et ses photographies de décors conçues pour le Théâtre Libre et le Théâtre Antoine. On le constate notamment pour le décor 13, dit " Renaissance ", qui servit à , pièce créée au Théâtre Antoine en 1898, et qui resservit successivement en 1907 pour , en 1909 pour , en 1911 pour . La production d'Antoine fut si prolifique (364 pièces créées en sept ans, de 1906 à 1914) que les décors étaient, par souci de rapidité et d'économie, réutilisés de nombreuses fois, avec des changements de détail repérés, mesurés, indiqués au crayon ou à l'encre sur les photographies elles-mêmes. Sont donc mentionnées (il importe de le signaler, car ces mentions ont été d'une grande aide pour le travail d'identification), sur le verso des photographies, les œuvres pour lesquelles ces décors furent imaginés à l'origine. Mais là encore, demeurent beaucoup d'inconnues, en l'absence ou, au contraire, avec la multiplication de ces mentions, d'autant plus que, bien que l'origine du fonds ait été constituée par Antoine, Gavault a ajouté d'autres photographies à la collection, au fur et à mesure de ses propres créations.Julien n'est pas un ingratLe Maître à aimerJarnacDiane de Poitiers
La seconde série du premier fonds, classé par numéro de décors, 55 AJ 360-366, concerne les créations des époques Firmin Gémier et Paul Abram, soit les années 1922-1946. 1946 correspond à la fin de l'indépendance du théâtre et à son rattachement, sous le nom symbolique : , à la maison-mère. Cette série comporte 590 photographies, correspondant à des décors numérotés 9 à 690. Elle présente beaucoup plus de lacunes que la première ; la numérotation d'origine, respectée ici comme dans la première série, débute, par exemple au décor 9, suivi du décor 22. On ignore donc en quoi consistaient les décors portant les numéros de 1 à 8, ou de 10 à 21, ou encore de 39 à 40, 42 à 93, etc. Les manques sont moins fréquents pour les décors plus récents, à partir des numéros 400 (55 AJ 362). Il est probable que les plus anciens aient tout simplement disparu, ou aient été réutilisés et, de ce fait, pourvus d'un nouveau numéro.Comédie-Française, salle Luxembourg
Un carton appartenant au fonds le plus ancien, 55 AJ 367, a été consacré aux photographies de décors de genres : intérieurs (rustiques et pauvres, bourgeois, riches, etc.) et extérieurs (maison, balustrades, frises, arbres, fonds). Ces décors types correspondent, il est intéressant de le constater ici, à une tradition ancienne remontant au XVIII siècle qui empruntait les mêmes termes de classification.e
Comme la première série classée par décor, la seconde, classée par ordre alphabétique des titres des pièces (55 AJ 369-386), comporte un fonds ancien (55 AJ 369) regroupant 65 photographies sur support cartonné, datant de la fin du XIX siècle (1875-1897). La suite (55 AJ 370-386), également classée par ordre alphabétique des titres, est composée de photographies, ici généralement sur papier, mais aussi de dossiers comportant non seulement des clichés, 2 500 environ, mais toutes sortes de documents divers au nombre de 400 environ, véritables dossiers sur le travail de mise en scène, avec dessins, croquis de décors et de costumes, caricatures, coupures de presse, bande-affiches. Ils forment la suite chronologique des photographies sur support cartonné (55 AJ 369) et couvrent ainsi, sur une période plus importante, 1890 à 1946, les œuvres créées pour beaucoup d'entre elles entre les deux guerres, sous les directions de Firmin Gémier et Paul Abram. Ils comprennent parfois jusqu'à 82 photographies (par exemple , 55 AJ 371), souvent signées Henri Manuel, Studio Harcourt, Studio Piaz, perpétuant le souvenir des décors et d'acteurs, souvent d'ailleurs non identifiés. À la différence des photographies de la période Antoine, celles-ci sont désormais signées, à la fois œuvres d'art et instruments de travail. Une troisième étape se fera jour avec les photographies du Théâtre de France, réunies sous la direction de Jean-Louis Barrault (55 AJ 184-193) qui ne servent plus alors au travail de mise en scène, mais sont désormais conservées comme des œuvres d'art dûment signées.eBastos le hardi
Méthode de classement
Le seul classement possible était celui du respect des fonds, consistant à conserver la répartition des photographies telle qu'elle se présentait lors du versement, ce qui donne un inventaire analytique organisé de la façon suivante :
- classée par numéro de décors et portant sur une période approximative de 1898 à 1921.55 AJ 351-359. Série de photographies sur support cartonné (décors 1 à 328)
Sur chaque support de photographie, en plus du numéro de décor, figurent les titres des pièces de théâtre pour lesquelles le décor a servi. À partir de ces mentions, on s'est efforcé de restituer la date à laquelle le décor a servi, et ceci pour chaque titre cité, grâce principalement à " " (coté 55 AJ 52*), aux " [1907-1926] " (cote 55 AJ 57*), à la liste des pièces jouées au Théâtre Antoine de septembre 1897 à juin 1906, fournie par Philippe Marcerou, conservateur, ayant soutenu en 1992 sa thèse d'École des chartes sur (AB/XXVIII/970) et à l'ouvrage de Christian Genty, , 1982. On peut, de ce fait, constater que de nombreux titres cités sur les supports photos ne concernent pas le répertoire de l'Odéon, mais celui du Théâtre Antoine, voire même de l'ex-Théâtre Libre, preuve que ces décors furent réutilisés et classés par le directeur lorsqu'il prit en 1906 la direction de l'Odéon. De même la mention, sur certains supports photos, de pièces de théâtre jouées de 1914 à 1921, tendrait à prouver que cette série de photographies a continué à servir sous la direction de Paul Gavault. Enfin des observations concernant principalement le devenir des décors ont été rajoutées par la suite (voir, par exemple, l'article 356, pièce 20, portant la mention, pour le décor 151, " " ou l'article 356, pièce 21, pour le décor 152 " " ou encore l'article 356, pièce 30, pour le décor 161 " ", l'article 356 pièce 33, pour le décor 164 " ", l'article 357, pièce 2, pour le décor 187, " ", l'article 357, pièce 17, pour le décor 203 " ", etc.).l'Inventaire courant des décors et des costumes 1881-1919Inventaires des décors et des costumesAndré Antoine et les auteurs dramatiquesHistoire du Théâtre national de l'Odéonentoilé et repeint en 1925démoli pour l'Assommoirvendu en 1928devenu décor 608transformé en 1924 en décors 440 et 441transformé à neuf pour le Procureur Hallers en septembre 1922
- , classée par numéro de décors et portant sur une période approximative de 1922 à 1946.55 AJ 360-366. Série de photographies (décors 9 à 690)
En comparant cette série de photographies avec la précédente, il a été constaté que le même numéro dans l'une ou l'autre série de photographies concerne en général le même décor. Il existe néanmoins des exceptions pour les numéros 9, 23, 94, 146, 147, 152, 208, 225, 255 et 269 qui désignent des décors différents. Cela pourrait être dû au fait que certains décors ont été transformés, démolis, vendus et que les anciens numéros auraient resservi pour de nouveaux décors créés postérieurement (voir, par exemple, dans 55 AJ 360, les pièces 6 et 13, où sont portées les mentions au dos des photographies, pour les décors respectifs 23 et 94, " "). Derrière chaque photographie, en plus du numéro de décor, figurent les titres de pièces de théâtre pour lesquelles le décor a servi, accompagnés parfois de dates, notamment pour la période postérieure à 1935. Sont aussi indiqués des renseignements sur les décors, par exemple " ", " ", " ", " ", etc.transformé et repeintbrûlétransformérepeintcombiné avec d'autres décors
Pour restituer les dates manquantes, on a utilisé les " " pour la période 1929 à 1938 (cote 55 AJ 61), l'ouvrage de Christian Genty, et la série de photographies par titre de pièces de théâtre cotée 55 AJ 370-386. Pour la période 1922 à 1928, aucune liste de décors par spectacle n'a pu être trouvée, ce qui explique souvent que certaines dates d'utilisation de décors n'aient pu être identifiées.fiches d'application des numéros de décors par spectacleHistoire du Théâtre national de l'Odéon
Le lecteur trouvera donc, à la fin des notices des décors, pour cette série 55 AJ 360-366, mentionnés en plus petits caractères, tels qu'ils sont énumérés au dos de chaque photographie, les titres des pièces pour lesquelles furent utilisés également ces décors. Le décor 94, par exemple (55 AJ 360, pièce 13), transformé pour , avait été auparavant utilisé pour en 1924, pour en 1925 et pour en 1927. Ces trois dernières pièces sont donc indiquées en fin de notice, en plus petits caractères.AndromaqueLa Vie publiqueLe Train de plaisirL'Or
- 55 AJ 367. Série de photographies par genre de décors. S.d.
Les photographies ont été regroupées, cette fois-ci, non par numéro de décors, mais par numéro de genres de décors. Douze en tout répertoriés : 1. Intérieurs rustiques et pauvres, 2. Intérieurs bourgeois, 3. Intérieurs riches, 4. Palais, 5. Intérieurs et extérieurs, 6. Intérieurs d'églises ou prisons, 7. Extérieurs (maisons), 8. Extérieurs (arbres et divers), 9. Balustrades, grilles, tentes, murs, divers, 10. Découvertes, pantalons, 11. Frises et couronnements, 12. Fonds.
Le plus souvent, derrière chaque photographie, figurent un numéro de décor et, parfois, des annotations : mentions de titre (pièces 145, 175), de réutilisation de décor (pièces 176-181, pièces 341-343), de rénovation ou transformation de décor (pièces 12-13, pièce 339).
- classée dans l'ordre alphabétique des titres de pièces de théâtre et portant sur une période approximative de 1875 à 1897.55 AJ 369. Série de photographies sur support cartonné (en général de format 29,5 cm × 20 cm)
Ce sont toutes des photographies de décors sans acteurs. Les décors qui y sont mentionnés le sont soit sous forme de numéros, soit sous forme de genres de décor.
Les dates ont été restituées grâce à l'ouvrage de Christian Genty, .Histoire du Théâtre national de l'Odéon
- classée dans l'ordre alphabétique des titres et portant sur une période approximative de 1890 à 1946.55 AJ 370-386. Série de photographies et autres documents (dossiers par pièce de théâtre)
Ces dossiers se composent en grande partie de photographies de décors (avec ou sans acteurs), mais aussi de photographies d'acteurs, de dessins de costumes, de dessins ou croquis de décors, de coupures de presse, de notes, de bandes-affiches, de listes d'accessoires, etc.
