Inventaire d'archives : Fonds Sembat-Agutte (XVIIe-1979)

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I. MARCEL SEMBAT, GEORGETTE AGUTTE ET LEURS FAMILLES
1. Marcel Sembat et sa famille
Marcel Sembat est né le 19 octobre 1862, à Bonnières-sur-Seine (alors commune de la Seine-et-Oise, aujourd'hui Yvelines), au sein d'une famille de la moyenne bourgeoisie, implantée dans cette région depuis plusieurs générations. Son père, Louis Adolphe Sembat (1826-1874) était directeur-receveur des Postes à Bonnières, dont il fut également conseiller municipal et commandant des sapeurs-pompiers. Sa mère, Marie Joséphine Boucher (1832-1905), sans profession, était la fille de Frédéric Casimir Boucher, greffier de la justice de paix de la commune. Marcel Sembat fit d'excellentes études successivement à Bonnières, à Mantes-la-Jolie, puis à Paris, au collège Stanislas (1875-1880), tenu par les Marianistes, avant de passer son doctorat en droit à l'université de Paris, en soutenant en 1884 une thèse intitulée .De la rescision pour lésion dans la vente en droit romain et en droit français
Il choisit la profession d'avocat et s'inscrivit au barreau de Paris vers 1885. Il exerça très peu et essentiellement dans des affaires politiques (défendant des journalistes, des syndicalistes et des antimilitaristes, comme Michel Zévaco en 1891), mais suffisamment pour se faire remarquer et apprécier comme un redoutable orateur. Comme nombre de ses confrères de la III République, il se dirigea vite vers le journalisme et la politique. Tout en continuant à suivre des cours ou des séminaires (de psychologie, de chimie) au Collège de France ou à l'École pratique des hautes études, ce lecteur insatiable (qui lisait le latin et le grec, l'anglais et rêvait de faire du chinois...) s'orienta, par la lecture des théories évolutionnistes du philosophe anglais Herbert Spencer, vers le socialisme, entrant à la Société républicaine d'économie sociale de Benoît Malon, et créant, avec quelques amis, en février 1891, la , qui disparut dès septembre 1892 Chroniqueur judiciaire à , le journal fondé par Léon Gambetta, il racheta en 1892, avec ses anciens condisciples du collège Stanislas Henri Turot et Henri Pellier, , premier quotidien accueillant tous les courants socialistes et dont il assuma la direction du 7 janvier au 19 juillet 1893, laissant alors la place à Alexandre Millerand. Très régulièrement, il collabora aussi notamment à , et , journal dans lequel il tint une rubrique de politique étrangère et qu'il dirigea par intérim lors de la tournée de Jaurès en Amérique latine en 1911.eRevue de l'évolution sociale, scientifique et littéraireLa République françaiseLa Petite République françaiseLa Revue socialiste, La LanterneL'Humanité
En 1893, lors des élections législatives qui virent entrer à la Chambre des députés pour la première fois une cinquantaine de socialistes, il fut élu député socialiste indépendant de la Seine, dans la première circonscription du XVIII arrondissement de Paris, celle des Grandes-Carrières, à Montmartre, quartier populaire et de la bohème artistique et littéraire. Il y fut constamment réélu jusqu'à son décès en 1922. Il se rapprocha en 1895 de l'une des nombreuses composantes rivales du mouvement socialiste, le Comité révolutionnaire central (C.R.C.) de l'ancien communard Édouard Vaillant, blanquiste, devenu en 1898 le Parti socialiste révolutionnaire (P.S.R.), qui revendiquait fortement son attachement à la République, à l'autonomie syndicale et à la décentralisation et dont il devint l'un des membres dirigeants. Adhérent à partir de 1902 au Parti socialiste de France (P.S.F.), qui rassemblait depuis 1901, sous l'autorité de Jules Guesde, les blanquistes et les guesdistes, il fut l'une des chevilles ouvrières essentielles du regroupement, vivement réclamé par l'Internationale socialiste, des courants socialistes français rivaux en Section Française de l'Internationale Ouvrière (S.F.I.O.) au congrès de la salle du Globe à Paris, en avril 1905.e
Parallèlement à son militantisme politique, l'intellectuel Sembat prit une part croissante aux activités de la franc-maçonnerie, à laquelle il fut initié à Lille en 1891 dans la loge La Fidélité de la Grande Loge de France. En 1897 il rejoignit à Paris le Grand Orient de France, fut l'un des fondateurs de la loge La Raison, à Montmartre en février 1898, et appartint à la formation para-maçonnique de la Chevalerie du Travail. En 1910, il devint vice-président du conseil de l'Ordre et président de la commission des affaires administratives du Grand Orient de France. Parmi ses nombreuses activités maçonniques, on notera en particulier la création et l'animation du Comité central des Fêtes et Cérémonies civiles de l'Ordre et la direction de la publication de son organe, les .Annales des Fêtes et Cérémonies civiles
Il développa, surtout à partir de sa réélection de 1898, tant à la Chambre des députés que dans d'innombrables réunions publiques dans toute la France ainsi que dans ses articles et éditoriaux de la presse nationale admirés et redoutés, une activité parlementaire et militante qui fit de lui l'une des figures les plus en vue de la S.F.I.O. En pleine période de montée des périls il défendit notamment avec ardeur les thèses pacifistes, rédigeant son seul livre publié de son vivant (1913), pamphlet pacifiste dont le titre et la trop subtile argumentation intellectuelle ne furent pas compris et appréciés à leur juste valeur. L'assassinat de Jean Jaurès, le 31 juillet 1914, la déclaration de guerre de l'Allemagne à la France, le 3 août, et la prise de position de la S.F.I.O. en faveur de la participation à un gouvernement de défense nationale, rassemblant droite et gauche face à l'évolution catastrophique de la situation militaire, le propulsèrent le 26 août 1914 au sein du gouvernement Viviani comme ministre des Travaux publics. Il fut ainsi le premier membre de la S.F.I.O. à représenter officiellement son parti au sein d'un gouvernement comme ministre de plein droit, Jules Guesde étant, quant à lui, nommé ministre sans portefeuille.Faites un roi, sinon faites la paix
