Inventaire d'archives : Répertoire numérique détaillé du fonds de l’Observatoire de Juvisy...

Titre :

Répertoire numérique détaillé du fonds de l’Observatoire de Juvisy

Contenu :

Le fonds provenant de l’Observatoire de Juvisy est composé de :
- images de l’Observatoire et portraits de Camille et Gabrielle Flammarion (plusieurs plaques de verre négatives originales, certaines très rares, et des copies positives destinées aux projections)
- tout un ensemble de clichés d’observation obtenus à l’Observatoire de Juvisy par Ferdinand Quénisset, Eugène Antoniadi et Antonin Benoit, trois astronomes ayant travaillé à Juvisy auprès de Camille Flammarion (de nombreuses plaques de verre originales et des copies positives destinées aux projections)
- quelques ensembles de tirages qui ont manifestement été rassemblés par Gabrielle Flammarion, la deuxième femme de Camille Flammarion, dans le cadre de ses travaux de publication dans la revue L'Astronomie et autres publications.

Publication :

Agence Bibliographique de l’Enseignement supérieur
2021

Informations sur le producteur :

Observatoire de Juvisy
L’Observatoire Camille-Flammarion, dit aussi Observatoire de Juvisy, a été fondé en 1883 par Camille Flammarion (1842-1925), le fameux auteur de l’Astronomie populaire, l’un des premiers ouvrages de vulgarisation scientifique dans le domaine de l’astronomie.
En 1882, Camille Flammarion hérite de Louis-Eugène Méret, un de ses admirateurs, d’un ancien édifice situé à Juvisy-sur-Orge (Essonne). Il le transforme alors en observatoire en y installant une coupole abritant une lunette de 240 mm de diamètre et 3 600 mm de focale puis, une dizaine d’années plus tard, une station météorologique et une station de climatologie agricole. L’observatoire est à la fois un lieu de recherche et un lieu de vie, doté d’une bibliothèque et d’un musée scientifique.
Quelques années après la création de l’Observatoire de Juvisy, en 1887, Camille Flammarion fonde la Société astronomique de France (SAF), association qui a pour objectif de promouvoir le développement et la pratique de l’astronomie, notamment en faisant participer les amateurs. Le siège de la SAF est alors établi (jusqu’en 1968) à l’Hôtel des Société Savantes, transformé en observatoire (situé au 28 rue Serpente, dans le 6e arrondissement de Paris).
L’Observatoire de Juvisy devient rapidement un haut lieu de la recherche scientifique, très actif jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Camille Flammarion y reçoit à la fois de grande personnalités scientifiques, politiques ou artistiques et des astronomes amateurs. Il y développe l’astrophysique et, avec son adjoint Ferdinand Quénisset, l’astrophotographie. Suite au décès de Gabrielle Flammarion en 1962, le site de Juvisy est confié à la Société astronomique de France.
Gabrielle Flammarion, née Renaudot (1877-1962), est la seconde épouse de Camille Flammarion. Avant leur mariage en 1919, elle travaillait pour lui en tant que secrétaire. A la fois journaliste et astronome, suite au décès de son époux en 1925, elle devient secrétaire générale de la SAF et rédactrice en chef de L'Astronomie.
Nous trouvons dans nos collections des plaques de verre produites par différents astronomes-adjoints de l’Observatoire de Juvisy : Eugène Antoniadi, adjoint de 1893 à 1902, Antonin Benoit, adjoint de 1902 à 1905 et Ferdinand Quénisset, adjoint de 1906 à 1947.
Eugène Antoniadi (1870-1944) est un astronome d’origine grecque très connu pour ses talents d’observation de planètes. Il a fréquenté plusieurs observatoires français, en particulier l’Observatoire de Juvisy et l’Observatoire de Meudon. Dès 1889 il est en contact avec Camille Flammarion à qui il envoie ses observations obtenues à Constantinople. De 1893 à 1902, il travaille à l’Observatoire de Juvisy. Ses dessins d’observation de la planète Mars et Saturne ont permis d’importantes découvertes.
Antonin Benoit, en avril 1902, succède à Antoniadi comme astronome adjoint à l’Observatoire de Juvisy qu’il quitte en 1905 pour entrer à la maison Bardou.
L’astrophotographe Ferdinand Quénisset (1872-1951) fréquente l’Observatoire de Juvisy dès 1892, d’abord comme visiteur puis comme employé. En 1893, c’est depuis la lunette de 24 centimètres de Juvisy qu’il découvre une comète (la comète Rordame-Quénisset). A partir de 1906, et ce jusqu’en 1947, il devient l’astronome adjoint de l’Observatoire de Juvisy, succédant à Eugène Antoniadi et à Antonin Benoit. Pendant cette période, il aurait pris environ cinq mille clichés. Il est le premier à photographier les taches à la surface de Vénus en 1911 et le premier en France à photographier Pluton peu après sa découverte en 1930.