Les dates, lorsqu'elles n'étaient pas précisées, ont été restituées grâce à l'ouvrage de Christian Genty, , aux " " pour la période 1929 à 1938 (cote 55 AJ 61), et par la comparaison avec les photographies de la série précédente, classée par numéro de décors, cotée 55 AJ 360-366.Histoire du Théâtre national de l'Odéonfiches d'application des numéros de décors par spectacle
La collection se termine par trois dossiers de documents divers non identifiables et non détaillés :
- 55 AJ 387. Documents divers non identifiés. S.d.
-  : dessins, notes, caricatures, sans mention de titres de pièces, ni de noms, ni de dates.Dossier n° 1
-  : photographies d'acteurs ou de décors, sans mention de noms, ni de numéros de décors, ni de titres de pièces ou de dates.Dossier n° 2
-  : extraits de pièces de théâtre sans mention de titres, ni de dates.Dossier n° 3
Intérêt du fonds pour l'histoire de la photographie
L'intérêt de cet ensemble d'images réside dans sa composition : les reproductions de décors de théâtre. Le plateau est parfois occupé par les acteurs, mais ceux-ci font partie du décor et ne semblent pas être essentiels pour le metteur en scène. L'intérêt documentaire de ce fonds prend aujourd'hui toute sa valeur pour les historiens du théâtre qui pourront y examiner, en temps différé, les dispositifs scéniques pour chacune des pièces représentées, et l'usage répété de certains éléments de décors pour des spectacles différents. Les prises de vues des acteurs restent accessoires ; l'usage de ces documents ne concerne pas l'étude des costumes, des maquillages et des jeux de scènes : les vues de plans généraux privilégient les décors presque uniquement et tout spécialement les fonds de scène. Cette brève étude doit beaucoup aux connaissances et à l'amitié de Françoise DENOYELLE, professeur à l'Institut Louis Lumière et chargée de cours à l'Université de Saint-Quentin-en-Yvelines, et à ses ouvrages, en particulier :  ; . Paris, 2 vol., éditions de l'Harmattan, 1997.La Lumière de Paris. Tome I. Le Marché de la Photographie, 1919-1939tome II. Les Usages de la Photographie, 1919-1939
L'examen du choix des photographes intéresse sans doute l'histoire du théâtre, mais aussi celle de la photographie, d'autant plus que l'entre-deux-guerres vit naître, surtout à partir du milieu des années 1920, et se développer ce que l'on a si communément appelé " " (voir, entre autres ouvrages, de Christian BOUQUERET, le catalogue de l'exposition Poitiers, Musée Sainte-Croix, 4 trimestre 1986 ; Paris, éditions Marval, 1997.la nouvelle visionLa Nouvelle photographie en France.eDes années folles aux années noires,...
Avec les décennies 1920 et 1930, viennent, en nombre plus important, les épreuves de producteurs dont les noms ne sont pas inconnus. Ainsi celui d'Henri Manuel qui créa, à 26 ans, en 1900, son propre studio de " ", spécialisé dans le portrait et qui devint en 1910 l'" " ; Manuel y commercialisa effectivement ses portraits et ses premiers reportages, occupant à partir de 1925 l'immeuble entier du 27, rue du Faubourg-Montmartre à Paris. Sa collection atteignit le chiffre de 400 000 clichés. Néanmoins ce studio déclina à partir des années 1930, en raison de la concurrence des agences étrangères et des photographes indépendants, plus jeunes ; Manuel résista mal, en outre, aux nouvelles exigences de l'évolution de la profession (Henri Manuel dut, durant l'occupation allemande, quitter son studio qu'un de ses employés accapara, en utilisant les lois contre les juifs. Le studio prit alors le nom d'agence Sylvestre. Henri Manuel gagna en 1947 le procès qui le rétablit dans ses biens, mais ne put cependant reprendre son activité. Environ 500 négatifs de portraits sur plaques de verre 13 × 18 et 18 × 24 cm, provenant de son fonds photographique, très diminué après les destructions et disséminations diverses, sont conservés au service des archives photographiques de la direction du Patrimoine).Photographie d'artAgence universelle de reportage
À la question : " Que faut-il pour attraper le naturel ? ", l'un des Frères Manuel (Il ne faut pas confondre le studio des Frères Manuel avec celui d'Henri Manuel), Gaston, aurait, selon la revue , répondu en 1932 : " de la divination " (cf. numéro spécial 1500, pages consacrées à l'année 1932). Ce sens ne manquait assurément pas aux deux frères : ils comprirent en effet qu'on pouvait continuer à exercer une activité de marchands et d'antiquaires et développer un studio de portraits qui devint vite une agence de photographie : la " ", avec plusieurs succursales. Chez eux travaillèrent Lucien Lorelle, entre 1921 et 1927, avec le titre de secrétaire général et, après un passage au Studio Piaz également fournisseur du théâtre de l'Odéon en 1933 et 1934 (situé 35, rue François I à Paris 8), la future fondatrice et éponyme du plus mythique des studios de portraits, Cosette Harcourt.Le PhotographeSociété d'art photographique moderne
Un millier de photographies du fonds de l'Odéon proviennent en effet du célèbre Studio Harcourt créé en 1934 par deux frères, Jacques et Jean Lacroix, qui avaient, avant de rencontrer en 1933 Cosette Harcourt, compris l'importance de la presse professionnelle spécialisée dans des domaines aussi différents que la quincaillerie, la radio, l'électricité et la médecine (et, dans ce dernier domaine, , devait avoir une longévité légendaire). L'organisation remarquable de l'entreprise, ses choix techniques (l'abandon des plaques de verre, habituelles à l'époque dans les autres studios, au profit du support souple), la complémentarité entre la presse et la photographie, la prescience que les classes aisées désireraient, elles aussi, se faire tirer le portrait tout comme l'élite intellectuelle, artistique (femmes ou hommes, écrivains, chanteurs lyriques ou de variétés, danseurs, comédiens et acteurs de cinéma) et politique et enfin, l'emploi de procédures commerciales très offensives (relance par téléphone, par exemple) expliquent le succès et la longévité de l'entreprise. Riche de plusieurs millions de négatifs, le fonds Harcourt fut acquis par l'État en 1989 et 1992 ; il est actuellement conservé par le service photographique de la direction du Patrimoine.Guérir
Une vingtaine d'épreuves proviennent du Studio Lipnitski, également bien connu pour ses portraits de personnalités et notamment d'acteurs non seulement de théâtre mais aussi du cinéma. Son agence fut " à partir de 1927 le principal fournisseur de photographies de scènes pour la presse et l'édition ", selon Chantal Mayer-Plantureux, " La Photographie de théâtre ", dans Michel Corvin, . Paris, Larousse, 1998, vol. II (lettres L-Z), p. 1280. Les producteurs du film " " d'Abel Gance lui ayant demandé en 1929 des portraits d'acteurs, Lipnitski photographia également certains plans du film qui furent reproduits sans son autorisation ni la mention de son nom. Les contrevenants furent condamnés par le tribunal de la Seine à lui verser 30 000 francs.Dictionnaire encyclopédique du théâtreNapoléon
Plutôt qu'à des photographes indépendants plus proches de , ce fut à des maisons installées et bien en vue, appartenant au monde des studios de portraits, que s'adressèrent les régisseurs du théâtre de l'Odéon pour commander les images avec lesquelles ils travaillaient pour " leurs " décors. Ce n'était guère étonnant puisqu'il s'agissait plus d'un moyen de gestion, d'un outil de travail que d'un instrument promotionnel. Il a déjà été noté à ce propos (qui dépasse un peu le nôtre), par Chantal Mayer-Plantureux, dans le même ouvrage que cité précédemment, p. 1280-1281, que, si l'on excepte les portraits d'acteurs, y compris les portraits en costumes, réalisés à l'initiative des acteurs eux-mêmes, la photographie de théâtre dut, à quelques exceptions près, attendre, en France, la période qui suivit la Seconde Guerre mondiale, pour trouver ses grands réalisateurs, Roger Pic, Fernand Michaud, et, après eux, Claude Bricage et Martine Frank, au milieu des années 1960. Les portraits d'artistes furent dès leur apparition une source de revenus pour les grands studios de portraits, tels ceux des Nadar et des Reutlinger pour ne citer que deux exemples. Il y avait entre le monde du spectacle et les studios photographiques comme une sorte d'échange de bons procédés et de réclames réciproques. " La photographie de théâtre ne changera pas jusqu'à la fin des années 40... Alors que l'histoire de la photographie est une suite de recherches esthétiques diverses, la photographie de théâtre, elle, reste prisonnière de convention qui l'empêchent d'évoluer " (cf. Chantal Mayer-Plantureux, Paris, Paris Audiovisuel, 1992, p. 12).La Nouvelle visionLa Photographie de théâtre ou la mémoire de l'éphémère.
Une critique sévère de ces images, parce qu'elles ne sauraient sortir de leur rôle d'outils, serait injuste. Car cette persévérance même du souci du décor, n'est-elle pas remarquable ? Ne ressent-on pas en voyant certains des clichés d'Élysée Martinie (installé 19, rue de Penthièvre, ou 54, rue Lafayette, à Paris), comme une sorte de regret, certes, mais aussi d'admiration devant la grande conscience professionnelle, de voir ce portraitiste privilégier le décor au détriment des acteurs qui l'habitent ?
Quoiqu'il en soit, cet ensemble unique de photographies de décors complète admirablement le fonds d'archives de l'Odéon et les renseignements fournis par les sources précieuses que sont notamment les registres de bord et les actes du Comité de lecture du théâtre. On y découvre, à la vue de ces photographies et à la lecture des documents, les difficultés et les joies, tout comme les misères de la création et de la mise en scène en ces périodes de renouvellements et de bouleversements de l'art dramaturge. La richesse de la documentation est d'autant plus remarquable qu'elle s'applique à un théâtre exceptionnel dans sa destinée, établissement qui s'est toujours voulu expérimental face à la maison mère, temple du classicisme. Le décret dit de Moscou, du 15 octobre 1812, fixait déjà comme but au théâtre de l'Impératrice, futur théâtre de l'Odéon, d'être une " école de jeunes acteurs, destinée à former des sujets pour la Comédie-Française, dont il est une véritable annexe et succursale ". Le caractère avant-gardiste de l'Odéon a été amplement démontré et confirmé par la présence de très grands directeurs et metteurs en scène, Antoine et Barrault, à chaque bout de la période concernée par cet ensemble de photographies qui sont aussi la preuve du souci de recherche, de progrès, de révolution presque, constant dans l'histoire contemporaine de l'Odéon.