Sembat fut ministre des Travaux publics (avec Léon Blum pour chef de cabinet) du 26 août 1914 au 12 décembre 1916. Il eut, en tant que tel, non seulement à assumer, bien que pacifiste dans l'âme, sa participation à un gouvernement de guerre, mais encore à gérer la double et très grave crise des transports et du ravitaillement en énergie (essentiellement en charbon) pour soutenir l'effort de guerre « totale » et satisfaire aux besoins en chauffage de la population civile. Il dut adapter à une situation inédite et catastrophique (invasion des zones minières du nord de la France, mobilisation des mineurs, déménagement des ministères à Bordeaux de septembre à décembre 1914, etc.) son ministère amené à exercer rapidement un contrôle complet sur le marché économique du charbon et à cogérer les moyens de transport, stratégiques, avec le ministère de la Guerre. Deux dossiers essentiels l'occupèrent, la loi du 22 avril 1916 « sur la taxation et la limitation des frets pour le transport de charbon sous pavillon français » et la négociation de l'accord franco-anglais Sembat-Runciman, du 25 mai 1916, sur la taxation du fret et du charbon anglais. Ces solutions portèrent dans un premier temps leurs fruits, mais la conjonction de l'évolution défavorable du marché, des conséquences de la bataille de la Somme sur le ravitaillement de Paris et du développement de la guerre sous-marine, provoqua une grave pénurie de charbon à la fin de l'automne 1916. Mis en cause par une très virulente campagne de presse orchestrée par la droite, à laquelle il se refusa de répondre, contesté au sein de son propre parti par les opposants à la participation ministérielle, Sembat quitta son poste à l'occasion du remaniement du gouvernement Briand du 12 décembre 1916, laissant la place à Édouard Herriot.
Très affecté par l'échec qu'on lui imputait et physiquement épuisé, Sembat vit dans les mois suivants ses positions battues en brèche, y compris au sein de la S.F.I.O., où Longuet, Renaudel, Frossard et Cachin prirent de plus en plus d'ascendant. Au congrès de Tours en décembre 1920, il vota contre l'adhésion du parti à la III Internationale, cherchant avec Léon Blum à sauver la « Vieille maison », dont il resta un membre dirigeant. Bouleversé par la mort de son vieil ami Jules Guesde, le 28 juillet 1922, et très préoccupé par les conséquences à moyen et long termes du traité de Versailles, il n'eut pas le temps d'achever la rédaction d'un nouvel ouvrage d'une grande lucidité, (édité à titre posthume par ses neveux André Varagnac et Pierre Collart en 1925), car il mourut brusquement d'une hémorragie cérébrale à Chamonix le 4 septembre 1922. Sa femme, Georgette Agutte, avec qui il formait un couple parfaitement fusionnel, se suicida dans la nuit du 5 au 6 septembre. Le couple fut enterré au cimetière de Bonnières-sur-Seine le 7 septembre lors d'obsèques auxquelles prit part une foule immense. Le 18 décembre eut lieu une impressionnante cérémonie commémorative organisée par la S.F.I.O. à Paris au Gaumont-Palace.eLa Victoire en déroute
La vie de Marcel Sembat ne peut en aucun cas se réduire à celle d'un homme politique et d'un militant. C'était un homme d'une immense culture et d'une insatiable curiosité intellectuelle. Leur manifestation la plus visible fut son très grand intérêt pour l'art, partagé avec son épouse, elle-même artiste, et qui joua un rôle majeur dans l'orientation de son goût vers les formes les plus contemporaines de la création. Membre du tumultueux Salon d'Automne de 1905, celui des « Fauves », il prit à de nombreuses reprises la défense du concept même de la « liberté en art » - en particulier dans son retentissant plaidoyer à la tribune de la Chambre en faveur des cubistes lors de l'affaire du Salon d'Automne de 1912 - , celle de l'art pour le plus grand nombre, aussi bien dans les musées qu'au théâtre. Fort de la fréquentation régulière de nombreux artistes, il écrivit en 1920 la toute première monographie consacrée à Henri Matisse et son œuvre. Passionné par les recherches les plus en pointe sur la psychologie, l'histoire des religions anciennes et l'ethnologie, il aimait à faire connaître le travail du grand ethnologue anglais James-G. Frazer, et prit comme plus proches collaborateurs dans son cabinet ministériel deux grands intellectuels, Léon Blum, alors l'un des plus brillants critiques littéraires, et Gustave Kahn, poète symboliste et critique d'art. Toutes les facettes de cette personnalité sont étonnamment illustrées par son journal intime, ses édités par Christian Phéline en 2007.Cahiers noirs,
Marcel Sembat n'eut qu'une sœur aînée, Marie Louise Sembat (1855-1913), qui avait épousé Adrien Georges Héliot, médecin à Meulan. Les familles alliées à celle de Marcel Sembat et connues par le présent fonds sont au nombre de dix, soit, par ordre alphabétique : Boucher, Cachin, Fillon, Gosselin, Itasse, Marcel, Mitouflet, Renou, Sézille et Vauglin. L'ascendance paternelle est représentée par les familles Marcel et Gosselin, (tableaux généalogiques n°1 et 2), l'ascendance maternelle (Boucher) par les autres familles (tableaux généalogiques n°3 et 4), généralement originaires de Châteaudun et ses environs (Eure-et-Loir). La branche de la famille Cachin ne semble pas avoir de lien de parenté connu avec celle du dirigeant communiste Marcel Cachin que fréquenta Marcel Sembat.
2. Georgette Agutte et sa famille
Marcel Sembat épousa, le 27 février 1897, Louise Georgette Aguttes, plus connue sous son nom d'artiste, Georgette Agutte. Née à Paris (IV arr.) le 17 mai 1867, elle était la fille de Jean Georges Aguttes, artiste peintre (mort accidentellement à vingt-cinq ans cette même année 1867), élève de Félix Barrias et Camille Corot, et de Marie Augustine, dite Maria Debladis (1844-1934), sans professionSa mère avait une sœur aînée, Anna Debladis (1838-1870) mariée à Pierre-Nicolas Hervieu (1827-1897), négociant en métaux à Paris, lequel, devenu veuf, se maria en secondes noces avec Maria. Anna Debladis et Pierre-Nicolas Hervieu ayant eu deux enfants, Jenny et Louis, et Maria Debladis et Pierre-Nicolas Hervieu une fille, Marie, Georgette vécut son enfance et son adolescence au sein d'une bourgeoisie aisée attachée à l'éducation artistique et dans la compagnie de son demi-frère Louis et de ses deux demi-sœurs Jenny et Marie.e
La famille Aguttes était originaire de Dienne, canton de Murat, dans le Cantal (information aimablement communiquée par Mme Lucie Gard, que nous remercions).
Elle étudia la sculpture avec Louis Schrœder, élève de François Rude, et exposa au Salon des artistes français en 1887. Elle épousa en 1888 le critique d'art Paul Flat (1865-1918), secrétaire général de et qui se fit surtout apprécier en publiant, avec René Piot, le d'Eugène Delacroix en 1893-1895. En 1893, grâce à René Piot, elle fut admise comme élève libre dans l'atelier du peintre Gustave Moreau à l'École nationale des Beaux-Arts. Elle y était la seule femme à une époque où y étudiaient, entre autres, Henri Matisse, Paul Signac, Georges Rouault et Albert Marquet. Faisant preuve d'une audace certaine alors que le divorce n'était légalement autorisé que depuis 1888, elle rompit son union avec Flat en 1894. C'est aussi à partir de cette date qu'elle décida de prendre pour nom d'artiste « Agutte », en supprimant le « s » final de son nom v. Sa tante possédant la maison voisine de celle des Sembat à Bonnières, c'est manifestement très tôt que Georgette fit la connaissance de Marcel Sembat, qu'elle épousa en 1897. Leur union fut, jusque dans la mort, celle d'un couple fusionnel.La Revue bleueJournal
