Inventaire d'archives : Couvent des Ursulines de Valréas
Cote :
105 H 1
Publication :
Archives départementales de Vaucluse
2016
Avignon
Informations sur le producteur :
Éléments historiques
Les circonstances du premier établissement des Ursulines à Valréas, à l'initiative de Marie Stéphani au début du XVIIe siècle, sont essentiellement connues grâce aux sources complémentaires car le fonds de cet établissement se réduit à un seul article, mais d'importance s'agissant de la règle approuvée par l'évêque en 1638.
En 1608, Mgr Guillaume Cheisolm, évêque de Vaison, signale à la Sacré Congrégation l'amorce d'une communauté : "Il y a cinq jeunes filles d'honorable condition, nées de familles notables, qui se sont astreintes par vœu à la chasteté perpétuelle ; depuis deux ans, elles se sont réunies dans une maison privée sous l'obéissance d'une préfète choisie par elles, et sous la règle de sainte Ursule, adoptant la vie commune religieuse ; elles émettent les trois vœux de chasteté, pauvreté et obéissance, mettant en commun la pension allouée à chacune d'elles sur leur fortune familiale. Elles portent des vêtements laïcs mais de couleur noire et simples, et elles ont la tête voilée quand elles sortent dans les rues soit pour aller entendre l'office, parce qu'elles n'ont pas de chapelle chez elles, soit pour aller voir des parents et des amis, ce qu'elles font du reste rarement, et jamais sans la permission de leur préfète." La mission de cette fondation ursuline est naturellement l'éducation chrétienne des jeunes filles du pays.
L'indication suivante, inscrite au bas du rapport fixe la ligne de conduite à adopter envers ces Ursulines :"Que l'évêque s'occupe de faire ériger le plus vite possible un monastère où ces jeunes filles garderont la clôture, et en attendant qu'il veille à ce qu'il ne se produise aucun scandale." Le procès-verbal de la visite pastorale, daté de la même année 1608, est conforme à l'esprit de la recommandation romaine. La réforme ne sera cependant adoptée qu'en 1627, à la demande de la supérieure Marie Stephani, sur le modèle du monastère d'Arles.
Les années 1640 sont marquées par des difficultés financières, au point qu'entre la fin de l'année 1648 et le printemps 1649, Mgr Joseph Marie de Suarès accorde à plusieurs religieuses le permis de quitter le couvent de Valréas pour rejoindre d'autres maisons religieuses. Au début de l'année 1660, la sœur Françoise de Gay est autorisée à rentrer au couvent de Valréas. Dans une lettre à l'évêque, la mère supérieure, Marie de Charency, s'émeut de cette permission arguant de la fragilité persistante de sa situation financière, en dépit de la protection et du zèle généreux et bienveillant de "Monsieur le prieur de Villeneuve" sur le point de restaurer la communauté au complet.
En juin 1695, grâce à un échange de propriétés, les Ursulines quittent leur premier établissement, voisin de la maison curiale proche des Antonins, pour investir la maison avec jardin, cour, écurie et vivier de François de Villeneuve à la grande rue, quarte saunière. En 1704 la propriété des Ursulines s'est accrue d'une autre maison et four, acquise du même François de Villeneuve et de nouveaux jardins.
Le 25 février 1712, en présence de l'évêque Joseph François de Gualteri, les religieuses donnent à prix-fait la construction de leur église, chœur et sacristie à un maître entrepreneur, originaire de Pontarlier, habitant Montélimar, Jean-Pierre Chambé. Quatre maisons voisines, vouées à la démolition sont achetées entre les mois d'août et de novembre de la même année. Le chantier s'achève en 1715 selon l'acquis mutuel signé le 26 décembre. Cette quittance fait état de la somme de onze mille livres prévue aux termes du contrat, reçue en plusieurs acomptes par l'entrepreneur au cours du chantier comme des augmentations faites au prix-fait pour un montant de 986 livres 18 sols. Lors de la visite de l'évêque Joseph Louis de Cohorn de Lapalun au mois de mai 1726, des travaux sont à faire pour mettre hors d'eau les substructions voûtées du bâtiment de l'église du côté du grand jardin.
Les dispositions d'un hôtel particulier répondant fort peu aux exigences de la vie religieuse, le 25 juin 1763, les Ursulines profitent de la visite pastorale de l'évêque pour lui remettre un mémoire exposant, d'une part le bon équilibre de leurs revenus et dépenses, d'autre part le projet de construction d'un nouveau corps de logis dressé à leur demande par l'architecte Jean-Baptiste II Peru d'Avignon. L'évêque y donne son agrément.
En 1770 et 1772 les Ursulines de Valréas font encore l'acquisition de deux domaines. En 1776, prétextant la pauvreté de leur monastère et l'ancienneté d'une grâce conférée par les vice-légats, elles obtiennent la remise de la moitié des lods inhérents à ces biens, aux dépens de la Chambre apostolique.
En application des lois révolutionnaires, le monastère est fermé au mois d'août 1792, un inventaire du mobilier est alors dressé. Les tableaux de l'église et du couvent sont dispersés lors de la vente réalisée en avril 1793. Les bâtiments du monastère dont une grande partie n'a pas été vendue sont estimés en décembre 1794 pour être détaillés en lots, attribués en location au mois de janvier suivant.
En 1802, à l'exception du quartier nord-est occupé par la gendarmerie et d'un lot formé de la chapelle, d'une écurie avec basse-cour et jardin encore en location, la majeure partie du couvent est dite en ruine et inhabitable. Quatre ans plus tard une estimation est dressée pour séparer clairement l'espace occupé par la gendarmerie de l'ensemble du terrain et des constructions dont la vente est programmée.
Une carte postale, datée du début du XXe siècle montre encore la gendarmerie de Valréas logée dans les vestiges de l'hôtel de Villeneuve et le grand bâtiment des Ursulines. La chapelle est aujourd'hui le siège de la confrérie des pénitents noirs de Valréas qui en firent l'acquisition en 1820.
Informations sur l'acquisition :
Informations sur les modalités d'entrée
Séquestre révolutionnaire
Description physique :
Description physique:
Document d'archives
Nombre d'éléments
Nombre d'éléments: 1 article
Métrage linéaire
Métrage linéaire: 0,05
Ressources complémentaires :
Références bibliographiques :
Bibliographie
Choquet (colonel Marc), Histoire de Valréas. Tome 1 : de l'origine à la Révolution. Valréas, 1951, p.53-54.
Géraud (Marthe), sœur Marie du Saint-Esprit. Aux origines des Ursulines en France. Compte-rendu de recherches. Lyon, 1999-2000, cahiers avec bibliographie.
Gueudré, mère Marie de Chantal, Histoire de l'ordre des Ursulines en France, 2 vol., Paris, 1958-1960.
Sarre (Alain), Vivre sa soumission. L'exemple des Ursulines provençales et comtadines (1592-1792). Paris, 1997, 671 p.
Venard (Marc), Réforme protestante, réforme catholique dans la province d'Avignon au XVIe siècle, Paris, éd. du Cerf, 1993, p. 756-764.
Localisation physique :
Localisation: Archives départementales de Vaucluse
Identifiant de l'inventaire d'archives :
FRAD084_IR0001278