Signalons, pour finir, que le fonds de photographies ici inventorié précède et complète d'autres ensembles documentaires importants qu'il convient d'évoquer rapidement ici, à nouveau : les plans d'architecture d'abord conservés aux Archives nationales, dans les séries N et F , l'importante collection de photographies, ensuite, pour la période Jean-Louis Barrault, cotée, dans le fonds de l'Odéon, 55 AJ 184-193, et enfin la série d'affiches, déjà évoquée dans cette introduction. Rappelons dans d'autres établissements publics parisiens, la riche documentation iconographique du fonds Rondel, au département des Arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France, comportant des gravures, photographies et plans, et également le fonds de la Régie théâtrale, conservé à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, avec ses mises en scène classées par ordre alphabétique des pièces, ses dessins de maquettes de décors et de costumes, ses photographies de scène, ses dossiers de presse et ses plans d'architecture (se reporter, pour tous ces fonds iconographiques, aux , énumérées ci-après).21Sources complémentaires
Il convient en conclusion de laisser aux spécialistes, historiens de l'art, du théâtre, metteurs en scène, le soin de juger de cette collection, qui semble unique par son ancienneté et par son exhaustivité. Cependant, et c'est la raison pour laquelle un inventaire pièce à pièce, pratiquement analytique, a été élaboré, cette collection de photographies pourra servir de base aux futures recherches sur la mise en scène du XX siècle, d'Antoine à Barrault, ce siècle révolutionnaire dans l'art théâtral.e
Vous avez dit photographie ? Du droit des chercheurs et des photographes
Cet ensemble de photographies, versé par le propriétaire, l'Odéon, appartient au domaine public : ce sont des documents d'archives et, de ce fait, librement consultables, dans la limite de la conservation et du respect de leur intégrité. Ces documents, extrêmement fragiles, doivent être en effet maniés avec beaucoup de précautions et de soins, et peuvent être retirés de la consultation, pour raison de sécurité.
La reproduction pose plus de problèmes, car elle met en cause les droits des photographes qui sont extrêmement variables. En effet, certains fonds, comme celui du Studio Harcourt, ayant été achetés par l'État, sont libres de reproduction. Ce n'est pas le cas pour les photographes privés, pour les travaux desquels il est nécessaire de demander l'autorisation de reproduction. Il convient donc d'adresser ces demandes d'autorisation systématiquement pour les clichés privés ou anonymes, car le chercheur ne peut jamais être sûr qu'il n'y ait pas des ayants droit susceptibles de réclamer leur dû, après une publication ou une exposition de photographies. La pratique des Archives nationales comme de la Bibliothèque nationale de France est certes la communication libre, mais, pour la reproduction en vue d'une publication ou pour le prêt à des expositions, il est d'usage de faire signer un accord, avec . Cet accord protège l'établissement prêteur au cas où un héritier se manifestant (ce qui est rare), l'emprunteur serait alors tenu de payer les droits.droits réservés
Pour trouver la trace des photographes recherchés, il faut s'adresser à :
a) L'A.D.A.G.P. (Société des auteurs des arts graphiques et plastiques) : 20 000 auteurs y sont recensés, mais les agences ne sont pas comprises dans ce recensement.
b) La Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie : un fichier des photographes et des agences y est régulièrement à jour.
c) La Documentation française, département de la Photographie : 1 500 fonds d'agences et de photographes y sont recensés ; le fichier est mis à jour grâce à la base ICONOS.
SUPPLÉMENT (1915-1983) : 55 AJ 390-430.
À part quelques documents, et notamment des fiches individuelles de renseignements et d'appointements pour des artistes engagés à l'Odéon durant l'immédiat après-guerre, l'essentiel de ce supplément, versé en mars 2000 aux Archives nationales (Paris), alors que la dernière main était mise à cet inventaire, concerne principalement la direction de Jean-Louis Barrault qui se révèle décidément avoir été un administrateur extrêmement soucieux de conserver les traces de sa gestion. On y trouve notamment, ce qui ne figure pas dans les articles 55 AJ 128-220, des bordereaux journaliers du mouvement de la salle pour les dernières années de la direction de Jean-Louis Barrault (1967-1968), et, surtout, une importante correspondance à propos des engagements d'artistes.
Mais c'est sur l'administration de Félix Giacomoni que les archives de ce supplément portent principalement. Seuls cinq cartons, en effet, dans les premiers versements (55 AJ 202-206), concernent la difficile gestion de l'Odéon-Théâtre de France après les événements de mai 1968, et la pauvreté des archives sur la période Giacomoni y est frappante comparée à l'abondance pour celle de Jean-Louis Barrault. Le supplément présent comble en partie ce manque, et constitue aussi un début de documentation sur la gestion de Pierre Dux et Jean-Pierre Miquel (1971-1978). On y trouve, comme pour le Théâtre de France sous Jean-Louis Barrault, les dossiers de " préparation et lancement des spectacles " concernant chaque saison, de 1969 à 1979, avec les programmes, cartes d'invitations, communiqués à la presse et même, occasionnellement, photographies et affiches.
Jean-Louis Barrault, visiblement, avait su former le personnel administratif de l'Odéon et leur montrer l'importance de la constitution et de la conservation des dossiers pour chaque spectacle, ainsi que de leur regroupement par saison. Le pli était pris, et après son départ, les archives furent conservées de la même manière. Les archives du Théâtre de France qui, jusqu'à ce supplément, concernaient principalement la gestion de Jean-Louis Barrault, sont aujourd'hui ainsi heureusement complétées, de manière à procurer au chercheur un ensemble cohérent de 1959, date à laquelle l'Odéon retrouve son indépendance avec le titre de Théâtre de France, jusqu'en 1978, où il est à nouveau administré par le directeur de la Comédie-Française.
ARCHIVES DE L'ODÉON-THÉÂTRE DE L'EUROPE (1983-1999) : ANNEXE.
Depuis 1983, le théâtre de l'Odéon, devenu Odéon-Théâtre de l'Europe, conserve dans son service de documentation les dossiers des spectacles montés .in situ
Madame Juliette Caron, responsable du service, en a dressé l'inventaire pour les années 1983 à 1999 et a bien voulu accepter qu'il soit ici publié en annexe pour compléter le fonds présent. Qu'elle soit ici remerciée de son aide et de sa constante collaboration à l'ensemble de l'ouvrage.
Les documents les plus récents du fonds, conservés aux Archives nationales, datent de 1983. La jonction est donc en partie faite avec ce qui est conservé actuellement au théâtre. Mais il faut se rappeler qu'une partie des archives a été versée au département des Arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France pour les années 1971-1990, comme il sera dit plus loin.
Le présent inventaire, œuvre collective, n'aurait pu voir le jour sans l'aide de nombreux collaborateurs que nous tenons à remercier ici ; aux Archives nationales, M Yvette Lebrigand, conservateur général, puis M Catherine Mérot, conservateur général, successivement responsables de la section du XIX siècle ; également à la section du XIX siècle, M Sylvie Saez pour la numérisation des anciens inventaires dactylographiés et MM. Patrick Laharie et Danis Habib pour leur aide dans la saisie et la mise en forme du présent inventaire ; à la section du XX siècle, M Isabelle Neuschwander, conservateur général, alors responsable de la section, Agnès Callu, Patricia Gillet, conservateurs, chargées des fonds des théâtres et des arts, Caroline Piketty, conservateur en chef.memeeemeemes
Au service de documentation du théâtre de l'Odéon, M Juliette Caron a apporté son aide tout au long de ce travail. Le tableau des sources complémentaires a été constitué avec l'aide, à la Comédie-Française, de M. Joël Huthwohl, conservateur, alors directeur de la bibliothèque et du service d'archives, et de M Jacqueline Raskolnikov, sa collaboratrice ; au département des Arts du spectacle, on retrouve l'aide de M. Joël Huthwohl et de M Catherine Savev, conservateur. Enfin, un merci à tous ceux qui, partout, nous ont renseignées : au département de la Musique de la Bibliothèque nationale de France, M Marie-Gabrielle Soret, à la Bibliothèque de l'Opéra, M Nicole Wild, conservateur honoraire, à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, M Marie-Odile Gigou, notamment pour le fonds des régisseurs, à la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, M Florence Roth. C'est M. Jean-Michel Nectoux, conseiller scientifique à l'Institut national d'histoire de l'art, qui nous a signalé le fonds musical de l'Odéon conservé au département de la Musique. Quant au fonds documentaire de la Société historique du VI arrondissement, l'information nous en a été donnée par M. Garetta, conservateur général honoraire à la Bibliothèque nationale.mememememememee
M. Philippe Marcerou, conservateur, qui avait soutenu sa thèse d'École des chartes sur , nous a fourni une aide précieuse, notamment pour l'identification de certains décors, et M. Michel Quétin, conservateur général honoraire, spécialiste de l'histoire de la photographie, nous a toujours, avec dévouement, suivies et soutenues dans notre travail sur les photographies. Enfin, M Milana Henzlova, chargée des archives de Letovice en République tchèque, nous a permis d'identifier des théâtres tchèques et des spectacles présentés au Théâtre des Nations. Que tous soient ici remerciés.André Antoineme
FICHE DESCRIPTIVE
FR-AN/55 AJ 1-430.Référence :
Théâtre de l'Odéon.Intitulé :
1809-1983.Dates extrêmes :
411 articles (57 m.l.).Importance matérielle :
Théâtre de l'Odéon.Nom du producteur :
Historique :
1782 Inauguration du théâtre, construit par les architectes Peyre et de Wailly, pour abriter la Comédie-Française.
1789 (juillet) Prend le nom de Théâtre de la Nation.
1793 (septembre) Fermeture sur ordre du Comité de salut public.
1794 Réouverture sous le nom de Théâtre de l'Égalité.
1796 Concession de la direction du théâtre, à Poupart-Dorfeuille, décidée par le Directoire ; il prend alors le nom antique d'Odéon.
1797 Concession cédée à Leclerc et Le Page.
1798 Concession cédée à Sageret.
1799 (mars) Destruction du théâtre à la suite d'un incendie.