Sa position d'artiste était à la fois confortable et délicate. Confortable car elle n'eut jamais besoin de son œuvre pour s'assurer un revenu, mais délicate parce que vivre dans l'ombre d'un grand homme politique très en vue et jouissant d'une certaine influence dans le milieu intellectuel et artistique aurait pu la cantonner à un simple rôle de dilettante trouvant dans la peinture un passe-temps socialement valorisant, alors que la création artistique était sa passion. Artiste prolixe (plus de huit cents œuvres peintes), encouragée par tout son entourage familial, en premier lieu son mari, elle travailla tantôt dans son atelier de leur maison parisienne du 11 de la rue Cauchois (XVIII arrond.), tantôt dans celui aménagé pour elle dans la maison familiale de Bonnières, leur refuge tant apprécié, ou encore, très souvent, sur les sites mêmes qui l'inspiraient (bords de Seine, bords de mer, haute montagne, en France ou en Italie, en Allemagne, Suisse, et même en Égypte). Ses goûts propres pour la couleur et les amitiés du couple la lièrent fortement avec les artistes fauves, avec lesquels, optant délibérément pour la modernité, elle exposa régulièrement au Salon d'Automne, efficacement défendu par Sembat, et au Salon des Indépendants, animé par Signac, fidèle ami du couple. Elle organisa cinq expositions personnelles dans les meilleures galeries parisiennes de l'époque (Georges Petit, en 1908, Eugène Druet, en 1910 et 1921, et Bernheim-Jeune, en 1914 et 1919) et fit des expériences stylistiques sans cesse renouvelées (tentant, la première, la peinture sur fibrociment) et fortement influencées par ses échanges suivis avec Matisse.e
Tout au long de sa vie, elle servit d'intermédiaire entre les artistes et son mari, comme en témoignent, entre autres, les correspondances suivies qu'ils eurent avec Matisse et Signac. En vingt-cinq ans de vie commune, ils constituèrent avec passion, cohérence et discernement une magnifique collection où dominent le néo-impressionnisme et surtout le fauvisme (œuvres de Matisse, Derain, Rouault, Signac, Vlaminck, Van Dongen, Marquet, Cross, etc). Le couple étant mort sans enfant et selon ses vœux, la collection Agutte-Sembat (y compris une part importante des œuvres de G. Agutte), fut léguée en 1923 par les héritiers au musée de Grenoble, qui les exposa dès 1924 devenant ainsi le premier musée d'art moderne de France. Dernier hommage à l'artiste, en 1923, eurent lieu deux rétrospectives des œuvres de G. Agutte au Salon des Indépendants et au Salon d'Automne.
Alors que nous ne disposons que de peu d'informations sur l'ascendance paternelle Aguttes, le double remariage précité de Pierre-Nicolas Hervieu avec Maria Debladis dessina les caractéristiques particulières de la parentèle maternelle de G. Agutte. On trouve parmi ces ascendants maternels des familles originaires de Bonnières (Pichon), Rouen (Guiffard) et Paris (Frémy et Guay ou Gay et Debladis). D'autre part, la parenté descendante est représentée par les familles Varagnac (par mariage de Jenny Hervieu avec Émile Varagnac) et Collart (par mariage de Marie Hervieu avec Jules Collart), d'où procèdent les ayants droit successifs du couple Sembat-Agutte (tableaux généalogiques n°5).
II. LE FONDS D'ARCHIVES ET SON CLASSEMENT
Le fonds d'archives privées Sembat-Agutte - jusque-là conservé dans le grenier de l'ancienne maison de famille de Bonnières-sur-Seine et sur lequel avait pieusement veillé l'un des neveux du couple, Pierre Collart (1903-1993) -, a été déposé, entre avril 2003 et mai 2006, par les héritiers aux Archives nationales, où lui a été attribuée la cote 637 AP parmi les fonds d'origines privéeIl occupe trente et un mètres linéaires de rayonnage.
, version à jour à la date du 5 février 2008, p. 1005-1006.État sommaire des fonds d'archives privées (1 AP à 660 AP) et AB XIX
Il ne paraît pas inutile de préciser ici qu'un certain nombre de documents avaient été distraits du fonds lui-même avant le dépôt aux Archives nationales, en particulier le précieux journal intime de Sembat (intitulé les « Carnets jaunes », 1884-1892, et les « Cahiers noirs », 1897-1922), gardé par la fille de Pierre Collart, Madame Andrée Hayart, qui l'a déposé en février 2003 à l'Office universitaire de recherche socialiste dans le fonds Marcel Sembat-Georgette Agutte (77 APO). Les ayants droit ont conservé, d'autre part, un certain nombre de documents précieux ou historiques, en particulier des pièces de correspondance du couple avec le milieu littéraire et artistique qu'il fréquentait
L'essentiel des et une partie des ont été édités dans Marcel Sembat, , d'après les manuscrits originaux conservés à l'Office universitaire de recherche socialiste, texte établi, présenté et annoté par Christian Phéline, Paris, 2007. Sur l'histoire du fonds lui-même, voir aussi D. Lefebvre, « Marcel et Georgette, presque trente ans de ma vie », postface à Marcel Sembat, , p. 793-799.Cahiers noirsCarnets jaunesLes Cahiers noirs. Journal 1905-1922Les Cahiers noirs...
C'est le cas de la correspondance avec les époux Matisse qui a été éditée dans C. Phéline et M. Baréty, éd., , Lausanne, 2004.Matisse-Sembat, correspondance. Une amitié artistique et politique, 1904-1922
Le premier travail des archivistes a consisté à faire le départ entre les archives du cabinet de Marcel Sembat en tant que ministre des Travaux publics du gouvernement d'Union sacrée (1914-1916), archives publiques par nature et que Sembat eût dû normalement laisser au ministère en décembre 1916, et les archives proprement privées de Marcel Sembat et de son épouse Georgette Agutte, mais aussi de nombreux membres de leurs familles respectives. Un inventaire, provisoire, du fonds et le fonds lui-même furent mis à la disposition du public en 2004. Dans un second temps, à partir de 2005, il a été jugé indispensable de procéder à la reprise du classement (en particulier pour la correspondance privée et la partie iconographique du fonds, alors non traitées), travail ayant abouti à une version profondément remaniée du répertoire numérique détaillé.
par Claire Nau-Blin, Christine Nougaret et Olivier Poncet, 2004, 68 p. Cet instrument de recherche, alors mis à la disposition du public en salle des inventaires du Centre d'Accueil et de Recherche des Archives nationales, est désormais caduc.637 AP. Fonds Sembat-Agutte, État sommaire dactylographié
Le fonds Sembat-Agutte se compose des archives de Marcel Sembat lui-même (637 AP 1 à 177), de celles de sa famille (637 AP 189 à 206), de celles de sa femme Georgette Agutte (637 AP 207 à 218) et de la famille de celle-ci (637 AP 219 à 235). Y sont annexés un ensemble important de photographies (637 AP 236 à 253), de films (637 AP 254-255) et une petite collection de timbres (637 AP 256).
Par suite du reclassement effectué, les cotes 637 AP 178 à 188 sont vacantes.
Les archives de Marcel Sembat comprennent ses archives privées et des archives publiques qui reflètent les différentes étapes de sa carrière, en particulier comme ministre des Travaux publics en 1914-1916.
1. Les archives privées de Marcel Sembat (637 AP 1 à 48 et 103 à 177)
