Page d'histoire : Décès de quatre gloires de la sculpture Barrias, Crauk, Guillaume, Thomas  1905

L’année 1905 fut marquée par la disparition de quatre sculpteurs qui avaient occupé une place éminente dans le monde de l’art français durant la seconde moitié du XIXe siècle. Le souvenir de ces quatre artistes, aujourd’hui un peu oubliés, mérite d’être rappelé.
Il s’agit de :
– Louis-Ernest Barrias (Paris,1841-1905)
– Gustave Crauk (Valenciennes, 1827- Meudon,1905)
– Eugène Guillaume ( Montbard, 1822- Rome,1905)
– Gabriel-Jules Thomas (Paris, 1824-1905)
Formés tous les quatre à l’École des beaux-arts de Paris et tous lauréats de Prix de Rome, ils purent séjourner à la Villa Médicis, au contact direct avec la sculpture antique qui les marqua profondément. Cette même solide formation explique probablement qu’ils purent tous devenir de véritables artistes officiels. Ils exposèrent régulièrement au Salon, bénéficièrent d’importantes commandes publiques liées aux grands chantiers du Second Empire et du début de la IIIe République. Ils reçurent de leur vivant toutes les distinctions et honneurs auxquels seuls les plus grands artistes peuvent prétendre.
Les œuvres d’Eugène Guillaume et de Gabriel Thomas se caractérisent par la fidélité au style néoclassique qui avait marqué l’art de la sculpture durant la première moitié du XIXe siècle. Elle est inspirée par la même recherche de la beauté idéale, la même rigueur austère dans le traitement et le choix des sujets, la même sincère et respectueuse fidélité aux dogmes de l’art classique.
L’œuvre de Gustave Crauk est moins originale, elle se situe entre tradition et réalisme. Au contraire, le style du plus jeune de ces quatre sculpteurs, Louis-Ernest Barrias, s’inscrit résolument dans le courant réaliste et naturaliste de l’époque.
Les réalisations de ces quatre sculpteurs sont aujourd’hui encore très présentes dans le paysage parisien et méritent d’être redécouvertes. À titre d’exemple, nous nous limiterons à signaler que c’est Louis-Ernest Barrias qui remporta le concours lancé en 1879 par le préfet de la Seine pour un monument symbolisant la défense de Paris pendant la guerre franco-prussienne de 1870. Ce groupe dénommé « La défense de Paris » fut érigé en 1881 sur une colline de Courbevoie et est à l’origine du nom de ce quartier, devenu le centre d’affaires que l’on connaît. On peut aussi rappeler que le célèbre « Monument à l’Amiral de Coligny » que l’on peut voir rue de Rivoli, en face du Louvre, est l’œuvre de Gustave Crauk. On peut enfin découvrir des œuvres de ces quatre artistes au musée d’Orsay.

Source: Commemorations Collection 2005

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