1808 Réouverture sous le nom de théâtre de l'Impératrice.
1818 (mars) Nouvelle destruction par un incendie.
1819 (septembre) Réouverture sous le nom de Second Théâtre-Français.
1828 Fermeture du théâtre par suite de difficultés financières.
1829 Réouverture sous la direction de Charles-Jean Harel.
1832-1836 Accueil de différentes troupes théâtrales en alternance ; l'Odéon est alors appelé, par dérision, théâtre Omnibus.
1837 Autorisation donnée à la Comédie-Française d'exploiter l'Odéon pendant 2 ans.
1838-1841 Accueil des Italiens après l'incendie de la salle Favart où se produisait le Théâtre Italien.
1841 Nomination de Jean-Baptiste Violet d'Épagny à la direction de l'Odéon. Une longue suite de directeurs va alors se succéder.
1946-1959 Concession de l'Odéon à la Comédie-Française ; le théâtre est appelé durant cette période salle Luxembourg.
1959 (septembre) Décision d'André Malraux, ministre de la Culture, de retirer l'Odéon à la Comédie-Française.
1959 (septembre) Nomination de Jean-Louis Barrault à la tête de l'Odéon prenant alors le nom de Théâtre de France.
1965 Renouvellement du mandat de Jean-Louis Barrault et nomination de ce dernier comme directeur du Théâtre des Nations qui sera hébergé au Théâtre de France.
1967 Ouverture du Petit-Odéon, au sein du théâtre, prévu pour la création contemporaine.
1968 Départ de Jean-Louis Barrault à la suite des événements de Mai 68 et nomination, à la tête du Théâtre de France, de Félix Giacomoni comme " administrateur général représentant le ministère d'État chargé des affaires culturelles ".
1971 Nomination de Pierre Dux, administrateur de la Comédie-Française, comme directeur du Théâtre national de l'Odéon.
1978 Organisation confirmée par un décret du 31 janvier précisant que " la direction de l'Odéon sera désormais confiée à l'administrateur de la Comédie-Française ".
1983 Instauration de deux secteurs d'activité. l'Odéon sera six mois par an Théâtre de l'Europe sous la direction artistique de Giorgio Strehler, fondateur du Piccolo Teatro de Milan ; le reste de la saison le Théâtre national de l'Odéon accueillera différentes troupes indépendantes.
1990 (1 juin) Décret donnant à l'Odéon un nouveau statut : il a désormais le titre actuel d'Odéon-Théâtre de l'Europe et retrouve sa pleine autonomie.er
Son statut juridique aujourd'hui est celui d'un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC).
Modalités d'entrée :
Versements en 1973 pour les articles 1 à 350, en 1994 pour les articles 351 à 387, en 2000 et 2007 pour les articles 390 à 430.
Présentation du contenu :
Les dates extrêmes du fonds de l'Odéon, coté 55 AJ, conservé aux Archives nationales, couvrent la période 1809-1983.
En réalité les archives proprement dites du théâtre de l'Odéon, à part quelques textes de pièces de théâtre remontant à 1809, couvrent la période 1852 à 1983 exception faite de la période de l'administration du théâtre par la Comédie-Française de 1946 à 1959.
Sont cotés aussi en 55 AJ des documents concernant la Compagnie Renaud-Barrault avant son installation à l'Odéon (1946-1960) et les archives du Théâtre des Nations (1954-1971). Cela s'explique par le fait que Jean-Louis Barrault nommé directeur du Théâtre de France en 1959 a été aussi à partir de 1965 directeur du Théâtre des Nations qui se produira à l'Odéon de 1965 à 1971.
- dans l'ordre des cotes (selon la présentation de l'inventaire)
55 AJ 1-127 Le théâtre de l'Odéon avant le Théâtre de France (1809-1946).
55 AJ 128-207 Le Théâtre de France (précédé de la Compagnie Renaud-Barrault) et le Théâtre national de l'Odéon (1946-1973).
55 AJ 208-220 .Cotes vacantes
55 AJ 221-335 Le Théâtre des Nations au théâtre Sarah-Bernhardt puis à l'Odéon-Théâtre de France (1954-1971).
55 AJ 336-340 .Cotes vacantes
55 AJ 341-350 Affiches de la Compagnie Renaud-Barrault, de l'Odéon-Théâtre de France, du Théâtre national de l'Odéon et du Théâtre des Nations (1952-1976).
55 AJ 351-387 Photographies de décors du théâtre de l'Odéon avant le Théâtre de France ([1875]-1946).
55 AJ 388-389 .Cotes vacantes
55 AJ 390-430 Supplément : Le théâtre de l'Odéon avant le Théâtre de France (1915-1959), l'Odéon-Théâtre de France (1959-1971) et le Théâtre national de l'Odéon (1971-1983).
Annexe Archives de l'Odéon-Théâtre de l'Europe conservées au service de documentation du théâtre (1983-1999).
- dans un ordre méthodique
Le Théâtre de l'Odéon avant le Théâtre de France (1809-1959) : 55 AJ 1-127, 351-387, 390-391 et 410/1.
Le Théâtre de France (1959-1971) : 55 AJ 128-206, 341-346, 350, 392-411, 414/1-416 et 429.
Le Théâtre national de l'Odéon (1971-1983) : 55 AJ 202, 207, 344, 410/1-413 et 417-430.
L'Odéon-Théâtre de l'Europe (1983-1999) : Annexe.
Le Théâtre des Nations (1954-1971) : 55 AJ 131, 133, 139, 158, 161, 168-169, 201, 205, 221-335, 347-348, 396, 411 et 416.
Les affiches de l'Odéon-Théâtre de France, du Théâtre national de l'Odéon et du Théâtre des Nations : 55 AJ 341-350.
Les photographies de décors du théâtre de l'Odéon avant le Théâtre de France : 55 AJ 351-387.
Conditions d'accès :
L'essentiel du fonds 55 AJ est librement communicable.
Toutefois, les contrats d'engagement et les fiches individuelles de renseignements sur le personnel étant soumis à un délai de communication de 50 ans, les cotes 55 AJ 149 à 152, 298, 398, 399, 404 ne sont accessibles que sur dérogation.
Les affiches cotées 55 AJ 341 à 350, de même que les photographies cotées 55 AJ 351 à 387, sont consultables à la Section des cartes et plans et de la photographie.
Conditions de reprographie :
Libre pour l'essentiel du fonds 55 AJ. Toutefois, la reproduction des cotes non librement communicables est interdite.
Il en va de même des cotes 55 AJ 287 à 289 et 311 à 313, susceptibles de contenir des manuscrits de pièces non représentées.
Pour les registres, recueils de textes et photographies, seule la photographie numérique est autorisée.
Instrument de recherche :
, répertoire numérique détaillé par Élisabeth Gautier-Desvaux, Yvette Isselin, Odile Krakovitch, Brigitte Labat-Poussin (+) et Sylvie Nicolas, revu et complété par Yvette Isselin et Brigitte Labat-Poussin (+), suivi d'un index alphabétique des noms de personnes, théâtres, titres de pièces, lieux, mots-matières ; en annexe, inventaire, par Juliette Caron, des archives de l'Odéon-Théâtre de l'Europe conservées au service de documentation du théâtre.Archives du Théâtre de l'Odéon : 55 AJ 1 à 430
Cet instrument de recherche reprend et remplace les inventaires dactylographiés suivants :
- ). Rép. num. détaillé dact., par Br. Labat-Poussin, 1985, 35 p.55 AJ 1 à 127. L'Odéon avant le Théâtre de France (seconde moitié du XIXes.-1946
- . Rép. num. détaillé dact., par Br. Labat-Poussin, 1985, 64 p.55 AJ 128 à 207. Le Théâtre de France de Jean-Louis Barrault, l'Odéon après le Théâtre de France (1959-1973)
- . Rép. num. détaillé dact., par S. Nicolas, 1982, 32 p.55 AJ 221 à 335. Le Théâtre des Nations (1954-1971)
- . Rép. num. détaillé dact., par E. Desvaux, 1974, et S. Nicolas, 1982, 44 p.55 AJ 341 à 350. Affiches de théâtres (1952-1976)
- . Inv. anal. dact., par Y. Isselin, 1998, 101 p.55 AJ 351 à 386. Photographies de décors des pièces jouées à l'Odéon (1898-1946)
- . Rép. num. détaillé dact., par Y. Isselin, 2002, 21 p.55 AJ 390 à 430. Supplément du Théâtre de l'Odéon (1909-1983)

Cote :

AJ/55/1-AJ/55/430

Publication :

Archives Nationales
2009

Ressources complémentaires :

SOURCES COMPLÉMENTAIRES
La documentation sur le théâtre de l'Odéon, comme d'ailleurs sur la plupart des théâtres, étant très dispersée, il a semblé nécessaire de donner la liste ou éventuellement un aperçu des fonds principaux des dépôts publics ou semi-publics. Les renseignements qui suivent, surtout pour les dépôts autres que les Archives nationales, ne peuvent servir que de point de départ pour une recherche plus poussée et ne sont donnés qu'à titre indicatif.
I. ARCHIVES NATIONALES
- : cotes du cadre de classement ( les sous-séries d'Ancien-Régime sont conservées sur le site de Paris)PIERREFITTE-SUR-SEINE
De nombreux documents concernent les théâtres en général et naturellement celui de l'Odéon. En effet l'État, dont dépendent financièrement et administrativement les établissements subventionnés, intervient soit pour autoriser, surveiller ou financer les travaux, soit pour contrôler la direction du théâtre, soit enfin pour censurer les pièces choisies. Cela entraîne, surtout pour le XIX siècle, la constitution de dossiers d'archives, mais aussi leur dispersion dans différentes séries correspondant aux différentes administrations concernées, direction des Beaux-Arts, Finances, etc. À la fin du siècle, et plus nettement à partir de 1906, avec la suppression de la censure et l'exigence d'une totale liberté d'expression, l'ingérence de l'État se fait de moins en moins sentir, on ne rencontre plus l'Odéon que parce qu'il est subventionné par l'État et que l'État entretient ses locaux.e
Voici un tableau succinct des principales cotes des documents concernant l'Odéon, regroupées par grands thèmes. On s'est volontairement limité aux articles ou groupes d'articles consacrés à ce théâtre, excluant notamment les séries traitant de l'administration des théâtres en général ainsi que les documents épisodiques. Les Archives privées et le Minutier des notaires ne contiennent pas de groupes d'articles consacrés à l'Odéon, ils ne sont donc pas signalés ici. Ces fonds constituent pourtant une source de l'histoire du théâtre à ne pas négliger. Pour plus de précision sur le contenu des articles cités, on se reportera aux inventaires, manuscrits ou imprimés, des Archives nationales.