Informations sur l'acquisition :

Provenance et date d’entrée dans les collections inconnues. Les photographies ne sont pas forcément toutes arrivées en même temps sur le site de Meudon.
Elles pourraient avoir été récupérées par Fernand Baldet, un grand ami de Ferdinand Quénisset, qui logeait sur le site de Meudon, dans le Château-Neuf. Elles sont peut-être à l’observatoire de Meudon depuis la Seconde Guerre mondiale, époque où Baldet présidait la Société astronomique de France (de 1939 à 1945).
D’autres pistes sont encore envisageables. Il se peut que certains lots soient à Meudon depuis le début du XXe siècle, au temps où Antoniadi fréquentait l’Observatoire de Meudon (après son départ de l’Observatoire de Juvisy). Les archives d’Antoniadi sont en effet restées sur le site de Meudon suite à son décès. Or, dans le fonds d’archives d’Antoniadi, on trouve des carnets d’observation de Quénisset. Et dans notre fonds « Observatoire de Juvisy », on compte plusieurs plaques de verre signées Antoniadi.
Il se peut aussi que d’autres lots soient arrivés plus tardivement sur Meudon, au milieu du XXe siècle.
Nous comptons dans le fonds de nombreuses photographies en rapport direct ou indirect avec Gabrielle Flammarion. Son nom est mentionné sur certaines boîtes, on conserve plusieurs portraits de Gabrielle ainsi que plusieurs dossiers iconographiques qu’elle a constitués en vue de ses publications dans l’Astronomie.
La piste Audouin Dollfus peut aussi s’envisager car l’astronome a présidé la Société astronomique de France de 1979 à 1981 et s’est intéressé au travail de Quénisset. Cela dit, Dollfus, qui a longuement travaillé sur la collection de plaques de verre du site de Meudon et qui a identifié la plupart des lots de plaques de verre de notre collection, n’a identifié que très peu d’originaux de Quénisset. Il a même parfois confondu les clichés stellaires de Fernand Baldet avec ceux de Quénisset. Cette méconnaissance du travail de Quénisset semble indiquer que ce n’est pas lui qui aurait récupéré les plaques originelles de Quénisset (mais peut-être les tirages ou des plaques de projection pour la collection du Centre de documentation planétaire de l'UAI qui se trouvait sur le site de Meudon dans les années 1960-70).
Une dernière piste : Lucien d’Azambuja, autre grand astronome de l’Observatoire de Paris actif sur le site de Meudon, qui connaissait également Quénisset et qui a présidé la Société astronomique de France de 1949 à 1951.
Historique de conservation :
Les plaques de verre du présent fonds étaient conservées au Château-neuf de Meudon depuis les années 1980 (au moins) et ont été rassemblées en 2013 dans les locaux de la Bibliothèque en vue de leur traitement.
Dans les années 1980, l'astronome Audouin Dollfus (1924-2010) et son « Groupe patrimoine » (groupe d'astronomes pour la plupart retraités désignés par l'exécutif pour inventorier le patrimoine du site de Meudon) avaient rassemblé dans le Château-neuf toutes les collections patrimoniales de l’Observatoire (issues de différents services) pour assurer leur conservation et éviter qu’elles ne soient détruites. Etant donné que Dollfus a travaillé à l'identification et à l'inventaire des collections patrimoniales, on retrouve fréquemment son écriture sur les boîtes des plaques.