Le chercheur qui consulte les archives Sembat ne peut manquer de constater qu'un certain désordre apparent semble régner au sein des dossiers. Les relations fort complexes que Sembat lui-même entretint tout au long de sa vie avec ses archives et sa documentation expliquent en grande partie cet état de fait
P. Jugie, « Marcel Sembat et le vertige des archives », dans , Paris, Archives nationales-Somogy, 2008, p. 128-137.Entre Jaurès et Matisse : Marcel Sembat et Georgette Agutte à la croisée des avant-gardes
L'homme privé (637 AP 1 à 10)
Les archives personnelles de Sembat (637 AP 1 à 10) comprennent les papiers d'identité et agendas personnels, ainsi que tout ce qui concerne sa scolarité, son patrimoine immobilier et mobilier et sa comptabilité. Y sont joints des notes manuscrites, notamment des éléments de son journal intime, des poèmes et des notes de lecture (637 AP 2 à 4), mais aussi des documents relatifs à ses voyage et ses activités culturelles (637 AP 7).
Le journaliste (637 AP 11 à 17)
Viennent ensuite les archives du directeur de journal (637 AP 11 à 17) qui concernent principalement , rachetée par Sembat, Turot et Pellier en 1892.La Petite République
Le militant et l'élu (637 AP 18 à 48)
Les archives du militant (637 AP 18 à 22), du franc-maçon, de l'adhérent de la Ligue française pour la Défense des droits de l'homme, et du socialiste, sont assez peu nombreuses, ce qui peut étonner en raison de l'importance de ces activités dans la vie de Marcel Sembat. Malgré tout, ces deux ensembles sont largement complétés par la correspondance. En outre, les archives de Marcel Sembat socialiste (637 AP 21-22) ne contiennent que les documents concernant strictement son appartenance au parti. Mais elles doivent être examinées en même temps que ses archives de député, activités militantes et parlementaires étant naturellement très liées.
Pour les archives du député (637 AP 23 à 48), les documents concernant les élections ont été regroupés en tête (637 AP 23-24). Les dossiers du député de la Seine ont été classés par année (637 AP 25 à 37). Viennent à leur suite les dossiers du rapporteur du budget des Postes et du président de la commission des Postes et des télégraphes qu'était aussi Marcel Sembat (637 AP 38 à 48).
L'œuvre de Marcel Sembat (637 AP 103 à 138)
Ont été réunies sous cette rubrique (637 AP 103 à 138) les notes de lecture et l'abondante documentation (637 AP 103 à 130) rassemblées par Marcel Sembat pour l'écriture de ses ouvrages et articles (133 à 138), ainsi que des articles sur Marcel Sembat lui-même (637 AP 131-132).
La correspondance privée (637 AP 139 à 177)
La correspondance reçue par Marcel Sembat (637 AP 139 à 177) constitue l'ensemble le plus volumineux du fonds avec les archives du ministre. Autant que cela a été possible, on a distingué en son sein la correspondance classée par Sembat lui-même (639 AP 139 à 157, organisée soit chronologiquement [637 AP 139 à 156], soit par thème [637 AP 157]) et la correspondance reçue mais non classée par Sembat (637 AP 158 à 176).
Lors de la reprise du classement à partir de 2005, le traitement de la correspondance privée (non pris en compte à cette date) a remis au jour un nombre important de dossiers de courriers expédiés par le député Sembat ou son secrétariat parlementaire. Plutôt que de les ventiler de nouveau par année au sein des cartons de la partie du fonds relative à la députation de M. Sembat (637 AP 25 à 37), il a été jugé plus judicieux de les laisser regroupées à la suite de la correspondance privée.
Avec l'accord des propriétaires, toutes les lettres retrouvées fermées lors du classement du fonds ont été ouvertes et l'indication de l'ouverture lors du classement portée sur l'enveloppe.
2. Les archives du ministre des Travaux publics (637 AP 49 à 102)
Les archives publiques, qui représentent un des ensembles les plus volumineux du fonds, sont constituées par les dossiers du ministère des Travaux publics que Marcel Sembat a emportés avec lui à son départ en décembre 1916. Ces archives sont d'autant plus intéressantes que les archives propres du ministère des Travaux Publics sont très pauvres pour cette période
Voir plus loin Sources complémentaires.
Marcel Sembat occupe le poste de ministre des Travaux Publics du 26 août 1914 au 12 décembre 1916. Les membres de son cabinet sont principalement des proches : chef de cabinet Léon Blum ; chef adjoint de cabinet Paul Grunebaum-Ballin, puis André Monentheuil et enfin Lucien Millot ; chef du secrétariat particulier son ami le poète Gustave Kahn ; secrétaire particulier Henri Pellier, condisciple du lycée Stanislas, qui avait refondé avec Turot et Sembat le journal . On notera aussi que le socialiste Albert Thomas, normalien, fut détaché du 4 bureau de l'état-major au cabinet du ministre des Travaux publics en 1914. Les directeurs administratifs sont en revanche les mêmes que sous le prédécesseur de Sembat : directeur du Personnel et de la comptabilité, Albert Mahieu ; directeur des Mines Paul Weiss ; directeur des Routes et de la navigation André Charguéraud ; directeur des Chemins de fer Jean Fontaneilles.
P. Chancerel, « Les Travaux publics sous le ministère de Marcel Sembat (1914-1916) », École nationale des chartes, Paris, 2008, p. 57-63.Positions des thèses de la promotion 2008,
D. Lefebvre, « Léon Blum, chef de cabinet de Marcel Sembat », dans 10, mars 2000, p. 39-43Recherche socialiste,
, t. XVI, p. 1382.Dictionnaire de biographie française
Voir en dernier lieu , Actes du colloque international : Paris, Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme, 22-23 novembre 2006, à paraître. G. Agutte a peint un portrait de G. Kahn qui fut exposé au Salon d'Automne de 1920 (n° 6 du catalogue du Salon).Gustave Kahn (1859-1936), écrivain symboliste et critique d'art
La Petite République
D. Lefebvre, , Paris, 1995, p.34.Marcel Sembat, socialiste et franc-maçon
e
Le ministère des Travaux Publics occupe en période de guerre une place essentielle, dont les archives de Marcel Sembat donnent la parfaite illustration. En premier lieu, le ministère comprend la direction des Chemins de fer qui, en temps de guerre, passe sous le contrôle partiel du 4 Bureau du ministère de la Guerre. La répartition des différentes attributions n'est cependant pas très claire et les archives de la Direction des Chemins de fer témoignent des nombreux conflits entre les deux institutions. En second lieu, le ministère des Travaux Publics, qui comprend la direction des Mines, a en charge l'approvisionnement du pays en charbon. La démission de Marcel Sembat, le 12 décembre 1916, est directement provoquée par la crise des approvisionnements en charbon. Les documents concernant cette crise (637 AP 82 et 95 à 97) sont complétés par les nombreuses coupures de presse sur la question, rassemblées par Marcel Sembat (637 AP 85).e
Les archives du ministère permettent de bien comprendre le fonctionnement du cabinet, car de nombreuses notes de membres du cabinet, adressées au ministre, ont été conservées. Il s'agit le plus souvent de notes explicatives accompagnant un courrier.