Nous avons fait cependant une exception pour un fonds de la sous-série F , 7 m.l., soit 42 cartons, récemment versé par la direction des Théâtres du ministère de la Culture, ensemble pas encore définitivement classé et pour cette raison pas encore coté, mais qui présente un grand intérêt en ce qu'il concerne la période sur laquelle 55 AJ conserve peu de documents : l'entre-deux-guerres, la Seconde Guerre mondiale, ainsi que quelques dossiers d'après-guerre jusqu'à la nomination de Jean-Louis Barrault. Cet aperçu permettra au lecteur de savoir que ces archives existent, mais qu'elles sont pour le moment, tant que leur classement n'est pas terminé, non consultables.21
Administration de l'Odéon. Généralités.
XVIII siècle (il s'agit notamment de documents sur l'administration de la Comédie-Française qui s'installe en 1782 dans la nouvelle salle de l'Odéon) :  e
- F (Instruction publique), article 25*.17
- F (Beaux-Arts), article 1099-1100 ; 4649 ; 5235.21
- O (Maison du roi sous l'Ancien Régime), articles 844-845.1
- AJ (Opéra), articles 44, dossier XV ; 49, dossier I ; 58.13
XIX siècle :e
- CC (Sénat, Chambre et Cour des pairs), article 479/7, n° 574.
- F (Instruction publique), article 2656.17
- F (Beaux-Arts), articles 511 ; 1099-1111 ; 4649-4655 ; 5235-5239.21
- O (Maison de l'empereur sous le Premier Empire), article 45.2
- O (Maison du roi sous la Restauration), articles 256 ; 264 ; 269 ; 272 ; 275 ; 1783-1797.3
- AJ (Opéra), articles 76, dossier VII ; 147, dossier I ; 444, dossier II ; 1018, dossier IV ; 1044 ; 1052 ; 1129.13
XX siècle :e
- F (Beaux-Arts), articles 3984, dossier 2 c ; 4650-4655 ; 5235-5240.21
Artistes et autres personnels de l'Odéon (voir aussi la base de données nominatives appelée QUIDAM consultable aux Archives nationales).
XVIII siècle :e
- O (Maison du roi sous l'Ancien Régime), article 844.1
XIX siècle :e
- F (Beaux-Arts), articles 1099-1111 ; 4635, dossier 1g ; 4650-4653.21
- F (Ministère d'État), article 115, dossier Beauplan ; 118, dossier La ROUNAT.70
- AB XIX (documents isolés et papiers d'érudits), articles 4126-4129 (fonds Eugène Bertrand, ancien artiste de l'Odéon et Nestor Roqueplan).
- AJ (Opéra), articles 77, dossier IV ; 110-122 (dossiers " Correspondance générale ", " Spectacles " ou " Service des entrées ") ; 471, dossier II ; 472, dossier II ; 1036 ; 1044 ; 1129.13
- LH (dossiers de Légion d'honneur), base LEONORE.
XX siècle :e
- F (Beaux-Arts), articles 4650-4653 ; 5236.21
- 313 AP (Papiers Painlevé et Reinach), article 253.
- LH (dossiers de Légion d'honneur), base LEONORE.
Bâtiment.
XVIII siècle (il s'agit notamment de documents sur l'administration de la Comédie-Française qui s'installe en 1782 dans la nouvelle salle de l'Odéon) :e
- F (Police), article 6199.7
- F (Bâtiments civils), article 876.13
- F (Travaux publics), article 187/B.14
- F (Beaux-Arts), article 1111.21
- H (Bureau de la Ville de Paris), article 2177.2
- N III Seine (Cartes et plans), articles 231/1-2 ; 407 ; 680 ; 873 ; 1095 ; 1142/1-87.
- O (Maison du roi sous l'Ancien Régime), articles 846-847.1
- R (Papiers du comte de Provence), article 414.5
- Z (Chambre et greffiers des bâtiments), articles 1116 ; 1303.1J
- AJ (Opéra), article 1044, dossier " Théâtre de l'Égalité ".13
- AJ (Garde-Meuble), articles 60-62 ; 1095.19
XIX siècle :e
- CC (Sénat, Chambre et Cour des pairs), articles 70 ; 101 ; 122-130 ; 151 ; 153 ; 155 ; 166.
- F (Police), article 6867.7
- F (Bâtiments civils), articles 206 ; 582 ; 886 ; 1269.13
- F (Beaux-Arts), articles 829 ; 1111 ; 1578-1579 ; 2359-2361 ; 3358/1-3361/2 ; 3524 ; 4653 ; 5236 ; 6166-6168.21
- N III Seine (Cartes et plans), articles 1144/1-9 ; 1332.
- O (Maison de l'empereur sous le Premier Empire), articles 1334 ; 1422.2
- AJ (Opéra), articles 185, dossier II ; 532, dossier III.13
- VA (collection de plans de bâtiments civils versés par la direction de l'Architecture), articles XVII ; CXLIX ; CCIII.
XX siècle :e
- F (Beaux-Arts), articles 3875-3911 ; 4653 ; 4857, 5236 ; 6166-6168.21
Répertoire et censure.
- CC (Sénat, Chambre et Cour des pairs), article 483/1, n° 255 ; 484/2, n° 461.
- F (Police), articles 3492 ; 4334.7
- F (Imprimerie, librairie, presse, censure), articles 581-668 ; 704-733 ; pour le Théâtre des Nations hébergé par l'Odéon, articles 740-743.18
- F (Beaux-Arts), articles 967 ; 1099-1110 ; 4654 ; 5239.21
- O (Maison du roi sous l'Ancien Régime), article 845.1
- AJ (Opéra), article 1050, dossier III ; 1062, dossier I.13
Représentations et spectacles.
- F (Instruction publique), articles 4391-4392 ; 4399.17
- F (Beaux-Arts), articles 4654-4655 ; 5239. Voir aussi le groupe d'articles 1099-1111.21
- AJ (Opéra), articles 112-123 (dossiers " Spectacles " ou " Service des entrées ") ; 212, dossier III ; 1160, dossier I ; 1283.13
Versement récent de la direction des Théâtres, non coté, concernant l'Odéon de 1913 à 1959.
F I. Odéon. - Conseil judiciaire et directions du théâtre de 1921 à 1946.21
1. . Demandes de renseignements, candidatures d'avocats.Conseil judiciaire
2. Projet d'organisation à l'Odéon d'un enseignement complémentaire de l'Université par la création de cours sur la littérature et les arts contemporains (25 novembre 1921).Projet d'Alphonse Séché.
3. Nomination (décembre 1921), cautionnement, cahiers des charges.Direction de Firmin Gémier.
4. . Cahier des charges (1926), note sur l'activité du théâtre, des missions de Gémier (février 1930). Situation financière du théâtre, régularisation du cautionnement (septembre 1932), bilan, nouveau cahier des charges (1936), rapports d'activité (1932-1937).Direction de Firmin Gémier en association avec Paul AbramPremière direction de Paul Abram.
5. Candidatures à la direction (1940-1941).
A) Listes
B) Dossiers individuels (les dossiers contiennent en général un , souvent des lettres de recommandation)  :curriculum vitae
ALDEBERT (Pierre), directeur du Théâtre national populaire et directeur temporaire de l'Odéon jusqu'à la désignation du titulaire (arrêté du 13 janvier 1941), décembre 1940-mars 1941.
AUTANT (Édouard), architecte D.P.L.G., et Autant-Lara (Louis), sociétaire de la Comédie-Française, directeurs d', 29 janvier 1941.Art et Action
BERTEAUX (Charles), acteur dramatique, janvier 1941.
BRUYEZ (René), auteur dramatique, 14 janvier-19 mars 1941.
COMBES-MARNES (Léon), chef de service à l'imprimerie Crété à Corbeil, 20 janvier 1941.
DEMASY (Paul), auteur dramatique, 27 janvier-18 février 1941.
DULLIN (Charles), directeur des " Spectacles Charles Dullin " avec Gaston Baty, directeur du théâtre Montparnasse ", et Pierre Renoir, codirecteur du théâtre de l'Athénée, 27 février - 5 mars 1941.
FÉRAUDY (Jacques de), artiste dramatique et homme de lettres, 29 janvier 1941.
FRONDAIS (Pierre), auteur dramatique, 14 janvier 1941.
HÉBERTOT (Jacques), directeur du Théâtre des Arts-Hébertot, 31 décembre 1940-16 avril 1941.
HERVÉ (Jean), sociétaire de la Comédie-Française, 31 janvier 1941.
JANVIER (Jean-Louis) et Audier (Raoul), directeurs des Tournées Baret, 2 septembre - 10 octobre 1941.
ORGEIX (François d'), directeur du Théâtre Daunou, 27 novembre 1940-20 février 1941.
RIVAIN (Marie-Ange), directrice de la " Petite Scène ", s.d. (en annexe, une lettre du 9 juillet 1936 (en fac-simile) au sujet de l'activité de sa compagnie.
ROCHER (René), directeur du théâtre du Vieux-Colombier, 14 novembre 1940-12 mars 1941.
SÉCHÉ (Alphonse), homme de lettres, lecteur à la Comédie-Française, 17 décembre 1940-3 avril 1941.
6. . Arrêté du 16 mai 1941, cahier des charges (1942), arrêté du 15 mai 1943 modifiant le cahier des charges, renouvellement du privilège de Rocher (1943), état des lieux (juillet 1943), liquidation de la Société René Rocher (1944).Direction de René Rocher
7. .Gestion provisoire de l'Odéon
A) Armand Salacrou, directeur provisoire (septembre 1944).
B) Réintégration de Paul Abram (octobre 1944).
8. .Deuxième direction de Paul Abram
A) Nouveau cahier des charges fixé par arrêté du 3 novembre 1944.
B) Nouvelle concession de privilège (1944-1947).
C) Application du cahier des charges et état des lieux (juillet 1945).
D) Réclamations contre le projet de réunion de l'Odéon à la Comédie-Française (1946).
E) Conditions posées par Paul Abram pour le renoncement anticipé de son privilège de directeur de l'Odéon et son acceptation du poste de directeur du Conservatoire national d'art dramatique (17 avril-28 mai 1946).
