Page d'histoire : Fin du Grand Schisme d'Occident Novembre 1417

En 1376, Grégoire XI décida de ramener le Saint-Siège à Rome après soixante ans de séjour à Avignon. Sa mort, dès 1378, fut la cause d’un conclave très mouvementé où fut choisi un prélat italien. Trois mois plus tard, les mêmes cardinaux déclaraient nulle cette élection et donnaient un rival au premier élu, un Genevois que le roi de France reconnut comme légitime et qui vint s’établir à Avignon. Entre les deux pontifes, l’affrontement était inévitable.

Chaque camp a d’abord compté sur les armes pour l’emporter ; face à l’équilibre des forces qui menaçait de pérenniser la rupture, le sentiment de scandale a poussé les clercs à rechercher des solutions non-violentes et les fidèles à prier pour l’unité. À Paris a été élaborée la théorie de la double démission des papes ; devant leur refus de céder, les pro-unionistes – dont la France – se réunirent en concile, prononcèrent leur déposition et se donnèrent un autre pape (Pise, 1409).

L’intervention de l’empereur Sigismond permit au pape pisan de réunir un concile à Constance. En 1415, ce pape y était lui-même déposé ; le pape romain accepta alors de se retirer. L’Avignonnais s’entêta, si bien que ses derniers partisans l’abandonnèrent et rejoignirent Constance, où l’élection de Martin V, le 11 novembre 1417, fut enfin reçue par tous.

Hélène Millet, historienne, CNRS

Source: Commemorations Collection 2017

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