Constituées pour l'essentiel de correspondance (plus de 8500 lettres), les archives du ministère ont été organisées de la manière suivante. En tête a été placé le courrier reçu (637 AP 49 à 81) dont le classement sera détaillé ci-après. Viennent ensuite quelques dossiers de travail (637 AP 82/1 à 87), un dossier sur les audiences accordées par Sembat (637 AP 88), enfin le travail conduit avec les différentes directions du ministère (637 AP 89 à 98) : direction du Personnel et de la comptabilité (637 AP 89-90), direction des Routes et de la navigation (637 AP 91), direction des Chemins de fer (637 AP 92-93), direction des Mines, des distributions d'énergie électrique et de l'aéronautique (637 AP 94 à 98). Cette partie se termine sur les relations avec le gouvernement (637 AP 99 à 102).
Le courrier classé par Henri Pellier (637 AP 49 à 73)
Le courrier adressé au ministre classé et indexé par Henri Pellier (637 AP 49 à 73) couvre toute la durée du ministère puisqu'il s'étend d'août 1914 à décembre 1916.
Ce courrier comprend les lettres reçues par le ministre et, parfois, une copie de la réponse envoyée par le secrétariat particulier, ou, dans le cas d'une intervention réalisée par le secrétariat, la réponse de la personne auprès de laquelle cette intervention a eu lieu. On trouve également dans les différents dossiers quelques lettres de remerciement adressées au ministre ou à son secrétariat. Des mentions sont parfois portées sur les lettres, au crayon de bois ou au crayon de couleur bleu, de la main d'Henri Pellier. On trouve « r » ou « rep » pour « répondu », « cl » pour « classer », ou encore une croix. De nombreuses lettres portent également des mentions de la main de Marcel Sembat.
Il est nécessaire de toujours garder à l'esprit qu'il n'existait pas une étanchéité totale entre le courrier reçu par Sembat comme ministre et comme personne privée. Il est donc recommandé de faire une recherche parallèlement dans les deux ensembles de correspondance.
. Classement
Henri Pellier a classé cette correspondance en 229 dossiers, dont 211 nous ont été conservés. Les dossiers sont répartis en deux ensembles, « affaires civiles » et « affaires militaires », regroupant en tout vingt thèmes, dix-sept pour les affaires civiles, trois pour les affaires militaires :
(637 AP 49 à 62) :Affaires civiles
généralités ou « Divers » (637 AP 49 à 56) ; « Chemins de fer (permis) », « Chemins de fer » (637 AP 57) ; « Allocations » (637 AP 58) ; « Mines, navigation, ponts et chaussées », « Syndicats, Bourses, etc. », « Demandes et offres d'emploi », « Secours », « Dénonciations », « Pièces rendues par Monentheuil » (637 AP 59) ; « Préfets et sous-préfets », « Sénateurs », « Députés » (637 AP 60) ; « Affaires de circonscription » (637 AP 61) ; « Affaires privées », « Franc-maçonnerie », « Bonnières » (637 AP 62).
(637 AP 63 à 69) :Affaires militaires
« Demandes militaires » (637 AP 63 à 68) ; « Nouvelles militaires » et « Plaintes militaires » (637 AP 69).
Chaque thème comprend, selon son importance, un ou plusieurs dossiers chronologiques dans lesquels les lettres sont classées par ordre alphabétique. En tête du dossier figurent une liste des noms des personnes concernées ainsi qu'une analyse rapide du sujet de leur courrier.
. Indexation
Henri Pellier a réalisé deux index alphabétiques sur fiches (637 AP 70 à 73) : fiches blanches pour les « affaires civiles » et fiches roses pour les « affaires militaires ». Parmi les vingt thèmes cités précédemment, treize sont répertoriés dans ces index. Les dossiers qu'Henri Pellier n'a pas eu le temps ou n'a pas jugé utile d'indexer portent, à côté de leur intitulé, la mention « Non catalogué ». À l'intérieur des index, chaque fiche comprend le nom de la personne concernée et un ou plusieurs numéros renvoyant aux dossiers dans lesquels les pièces concernant ces personnes sont conservées.
Le premier index, que nous avons appelé « » (637 AP 70-71), porte sur les « ». Lorsque la fiche renvoie à l'un des dossiers « Divers », elle ne comprend que le nom de la personne et le numéro du dossier, éventuellement précédés de la mention « divers ». En revanche, si elle renvoie à un autre dossier thématique, l'intitulé de ce dernier est inscrit généralement en haut à gauche de la fiche .index AAffaires civiles
Le deuxième index, que nous avons nommé « » (637 AP 72-73), concerne les « ». Les fiches ne comportant aucune mention en haut à gauche ou portant l'indication «Demandes militaires » renvoient aux dossiers « Demandes militaires ». Lorsqu'il s'agit des « Plaintes militaires » ou des « Nouvelles militaires », cela est précisé.index BAffaires militaires
La manipulation de ces fiches cartonnées étant difficile et délicate, l'ensemble de leur contenu a fait l'objet d'une saisie informatique, permettant une consultation beaucoup plus aisée, rapide et efficace, dont le résultat a été placé ci-dessous, à la fin du répertoire numérique, sous l'intitulé « Annexe : index anciens du courrier adressé à Marcel Sembat comme ministre des Travaux publics (637 AP 49 à 69) ».
3. Les archives de la famille Sembat et des familles alliées (637 AP 189 à 206)
Au-delà des documents permettant de mieux situer Sembat dans son contexte familial et social, les archives de la famille Sembat et des familles alliées offrent un certain nombre d'éléments intéressants pour l'histoire locale, tant de Bonnières-sur-Seine (la poste et les sapeurs-pompiers, le commerce du plâtre, etc.) que de lieux d'origine de membres de la famille, en particulier à Châteaudun et dans ses environs (transmission des domaines du Petit Verger et de Montgâteau, à Saint-Denis-les-Ponts, et de celui de Grand-Village, depuis le XVII siècle).e
Doit également être signalée la présence, au sein de ces documents domaniaux, de plusieurs pièces de première importance pour l'histoire des finances royales au XVIII siècle, du fait de la pauvreté des séries O et K des Archives nationales en documents comptables similaires. Il s'agit de la copie de « l'État final des comptes de l'argenterie du roy » rendu par M Denis Aubry, trésorier de l'argenterie de la Chambre du roi, pour les années 1713, 1714 et 1715 (637 AP 204).e1e
4. Les archives de Georgette Agutte, de la famille Aguttes et des familles alliées (637 AP 207 à 235)
Les archives personnelles de Georgette Agutte (637 AP 207 à 218), moins volumineuses que celles de son mari, renferment des sources essentielles pour la connaissance de la femme artiste et de son œuvre, mais aussi de la vie du couple.
Un premier ensemble (637 AP 207-208) regroupe les papiers personnels : documents d'identité, importante correspondance familiale et générale, notes de lecture, gestion de son patrimoine immobilier et mobilier, comptabilité.
Le second ensemble (637 AP 209 à 218) se rapporte à toutes ses activités en tant qu'artiste. On y trouve les catalogues de ses expositions, des reproductions d'un certain nombre de ses œuvres, quelques documents préparatoires et des coupures de presse sur son activité artistique (637 AP 209), ainsi qu'une partie de sa documentation de travail (637 AP 210 à 217). Un dossier est, d'autre part, relatif à son premier mari, Paul Flat, et à quelques ouvrages de celui-ci.