F) Liquidation de l'Odéon, et conditions de fusion avec la Comédie-Française (20 juin-1 octobre 1946).er
F II. Odéon - salle Luxembourg de la Comédie-Française jusqu'à la direction de Jean-Louis Barrault. - Comptabilité, personnel, bâtiments.21
1. .Comptabilité
A) Situations financières mensuelles (janvier-avril 1941).
B) Lettre de Paul Abram au délégué aux Spectacles, Édouard Bourdet (1944).
C) Transmission par l'Odéon en application du cahier des charges, des états de recettes et des états d'appointements mensuels (14 février-14 juin 1945).
D) Abonnements (1944-23 juillet1946).
2. .Personnel
A) Tableau du personnel de l'administration et de la scène (novembre 1914).
B) Ouvreuses : protestations contre les redevances exigées d'elles par le théâtre (25 novembre 1913-29 août 1925).
C) Demandes d'indemnisation des musiciens pour la soirée de décommandée par suite de l'assassinat du président de la République Paul Doumer (3-25 juin 1932).L'Arlésienne
D) Machinistes et électriciens (1933-1936).
E) Candidature de Pierre Aldebert aux fonctions de directeur de la scène.
F) Candidatures et demandes d'engagements d'artistes (décembre 1938-septembre 1941).
3. ().Personnelsuite
A) Licenciements (4 novembre 1941-30 mars 1943).
B) Demande d'autorisation d'absence (avril 1944).
C) Salaires (juillet 1944-mars 1946).
D) Caisse des retraites du personnel (décembre 1931-décembre 1945) ; projet de décret (s.d.).
E) Anciens membres du personnel (décembre 1943-février 1949).
4. . Arrêté du 15 janvier 1942.Service médical
5. (janvier 1919 et mai-novembre 1944).Bâtiments, architectes, nominations
6. Sécurité en cas d'incendie (1887-1946).Bâtiments.
7. Travaux et aménagements, réparations (1903-1945).Bâtiments.
8. Chauffage (1928-1942).Bâtiments.
F III. Odéon. - Bâtiments. Matériel. Répertoire. Organisation des représentations.21
1. Installations électriques (1887-1947).Bâtiments.
2. . Équipements sanitaires (1937).Bâtiments
3. (plan) (1944).Bâtiments de la salle
4. (1944-1945).Décors
5. Répertoire.
A) Projet d'arrêté concernant l'admission et l'examen des œuvres présentées au théâtre de l'Odéon (1872).
B) Réceptions de pièces (1936-1943).
C) Reprises (1936-1942).
D) Réclamations contre des pièces représentées (1939-1943).
6. Organisation des représentations.
A) Places. Entrées pour les répétitions, répétitions générales (1912-1920).
B) Billets de faveur et tarif réduit (1920-1934).Id.
C) . Prix (1921-1931).Id
D) . Location (1934-1936).Id
E) Entrées gratuites (1914-1945).Id.
7. Protestation (25 novembre 1937), programme et entente avec la Comédie-Française sur les jours de représentation (1944). Fermeture annuelle (1922-1945).Organisation des représentations.
8. Représentations au dehors.
A) Tournées à l'étranger. Allemagne et Autriche (1 mars-4 juin 1930) ; Bruxelles, La Haye (19 septembre-2 octobre 1930) ; Bruxelles (28 avril-2 mai 1932) ; Hollande (5 septembre 1932 et 16 novembre-9 décembre 1933).er
B) Projet de représentations à la Cité universitaire, 3-20 janvier 1937.
- : cotes continuesPIERREFITTE-SUR-SEINE
Odéon.
Versements de la direction du Théâtre et des Spectacles n° 19800368 ; 19870599 ; 19910242 ; 19930504 ; 19940551 ; 20040424.
Théâtre des Nations.
Versement de la direction des Théâtres et des Spectacles n° 19910241.
II. ARCHIVES DE PARIS
Pérotin/812/67/1. Fonds du théâtre Sarah-Bernhardt et du Théâtre des Nations (1948-1967)
1-91. Fonds Sarah-Bernhardt (1948-1967).
92-148. Fonds Théâtre des Nations (1954-1965).
149-221. Livres de paie des deux théâtres (1948-1966).
Ce sont essentiellement les articles 92 à 221 qui concernent le Théâtre des Nations. Ce fonds contient :
1/ Pour chaque saison, des dossiers classés par pays participant ou par titre des spectacles présentés. Ils traitent de l'organisation de la venue des troupes et de la réalisation des spectacles sur la scène de Sarah-Bernhardt ou sur d'autres scènes parisiennes.
2/ Des dossiers généraux sur la gestion du Théâtre des Nations : budgets, recettes et dépenses, paiements aux fournisseurs, calendriers des représentations.
3/ Des dossiers sur l'organisation du festival international du théâtre de 1954 à 1956, festival qui est la préfigurisation du Théâtre des Nations.
Dans les articles 149-221, on trouvera les paiements au personnel administratif, technique et artistique du théâtre Sarah-Bernhardt. Le Théâtre des Nations y figure, soit mêlé à Sarah-Bernhardt, soit isolé (articles 175-178, 199, 216-220).
III. BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE FRANCE
- DÉPARTEMENT DES ARTS DU SPECTACLE
Il est l'espace incontournable pour toute recherche sur l'histoire du théâtre en général et de l'Odéon en particulier. L'accroissement de ses collections est constant et les informations qui suivent ne donnent qu'une idée très approximative de sa richesse, et notamment de l'importance de la principale de ses collections, le fonds Rondel, qui rassemble une documentation unique au monde sur les théâtres, de la Révolution au début du XX siècle. Il va sans dire que le fonds des ouvrages imprimés est également important.e
Histoire de l'Odéon, administration et directions successives.
- Collection Rondel Manuscrits (1798-1922), notamment sur les directions Picard (1818-1821), Harel (1829-1830) et Antoine (1906-1913).
- Documents postérieurs, notamment relevés de location (1907-1913), rapports de lecture (1906-1944) et commission consultative du théâtre (1978-1988).
Répertoire : textes, programmes et presse.
- Fonds de l'Odéon (1971-1990) : programmes et photographies des spectacles, textes de pièces proposées au théâtre et comptes rendus de lecture. Les revues de presse ont été jointes à la série SW, et les affiches, au fonds des affiches.
- Plusieurs milliers de textes de pièces déposées à l'Odéon, ou proposées au comité de lecture, au XIX et au début du XX siècles. En partie, doubles de la série F des Archives nationales, exemplaires de la censure rendus au théâtre et ayant parfois servi à la mise en scène. Il faut y ajouter trois cartons versés par l'Odéon en 1993 contenant environ 130 œuvres contemporaines.ee18
- Collection Rondel Manuscrits (1798-1922), notamment répertoire des pièces représentées à l'Odéon de 1797 à 1900, dressé par Henri Lecomte.
- Collection Rondel, section Rt 2510-2780 : Comédie-Française : programmes, coupures de presse, brochures, programmes des représentations et des matinées classiques, et conférences des jeudis et samedis (utilisables pour l'Odéon, pour les périodes où il a servi de salle à la Comédie-Française ou de " Second Théâtre-Français ").
- Collection Rondel, section Rf  : dossiers de presse et programmes des spectacles classés par section chronologique, puis par auteur.Théâtre-Français
- Collection Rondel section Rt 1507-2509, 2781-2800 : dossiers sur l'histoire et le répertoire de la Comédie-Française.
- Collection Rondel Supplément, Rsupp, recueils de coupures de presse et programmes pour les spectacles de février 1937 à mai 1946 et pour la saison 1959-1960 (Odéon-Théâtre de France).
- Série SW, recueils de coupures de presse et programmes de l'Odéon, 1939-1946, 1972-1984. Voir aussi au nom de l'auteur du texte.
- WNA 104, programmes du théâtre de l'Odéon, 1821 à nos jours. Cette série est très partielle jusqu'à la fin du XIX siècle. Presse à partir de 1998.e
- Don de l'imprimeur Saint-Julien, programmes concernant la direction Jean-Louis Barrault au théâtre de l'Odéon : spectacles montés à Paris et en tournées de 1961 à 1968, ou produits par des compagnies invitées dans le cadre du Théâtre des Nations.
Iconographie.
- Iconographie Rondel,
1. Albums contenant des scènes de théâtres parisiens (gravures, photographies) classées dans l'ordre chronologique.
2. Portraits de comédiens classés par ordre alphabétique.
3. Architecture du théâtre de l'Odéon, gravures et plans représentant la façade du théâtre. Voir aussi la section Rt, ouvrages imprimés, notamment celui de Peyre fils, , Paris, 1819.Projet de reconstruction de la Salle de l'Odéon
- Collections photographiques depuis 1945 (photographes ou agences spécialisés), notamment la collection Roger Pic pour le Théâtre des Nations.
- Fonds des affiches classées par lieu, pour les saisons et par auteur de pièces.
- Fonds des maquettes, classées par décorateur.
D'autres fonds seraient à consulter provenant d'hommes de théâtre qui ont dirigé l'Odéon :
- , 20 000 lettres reçues par André Antoine, cahiers de bord et registres de compte.Collection André Antoine
- , archives de la Compagnie Madeleine Renaud-Jean-Louis Barrault, dossiers de production de spectacles (mises en scène, photographies, partitions, bandes sonores, etc.), correspondance, statuts, dossiers administratifs, maquettes, éléments de décors, costumes et accessoires.Collection Renaud-Barrault
- , directeur du théâtre de l'Odéon de 1941 à 1944, manuscrits de pièces, notes de mise en scène, photographies, maquettes.Collection René Rocher
- DÉPARTEMENT DE LA MUSIQUE
Le fonds du matériel musical du théâtre de l'Odéon a été versé au département de la Musique, en juillet 1973, époque du premier versement d'archives aux Archives nationales.
Ce fonds est évalué à 12 mètres linéaires. À l'heure actuelle, des recherches dans ce fonds sont possibles à partir du fichier général du département, dans lequel sont intégrées les fiches concernant l'Odéon.
Cet ensemble se compose essentiellement du matériel musical, par instrument, des différentes œuvres programmées à l'Odéon. Ces œuvres sont surtout des pièces de théâtre. Quelquefois des livrets, sous forme de copies, sont joints à ce matériel. Il peut aussi y avoir des partitions manuscrites (parfois autographes) ou imprimées. Les dates extrêmes du fonds vont de 1793 à 1956. Mais la majeure partie des documents concerne la période comprise entre 1840 et 1939.
