Origine:

Jean Mairey est né le 9 août 1907 à Dijon. Il est issu d'une famille de paysans et d'universitaires : son grand-père était professeur de mathématiques et son père, agrégé d'histoire-géographie et auteur de manuels scolaires. Il devient le beau-fils de Robert Delavignette qui épouse Marie-Anne Cernesson, mère de Jean Mairey, en 1931. Il a deux fils, François et André Mairey. Tout comme son père il devient lui-même agrégé d'histoire et géographie et s'engage au sein de la SFIO (Section française de l'Internationale ouvrière) en tant que syndicaliste. Il débute sa carrière de professeur à Épinal en 1933, puis au lycée Carnot de Dijon. Après avoir été mobilisé pendant la guerre 1939-1940, il est démis de ses fonctions par les autorités collaborationnistes. Il enseigne d'abord en Avignon, puis au lycée du Parc à Lyon. Il s'engage rapidement au sein des réseaux de résistance : autour du groupe "Esprit" d'Emmanuel Mounier, puis avec Georges Bidault, il assure la rédaction de divers journaux clandestins, en particulier le journal Combat, qui est rédigé à son domicile de mai à octobre 1942. Il participe en tant que responsable, à l'organisation du NAP, "Noyautage des administrations publiques". Il s'occupe de l'échelon régional du Comité général d'Études (CGE), puis des Mouvements unis de Résistance (MUR) qui regroupent Combat, Libération-sud et Franc-Tireur au début de 1943. À ce titre, il est chargé de nombreuses missions dans toute la région lyonnaise, dans l'Ain, l'Isère et la Savoie.

Activement recherché par la Gestapo, et plusieurs de ses compagnons d'armes ayant été arrêtés, il se fait muter au lycée Hoche à Versailles et il enseigne à son annexe de Saint-Cloud à la rentrée d'octobre 1943.

Au début de 1944 il s'installe en Côte d'Or pour se consacrer entièrement au NAP dans la région Bourgogne auprès de Jean Bouhey, nommé Commissaire de la République pour la Bourgogne et la Franche-Comté, dont il était prévu qu'il devait être son commissaire adjoint. Il participe aussi à la mise en place des CDL ("Comités départementaux de Libération"). Au cours de l'été il se retrouve dans la clandestinité complète comme adjoint au chef du maquis "Bayard" implanté dans la région de Saulieu ; il y voit passer le convoi transportant le maréchal Pétain de Vichy jusqu'à Sigmaringen. Ironie de l'histoire, le 26 avril 1945, il sera le représentant des autorités civiles auprès du général Koenig pour le retour en France par la Suisse du Maréchal.

Au d'août 1944 Jean Mairey est alors appelé à Paris pour s'y voir fixer sa mission comme commissaire de la République par intérim. Le 12 septembre, il prend ses fonctions à Dijon au lendemain de la libération de la ville. Il y reste en poste jusqu'à la suppression des Commissaires de la République au début de 1946.

Du 1er avril 1946 au 1er juillet 1954, il est préfet de Seine-inférieure à Rouen. Le 1er juillet 1954, Pierre Mendès-France le nomme au poste de Directeur général de la Sûreté nationale, institution créée en 1944, au cours de laquelle il est amené à rédiger des rapports sur les problèmes de maintien de l'ordre en Algérie. En 1957, il devient Secrétaire général du Ministère de l'Intérieur. Il est nommé le 1er janvier 1958 Préfet IGAME (Inspecteur Général de l'Administration en Mission Extraordinaire) de la Région Aquitaine à Bordeaux. Au retour au pouvoir du général de Gaulle il retrouve son poste au Ministère de l'Intérieur. Le général de Gaulle le charge de l'organisation du voyage en France en 1960 de Nikita Khrouchtchev, chef du gouvernement de l'Union soviétique.

Jean Mairey exerce également dans le privé en devenant PDG de la société Avenir-Publicité de 1961 à 1964. Parallèlement et jusqu'en 1972 il redevient professeur aux lycées Buffon et Charlemagne à Paris.

Il devient en 1963 membre du Conseil de l'Ordre de la Libération. Il exerce d'octobre 1952 à mars 1970 les fonctions de Président de la Société d'Entraide des Compagnons de la Libération (SECL) dont il était le co-fondateur.

Jean Mairey décède le 16 octobre 1982 à Montbard, où il a été inhumé.

Langue des unités documentaires: Français

Archives départementales de la Côte-d'Or