Les archives de la famille Aguttes et des familles alliées (637 AP 219 à 235) sont fort maigres pour la seule famille Aguttes (637 AP 219) et relativement riches pour les familles alliées. Elles renferment avant tout une abondante correspondance, qui permet de disposer d'informations intéressantes sur le couple Sembat-Agutte (notamment dans le courrier régulièrement adressé par G. Agutte à sa mère Maria Debladis-Hervieu et dans les échanges de celle-ci avec le musée de Grenoble à propos de la collection Agutte-Sembat, en 637 AP 235). Les dossiers des familles Varagnac et Collart apportent leur lot de documents sur les deux neveux adorés du couple, André Varagnacet Pierre Collart, qui publièrent à titre posthume le dernier ouvrage de Sembat, .
N. Racine, « Varagnac (André), dit Michael (Georges) », dans J. Maitron (dir.), , t. 44, p. 420-421.Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français
La Victoire en déroute
Tout comme pour les familles alliées des Sembat, on signalera ici des documents l'histoire locale de Rouen (archives commerciales des Guiffard, marchands épiciers aux XVIII -XIX siècles, compte de gestion de la communauté des marchands chandeliers de la ville, faubourg et banlieue de Rouen, en 1768 et diplôme maçonnique de 1832) et de Paris (horlogers de la famille Guay ou Gay).ee
5. Les documents iconographiques (637 AP 236 à 255)
Le fonds Sembat-Agutte renferme un riche ensemble iconographique formé de photographies et de films. Ses origines sont multiples et très peu documentées pour une bonne partie.
Les photographies
Pour les photographies, on peut avancer sans trop se tromper qu'il s'agit de l'ensemble des photographies accumulées par les branches principales des familles de M. Sembat et G. Agutte, jusque et y compris Pierre Collart, gardien de la mémoire du couple à Bonnières.
Le fonds renferme 399 phototypes négatifs sur plaques de verre, 117 négatifs souples et 3220 tirages (épreuves) photographiques noir et blanc sur papier, le tout s'étendant entre le troisième tiers du XIX siècle et le premier tiers du XX siècle. L'ensemble du fonds renferme, par ailleurs, un certain nombre d'autres photographies, qui ont donné lieu à un signalement systématique (mais non exhaustif, notamment pour les pièces de correspondance) dans le présent répertoire numérique L'ensemble a fait l'objet d'une importante opération de reconditionnement, coordonnée par la cellule de conservation préventive du Département de la conservation des Archives nationales. Après examen sanitaire, les albums photographiques anciens ont été laissés en l'état (637 AP.236 à 243). Les tirages, retrouvés en vrac dans des cartons, ont été répartis, autant que faire se pouvait, par personnes ou par thèmes représentés, au sein d'albums factices (637 AP 244 à 246). Enfin, toutes les plaques de verre et les négatifs souples ont fait l'objet d'une reproduction sous forme de scannage numérique par les soins de l'atelier de photographie des Archives nationales, afin de rendre possible la communication de leur contenu sans mettre en péril leur conservation (637 AP 247 à 252). Lors du reconditionnement des plaques de verre, toutes les informations retrouvées sur les supports d'emballage d'origine ont été conservées afin de pouvoir éventuellement servir à dater ces clichés (637 AP 253).ee
L'ensemble a donné lieu à un inventaire détaillé spécifique : Fonds Sembat-Agutte. Photographies (637 AP 236 à 253), répertoire numérique détaillé, par P. David et P. Jugie, Paris, 2008,
Pour les plaques de verre, l'analyse du contenu et des supports d'origine permet d'affirmer de manière à peu près certaine qu'elles proviendraient de la famille Aguttes-Debladis et non de la famille Sembat. Pas plus pour celles-ci que pour les tirages des albums factices n'est connu, sauf rares exceptions, l'auteur des prises de vue. Les négatifs souples sont très manifestement l'œuvre de Pierre Collart et de son entourage immédiat.
L'intérêt est varié, tant par la qualité technique très relative (sauf pour les plaques de verre) des clichés ou des tirages que par les sujets représentés, comme en témoigne l'inventaire détaillé. Au-delà des informations qu'elles apportent sur les personnages principaux de ce fonds, ces photographies illustrent à merveille la vie, les préoccupations et les activités de familles bourgeoises de la fin du XIX siècle et de la première moitié du XX siècle.ee
Les films Pathé-Baby
À la différence de l'essentiel des photographies, l'origine des 72 petits films « Pathé-Baby » présents dans le fonds peut être identifiée : ils furent soit achetés (pour les films commerciaux pré-enregistrés), soit réalisés par le neveu du couple, Pierre Collart. On le voit, du reste, à l'œuvre dans plusieurs films et échangeant temporairement sa place derrière la caméra avec son cousin André Varagnac.
Grâce aux conseils techniques de Jean-Jacques Guillaume, responsable de la régie audio-vidéo des Archives départementales du Val-de-Marne, afin de sauver les films tournés par Pierre Collart d'une destruction certaine, il a été procédé à leur transfert en télécinéma sur un support numérique. .
Opération menée, pour le compte des Archives nationales, par la société AS'IMAGE Vidéo et Infographie (75, Boulevard Beaumarchais 75003 Paris).
Ces documents ne sont désormais consultables que sous leur version numérisée
Aucun de ces films n'étant antérieur à 1923 (date de la commercialisation du procédé Pathé-Baby), ni M. Sembat ni G. Agutte n'y apparaissent. Mais bon nombre de membres de la famille qui les entourèrent pendant leur vie s'y retrouvent, évoluant en particulier dans leurs lieux préférés, la maison de Bonnières et leur chalet de Chamonix. En fait, l'essentiel de ces films nous montre un certain nombre des centres d'intérêt personnels de Pierre Collart : de sa formation comme médecin à Paris, à l'hôpital Tenon (XX arrond.), dans le service du D Louis Boidin (1928-1929), à ses séjours à Chamonix avec des amis. Cela nous vaut de découvrir deux films de matchs de hockey, dont l'un peut-être unique, un extrait du match de finale Canada-Allemagne au Championnat du monde de 1930 à Chamonix. S'y trouve aussi, parmi les petits reportages filmés, le mariage en 1931 à Les Salles-Lavauguyon (Haute-Vienne) de son grand ami Jean Le Bail (plus tard député maire de Limoges)et de Marie-Germaine Broussaudier.er
J. Raymond, « Le Bail (Jean) », dans J. Maitron (dir.), , t. 34, 1989, p. 9-10,Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français
Avertissement
Dans le corps du répertoire numérique proprement dit et du répertoire annexe des photographies, les descriptions de dossiers ou de pièces isolées figurant entre guillemets (« ») reprennent les termes exacts figurant sur les documents eux-mêmes, généralement de la main de M. Sembat.

