Page d'histoire : Godefroy (dit Fred) Scamaroni Ajaccio, 24 octobre 1914 - Ajaccio, 20 mars 1943

Messager de la France Libre en Corse, sa petite patrie, Fred Scamaroni y a défendu avec passion la vision gaulliste de la Résistance extérieure. Il fut l’un des premiers volontaires engagés dans les Forces Françaises Libres en juin 1940.

Ses choix prouvent la clarté et la constance de ses engagements :

• Volonté de ne pas céder à la facilité : il refuse en 1939 de demeurer à un poste civil. Il quitte la préfecture du Calvados où il débutait comme chef de cabinet. Affecté sur sa demande à la base aérienne de Tours, il est blessé le 19 mai 1940 au cours d’un vol d’observation.

• Refus de se résigner à la défaite : il réussit à s’embarquer à Saint-Jean-de-Luz avec d’autres officiers de l’armée de l’Air sur un croiseur polonais qui appareille le 21 juin pour Plymouth ; il signe le 26 juin à Londres un engagement dans les FFL.

• Fidélité au service de la France Libre : il est volontaire pour une mission à Dakar en août et septembre 1940 auprès du gouverneur général Pierre Boisson : l’échec de cette mission lui vaut un emprisonnement éprouvant à Dakar, puis à Bamako et Alger : en janvier 1941, ramené en France, il est radié du corps préfectoral et, réduit à un emploi subalterne à Vichy, il crée le réseau de renseignement militaire Copernic.

• Conviction qu’il doit agir en Corse : il lui faut persuader le général de Gaulle que la libération de l’île a un grand intérêt stratégique. Revenu à Londres en décembre 1941, formé au BCRA, il part vers la Corse occupée un an plus tard comme chef de la mission Sea Urchin.

Une autre mission constituée à Alger par le général Giraud est déjà sur place.

Fred Scamaroni crée le réseau R2 Corse qui travaille pour Londres jusqu’en mars 1943. Il ne réussit pas à unifier larésistance corse sous l’autorité du général de Gaulle. Arrêté par les agents italiens du contre-espionnage, torturé, il se suicide dans sa prison de la citadelle sans avoir parlé. Il est fait Compagnon de la Libération le 11 octobre 1943.

Texte de Hélène Chaubin, historienne, correspondante de l’Institut de l’histoire du temps présent

Source: Commemorations Collection 2014

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