De rapides comparaisons, menées entre les archives de l'Odéon conservées aux Archives nationales et le fonds musical du département de la Musique montrent leur complémentarité. Ainsi en 1864, pour la pièce de A. Bréan, on trouvera le texte de la pièce aux Archives nationales et le matériel musical dû à Saint-Saëns au département de la Musique. En 1938, pour l' de Shakespeare, monté sur une traduction de Jean Sarment, la musique de Reynaldo Hahn est au département de la Musique, tandis que les critiques théâtrales parues dans la presse sont aux Archives nationales. En 1944, de Lope de Véga, sur des musiques d'Albeniz, Granados et autres, est présente au département de la Musique par son matériel musical et aux Archives nationales par de nombreuses photographies des décors. On pourrait ainsi multiplier les exemples montrant que ces deux fonds correspondent, en partie du moins, à une même période d'activité de l'Odéon.VercingétorixOthelloL'Étoile de Séville
- BIBLIOTHÈQUE DE L'OPÉRA
Des documents très divers (contrats de société des directeurs de l'Odéon, affiches, orchestre, décors, etc.) de l'époque révolutionnaire à 1837, sont conservés sous la référence : Théâtres de Paris (Odéon) : 1 à 60.
IV. BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES DE LA COMÉDIE-FRANÇAISE
L'histoire de l'Odéon étant, dès sa construction et à plusieurs reprises, liée à celle de la Comédie-Française, les archives de ce théâtre conservées à la Bibliothèque constituent une source essentielle, notamment pour les époques suivantes :
- 1782-1791 : l'Odéon, salle de la Comédie-Française.
- 1791-1799 : l'Odéon, salle d'une partie des Comédiens-Français.
- 1832-1835 : la Comédie-Française partage l'Odéon avec l'Opéra-Comique.
- 1837-1840 : l'Odéon, " seconde salle de la Comédie-Française ".
- 1900 : après l'incendie de la Comédie-Française, la troupe est accueillie à l'Odéon.
- 1940-1941 : Jacques Copeau, administrateur de la Comédie-Française, est aussi directeur de l'Odéon.
- 1946-1959 : l'Odéon est mis à la disposition de la Comédie-Française et prend le nom de " salle Luxembourg ".
- 1971-1982 : Pierre Dux, puis Jacques Toja, administrateurs de la Comédie-Française, sont aussi directeurs de l'Odéon.
Pour ces périodes, la Bibliothèque possède une documentation fondamentale sur l'administration, les comédiens, le bâtiment et le répertoire (archives générales, registres journaliers, dossiers de comédiens et d'auteurs, presse, programmes, manuscrits de pièces, iconographie ancienne, photographies, affiches, maquettes de décors et de costumes, plans, peintures et sculptures). Pour les autres périodes, notamment pour le XIX siècle, les archives de la Comédie-Française restent très intéressantes à cause des liens permanents entre les deux théâtres.e
Les séries s'organisent, pour les XVIII , XIX et XX siècles, de la sorte :eee
AA. Correspondance avec les autorités
AB. Bâtiments
AC. Comptabilité
AE. Relations avec le public
AG. Archives générales (par exemple, 2 AG 11000, 14000 et suivantes : l'" affaire Sageret ", exploitant)
AP. Rapports avec la police
AS. Comités et assemblées
AT. Théâtres extérieurs
AV. Voyages à la cour.
Le XVIII siècle est marqué par le chiffre 2 précédant la série (2 AA, etc.), le XIX siècle par le chiffre 3, et le XX par le chiffre 4. Ainsi pour le XIX siècle, période où l'Odéon fut, la plupart du temps, autonome par rapport à la Comédie-Française, on trouvera les archives le concernant dans 3 AT.eeee
Il est difficile de dresser un état plus précis par série et par cote, les dossiers, classés par matière, ne différenciant pas les deux théâtres. Il convient de signaler plus particulièrement :
Architecture : 2 AB.
- Plans de Wailly (1 carton).
- Dossiers et correspondance sur la construction, les fournisseurs, les contrats avec Angevilliers (2 cartons).
- Gravures.
Époque révolutionnaire (période durant laquelle l'Odéon fut le seul théâtre où la Comédie-Française, devenue Théâtre de la Nation, put donner des représentations).
- 12 registres : 1782-1793. Recettes et dépenses journalières.
- registres : 1782-1793. Comptes et compte-rendus des comités de lecture.
- dossiers d'acteurs et de personnels, d'auteurs, de décorateurs, de musiciens.
[Voir Roseline La Place, " Inventaire des registres de la Comédie-Française pour le XVIII siècle ", dans , 1890, n° 4 ; l'" Inventaire des registres de la Comédie-Française pour le XIX siècle ", dans , 1895, n° 5].eRevue d'histoire du ThéâtreeRevue d'histoire du Théâtre
L'Odéon au XIX siècle : 3 AT.e
- Archives générales : 1799-1890 (2 cartons).
- Représentations de la Comédie-Française à l'Odéon : 1832-1838 (7 cartons).
- Exploitation de l'Odéon par la Comédie-Française : 1832-1840 (7 cartons).
Iconographie.
Elle est répartie dans les dossiers d'acteurs et d'œuvres. 4 cartons concernent cependant plus particulièrement les mises en scène et costumes des pièces jouées par les comédiens du Français à l'Odéon.
Affiches et programmes.
On trouve quelques exemples pour le XIX siècle, mais ce sont surtout les périodes 1946-1959 (qui présentent une remarquable collection de programmes en 41 cartons cotés L) et les années 1971-1989 pour lesquelles la Comédie-Française possède un extraordinaire ensemble d'affiches et surtout de programmes non seulement des représentations, mais aussi des galas et autres manifestations.e
Photographies et dossiers techniques.
Source abondante pour la période 1971-1990.
Presse.
Présente par périodes : 1914-1919 (1 carton).
1937-1984 (1 carton).
Administration : 1900, 1946-1959, 1959-1988.
Les archives sont abondantes pour les périodes énumérées ci-dessus où l'Odéon ne fut pas séparé de la Comédie-Française, et notamment pour les années 1946-1959, où l'Odéon, appelé " salle Luxembourg ", était la seconde salle du Théâtre-Français. Plus particulièrement, dans la sous-série 4 AC, non encore classée, on cherchera tout ce qui se rapporte au budget, à la comptabilité, au secrétariat général, à la production. Dans le fonds 4 AG, plus spécifiquement consacré à l'administration, on trouvera les registres journaliers et des dossiers administratifs. Dans les autres sous-séries, on pourra consulter dossiers d'acteurs, presse, maquettes et costumes. Dans la sous-série 4 AS, se trouvent trois cartons consacrés aux comités d'administration pour les années 1946-1953.
Pour les périodes antérieures à 1946, la vie de l'Odéon est surtout présente dans les archives de la Comédie-Française par les dossiers d'acteurs. Signalons pour l'année 1900, un registre, pour un mois seulement, sur les représentations de la Comédie-Française à l'Odéon, à la suite de l'incendie qui ravagea la salle Richelieu.
Pour les années postérieures à 1959 et à la séparation des deux théâtres, les documents concernant l'Odéon se trouvent dans la sous-série 4 AT (théâtres extérieurs), classés par saison, puis par rubrique matière : comités, secrétariat général, etc.
V. BIBLIOTHÈQUE HISTORIQUE DE LA VILLE DE PARIS
Fonds de la Régie théâtrale.
Ce fonds ne comprend pas d'articles spécialement consacrés au théâtre de l'Odéon, sauf le livre de bord du théâtre qui va du 6 septembre 1851 au 6 juin 1852 (ce registre précède exactement ceux qui sont conservés aux Archives nationales dans le fonds de l'Odéon sous les cotes 55 AJ 1-42).. Ce fonds possède une riche documentation sur le répertoire des théâtres parisiens de 1878 à 1960 environ, classée sous différentes rubriques dans lesquelles on retrouve l'activité de l'Odéon :
- Mises en scènes lyriques (classement alphabétique des pièces).
- Mises en scènes dramatiques (classement alphabétique des pièces).
- Dessins de maquettes de décors et de costumes.
- Portraits (classement alphabétique des personnes).
- Photographies de scène (classement alphabétique des pièces).
- Autographes (classement alphabétique des personnes).
- Programmes des spectacles (classement alphabétique des théâtres de 1890 à nos jours).
- Dossiers de presse (classement alphabétique des théâtres). Ils sont tenus à jour depuis 1978. Avant cette date, le classement est en cours :
Dossiers de presse, depuis 1890 (classement alphabétique des personnes : auteurs, acteurs, directeurs...). À noter les deux dossiers Antoine consacrés à sa vie et à ses œuvres. Les albums Gémier débutent après son départ de la direction de l'Odéon.
Il faut noter enfin les collections de cartes postales et de caricatures consacrées au théâtre et naturellement les nombreux ouvrages imprimés.
Dans le fonds des régisseurs également, il faut signaler un ensemble de programmes, versé à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, en 1993, divisé en petit et grand format, pour des pièces produites de 1897 à 1992. Les années 1930-1945 sont le plus abondamment représentées, pour les petits formats ; en revanche, pour les grands formats, on trouve davantage dans cette collection les programmes des créations des années 1906-1915.
Architecture.
Plans de la construction de l'Odéon par Charles de Wailly (cités dans le catalogue de l'exposition , Paris, 1979).Charles de Wailly
VI. MUSÉE CARNAVALET
Le musée conserve des plans de Charles de Wailly pour la construction de l'Odéon (voir le catalogue de l'exposition , Paris, 1979, et les articles de Michel Gallet, " Un projet de Charles de Wailly pour la Comédie-Française ", p. 3-13 du juin 1965, n° 1, de Monika Steinhausen et Daniel Rabreau, " Le théâtre de l'Odéon de Charles de Wailly et Marie-Joseph Peyre, 1767-1782 ", dans la , n° 19, 1973).Charles de WaillyBulletin du Musée Carnavalet,Revue de l'art
VII. SOCIÉTÉ DES AUTEURS ET COMPOSITEURS DRAMATIQUES
La consultation des archives et de la bibliothèque de cette société est soumise à autorisation préalable. En ce qui concerne l'Odéon, on y trouvera surtout des renseignements sur le répertoire du théâtre et sur les auteurs des pièces jouées.
