Inventaire d'archives : Fonds de la direction des fortifications et travaux publics

Contenu :

Le fonds de la direction des fortifications et travaux publics est organisé en deux parties, qui suivent les divisions provinciales : Languedoc, puis Roussillon.
Le classement des dossiers de la province de Languedoc est structuré selon deux types de missions : Fortifications, et Canaux et voies navigables. Les articles, classés par  ordre alphabétique des places, sont essentiellement constitués de dossiers techniques de travaux relatifs aux citadelles et fortifications, ainsi qu'à l'aménagement de la côte (ports et graus). Les dossiers comprennent mémoires, toisés, devis, marchés, pièces de contrôle des travaux, plans, pour les années 1669-1795. On y trouvera notamment des documents particulièrement intéressants pour Montpellier (en particulier sur les travaux d'aménagement de la citadelle de Montpellier - aujourd'hui Lycée Joffre - et de l'enceinte de la ville), Sète et Agde, ainsi que pour les principales places et forteresses du littoral languedocien. Concernant les parcs et jardins, on notera la présence de documents et plans relatifs à l'aménagement du jardin des Jésuites de Montpellier (C 6947-23)
Les articles concernant les travaux sur les canaux, notamment le Canal royal des Deux mers (actuel canal du Midi), sont également constitués de dossiers techniques, formés de plans, cartes et mémoires.
Enfin, les dossiers techniques de la province frontalière de Roussillon concernent exclusivement l'entretien et les travaux des places et fortifications (classement alphabétique).

Cote :

C 6922-6957

Publication :

Archives départementales de l'Hérault
1977-2018
Montpellier

Informations sur le producteur :

Origine:
Direction des fortifications et travaux publics
Au début du règne de Louis XIV, l'administration des fortifications est divisée entre le secrétariat d'Etat de la guerre, dirigé par Michel Le Tellier puis par son fils, Louvois, et les secrétariats d'Etat de la Marine et des bâtiments du roi, sous les ordres de Jean-Baptiste de Colbert. Conformément à l'usage des secrétariats d'Etat, les secrétaires d'Etat sont chacun en charge de l'administration d'une partie du territoire. Les fortifications de la province de Languedoc relèvent ainsi de la responsabilité de Louvois et celles du Roussillon de celle de Colbert. Mais les deux ministres, pour plus d'efficacité, s'adjoignent les conseils de Sébastien Le Prestre de Vauban, commissaire général des fortifications. A la mort de Louvois, en 1691, est créée au niveau central la Direction générale des fortifications des places de terre et de mer, véritable ministère, indépendant des secrétariats d'Etat de la guerre et de la marine, confié à un intendant des finances, Michel Le Peletier de Souzy. De concert avec Vauban, ce dernier divise le royaume en 23 directions des fortifications, elles-mêmes divisées en chefferie dirigées par des ingénieurs en chef et regroupant une ou plusieurs places fortes. Cette organisation est conservée par le Marquis d'Asfeld, qui dirige la Direction générale entre 1715 et 1743, puis par Marc René le Voyer d'Argenson, secrétaire d'Etat de la guerre, lorsque les fortifications sont à nouveau rattachées à ce ministère.
Dans les provinces, le directeur des fortifications, comme la plupart du personnel de ce corps, est un ingénieur formé dans les meilleurs établissements et recruté pour sa haute technicité après de rigoureux examens. Il est le parfait représentant de la modernisation de l'Etat à la fin de l'Ancien Régime, où la notion de "service public" tend à remplacer celle de "bien commun" et où le mérite et la compétence prennent peu à peu le pas sur le clientélisme et le patronage. C'est dans cette volonté d'assurer une formation d'excellence que sont créées l'Ecole de Mézières en 1748 et le Corps royal du Génie en 1776. Le directeur des fortifications est compétent pour les ouvrages militaires (bastions, forteresses, murailles, casernes) mais aussi pour les ouvrages civils (églises, hôpitaux, voirie, canaux), ce qui posent parfois des problèmes de préséance avec la Marine ou les intendants. Sous Le Peletier de Souzy, les directeurs sont placés sous les ordres de l'intendant même s'ils communiquent directement avec la Direction générale. Ils proposent des projets à l'intendant et en surveillent l'exécution. De même, leur pouvoir de sanction sur les ingénieurs qu'ils dirigent est limité. Le Marquis d'Asfeld, ancien militaire, veillera à leur donner plus d'indépendance. Les visites et tournées d'inspections sont fréquentes, ce qui favorise encore l'esprit de corps d'une administration aux effectifs relativement réduits et au savoir si spécialisé. Les directeurs des fortifications réalisent aussi un important travail de cabinet en réalisant cartes et plans (souvent eux-mêmes, car le personnel est alors peu nombreux), en rédigeant mémoires et rapports, et en assurant le suivi administratif des dossiers. Enfin, ils sont amenés à intervenir en première ligne sur les théâtres d'opération, en particulier lors des sièges. Ils doivent donc être à la fois hommes de terrain, hommes de cabinet et hommes de guerre. 
Le Languedoc, terre de forteresses côtières et de cités fortifiées, a fourni bon nombre d'ingénieurs des fortifications à la Monarchie. Ce recrutement local peut s'expliquer par la forte présence de troupes et la mise en œuvre de nombreux travaux durant le XVIIe siècle, pour surveiller notamment les Réformés protestants, mais aussi par les nombreux établissements qui, à Montpellier en particulier, dispensent des cours de physique, de mathématique ou d'hydrographie, notamment chez les jésuites ou à l'université. L'habitude séculaire de succéder de père en fils dans le même métier favorise encore l'ancrage de la profession. Montpellier est une grande pourvoyeuse d'ingénieurs au XVIIIe siècle et la direction des fortifications y est semble-t-il enviée. Le Languedoc et le Roussillon sont ainsi marqués par le passage d'ingénieurs importants comme Marc Antoine de Cheyla (en Roussillon), Antoine Niquet, Jean-Philippe Mareschal, François Ferry ou Jean Minet. Ces hommes travaillent à fortifier ces provinces frontalières contre les Espagnols ou les barbaresques mais surtout contre les Anglais qui, en 1710, tentent un débarquement à Agde et Sète. L'intendant Nicolas Lamoignon de Basville commande alors plusieurs mémoires à Niquet sur la défense des littoraux. Au milieu du XVIIIe siècle, Mareschal préconise la construction de signaux (petites tours) et de redoutes plus ou moins fortes surtout à l'embouchure des fleuves. Il entend aussi utiliser les canaux comme moyen de défense. Bien que réduit, le fonds de la direction des fortifications conserve des documents intéressants sur ces travaux.

