Page d'histoire : Découverte de l'art pariétal de la grotte de Font-de-Gaume Les Eyzies-de-Tayac (Dordogne), 12 septembre 1901

Bison du bestiaire de la grotte de Font-de-Gaume
Ministère de la Culture et de la Communication
Centre national de la préhistoire
© Norbert Aujoulat

Bien avant cette date du 12 septembre 1901, Font-de-Gaume suscitait depuis longtemps déjà, la curiosité des habitants de la commune des Eyzies-de-Tayac et des visiteurs occasionnels, tous attirés, entre autres, par les nombreuses concrétions qui ornaient l'intégralité de la caverne. Stimulé par la découverte des gravures de la grotte des Combarelles, le dimanche précédent - en présence de Louis Capitan et de l'abbé Henri Breuil - Denis Peyrony devait révéler la présence, sur les parois de cette cavité de nombreuses représentations paléolithiques, animales notamment, peintes, dessinées ou gravées.

Le site s'ouvre au pied d'un escarpement, dans un petit vallon tributaire de la Grande Beune, elle-même affluent de la Vézère. Il s'intègre à un ensemble d'une quarantaine de grottes et abris ornés, inscrit au Patrimoine mondial de l'humanité.

Le développement total du réseau n'excède pas 250 m. Son architecture se résume à une longue galerie principale à profil rectiligne. Sur le côté de droite s'ouvrent trois diverticules, d'inégales longueurs, orientés en direction de la vallée.

Le plafond, relativement bas sur le premier tiers du parcours, prend une extension maximale au-delà du Rubicon, passage étroit marquant l'entrée du secteur orné.

Des deux côtés de l'axe de déambulation se succèdent de longues frises peintes, associant à plusieurs reprises bichromie et modelé, expressions structurées bien souvent par des raclages accentuant certains éléments anatomiques, l'attache des membres antéro-postérieurs, les cornes ou les défenses.

L'image du bison domine largement ; il constitue près de la moitié des composantes du bestiaire. Les autres thèmes se partagent entre les représentations de chevaux, de mammouths, de cervidés et de bœufs primitifs. Plus rarement évoqués sont le loup, l'ours, le félin ou le rhinocéros. L'homme n'apparaît qu'une seule fois, mais il conserve une présence discrète par l'image de la main, projetée à quatre reprises sur les parois.

Parallèlement à cette organisation linéaire des motifs animaliers, plusieurs éléments graphiques schématiques, des signes, sont associés au figuratif, en particulier des tectiformes. Leur présence revêt une importance capitale car ils s'apparentent à des marqueurs désignant aussi bien un territoire, qu'une période du magdalénien. On ne retrouve ces formes qu'en Périgord noir, à Bernifal, à Rouffignac et à Combarelles.

Norbert Aujoulat
responsable du Département d'art pariétal au Centre national de préhistoire

Source: Commemorations Collection 2001

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