Description :

Critères de sélection :
Aucune photographie du fonds n'a été éliminée.
Les boîtes d'origine n'ont pas été conservées mais ont été photographiées (pour la plupart).
Mise en forme :
Nos attributions de plusieurs lots à Quénisset ont pu être confirmées et enrichies grâce à un travail de recherche mené en collaboration avec un membre de la Société astronomique de France spécialiste de Quénisset, James Curlin, qui a effectué des parallèles entre de nombreux clichés (que nous avions repérés comme pouvant être de Quénisset) et des sources écrites. Il a dépouillé en particulier les Catalogues des phototypes de l’Observatoire de Juvisy. Il s'agit des répertoires manuscrits originels des plaques de verre obtenues à Juvisy, numérotées et inventoriées de manière très précise (avec mention des sujets, dates, heures, durées, objectifs, plaques, photographes).
D’autres clichés provenant de l’Observatoire de Juvisy ont pu à leur tour être identifiés de manière précise grâce à ce travail de corrélation avec le système de numérotation des carnets de Juvisy : des plaques de verre d’Antoniadi, Benoit, Mathieu et Millochau. Parmi les 222 clichés identifiés à l'aide de ces carnets, 162 (originaux et plaques de projection) sont désormais attribués à Quénisset avec certitude.

Conditions d'accès :

Librement consultable.

Conditions d'utilisation :

La reproduction et la publication des documents sont soumises à l’accord préalable de la Bibliothèque de l'Observatoire de Paris.

Description physique :

Information matérielles :
Plaques de verre (sauf exception)
Importance matérielle :
472 pièces

Ressources complémentaires :

Il se peut que certains lots actuellement classés dans la « Collection de photographies historiques et astronomiques » (cote 0MFP) qui englobe tous les lots de plaques de verre anonymes et/ou non identifiées précisément (classées par thématiques) appartiennent à l'origine à ce fonds.
La plupart des plaques de verre produites à l'Observatoire de Juvisy sont restées in situ, à Juvisy-sur-Orge. La Société astronomique de France (SAF) conserve aussi les Catalogues de phototypes astronomiques que l'on appelle aussi les "cahiers d'observation de Juvisy" (numéros de référence : F1996/0148/1 à F1996/0148/4). Ce sont les inventaires manuscrits des plaques produites à Juvisy, à l'exception de deux cahiers qui répertorient les plaques personnelles de Quénisset réalisées ailleurs (à l'Observatoire de la SAF rue Serpente et à son observatoire privé de Nanterre), incorporées ensuite dans la collection de plaques officielles de Juvisy (F1996/0148/1, F1996/0148/2). Les plaques et les cahiers font partie du Fonds Flammarion et appartiennent à la SAF.
Catalogue de phototypes astronomiques obtenus par F. Quénisset (1er cahier, noir, 26 décembre 1891 - 14 janvier 1929. Numéro de référence : F1996/0148/1).
Catalogue de phototypes astronomiques obtenus par F. Quénisset (2e cahier, jaune, 26 décembre 1891 - 11 décembre 1904. Numéro de référence : F1996/0148/2).
Observatoire de Juvisy catalogue de phototypes astronomiques, 1893 mai à 1939 25 a(vril) (3e cahier, vert, mai 1893 - 25 avril 1939. Numéro de référence : F1996/0148/3).
Observatoire de Juvisy catalogue de phototypes astronomiques, 1939 mai inclus à (...) (4e cahier, bleu, 8 mai 1939 - 24 avril 1947. Numéro de référence : F1996/0148/4).
Bibliothèque de l'Observatoire, site de Meudon.

Références bibliographiques :

Journal L'Astronomie, issu d'une série de revues associées à la SAF : L'Astronomie, revue mensuelle d'astronomie populaire (1882-1894) ; Bulletin de la Société astronomique de France (1887–1910) ; L'Astronomie : revue mensuelle d'astronomie, de météorologie et de physique du globe et bulletin de la Société astronomique de France (1911-).

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Bibliothèque de l'Observatoire de Paris-Meudon - site de Meudon (France)
Bibliothèque de l'Observatoire de Paris - site de Meudon
5, place Jules Janssen
92195 Meudon
France
+33 1 45 07 79 34

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FR-920489801-PHOT00018

Institutions :

Observatoire de Juvisy

Où consulter le document :

Observatoire de Paris - Bibliothèque et Archives

Observatoire de Paris - Bibliothèque et Archives

Liens