Cote :

637AP/1-637AP/253, 637AP/AV/254-637AP/AV/255, 637AP/256, CP/637AP/257-CP/637AP/258

Publication :

Archives Nationales
2004

Informations sur le producteur :

Sembat, Marcel (1862-1922)
Agutte, Georgette (1867-1922)
Laval, Pierre (1883-1945)
Voir introduction et annexe pour la généalogie de Marcel Sembat et Georgette Agutte.

Informations sur l'acquisition :

Dépôt (2003-2017).

Conditions d'accès :

637AP/1-48, 103-256, CP/637AP/257-258 : sur autorisation
637AP/49-102 : librement communicable (archives publiques)

Conditions d'utilisation :

637AP/1-48, 103-256, CP/637AP/257-258 : sur autorisation
637AP/49-102 : reproduction à usage privé autorisée (archives publiques)

Ressources complémentaires :

- Fonds Semabt-Agutte. Photographies (637AP/236-253), répartoire numérique détaillé.
- Fonds Sembat-Agutte. Video (637AP/AV/254-255), répertoire numérique détaillé.
SOURCES COMPLEMENTAIRES
1. ARCHIVES NATIONALES - PARIS
.Série C Assemblée nationale
On citera en particulier les procès-verbaux des séances des commissions des Travaux publics (C 7639) et des Mines (C 7761) de la Chambre des députés.
.F7ministère de l'Intérieur
F 16005/2, dossier « Marcel Sembat » (fonds dit « Panthéon »).7
F14ministère des Travaux publics
Dans la tranche F 11327 à F 19141, voir notamment :1414
F 11327 à 11354, Première Guerre mondiale14
F 12350-12351, organisation de l'administration générale des Travaux publics.14
.F21Beaux-Arts
Cette sous-série renferme une dizaine de dossiers relatifs à l'achat d'œuvres de Georgette Agutte par l'État : F 4163, dossiers 90, 91, 92, 93, 94, 95 et 96 ; F 4286 ; F 4909 , dossier 10, pièce 42 ; F 4910 , dossier 1, pièce 54 (voir la base de données ARCADE, Achat d'œuvres d'art par l'État, 1800-1939).212121B21A
, créé le 12 avril 1916 par le ministre Sembat.AJ 26 Bureau national des charbons
.570 APfonds Léon Blum
2. HORS ARCHIVES NATIONALES - PARIS
 :Service historique de la Défense
État-Major, Archives du 4 bureau : 7 N 2030 à 2044.e
Préfecture de Police de Paris, Archives
BA 1659, dossier Marcel Sembat, 1915-1939 : demandes de passeports pour l'étranger ; comptes rendus de réunions socialistes dans lesquelles Sembat a pris la parole ; coupures de presse, en particulier sur la mort de Sembat et sur le « pèlerinage » annuel des socialistes sur sa tombe à Bonnières jusqu'en 1939.
Office universitaire de recherche socialiste (OURS), Paris
Trois ensembles issus totalement ou en partie du fonds Sembat sont à consulter :
. le fonds Marcel Sembat (33 APO 1), déposé par Pierre Collart, avant 1993 ;
. le fonds Marcel Sembat-Georgette Agutte (77 APO), déposé par Mme Andrée Hayart, en février 2003 ; il comprend le journal intime de Sembat : « Carnets jaunes » (1884-1892) et « Cahiers noirs » (1897-1922) ;
. le fonds André Varagnac, l'un des exécuteurs testamentaires du couple Sembat (70 APO 1-3), donné par son fils, Michel Varagnac, en octobre 2001 et mars 2002 ; nombreux projets d'articles ou d'ouvrages, notes de lecture de Sembat, correspondances, en particulier entre Sembat et Varagnac, et copie de la dernière lettre de Georgette Agutte à son neveu, juste avant son suicide, photographies.
Groupe auquel il convient d'ajouter :
. le fonds André Lebey (50 APO), déposé en août 1993 par son petit-fils, André Geymond ; il renferme de nombreux documents sur Sembat (à noter en particulier, en 50 APO 21, dossier « Sembat », l'un des testaments de Sembat, 14 lettres de Sembat en 1910-1915 et un document « À la mémoire de Marcel et Georgette Sembat »).
Musée de la Franc-maçonnerie, Paris
Collections du Grand Orient de France
Cordon de maître (T3-12) et sautoir de conseiller (T4-92) de l'Ordre.
Grenoble, Musée
Lettres illustrées d'artistes (dont Paul Signac) et documents liés au legs de la collection Agutte-Sembat (1923) et aux legs ou dons postérieurs (1995-2005).
(51 , rue Marcel-Sembat, 78270 Bonnières-sur-Seine)Bonnières-sur-Seine, ancienne maison Agutte-Sembatbis
Propriété de la municipalité : bibliothèque personnelle du couple Sembat-Agutte et de Pierre Collart, acquise par la municipalité.

