Page d'histoire : Joseph Pitton de Tournefort Aix-en-Provence, 5 juin 1656 - Paris, 28 décembre 1708

Tournefort est né à Aix-en-Provence, le 5 juin 1656. Après la mort de son père, en 1677, il échappe à l’état ecclésiastique auquel ce dernier le prédestinait ; il peut, dès lors, se consacrer tout entier à la botanique. Il herborise d’abord en Provence, Dauphiné et Savoie, puis, de 1679 à 1680, séjourne à Montpellier où il suit les leçons de Pierre Magnol ; en 1681, il voyage en Catalogne durant plusieurs mois. Recruté deux ans plus tard par l’intendant du Jardin royal des plantes, Guy-Crescent Fagon, il commence alors une carrière partagée entre l’enseignement à Paris, où il supplée Fagon, et de longues herborisations ou voyages dans le midi de la France, en Angleterre, en Espagne, au Portugal. En 1688, il est reçu docteur en médecine par la faculté d’Orange et entre en 1691 à l’Académie des sciences. Son premier ouvrage, en trois volumes, Élémens de botanique ou Méthode pour connaître les plantes, paraît en 1695. Cette même année, il est reçu docteur par la faculté de Paris, ce qui lui permet d’exercer dans la capitale. Il publie en 1698 un second livre, Histoire des plantes qui naissent aux environs de Paris avec leur usage dans la médecine.

Tournefort est, à la fin de 1699, chargé par le roi d’une mission au Levant pour y faire des observations sur l’histoire naturelle, la géographie ancienne et moderne, le commerce, la religion et les mœurs. Parti de Paris le 9 mars 1700, il ne revient à Marseille qu’en juin 1702, après un long périple jusqu’au mont  Ararat. Il rapporte un riche herbier et les matériaux de sa Relation d’un voyage du Levant, publiée après sa mort en 1717.

Nommé professeur au Collège royal en 1706 et au Jardin du roi en 1708, il ne profite pas longtemps de ses nouvelles charges : victime d’un accident sur la voie publique, il meurt à Paris le 28 décembre 1708.

Dans l’histoire de la botanique, encore considérée au début du XVIIIe siècle comme une science auxiliaire de la médecine, Tournefort apparaît comme le créateur d’une méthode de classification, claire et pratique, qui a connu en Europe, jusqu’à Linné, un vif succès. Il a fait largement progresser la notion de genre en botanique et, en son temps, a joui d’une très grande réputation.

Yves Laissus
inspecteur général honoraire des bibliothèques
ancien directeur de la bibliothèque
du Muséum national d’histoire naturelle

Source: Commemorations Collection 2006

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