Informations sur l'acquisition :

Versement.
Historique de conservation :
Jusqu'à une date inconnue (avant 1925, selon le répertoire de la série R, vers 1940, selon l'inventaire de la série C, tome VI), ce fonds était conservé à la Direction du Génie de Montpellier. Les plans antérieurs à 1790 ont été intégrés dans la série C, ceux postérieurs dans la série R.
Dans le fonds de la famille Poitevin de Mezouls, sous les cotes 1 E 283-284, figuraient 39 plans provenant de la Direction des fortifications et travaux publics. Ils ont été intégrés au présent fonds.
Les principaux plans du fonds ont été extraits et conditionnés à part en vue d'une meilleure conservation et de leur numérisation.

Description :

Évolutions :
Fonds clos.
Critères de sélection :
Aucune élimination n'a été réalisée.
En 2018, l'article conservé depuis 1977 sous la cote C 6925 (registre intitulé Inventaire des papiers, plans et dessins concernant le service du Génie de la place de Montpellier, ou Direction de Montpellier - Inventaire des papiers, plans et objets d'instruction conservés aux archives de la place de Montpellier et dépendances.inventaire des papiers, 1819-1848) a été recoté dans le fonds de la Direction du Génie de Montpellier sous la cote 2 R 923.

Ressources complémentaires :

Série C : administrations provinciales
Service historique de la Défense/Terre :
Sous-série 1 V : Dépôt des fortifications (1660-1940)

Références bibliographiques :

BLANCHARD (Anne), Les ingénieurs du Roy de Louis XIV à Louis XVI. Étude du corps des fortifications, Montpellier, 1979, 635 p.
BLANCHARD (Anne), Dictionnaire des ingénieurs militaires 1691-1791, Montpellier, 1981, 2 t.

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

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Mises à jour :

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  • 2018

    Identifiant de l'inventaire d'archives :

    FRAD034_000000726

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