Références bibliographiques :

ORIENTATION BIBLIOGRAPHIQUE
(par ordre de parution)1. ÉCRITS PRINCIPAUX DE MARCEL SEMBAT
,.Paris, Librairie du Parti socialiste S.F.I.O., 1910, 32 p.Leur bilan, quatre ans de pouvoir. Clemenceau-Briand
« Henri Matisse », dans , 4, avril 1913, p.185-194 [réédité, avec annotation critique, dans C. Phéline et M. Baréty, éd., , Lausanne, 2004, p. 177-195].Les Cahiers d'aujourd'huiMatisse-Sembat, correspondance. Une amitié artistique et politique, 1904-1922
, Paris, E. Figuière, 1913, 279 p.Faites un roi, sinon faites la paix
, Paris, Grasset, 1917, 63 p.Perdons-nous la Russie ?
Paris, Éditions de la Nouvelle revue française, 1920 (coll. , n°1), 63 p. [texte seul réédité, sous le titre « Matisse et son œuvre », avec annotation critique, dans C. Phéline et M. Baréty, éd., , p. 197-212].Henri Matisse, trente reproductions de peintures et dessins précédées d'une étude critique par Marcel Sembat,Les Peintres français nouveauxMatisse-Sembat, correspondance, op. cit.
 :Éditions posthumes d'œuvres de Marcel Sembat
, préface de Léon Blum, Paris, Éd. du Progrès civique, 1925, 260 p.La Victoire en déroute
LEFEBVRE (Denis), éd., « Les Cahiers noirs », 1897-1922, extraits choisis et présentés par Denis Lefebvre, , n 142, 145, 153, 157, 161 et 163, juin-juillet 1983 à août-septembre 1985.Cahier et Revue de l'OURSos
LEFEBVRE (Denis), éd., Paris, Éditions maçonniques de France, 2003 (Cahiers maçonniques, 14), 157 p.Marcel Sembat. Textes choisis,
LEFRANC (Georges) et COLLART (Pierre), « Marcel Sembat, pages du journal inédit », , 107 (avril-juin 1979), p. 103-118.Le Mouvement social
PHELINE (Christian) et BARETY (Marc), éd., , Lausanne, La Bibliothèque des arts, 2004 (coll. Pergamine), 223 p.Matisse-Sembat, correspondance. Une amitié artistique et politique, 1904-1922
PHELINE (Christian), éd. , d'après les manuscrits originaux conservés à l'Office universitaire de recherche socialiste, texte établi, présenté et annoté par Christian Phéline, Paris, Viviane Hamy, 2007.Les Cahiers noirs. Journal 1905-1922
2. ÉCRITS RELATIFS A MARCEL SEMBAT
BRAUD (Maurice), , mémoire de diplôme d'études approfondies, Paris, École des hautes études en sciences sociales, septembre 1986, 83 p.Le mouvement ouvrier et socialiste et les arts : le cas Marcel Sembat (1862-1922)
CHANCEREL (Pierre), « Les Travaux publics sous le ministère de Marcel Sembat (1914-1916) », dans École nationale des chartes, Paris, 2008, p. 57-63.Positions des thèses de la promotion 2008,
, catalogue de l'exposition des Archives nationales, Musée de l'histoire de France, 2 avril-13 juillet 2008,Paris, Archives nationales-Somogy, 2008, 200 p.Entre Jaurès et Matisse : Marcel Sembat et Georgette Agutte à la croisée des avant-gardes
[HARMEL (Claude)], « Marcel Sembat, ministre de Travaux publics durant la Grande Guerre. Les origines de la nationalisation des chemins de fer », dans 22 année, n° 246, septembre 1976, p.15-18.Les Études sociales et syndicales,e
JUGIE (Pierre), « Marcel Sembat et le vertige des archives », dans , Paris, Archives nationales-Somogy, 2008, p. 128-137.Entre Jaurès et Matisse : Marcel Sembat et Georgette Agutte à la croisée des avant-gardes
KRUMEICH (Gerd), « Marcel Sembat : socialiste, militant intellectuel et provocateur », dans , actes du colloque de Nancy, décembre 2003, Nancy, Presses universitaires de Nancy, 2007, p. 25-34.La culture de la provocation
LEFEBVRE (Denis), , Paris, Bruno Leprince éditeur, 1995 (collection « Le tournant du siècle »), 186 p.Marcel Sembat, socialiste et franc-maçon
LEFEBVRE (Denis), « Léon Blum, chef de cabinet de Marcel Sembat », dans 10, mars 2000 [supplément à la 296], p. 39-43.Recherche socialiste,Revue de l'Office universitaire de recherche socialiste,
LEFEBVRE (Denis), , Paris, Éditions maçonniques de France, 2001 (Encyclopédie maçonnique, 35), 128 p.Marcel Sembat. Le socialisme maçonnique d'avant 1914
LEFRANC (Georges) et COLLART (Pierre), « Marcel Sembat (1862-1922) vu à travers ses », dans , 41 année, n° 1, janvier-février 1979, p.11-19 [réédité dans LEFRANC (Georges), , Paris, Presses universitaires de France, 1982].Cahiers noirsL'Information historiqueeVisages du mouvement ouvrier
RAYMOND (Jean), « Sembat (Marcel-Étienne) », dans J. Maitron (dir.), , t. 15, 1977, p. 152-155.(et complément, « Sembat (Marcel-Étienne) » dans le t. 41, 1992, p. 241).Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français
« Sembat (Marcel) », dans JOLLY (Jean) dir., , t. 8, Paris, 1977, p. 2990-2992.Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940)
VINCENT (Hélène), , Grenoble, Musée de Grenoble-Paris, Réunion des musées nationaux, 2003.Musée de Grenoble. La collection Agutte-Sembat
, n° 203, janvier-février 1992,.« Intellectuels socialistes : itinéraires (débat avec Daniel Lindenberg ; Marcel Sembat ; Pierre Lefranc ; Jules Renard) », Cahier et Revue de l'Ours
3. ÉCRITS RELATIFS A GEORGETTE AGUTTE ET A SON ŒUVRE
catalogue de l'exposition des Archives nationales, Musée de l'histoire de France, 2 avril-13 juillet 2008,Paris, Archives nationales-Somogy, 2008, 200 p.Entre Jaurès et Matisse : Marcel Sembat et Georgette Agutte à la croisée des avant-gardes,
catalogue de l'exposition du Musée Paul Dini, Villefranche-sur-Saône, 15 octobre 2006-11 février 2007, Paris, Editions Somogy, 2006.Les Femmes peintres et l'avant-garde, 1900-1930 : Suzanne Valadon, Jacqueline Marval, Emilie Charmy et Georgette Agutte,
RAYMOND (Jean), « Sembat (Georgette) », dans J. Maitron (dir.), , t. 15, 1977, p. 152(et complément, « Sembat (Louise-Georgette, née Agutte) », dans le t. 41, 1992, p. 241).Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français

Localisation physique :

Pierrefitte

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAN_IR_003563

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