- BIBLIOTHÈQUE
Elle comprend, remontant au XVIII siècle, un fonds de pièces manuscrites et imprimées et des périodiques, ainsi que des autographes, des estampes et photographies d'auteurs ou de comédiens, des programmes et des affiches. À cela s'ajoutent certains fonds privés comme le fonds Lugne-Poe.e
- ARCHIVES
Elles se composent essentiellement des procès-verbaux de la Société remontant à 1813, avec une lacune de 1822 à 1828.
Il existe aussi deux séries de registres des recettes, classées chronologiquement, l'une par auteur, l'autre par théâtre depuis 1840 : c'est surtout cette dernière série qui peut être utile pour le répertoire de l'Odéon.
VIII. MAIRIE DU VIeARRONDISSEMENT DE PARIS
Il s'agit d'un ensemble, coté , composé de documents très divers concernant l'Odéon, pour une large période chronologique allant de 1798 à 1911. L'essentiel est constitué de lettres, mais aussi de notes et de mémoires, de coupures de presse et d'articles imprimés. Bon nombre de lettres émane des directeurs : d'Épagny, Altaroche, Vaëz, Royer, La Rounat, Du Quesnel, Desbeaux, Lamarck et Ginisty. À noter quelques cartes-programmes annonçant des représentations sous la direction d'Antoine, entre 1909 et 1911.Fonds documentaire, première partie, chapitre III, 9,1
L'exploitation du théâtre par les différents directeurs, la prise de possession de celui-ci par le Sénat, la gestion du personnel et des acteurs (engagements, émargements, amendes), les demandes d'entrées gratuites, les renvois de manuscrits de pièces refusées, tels sont les principaux sujets évoqués dans les documents.
IX. SÉNAT
Sous-série 71S provenant de la Prêture et de la Trésorerie sous le Sénat conservateur puis de la Trésorerie sous la Chambre des pairs (1799-1848).
Il s'agit essentiellement de mémoires de travaux, d'ordonnances, d'arrêtés, de correspondance, d'états nominatifs et de quelques plans.
On y trouve des documents, s'échelonnant de 1807 à 1832, témoignant de la restauration du théâtre de l'Odéon à partir de 1807, de son entretien (travaux, relations avec les locataires, avec la troupe) et de sa reconstruction après l'incendie de 1818.
X. ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE DES BEAUX-ARTS
Elle conserve les dessins d'architecture exécutés par Marie-Joseph Peyre et Charles de Wailly pour la construction du théâtre de l'Odéon dont ils furent les architectes en 1782 (plan général, plans des loges, coupes) et un ouvrage publié en 1819 par Antoine-François Peyre qui rassemble les projets de reconstruction de l'Odéon par Peyre et de Wailly.

Références bibliographiques :

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
ABRAM (Paul), " Vingt ans d'Odéon ", dans , 1947.Arts
ANTOINE (André), Paris, les Éditions de France, 1932, 2 vol.Le Théâtre.
ANTOINE (André-Paul), Paris, Julliard, 1962.Antoine père et fils, souvenirs du Paris littéraire et théâtral, 1900-1939.
BARRAULT (Jean-Louis), Paris, le Seuil, 1972.Souvenirs pour demain.
BARRAULT (Jean-Louis) et BENMUSSA (Simone), . Paris, s.d.Odéon Théâtre de France, histoire en images. 1782-1965
BEAUMONT-WICKS (Charles), Oklahoma, Press University, 1948-1957, 5 vol.The Parisian stage...
BELLITY-PESKINE (Lynda), DICHY (Albert), . Paris, IMEC, 1991.La Bataille des paravents : Théâtre de l'Odéon, 1966
BERLIOZ (Hector), Paris, Garnier-Flammarion, 1969, 2 vol.Mémoires.
BERNHEIM (Adrien), Paris, Lemerre, 1908.Trente ans de théâtre.
BERTIN (Pierre), Paris, Éditions du Bateau Ivre, 1947.Les Chevaliers de l'Illusion.
BLANCHART (Paul), Paris, l'Arche, 1954.Firmin Gémier.
, catalogues récapitulatifs décennaux (1860-1870 et volumes suivants). Paris, à partir de 1882.Catalogue général des œuvres dramatiques et lyriques faisant partie du répertoire de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques
CHANCEREL (Léon), " Naissance, vicissitudes et grandeurs de l'Odéon ", dans Paris, Julliard n° 27, octobre 1959.Cahiers Renaud-Barrault.
CLARETIE (Jules), Paris, Gaultier-Magnier, 1902.Profils de théâtre.
COLETTE, Paris, Ferenczi, 1934-1938, 4 vol.La Jumelle noire.
COPPÉE (François), Paris, Lemerre, 1910.Souvenirs d'un parisien.
DELAUNAY (Louis-Arsène), Paris, Calmann-Lévy, 3 éd., s.d.Souvenirs recueillis par le comte Fleury.e
DUMAS (Alexandre), Paris, Michel Lévy, 1863, 5 vol.Mémoires.
DUMERSAN, Paris, Tresse, 1838.Histoire du théâtre de l'Odéon.
DUQUESNEL (Félix), Paris, Plon, Nourit et C , 1922.Souvenirs littéraires.ie
GALEY (Matthieu), . Paris, Bernard Grasset, 1987.Journal - 1953-1973
GAUTIER (Jean-Jacques), Paris, Flammarion, 1962.Deux fauteuils d'orchestre.
GAUTIER (Théophile), . Paris, Hetzel, 1858, 6 vol.L'Art dramatique en France depuis 25 ans
GAUTIER (Théophile), Paris, Charpentier, 1877.Histoire du Romantisme.
GAUTIER (Théophile), " Notices romantiques ", dans Paris, Charpentier, 1877.L'Histoire du romantisme.
GENTY (Christian), Paris, Librairie Fischbacher, 1982.Histoire du Théâtre National de l'Odéon (Journal de bord), 1782-1982.
GENTY (Raymond), . [Paris ?], Glimeau, 1945.Les Souterrains de l'Odéon
GONCOURT (Edmond et Jules de), . Paris, Bouquins - Robert Lafont, 1989.Journal, Mémoires de la vie littéraire
GOT (Edmond), . Paris, Plon-Nourit, 1910.Journal, publié par son fils Méderic Got
GRIMM, . Paris, Garnier, 1877, 15 vol.Correspondance littéraire
HAREL (attribué à), . J.-N. Barba Libraire, 1825.Dictionnaire théâtral ou douze cent trente trois vérités
HUTHWOHL (Joël), . Thèse d'École des chartes, 1997, 2 vol.Quatorze ans d'Odéon. Le répertoire du Second Théâtre Français, 1866-1880
JOANNY, . Paris, Presses Universitaires de France, s.d.Journal publié par M. Descotes
KEMP (Robert), . Paris, Albin-Michel, 1956.La Vie du théâtre
LAFITTE (Jean-Baptiste), . Paris, Ambroise Dupont, 1838, 6 vol.Mémoires de Fleury
LAQUIANTE (Arthur), . Paris, Plon, 1896.Un Hiver sous le Consulat, 1802-1803, d'après les lettres de J.-F. Reichardt
LARIVE, . Paris, Rondonneau, an IX.Réflexions sur l'art théâtral
MARCEL (Gabriel), . Paris, Plon, 1959.L'Heure théâtrale
MARCEROU (Philippe), . Thèse d'École des chartes, 1992.André Antoine et les auteurs dramatiques
MIGNON (Paul-Louis), . Paris, Gallimard, 1978.Panorama du théâtre au XXesiècle
MOSSER (Monique), Rabreau (Daniel) (dir.), , catalogue d'exposition. Paris, Caisse nationale des monuments historiques et des sites, 1979.Charles de Wailly, peintre architecte dans l'Europe des lumières
NOËL (Édouard), Stoulig (Edmond), Paris, Carpentier éditeur, 1875-1906.Les Annales du théâtre.
POREL (Jacques), . Paris, Plon, 1951-1954.Fils de Réjane
POREL (Paul), MONVAL (Georges), . Paris, Lemerre, 1876-1882, 2 vol.L'Odéon 1782-1818 et 1818-1853, histoire administrative, anecdotique et littéraire
QUATREMÈRE DE QUINCY (Anne), . Encyclopédie méthodique de Panckouke, 1795-1825.Dictionnaire de l'architecture
RABREAU (Daniel), . Paris, Belin, 2007.Le Théâtre de l'Odéon. Du monument de la nation au Théâtre de l'Europe
RAVIGNANT (Patrick), . Paris, Stock, 1968.La Prise de l'Odéon
ROLL (Maximin), T. 1, 1915-1916 ; t. 2, 1916-1918 [Recueil].L'Odéon pendant la guerre.
ROUSSOU (Mateï), . Paris, l'Arche, éditeur, 1954.André Antoine
SAMSON, . Paris, Paul Ollendorf, 1882.Mémoires
SAND (George), . Paris, Gallimard (Collection La Pléïade, dir. : Georges Lubin), 1970.Histoire de ma vie
SANDERS (James), . Paris, Lettres Modernes, Minard, 1978.André Antoine, directeur à l'Odéon : dernière étape d'une odyssée
SARCEY (Francisque), . Paris, Bibliothèque des Annales, 1900, 8 vol.Quarante ans de théâtre
SOUBIÈS (Albert), . Paris, Marpon et Flammarion, s.d.Une Première par jour
STEINHAUSEN (Monika), Rabreau (Daniel), " Le Théâtre de l'Odéon de Charles de Wailly et Marie-Joseph Peyre, 1767-1782 ", dans n° 19. Paris, CNRS, 1973.Revue de l'Art,
[Exposition tenue d'octobre 1982 à mai 1983 au foyer de l'Odéon, et du 20 janvier au 20 février 1983, à la mairie annexe du VI arrondissement]. Mairie de Paris, 1983 (c'est du catalogue de cette exposition qu'est empruntée essentiellement la présente bibliographie).Théâtre de l'Odéon. 1782-1982e
TOUCHARD (Pierre-Aimé), . Paris, Librairie académique Perrin, 1965.Grandes heures du théâtre à Paris
TOUCHARD (Pierre-Aimé), . Paris, Le Seuil, 1953.Six années à la Comédie-Française
. Paris, Librairie internationale, 1863, 7 éd., 2 vol.Victor Hugo raconté par un témoin de sa viee
VITU (Auguste), . Paris, Paul Ollendorf, 1885, 9 vol.Les Mille et une nuits du théâtre

Localisation physique :

Pierrefitte

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAN_IR_027874

Liens