Inventaire d'archives : Union sidérurgique de l'énergie puis Union pour le service de l'électricité

Cote :

126 J 1-394

Publication :

Archives départementales de la Meurthe-et-Moselle
2010
Nancy

Informations sur le producteur :

Société électrique de la sidérurgie lorraine (puis) Union sidérurgique de l'énergie (puis) Union pour le service de l'électricité
1. 1920 : naissance de la Société électrique de la sidérurgie lorraine (SESL)
C'est entre 1900 et 1920 que les sidérurgistes se sont préoccupés de récupérer les calories contenues dans les gaz de haut-fourneau et de cokerie, considérés jusque-là comme fumées sans valeur. La première utilisation du gaz de haut-fourneau fut le réchauffage du vent dans les cowpers ; les premiers moteurs à gaz apparurent ensuite pour actionner des soufflantes. L'expérience acquise dans la construction de ces moteurs les rendit aptes à entraîner des générateurs électriques. Les usines sidérurgiques furent dès lors progressivement dotées de centrales électriques.
Cependant, la production de ces gaz est soumise aux aléas du fonctionnement du haut-fourneau. Le gaz récupéré est affecté par priorité aux utilisations intervenant dans l'élaboration du métal et seuls les excédents sont transformés en énergie électrique. Il en résulte que la production d'électricité varie très fortement. Apparaissent ainsi, successivement, des excédents par rapports aux besoins de l'usine et des déficits d'énergie qu'il faut résorber par des délestages de consommation ou l'utilisation de combustibles d'appoint. En outre, l'alimentation électrique des mines de fer ne pouvait se réaliser dans de bonnes conditions techniques à partir des réseaux publics de distribution existants. Aussi, dès 1918, les usines d'Auboué, Homécourt et Rombas s'associèrent pour desservir, au moyen d'un réseau électrique à 17,5 kV, les mines leur appartenant.
C'est dans ces conditions que les sociétés sidérurgiques créèrent la Société électrique de la sidérurgie lorraine constituant ainsi un groupement mettant en commun ses disponibilités en énergie. La société concessionnaire fut chargée de construire et d'exploiter, avec des fonds mis à sa disposition par le groupement, un réseau spécialisé reliant les usines et les mines de fer de ses adhérents. Cette société excluait de son programme la vente à des tiers autres que les sidérurgistes et ne devait pas concurrencer les sociétés de transport et de distribution existantes. Par convention en date du 26 janvier 1924 (décret du 3 mai 1924), la SESL obtenait de l'État la concession de distribution d'énergie aux services publics des départements de la Meurthe-et-Moselle, de la Meuse et de la Moselle.
2. 1946 : le monopole d'Électricité de France
Le 8 avril 1946 fut votée en France la loi de nationalisation conférant à Électricité de France (EDF) le monopole de la production, du transport et de la distribution d'énergie électrique. La totalité des biens appartenant à la SESL (lignes, postes, bâtiments, équipements de toute nature) furent transférés à EDF tandis que le personnel se vit offrir son reclassement dans l'entreprise publique. Chaque usine sidérurgique et chaque mine de fer devenait individuellement client d'EDF. Tout échange d'énergie entre tiers étant illicite, le groupement disparut.
3. 1947 : création de l'Union sidérurgique de l'énergie (USE)
En fait, après négociations entre les pouvoirs publics et les sidérurgistes, une convention de trente ans fut établie dès le 31 mai 1947 entre EDF et les sociétés sidérurgiques et minières du Bassin lorrain. Une société anonyme, l'Union sidérurgique de l'énergie (USE), était créée le 17 juillet 1947, afin de les représenter auprès d'EDF et régler toutes les questions pouvant se poser dans le cadre de l'application de la convention. Cette société avait pour objet d'assurer l'alimentation en énergie des établissements ressortissant ou se rattachant aux entreprises sidérurgiques ou minières de l'Est de la France (actionnaires ou filiales, utilisatrices directes ou indirectes de leurs produits et sous-produits) ; de réaliser les échanges d'énergie appropriés entre les établissements ; de répartir les ressources d'énergie électrique en provenance d'EDF ; d'assurer l'utilisation des ouvrages de transport ou de distribution ; d'une manière générale d'effectuer toutes opérations immobilières, financières, industrielles et commerciales se rapportant à l'objet principal. Les adhérents étaient alors les suivants : Société métallurgique d'Aubrives et Villerupt, Compagnie des forges de Châtillon Commentry Neuves-Maisons, Société des hauts-fourneaux de la Chiers, Société métallurgique de Knutange, Société des aciéries de Longwy, Compagnie des aciéries de la marine et d'Homécourt, Société des aciéries de Micheville, Société minière des Terres-Rouges, Société des forges et aciéries de Nord et Lorraine, Société des fonderies de Pont-à-Mousson, Société des forges de la Providence, Société des aciéries de Rombas, Société des aciéries de Pompey, Société des hauts-fourneaux de Saulnes, Société métallurgique de Senelle-Maubeuge, Union des consommateurs de produits métallurgiques et industriels, Les Petits-fils de François de Wendel, Société de Wendel.
Une nouvelle convention, applicable à compter du 1er janvier 1973, fut signée le 9 août 1973 pour une durée de 15 ans. Sans modifier les principes fondamentaux de la précédente, elle harmonisait la situation technique et économique des partenaires. Elle laissait à EDF la concession et la propriété des ouvrages (lignes, postes de transformation) intéressant la sidérurgie mais l'USE, reconnue utilisateur principal, en gardait l'usage et assurait l'exploitation sous sa propre responsabilité technique. EDF entretenait ces installations et en contrepartie, l'USE remboursait à EDF les frais réels correspondant. Les sociétés adhérentes de l'USE étaient autorisées à régler entre elles leurs échanges d'énergie et bénéficiaient d'un contrat unique tant pour la vente des excédents que pour l'achat d'énergie nécessaire à l'ensemble de la communauté.
3.1. Mission technique
La mission technique de l'USE consistait à alimenter en électricité la " zone USE " comprenant les usines sidérurgiques du groupe, les mines de fer de Lormines et d'autres adhérents (mines de l'ARBED, CEDEST) grâce au poste de répartition de Briey et à son réseau électrique interconnecté au réseau national.
Dès l'origine la SESL avait construit un réseau 65 kV spécialisé en s'appuyant sur les postes usines, le poste de Fontoy et le poste de Landres. En 1936, elle prit conscience qu'une meilleure rentabilité des excédents de gaz de haut-fourneau ne pourrait être obtenue qu'avec des groupes d'une puissance largement supérieure aux groupes 10 et 20 MW existants. Après 1946, EDF normalisa en France le niveau de tension à la valeur de 63 kV. Jusqu'en 1964, le poste de Landres constituait le point principal d'échanges d'énergie de la sidérurgie avec les sociétés privées puis EDF.
La desserte des mines de fer était également assurée en 30 et 17,5 kV par des réseaux spécialisés, transitant de l'énergie prélevée dans les postes sidérurgiques à travers des transformateurs 63/30 kV.
La mise en marche dès 1951 des centrales d'Herserange (reliant quatre usines du bassin de Longwy : Aciéries de Longwy, La Chiers, Senelle-Maubeuge, La Providence) et de Richemont, le développement des besoins en énergie électrique eurent pour conséquence un accroissement considérable de la demande d'énergie provenant de ces réseaux et une exigence toujours plus grande de la sécurité d'alimentation. La structure du réseau ne cessa alors de se renforcer et les postes d'interconnexion de se multiplier : la quantité d'énergie transitant par le réseau passa de 120.000 kV en 1921 à 5.370.000.000 kV en 1973. Dans le même temps, la puissance de production installée dans les centrales sidérurgiques passa de 166 MW en 1937 à 550 MW en 1974.
3.2. Mission économique
Son rôle économique consistait à gérer l'alimentation électrique de la zone au prix de revient le plus bas. Le tarif commercial spécifique d'EDF (" tarif vert ") constituait le critère de référence auquel se référait toute étude économique portant sur les questions de prix de revient de l'énergie électrique. La politique globale de l'USE visait à absorber la production réalisée au gaz de haut-fourneau ; souscrire auprès d'EDF un contrat d'achat pour importer la part de consommation que les sidérurgistes ne pouvaient produire ; tenter d'obtenir un prix moyen global d'approvisionnement le plus bas pour l'ensemble de la zone. USE étant une coopérative, le résultat (fruit) était distribué proportionnellement à la consommation de chaque abonné.
4. 1995 : USE devient l'Union pour le service de l'électricité
À partir de 1975, la crise de la sidérurgie (1975-1983) et la fermeture des usines entraînèrent le déclin du groupement. En 1987, la centrale d'Herserange fut fermée. En 1989, le réseau USE (ayant rétrocédé 200 km de lignes à EDF) ne comprenait plus que 440 km. Il disposait encore de dix postes de transformation et s'étendait sur une zone de 40 km², conduit par deux postes de répartition à Briey et à Richemont (tension utilisée de 63 et 220 kV).
Le 28 juin 1995, une modification des statuts de la société fut adoptée : USE devenait " Union pour le service de l'électricité " et n'avait plus pour objet que de fournir toutes prestations de service ayant un rapport avec l'énergie. Finalement, le 20 juin 2003 l'assemblée générale mixte de l'USE décida la mise en liquidation de la société avec effet au 30 juin suivant.

