Un dossier pédagogique et un catalogue d'exposition des Archives départementales de Mayotte, 2010, 27 et 25 pages

 

L'exposition dont cet ouvrage est le catalogue a été conçu suite à trois constats. Tout d’abord, on constate une certaine méconnaissance par le grand public de l’esclavage dans l’océan Indien. Quand est abordée la question de l’esclavage, c'est l'esclavage atlantique qui vient aussitôt à l’esprit. Sujet abondamment traité par la littérature, les médias et la cinématographie, l’esclavage atlantique est au cœur des représentations de l’esclavage. Or, il est essentiel de mieux faire connaître l’esclavage dans l’océan Indien avec ses spécificités, notamment sa durée, l’ampleur géographique de son extension, etc.

Suite à cette confusion entre esclavage atlantique et esclavage de l’océan Indien, ce dernier est réduit dans les représentations à de l’esclavage de plantation ; or, la diversité de ses formes est justement l’une de ses spécificités. Enfin, il est indispensable d’offrir les outils adéquats pour inculquer ce pan essentiel de l’histoire de la région aux jeunes Mahorais. Certes, les écrits scientifiques sur l’esclavage dans l’océan Indien sont devenus monnaie courante de nos jours. Cependant, la plupart d’entre eux émanent de chercheurs anglo-saxons, et sont largement inaccessibles dans le monde francophone. En outre, les différents travaux français sont presque tous consacrés à l’esclavage de plantation aux Mascareignes ou à la traite négrière de Zanzibar au XIXe siècle, ce qui peut sembler réducteur pour un phénomène remontant à l’Antiquité.

L’exposition L’esclavage dans l’océan Indien de l’Antiquité aux abolitions posait comme objectifs de rappeler successivement plusieurs points essentiels de cette histoire, en dépassant certains préjugés qui ont encore cours aujourd’hui (notamment l’esclavage « doux » chez les musulmans…) :

• l’ancienneté du système esclavagiste dans notre région ;
• la diversité des formes d’esclavage dans l’océan Indien ;
• les différents moyens d’acquisition (la traite, endettement…) et les principaux réseaux de distribution des esclaves ;
• enfin, les luttes entreprises pour venir à bout de la traite et du système esclavagiste.

Ce travail ne se prétend pas exhaustif, mais cherche avant tout à lancer la réflexion sur un sujet majeur et complexe.

En parallèle, un document pédagogique est consacré à l’esclavage dans l’archipel des Comores. Il a pour but de traiter l’esclavage dans l’archipel à travers différentes thématiques, déjà abordées par l’exposition, mais en se concentrant sur l’aire géographique de l’archipel des Comores et du nord-ouest de Madagascar. Ce document vise avant tout à lancer des pistes de travail et à ouvrir la réflexion sur un sujet aussi vaste que complexe.

 

Références complètes de l’ouvrage