Inventaire d'archives : Fonds Bazaine (1808-1949)

Contenu :

Le fonds Bazaine, composé de cinq cartons rangés sous les cotes 320AP/1 à 320AP/5 est entré aux Archives Nationales par achat : le 31 mars 1971 la veuve du général Régnault, historien qui s'efforça dans ses écrits de réhabiliter le maréchal Bazaine, le vendit, ce qui explique la présence de deux lettres de son mari (voir 320AP/5, d. 5) dans le cinquième carton.
Il se compose essentiellement de papiers de famille réunis pieusement par le frère du maréchal, Pierre-Dominique Bazaine, qui lui-même semble avoir tenu une sorte de journal relatant tous les faits et gestes de son frère pendant toute sa vie, document qui, par chapitres, figure dans ce fonds (voir par exemple 320AP/2, d. 1, n° 2 et 3). Ces papiers reçurent par la suite un premier classement, très sommaire, par Georges Bazaine, petit-neveu du maréchal, en vue d'une exploitation historique : ce dernier dans la première moitié du XXe siècle désira réhabiliter la mémoire de son grand-oncle en écrivant sa biographie. Aussi a-t-il rassemblé toutes sortes d'articles de journaux, de notes prises dans divers livres et concernant tout particulièrement le rôle que joua le maréchal pendant la campagne de 1870, papiers qui forment la majeure partie du cinquième carton. En fait il semble qu'il ait tenté un début de classement pour les documents qui se rapportent aux premières années de la vie du maréchal et qui correspondent aux deux premiers cartons, tandis que les trois autres n'avaient fait l'objet d'aucun regroupement chronologique ou méthodique.
L'intérêt de ces papiers est triple : outre les papiers qui touchent au maréchal, nous trouvons dans ce fonds divers documents sur ses proches parents, et tout particulièrement sur son père qui partit comme ingénieur des Ponts et Chaussées en Russie (voir 320AP/1, d. 1), ce qui nous éclaire sur les origines de son milieu familial ; nous y trouvons aussi la correspondance de sa soeur, Mélanie, ou de son frère, Pierre-Dominique, dans laquelle parfois se glissent quelques allusions au caractère ou à la carrière du maréchal (voir 320AP/1, d. 4, n°5).
De plus les papiers d'état civil et militaire, la correspondance propre de Bazaine nous offrent les principaux jalons de sa carrière et nous renseignent sur sa vie privée et sa mentalité. Enfin certaines pièces relatives au siège de Metz et aux négociations avec les Prussiens sont de tout premier ordre : ce sont des copies de documents originaux des archives de Hohenzollern et du ministère des affaires étrangères du Reich, aujourd'hui disparus.

Cote :

320AP/1-320AP/5

Publication :

Archives nationales
1973

Informations sur le producteur :

Bazaine, François-Achille (1811-1888)
Avant de voir en détail l'inventaire de ces papiers, il est nécessaire de retracer brièvement la carrière de Bazaine, d'autant que le maréchal est une figure très controversée de l'Histoire. Né le 13 février 1811, il s'engage à vingt ans comme simple soldat et conquerre tous les grades en Afrique. Sous-lieutenant à vingt quatre ans et décoré quelques années plus tard, il prend part aux expéditions de Kabilye, de Mitianah et du Maroc comme capitaine et dirige les affaires arabes dans la subdivision de Tlemcen. La révolution de 1848 le trouve lieutenant colonel. L'empire en fait un général de brigade et c'est avec ce grade qu'il participe à la guerre de Crimée dont il revient général de division. En 1862 il prend le commandement du corps expéditionnaire envoyé au Mexique avec le malheureux Maximilien. En 1864 il est élevé à la dignité de maréchal. Successivement commandant du troisième corps et commandant en chef de la garde impériale, le 15 juillet 1870 il est appelé à la tête du troisième corps de l'armée du Rhin, pour devenir le général en chef de l'armée de Metz au début du mois d'août. Après maints déboires, s'étant attardé sous Metz, il capitule entre les mains des Prussiens . Cette reddition parait bien vite honteuse et le 6 octobre 1873 il est trainé devant les tribunaux : le procès de Trianon commence et va durer deux mois. Reconnu coupable, il est condamné à la peine de mort avec dégradation militaire. Mac-Mahon commue la peine en vingt ans de détention avec dispense de l'humiliation de la dégradation. Transféré à Sainte Marguerite, sur les instances de la maréchale, après avoir perdu tout espoir de voir sa peine commuée, il s'enfuit le 8 août 1874 dans la nuit . Après avoir paru en Suisse, en Belgique, en Angleterre, il se réfugie en Espagne où il vécut jusqu'à sa mort qui survint le 20 septembre 1888. 12
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1. Voir Ruby, Edmond, et Régnault, Jean, , Paris, 1960. Bazaine coupable ou victime ?
2. Voir Hastier, Louis, . Julliard, Paris, 1946, p. 293 à 357. Enigmes du temps passé

Ressources complémentaires :

Les Archives nationales conservent également :
- 235AP/3 : lettres de Bazaine à Pélissier (1850-1853).
- AB XIX 3429 : lettre autographe à un général, Tlemcen (s.d.).
- AB XIX 3506 : lettre du maréchal à sa femme (24 avril 1865), don du général de Gaulle le 9 avril 1964.
- AB XIX 3334 : lettres de Bazaine à Arthur Ranc (1884).
- AB XIX 2837 : évasion, 2 lettres (1874).

Localisation physique :

Pierrefitte

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAN_IR_005210

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