Informations sur l'acquisition :

Informations sur les modalités d'entrée
Don par le liquidateur et ancien directeur de la société, Michel Koch, en date du 5 octobre 2004.
Historique de conservation :
Historique de la conservation
Les archives ont été signalées aux archives départementales par les services du Conseil général lors de leur visite en vue de l'acquisition du bâtiment abritant le siège social d'USE (11, avenue de la République à Briey) et appartenant à EDF. Cette acquisition n'a pas eu lieu.

Description :

Évolutions :
Accroissements
Michel Koch, ancien directeur et liquidateur de l'entreprise, dispose encore de quelques documents qui devront être versés aux archives.
Critères de sélection :
Informations sur l’évaluation
Afin de palier les nombreuses lacunes de ce fonds, on a choisi de conserver des documents qui, d'ordinaire, n'ont pas vocation à être conservés.

Conditions d'accès :

Statut juridique
Archives privées

Langues :

Français

Description physique :

Importance matérielle :
137 boîtes, 141 registres
20,70
Information matérielles :
Papier

Ressources complémentaires :

Autre instrument de recherche
Répertoire numérique dactylogr., 57 p.
Sources complémentaires
Sources externes
Électricité de France, Pôle archives historiques (archives EDF, Gaz de France, ex-sociétés), 6 rue de l'Usine à Gaz, 41000 Blois.
Les archives techniques de l'USE ont été récupérées par le service " Réseau de transport de l'électricité (RTE) " de EDF de Villers-lès-Nancy.

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Archives départementales de Meurthe-et-Moselle

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAD054_0000000319

Où consulter le document :

Archives départementales de la Meurthe-et-Moselle

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